Pour ma part, il m'est toujours difficile voire douloureux de commenter un ouvrage qui m'a ensorcelée. C'est comme si vous aviez reconnu un ami que vous aviez perdu de vue depuis des années. Jacqueline Ollier fait revivre
William Carlos Williams, un poète, romancier, nouvelliste, auteur dramatique, essayiste, directeur de revue, éditeur, musicien, peintre américain de la première moitié du XXe siècle. Je me suis plongée dans cette vie avec délectation et émotion. Mon inconscient poétique était en extase comme lorsque j'entends le rythme vibratoire de percussions africaines et les sons de la trompette de Mile Davis.
William Carlos William est né près de New-York, à Rutherford, dans le New Jersey en 1883. William Carlos William voulait vivre, vivre d'abord, et puis écrire. Pour mettre du beurre dans les épinards, il devient médecin et se spécialise en pédiatrie. Il pensait que cette profession lui permettrait de dégager du temps pour exprimer sa créativité. Il est jeune étudiant lorsqu'il rencontre
Ezra Pound, poète, musicien et critique et le future
H. D (
Hilda Doolittle) poétesse et romancière. L'apprentissage de la vie est difficile. Pendant ses études de médecine, il côtoie la misère humaine et durant sa carrière, il exercera durant la grande dépression (fin des années 20 et la décennie suivante) et pendant l'épidémie de la grippe espagnole. Il est même attaqué lors de la chasse aux sorcières (Maccarthysme). Malgré tout, il voyage en Europe (Voyage en Paganie) où il rencontrera d'autres talents comme lui.
J'ai rencontré un humaniste et aussi un artiste complet, animé par le besoin insatiable d'écrire. D'ailleurs, je m'inspire de lui ; je m'impose d'écrire tous les jours « une ligne ou deux, et même vingt ou davantage ». Comme lui, je suis « harcelée par d'obsédantes pensées ». Il recherche de nouvelles formes. Il crée avec Zukosky l'objectivisme : « le poème est un objet ». Il écrit un journal surréaliste. Il obtient le National Book Award for Poetry en 1950. Il meurt en 1963. J'adule cet homme. Et je n'en connais pas les causes.