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sur 1407 notes
Ce livre est en fait une promenade dans les souvenirs de Nathalie Sarraute. Elle essaye de retracer avec une délicatesse infinie les sensations que peut ressentir un enfant, ses peines cachées et ses joies.

Chaque phrase anodine s'enfonce, se grave dans la tête de l'enfant. Mais l'enfant est seule et malgré l'indifférence qui l'entoure, elle se forme son petit monde loin du monde des adultes. Elle trouve refuge dans les cours où elle peut enfin se considérer comme égale aux autres. Qu'elle importance qu'elle soit délaissée par sa mère Russe et Juive. A l'école, chaque élèves est considéré objectivement en fonction de ses points. Et c'est cet espace de liberté qu'est l'école qui lui permettra de se réaliser.
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C'est avec pudeur et retenue que Nathalie Sarraute près de quatre-vingt après, évoque son enfance, avant que les souvenirs s'estompent dans les brumes du passé. Sa prime jeunesse est ballottée entre la Russie, son pays natal, l'Allemagne et enfin la France. Allusivement on comprend que son père s'installe en France et que sa mère retourne en Russie. Chacun refait sa vie. L'auteure reverra de loin en loin sa mère, distante et lunatique. C'est avec sa belle mère d'abord et une demi-soeur ensuite qu'elle devra composer. Elle n'est pas à proprement parlé maltraitée, mais sa belle mère lui rappelle qu'il elle est, sans égard pour son jeune âge, des mots qui blessent et fragilisent. le père est aimant, mais pas assez présent.

Enfance est une oeuvre douce-amère, mis en musique par les deux voix de Sarraute, celle qui prend en charge le récit, et la conscience qui interroge, encourage, refrène. Un beau livre sur l'enfance, ses menus plaisirs, ses naïvetés, et son cortège de blessures, tout ce passif que nous lèguent nos parents.
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Magnifique autobiographie ! L'auteur nous transmet de façon simple et belle ses souvenirs d'enfance. On est plongé dans la vie de cette petite fille avec ses préoccupations toutes simples et beaucoup moins. La forme du dialogue ajoute un vrai plus à la narration et permet de mettre une voix d'adulte rendant la voix d'enfant encore plus attachante !
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Sarraute décrit l'imperceptible. Les émotions, les idées que provoquent en elle un mot, un geste, un regard que l'autre a voulu anodins mais qui la bouleversent, elle et sa sensibilité exacerbée d'enfant.
Et à travers ses bouleversements, c'est soi que l'on trouve : notre innocence d'enfant, quand on pouvait tout devenir et que les autres nous ont forgé sans le vouloir, sans le savoir. Nos traumatismes, nos joies, notre intimité.
Madame Sarraute, jamais je n'ai trouvé la littérature plus belle que sous votre plume car c'est la vie qu'elle éclaire. Rarement je n'ai vu si bien mis à nu ce lien qui nos unit tous. Merci.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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En cette deuxième moitié du XXème siècle, l'autobiographie est devenue un genre littéraire incontournable, et beaucoup de romanciers s'y sont essayé, pas toujours avec bonheur.
Dans ces souvenirs d'enfance, russes, puis parisiens, et publiés alors que Nathalie Sarraute a 83 ans, on a constamment l'impression que l'auteur cherche à fouiller, analyser, pénétrer au plus près ces fragments déterminants de son enfance, plus pour s'éclairer elle-même que pour plaire au lecteur.
Après la période russe , qui voit la jeune Natalya couler des jours heureux auprès de sa mère, entre les visites de la famille, les voyages, vient une période plus complexe, la vie d'immigrés russes à Paris.
L'essentiel des morceaux choisis de cette deuxième période pointent le triangle douloureux que forment son père, avec qui elle est retournée vivre à Paris , Vera sa deuxième femme, qui l'élève auprès de sa jeune demi-sœur, et Pauline, la mère, restée à Saint Petersbourg, et dont les visites à sa fille sont rares.
Une enfance heureuse malgré tout, grâce à cette complicité qui se tisse au fil des jours avec Ilvanov , le père aimant, sous ses dehors un peu rudes, grâce aussi aux retrouvailles tardives avec la mère.
Sarraute insiste assez peu, finalement, sur ses prédispositions littéraires, sur son goût pour les langues -elle est déjà bilingue grâce à ses origines russes et à ses études parisiennes-
Une autobiographie forcément très sélective, mais traduisant un véritable besoin de faire émerger ces moments , anodins en apparence, et que l'auteur découvre riches de sens grâce à l'effort de l'écriture, et à cet interlocuteur fictif avec lequel elle conduit le récit.
Une autobiographie de référence.

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Alors qu'est-ce que ce livre ? Nathalie Sarraute nous raconte quelques moments de son enfance qui lui reviennent par morceaux. le tout sous forme d'un pesudo dialogue avec elle-même. Rien de bien intéressant me direz-vous. Et je vous répondrais que en effet, rien de bien intéressant ^^.
C'est même tellement peu intéressant et il y a tellement peu à raconter que la majorité des chapitres font 2 pages! Hé oui, une fois que t'as raconté que quand t'étais petite, t'aimais bien pour ton 4 heures manger des biscottes avec de la confiture et boire un verre de jus d'orange, il n'y a plus grand chose à ajouter (je caricature bien sûr, mais ça ressemble vraiment à ça).
Ce livre, c'est finalement plein d'anecdotes comme ça, inintéressantes au possible et dont on se fout royalement ; "quand j'étais petite, je suis allée à la pêche" ; "quand j'étais petite, je suis allée au courses avec ma maman" ; et bla bla bla, et bla bla bla pendant 277 pages.
En fait, ce livre m'a rappelé mon adolescence, quand je n'aimais pas lire car je pensais que tous les livres étaient ennuyeux, tellement les profs nous donnaient à lire des livres inintéressants.
Ce livre est d'un ennui intersidéral, voire intergalactique.
Alors oui, il y a des tournures de phrases par moment que tu trouves jolies, c'est bien écrit, mais même dans ces moments là, tout est gâché par ces points de suspension qui apparaissent toutes les 2 lignes. Tu as juste envie de lui dire : "mais tu vas les finir tes putains de phrases oui ?!"
Vous aurez compris : j'ai détesté.
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Je me suis réconcilié avec Nathalie Sarraute avec ce roman-ci.
Un véritable coup de coeur pour cette oeuvre !
Un dialogue avec sa conscience qui nous emmène au coeur d'un problème bien connu, le souvenir. Comment l'évoquer ? Est-on fidèle à notre mémoire, notre mémoire nous est-elle fidèle ? J'ai donné 5 étoiles.
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Se raconter n'est pas chose aisée, surtout quand on est considéré comme la papesse du nouveau roman, celle qui dit non au roman balzacien, avec son essai "L'Ere du soupçon". Il est tentant, néanmoins, en fin de vie, de faire le bilan de ses années passées, de son... enfance.
Nathalie (et son double, puisque le livre est écrit à deux voix) évoque son enfance russe, puis parisienne, sans complaisance, sans sentimentalisme excessif. Elle a trouvé une forme d'écriture qui oblige à porter un regard critique sur ce que l'on affirme. C'est juste.
Lien : http://www.matisse.lettres.f..
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Cette enfance invite à l'enfance, à la nôtre aussi.
Mais attention pas à l'enfance proprinette que l'on sort en famille, souvenirs récurrents pour en rire avec indulgence, non plutôt à l'enfance pas si nette, en tropismes de Nathalie Sarraute, avec l'oeil du microscope pour l'étudier et la lame froide de l'intransigeance de l'autre réalité. La réalité des phrases qui restent fichées dans votre esprit, comme des échardes pourries longtemps après la mort des souvenirs dont elles sont issues.
Cette enfance invite à attraper les bouts des bouts de queues de comètes de réminiscence, et une fois attrapés, les regarder se tordre et dévoiler des pans entiers oubliés. C'est un dialogue entre soi et soi, ici et maintenant, en regardant l'hier. Et de gouter quelquefois des moments de joie pure comme Natacha au jardin du Luxembourg.

Cette petite Natacha, Nathalie exilée en France de sa Russie natale, tiraillée entre son père qui a refait sa vie avec l'énigmatique-méchante Véra et sa mère qui la veut et ne la veut, comme un objet encombrant.
Cette petite Tachok qui regarde sans sourciller cette enfance étonnante, pas vraiment comme les autres enfances, parce que plus tranchante.
L'écriture de Nathalie Sarraute est habile, subtile et précise.
C'est un ravissement.
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Gros coup de coeur pour cette autobiographie à la lisière du roman.
Sous la forme originale d'un dialogue entre l'auteure et son double, «Enfance» explore les onze premières années de la vie de Nathalie Sarraute.
Enfance morcelée entre une mère quasi absente, un père aimant et une belle mère pas très adroite. C'est délicieusement et délicatement suranné mais cela a un charme fou…

Un témoignage poignant où se dessine déjà la fibre littéraire de l'auteure. Sous forme de petites scènes isolées Sarraute nous convie à entrer dans sa vie où elle joue subtilement avec sa mémoire .

D'un style fluide ce roman est une petite pépite, un concentré d'émotions... il est lumineux, sincère, bouleversant... Tendre... d'une sensibilité rare…j'ai adoré
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