Misja nous raconte
les couleurs du ghetto de Varsovie.
En octobre 1939 Varsovie est tombée. Les brimades contre les Juifs ne tardent pas à leur rendre la vie insupportable. Insensée.
« Je ne m'étais jamais senti aussi Juif. »
Puis le mur est arrivé. le ghetto les a enfermés comme des pestiférés. La faim, le froid, les maladies, emportent les plus faibles. La promiscuité crée la peur, le repli sur soi.
« Nous avons transporté nos affaires dans la cuisine. Des voix étrangères et des odeurs nouvelles ont envahi les autres pièces. Des inconnus se sont établis dans notre vie, et ils nous ont attirés subitement dans la leur. Une femme a mis au monde un enfant dans le couloir. »
Un jour Misja voit une perruche. Son plumage a la couleur de la liberté, de la vie. le ghetto a celle de la mort, de la déshumanisation.
« Si la perruche est capable de s'envoler au-dessus du mur si facilement, pourquoi pas moi ? »
La situation empire. le manque de courage l'accable. Mais que peut faire Misja face aux armes et aux exécutions barbares.
En juillet 1942 les Juifs de Varsovie sont déportés vers les camps, excepté les membres du Judenrat, le personnel de l'hôpital juif, les ouvriers des usines allemandes, les membres de la police du ghetto.
« Ils nous emmènent dans des camps pour nous tuer. »
La résistance juive s'organise.
« C'est maintenant ou jamais a dit Mordechai Anielewicz. »
Ils ne sont pas des moutons mais des loups. Ils lutteront jusqu'à s'envoler, comme la perruche, pour quitter les couleurs sombres du ghetto.
Un combat sans espoir pour mourir avec dignité, « pour votre liberté et pour la nôtre ».
Un roman sans concession sur la vie dans ce ghetto de Varsovie. Les pages qui alternent, noires ou blanches, ponctuées de phrases brèves comme des silences, ou comme des éclats, sont illustrées de dessins aux traits sombres. Aucune lumière ne transparaît, aucun espoir.
Un roman pour adolescents à lire et à faire lire, pour montrer ce que la montée du populisme un peu partout en Europe peut faire naître comme horreurs.
« Ce livre nous rappelle qu'il est parfois bon de regarder en arrière. »
Je remercie Babelio et les Éditions La joie de lire, pour ce roman d'
Aline Sax, illustré par Caryl Strzelecki.