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Marji grandit et L Histoire suit son court.
La guerre, les privations, la cruauté du hasard et des répressions sont le quotidien de Marji et de ses proches.
Si le personnage principal a parfois des réactions qui nous donnent l'envie de lui mettre des claques (ahh, l'adolescence) nous n'en sommes pas moins touchés par l'histoire qui est la sienne.
Nous découvrons avec elle l'horreur de la guerre et des régimes totalitaires.
La petite fille grandit, donc, et sa vision des choses s'affine. Sa réflexion se fait plus fine et moins manichéenne.
Ce tome se termine sur un tournant dans la vie de Marjane, une rupture qui a fait se serrer mon coeur et monter les larmes.
Une suite engagée et terrifiante qui nous amène à savourer notre chance de vivre dans des états de droit.
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Les meilleures leçons d'histoire sont celles que donnent ceux qui l'ont vécue. Marjane Satrapi nous conte celle de la révolution iranienne dans laquelle tant de monde avait fondé tant d'espoirs…. Marjane était enfant mais La compréhension qu'elle en avait est très édifiante . On vit avec elle les changements radicaux qui s'opèrent dans son pays, la propagande, les restrictions des libertés, la guerre contre l'Irak, un gâchis qui ferait regretter à n'importe quelle personne censée le régime du chah pourtant autoritaire et corrompu. On vit l'angoisse de sa famille et on se réjouit que ses parents décident de l'envoyer poursuivre ses études au lycée français de Vienne. Ce deuxième tome est à la hauteur du premier et j'ai hâte de découvrir la suite.
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Après le premier tome de Persepolis où, à travers les yeux de la petite Marji, on suit la chute du Chah d'Iran et l'arrivée au pouvoir des islamistes, le deuxième tome nous éclaire sur la guerre Iran-Irak et ce qui l'a provoquée. Et comme le tome précédent, ce deuxième opus est passionnant.

Marji a grandi, elle n'a pas sa langue dans sa poche et elle s'agace et se rebelle beaucoup : contre les professeures de religion, contre les islamistes, contre ses parents qui sont soit trop optimistes soit trop pessimistes, etc. En fait, elle veut vivre son adolescence sans avoir à se soucier des bombes qui peuvent tomber ou des coups de fouet qu'on risque de lui donner si son voile ne couvre pas suffisamment ses cheveux. Malheureusement, la situation est ce qu'elle est et Marji se trouve à plusieurs reprises face à des injustices ou à de véritables tragédies. Et son caractère bien trempé suscite la peur de ses parents : rester en Iran devient dangereux pour elle.

Le récit de Marji est vraiment très intéressant. On plonge dans l'Iran des années 1980 avec l'arrivée au pouvoir du régime islamique et son lot d'absurdités : les garçons et les filles sont notamment séparés et ces dernières doivent désormais porter le voile. Et cette question de voile est prédominante : il y a le voile intégral que portent les « intégristes » et celui que portent les femmes modernes. Quant aux hommes, ils ne sont pas en reste : Marji explique qu'il y a ceux qui portent la barbe et la chemise sur le pantalon (les intégristes) et ceux, rasés, qui portent la chemise dans le pantalon (les progressistes). Parallèlement à ces nouvelles obligations, les prisonniers politiques et les morts et blessés de guerre se multiplient. de plus, le rejet de l'Occident entraîne la censure de tout ce qui vient de l'Ouest et le marché noir se développe. C'est là que Marji ira acheter sa cassette de Kim Wilde entre les mains d'un vendeur qui prononce « Estivie Vonder » et « Jickael Mackson ».

Le film Persepolis est déjà très bon à mon goût mais il y manque de nombreux éléments et détails qui se trouvent dans les livres. J'ai vu le long métrage plusieurs fois mais j'ai appris énormément de choses en lisant ce deuxième tome. Et j'aime toujours autant le ton parfois ironique de Marjane Satrapi, ainsi que la sobriété des dessins qui portent pourtant un message très fort. Persepolis est vraiment une très belle oeuvre, à la fois historique et autobiographique.
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J'ai été beaucoup plus touchée par ce second tome, qui m'a fait passer du rire aux larmes à plusieurs reprises. La situation politique m'a semblé plus claire et mieux expliquée. Plus grave aussi, mais l'humour caustique de la petite Marji, qui a grandi, sauve presque toutes les situations, jusqu'au jour où, pour sa propre sécurité, elle est obligée de partir.

Challenge multi-défis 2018
Challenge BD 2018
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Le tome 2 de Persépolis poursuit l'histoire de Marjane Satrapi. Après la Révolution, l'auteure nous emmène en pleine guerre Irak et Iran ainsi qu'au sein d'une société de plus en plus radicalisée. le personnage de Marjane, adolescente, nous montre également la condition des femmes dans les années 1980. Un moment à nouveau bouleversant que je ne peux que recommander!
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"il n'y a rien de pire au monde que l'amertume et la vengeance", c'est ce que dit la grand mère . Une jolie leçon de vie, parce que le moins qu'on puisse dire c'est qu'avoir 11 ou 12 ans à Téhéran au début des années 80 c'était un peu compliqué.
La transformation de la société sous la dictature des intégristes est un énorme bouleversement, mais il y a toujours de la vie derrière les rideaux tirés des appartements.

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Ce deuxième tome de "Persepolis" s'ouvre sur un événement dont j'ai appris l'existence avec le film "Argo" : la prise d'otages à l'ambassade des Etats-Unis.
Dès le début le ton est donné, la révolution culturelle Iranienne bat son plein, les universités sont fermées et Marjane voit alors l'un de ses rêves s'écrouler : "Plus d'universités ... Et moi qui voulais devenir chimiste. Moi qui voulais faire comme Marie Curie. Je voulais être une femme savante et émancipée. Je voulais attraper un cancer pour la science.".
Bien vite, le pays s'enfonce dans un obscurantisme, la révolution islamiste ne se contente pas de fermer les lieux d'instruction et de réécrire l'histoire de l'Iran, le port du voile est décrété obligatoire pour toutes les femmes, soit-disant pour les protéger des hommes : "Ainsi donc pour protéger les femmes de tous les violeurs potentiels, le port du voile fut décrété obligatoire.", certains fuis le pays tandis que des purges d'opposants politiques se mettent en place.
Puis, c'est la guerre Iran-Irak qui éclate, un conflit qui durera huit ans et coûtera la vie à de nombreuses personnes, le régime au pouvoir n'hésitant pas à faire sortir de prison des opposants politiques afin de les envoyer se battre et mourir en héros.
J'ai trouvé particulièrement belle et juste une phrase d'une camarade de classe de Marjane alors que celle-ci tente de la consoler de la mort de son père : "J'aurais préféré qu'il reste en prison vivant, que héros mais mort.".
L'histoire traite également de l'enrôlement/endoctrinement de nombreux jeunes gens sous la promesse d'un paradis certain à leur mort, pour cela on leur remettait une clef qu'il devait porter sur eux : "La clef du paradis, c'était pour les démunis. En leur assurant une vie meilleure, des milliers de jeunes, leur clef autour du cou explosèrent sur les champs de mines.".
Une nouvelle fois, Marjane Satrapi a su choisir avec justesse les mots pour raconter son histoire et les souffrances de tout un peuple.
Elle parle des conditions de vie difficiles des Iraniens, des pénuries dans les supermarchés, des bombes larguées sur Téhéran, de la mort qui rôde de plus en plus, du déchirement des familles séparées à travers son oncle mourant dont le seul souhait est de revoir son fils vivant aux Pays-Bas.
L'Iran est un pays qui s'est alors refermé sur lui-même, tout ce qui est occidental y est banni et une nouvelle fois, Marjane peut compter sur le courage (et l'amour) de ses parents qui bravant les interdits et rusant vont lui ramener de Turquie des biens interdits en Iran, comme la dernière paire de baskets Nike ou un badge de Michael Jackson.
Pourtant, cela n'empêche pas les personnes de se procurer une partie de ces biens, par le biais du marché noir évidemment.
La terreur commence à régner partout, à travers les gardiennes de la révolution avec qui Marjane va passer un sale quart d'heure qui aurait pu lui coûter bien plus cher.
Marjane continue à grandir, elle se rebelle contre sa mère, en fumant sa première cigarette, continue à dire ce qu'elle pense et à s'habiller comme le souhaite, mais cela devient trop dangereux pour elle.
Et c'est sans doute l'une des plus belles preuves d'amour que ses parents vont lui faire, pour lui permettre de continuer à étudier et à vivre une vie normale, ils vont l'envoyer en Autriche, loin d'eux parce qu'ils savent que c'est la seule solution et la meilleure chose à faire pour leur fille : "On préfère t'avoir loin de nous et heureuse, plutôt que proche mais malheureuse et vu la situation, tu te porteras mieux ailleurs qu'ici.".
Ce passage est pour moi l'un des plus émouvants de la bande dessinée, j'ai trouvé ce geste magnifique, très fort mais aussi très douloureux.
Qu'il en faut de l'amour pour laisser partir sa fille pour lui offrir un avenir meilleur.
A cette occasion, la grand-mère de Marjane va lui dire une phrase très importante, qui lui restera toute sa vie : "Dans la vie tu rencontreras beaucoup de cons. S'ils te blessent, dis-toi que c'est la bêtise qui les pousse à te faire du mal. Ça t'évitera de répondre à leur méchanceté. Car il n'y a rien de pire au monde que l'amertume et la vengeance. Reste toujours digne et intègre à toi-même.".
D'ailleurs, la scène de cette dernière nuit où Marjane dort avec sa grand-mère est l'une des plus émouvantes, ainsi que celle du départ à l'aéroport avec ses parents.
Qu'est-ce que j'aime la grand-mère de Marjane Satrapi, c'est une personne qui aura réussi à me tirer les larmes aux yeux plusieurs fois au cours de ma lecture.

Ce deuxième tome m'a une nouvelle fois transportée dans l'Iran des années quatre-vingt, j'y ai appris bon nombre de choses à travers une histoire particulièrement émouvante et un graphisme des plus réussis, c'est donc tout naturellement que je me suis dirigée vers le troisième tome pour découvrir la vie de Marjane en Autriche.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Dans ce deuxième tome, Marji est une pré-ado et a l'esprit de révolte qui va avec. Cette fois-ci, elle a "troqué" Dieu contre des sentiments nationalistes face à l'attaque des troupes de Saddam Hussein qui abattent leurs bombes sur l'Iran.

En plus de ce conflit, ce tome décrit avec la même précision "humoristico-tragique" l'installation progressive de l'extrémisme dans la vie quotidienne : le sacro saint le voile pour les femmes et la barbe pour les hommes, mais aussi les dénonciations des voisins, la police de la moralité qui arpente les rues à la recherche d'âmes égarées par les valeurs occidentales, mais aussi l'ascenseur social plus que douteux qui permet à des gens complètement incompétents d'accéder à de hautes responsabilités (merci la barbe et la brosse à reluire bien placée !).
Pour épargner à Marji ce quotidien peu enviable, ses parents décident de l'envoyer en Autriche, dans un lycée français de Vienne. Et c'est là qu'arrive la scène que j'avais beaucoup aimé dans l'adaptation cinématographique : la dernière nuit avec la grand-mèrequi mettait des fleurs de jasmin dans son soutien-gorge. Et surtout, qui lui livre une leçon de sagesse sur "les cons". Il s'en dégage la même intensité d'émotion dans le roman graphique.

Alors que la thématique premier tome était très centrée sur L Histoire, celui-ci s'attache aux émotions et à la solidarité.

Vite vite la suite !!!
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La grande partie de cette BD se passe durant la guerre contre l'Irak. C'est aussi le début de l'adolescence de Marjane. Cependant, avoir un esprit rebelle comme elle dans une Iran islamique peut parfois être dangereux.

Ce second tome est aussi bon que le premier même s'il est moins touchant. C'est parfois triste de voir une famille aussi libérale perdre ses droits au fur et à mesure que je nouveau régime affermit son pouvoir.

J'aime bien le style de Marjane Satrapi qui est aussi très rigolo.
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Du chiffon rouge au vert de rage…(1)

Persepolis, de Marjane Satrapi auteur franco-iranienne, est une bande-dessinée en noir et blanc racontant l'enfance de cette femme en Iran dans les années 80. Dans le premier album, après avoir chassé le Shah du pouvoir en Iran lors de la révolution islamique, la famille Satrapi n'a cessé d'agiter le chiffon rouge devant cette radicalisation religieuse forcée.

Dans le tome deux, l'Iran étant affaibli, l'Iraq en profite pour attaquer son voisin et entre en guerre en septembre 80.

Après la fermeture des universités et le changement vestimentaire obligatoire, un deuxième drame s'abat sur la population iranienne : les bombes iraquiennes.

Le nouveau pouvoir en place va chercher dans cette guerre à ressouder l'esprit nationaliste iranien disloqué après les lendemains douloureux de la révolution. Afin de s'attaquer à Saddam Hussain, les pilotes enfermés en prison par les islamistes ressortent comme des héros pour bombarder Bagdad. En échange, l'Hymne iranien jusqu'alors formellement interdit est diffusé de nouveau à la radio.

L'Iraq étant mieux armé, l'Iran joue sa seule carte maitresse, le nombre d'hommes mobilisables. En effet, les enfants des familles pauvres sont envoyés au front pour être massacrés. Heureusement pour eux, ils emportaient autour du cou une petite clé dorée qui leur permettrait d'atteindre, le cas échéant, le paradis…

Afin d'éviter tout exode de population, le gouvernement a interdit à tout iranien de quitter le pays entre 80 et 83. Par la suite, malgré l'assouplissement de la mesure, les garçons de plus de treize ne pouvaient toujours pas quitter l'Iran.

Conjuguant la guerre extérieure avec l'Iraq et une répression intérieure religieuse, Marjane Satrapi nous fait vivre de l'intérieur cette période terrible de l'Iran, alliant un humour savoureux à une émotion palpable. Les dessins sont très évocateurs et éclairent à merveille les effets dévastateurs d'un pays doublement en guerre.

Je finirai par cette anecdote cruelle concernant cet ancien laveur de carreau promu directeur d'hôpital par la grâce de la révolution. Pourtant sans aucune compétence, lui seul peut décider du sort de l'oncle de Marjarne gravement malade et nécessitant une opération urgente. « Si Dieu le veut bien » comme le dit si bien ce directeur barbu et fanatique!

Je ne peux que vous inciter à vous plonger dans Persépolis, réussite graphique et historique, mettant en avant cette fillette verte de rage contre cet état meurtrier. Magnifique !


(1) le premier album de Persépolis était rouge, le second étant vert pour des raisons que j'ignore encore.
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