Laurent Scalese est un filou !
Sous ses airs d'éternel ado juvénile aux yeux malicieux et au sourire de charmeur se cache en fait un assassin !
Oui, oui, il passe son temps à assassiner des femmes en plus.
Bon, je vous rassure, juste dans ses livres.
Et c'est à un tueur en série particulièrement vicieux et retors que Laurent va confier cette tâche : Janus, le salopard aux deux visages, l'homme aux deux facettes.
Heureusement le commissaire Legac et son équipe vont lui mener la vie dure. Mais peut-on vaincre un être démoniaque et supérieurement intelligent ? Sans y laisser un peu de son âme ?
Laurent Scalese joue avec nos nerfs. Subtilement. Il mène bien sa barque, nous porte sur les flots de l'horreur humaine et de l'infamie avec talent.
Le roman est sombre, lourd, les personnages ne seront pas épargnés et chacun se retrouvera confronté à ses démons personnels qu'il devra affronter pour arriver entier au bout de l'histoire. Sueur, peur, souffrances...
Le style est riche, appuyé, plein de détails, comme une envie de trop donner à des lecteurs repus.
Comme dans chaque roman de Laurent, en bonus pour ses fans, on y croise un ou plusieurs personnages de ses précédents romans. Ici, Élie Sagane en l'occurrence, le héros du "Samouraï qui pleure". L'homme est généreux et empli de joie nos coeurs de lecteurs endurcis.
Jamais un livre n'a aussi bien porté son nom car même si on suppose assez vite le coupable, et c'est la bonne trouvaille du bouquin - jusqu'à la fin on n'est jamais vraiment sûr à 100% - son ombre plane sur le lecteur, sur l'intrigue, sur les protagonistes. Étouffante, prégnante, angoissante.
Cette ombre de Janus, omnisciente et omniprésente pèse sur nos épaules et imprègne chacune des pages, surtout celles où elle n'apparaît pas.
Mais ne vous y trompez pas, elle est toujours là, en filigrane. Peut-être même derrière vous au moment où vous lisez ces lignes. Oui, retournez-vous quand même. Vérifiez qu'il n'y ait personne. On ne sait jamais et on voudrait bien vous garder à nos côtés jusqu'à cette dernière ligne...