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Marie-Claude Auger (Traducteur)
EAN : 9782330144159
272 pages
Actes Sud (06/01/2021)
3.95/5   43 notes
Résumé :
Janvier 1944. Les bombardiers alliés sillonnent sans fin le ciel de l’Eifel, cette région frontalière de l’Allemagne avec la Belgique. Depuis son jardin, l’apiculteur Egidius les observe et pense à son frère, pilote, dont il n’a plus de nouvelles. Tous les matins, Egidius porte un soin amoureux à ses abeilles. L’après-midi, il va à la bibliothèque, où il a entrepris de traduire les écrits d’un moine du XVe siècle racontant le retour dans l’Eifel du cœur de saint Cus... >Voir plus
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[Samedi 22 mai 2021- Librairie des Champs magnétiques / 75012 Paris-Nation ]

Un arrêt dans une librairie connue, dans un quartier habité par des amis… j'ai craqué pour ces « Abeilles d'hiver »…au vu des thématiques, la Grande histoire croisant la petite, avec un « héros » anonyme… et puis l'apiculture, en noyau central et poétique !!.
La responsable de la librairie découvrant mon choix s'est lancée dans ses propres commentaires enthousiastes de cette lecture… Au demeurant, l'auteur aurait retracé la destinée d'un de ses parents lointains !

Une lecture dévorée… avec émotion.

Le cadre et l'époque : Janvier 1944. Les bombardiers alliés sillonnent sans fin le ciel de l'Eifel, région frontalière de l'Allemagne avec la Belgique….[ L'auteur est lié et familier de cette région de l'Eiffel, où il vit !]

Comme à chaque coup de coeur, je ralentis dans un second temps, pour retarder la séparation d'avec les personnages, et surtout , dans ce texte, avec Egidius Arimond, cet anti-héros ( des plus émouvants), professeur de latin et d'histoire…destitué à cause de sa « maladie » : des crises d'épilepsie ; il échappe à la mort sûrement grâce à son frère, national-socialiste, enrôlé dans l'aviation, car Alfons n'est intéressé que par une unique obsession : voler. Il est « nazi » sans prendre réellement conscience de ce que ce régime signifie pour la population civile.
Parmi celle-ci, les malades, jugés « parasites » et inutiles sont écartés et même supprimés. Notre instituteur, relégué, stérilisé de force ,va se consacrer à ses lectures, ses recherches et à ses colonies d'abeille… tout en faisant passer des fugitifs juifs…ce qu'il fait à la fois de façon bienveillante, mais aussi pour pouvoir payer ses médicaments très coûteux pour l'épilepsie !

Écrit sous la forme d'un journal qui s'étend de l'hiver 1944 à l'hiver 1945, « Les Abeilles d'hiver » nous offre à la fois un traité poétique d'apiculture, une réflexion sur la liberté ainsi que sur les barbaries de toute guerre, une chronique détaillée de la vie des villageois à l'arrière et le portrait émouvant d'un homme sans qualité , attachant, malmené, par la fureur du régime nazi, [dont le pharmacien du village qui en est une figure repoussante , cruelle ;ce dernier, le volant ou lui refusant les médicaments indispensables à ses crises d'épilepsie, insistant sur le fait qu'il est un « parasite à détruire » puisqu'il n'est pas ,à combattre sur le front, comme les autres hommes du village. ]

Le journal d'Egidius, narre son quotidien, avec les abeilles dont il prend grand soin, en se rappelant des leçons de son père, lui-aussi apiculteur, la tenue de son jardin, ses astuces pour survivre et nourrir les fugitifs juifs, dont il fait passer la frontière… ses liaisons sentimentales avec les femmes du village (dont les maris, ou fiancés sont partis à la guerre), ses après-midis, à la bibliothèque, où il traduit les écrits d'un moine du XVe siècle racontant le retour dans l'Eifel du coeur de saint Cusanus, conservé dans du miel….mais aussi des courriers d'observations sur les abeilles qu'il transmet à un célèbre chercheur, en la matière.

Seule vraie lumière de ce récit apportant soutien affectif à notre "anti-héros" solitaire ,c'est son petit protégé, Franz, un jeune garçon qui vient l'aider au jardin, comme pour les soins et traitements aux abeilles auxquelles le gamin s'intéresse…Sans omettre un dernier compagnon précieux et silencieux : le chien…qui ira jusqu'à veiller un jeune fugitif…mal en point.
Egidius et un homme curieux, instruit, bienveillant, totalement pacifique, absorbé par ses études et ses abeilles, qui accaparent une grande partie de son existence. Pour le reste, il ne peut que déplorer la barbarie de l'Allemagne et son incompréhension devant

Le journal nous fait naviguer entre différents espaces temporels : le 15e siècle avec les écrits du moine, où il décrit son « parcours du combattant » pour honorer son devoir de rapatrier le coeur d'un Saint, ceci au risque de sa vie…. le miel et les abeilles auront, là aussi, un rôle essentiel à jouer…

Egidius passe beaucoup de temps à déchiffrer et traduire les textes de ce moine, puis nous revenons au présent de notre « héros anonyme", se débattant avec un quotidien où il faut qu'il se batte pour la nourriture, les médicaments ; organiser, préparer les passages des fugitifs juifs… Et un « Temps » très différent , celui des abeilles, comme « atemporel « si ce n'est celui des saisons… se succédant à l'infini !... Un temps où il n'y a pas de guerre, pas de nazis, pas de juifs… pas de bombardements, ni tortures, ni assassinats...ni persécutions !

Un homme de l'ombre… ayant vraiment existé [ l'auteur , dans ses remerciements, à la fin de l'ouvrage nous explique la genèse de ce livre : une sorte de réparation pour la vie d'un Juste, malmené et oublié à tort ! ]

J'ajoute à ce billet des extraits touchant aux comportements et à la vie des abeilles, ce qui m'a particulièrement captivée… » ; traité d'apiculture , nous faisant oublier la guerre et les bombardements...Cette apiculture indéfectiblement liée à Egidius, qui y consacre sa vie ...

Un très beau livre pour honorer un « personnage aussi "très beau" , humainement et intellectuellement… à qui l'auteur rend justice, dignité et reconnaissance…

« Jeudi 13 juillet 1944
Le bruit des attaques ne semble pas déranger les abeilles; elles vivent dans un monde différent, apparemment pacifique, et ne s'intéressent pas à la guerre. Elles rentrent de leurs vols de butinage chargées de pollen blanc, de chardons, de lis, de conifères et de camomilles provenant des prairies et des jardins environnants. Elles butinent comme si elles savaient qu'un hiver très froid les attend. (p. 216)”

“Les abeilles coopèrent dans des systèmes très complexes. Elles ne peuvent pas réinventer leur système social, ne peuvent pas simplement tuer leur reine et instaurer une république. Il leur a fallu des millions d'années pour s'organiser comme elles le sont aujourd'hui. Dans la ruche, tout semble être équipé au mieux pour la survie et le bien-être de la colonie. Virgile aimait et appréciait déjà les abeilles, il les considérait comme diligentes, dotées d'un don artistique, car elles construisent de beaux-rayons de cire. Il a même vu dans leur organisation étatique le modèle de l'Empire romain; il louait leur bravoure au combat, qu'il comparait à celle des courageux soldats romains. Mais les abeilles ne sont pas agressives; elles ne pourraient jamais conquérir d'autres colonies et les soumettre; quand elles ne sentent pas attaquées, elles sont pacifiques. (p. 22)”
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Le roman Les Abeilles d'hiver se déroule en Allemagne, à la frontière de la Belgique, de janvier 1944 à mai 1945. Il se présente sous la forme d'un journal intime, entrecoupé parfois de la traduction de manuscrits anciens. Egidius Arimond, le narrateur, est un bien curieux personnage… Son épilepsie l'a fait révoquer : il n'est plus professeur de latin et d'histoire, et il doit sans doute la vie à son frère, talentueux et passionné pilote de chasse, respecté pour ses exploits et dont la réputation l'a soustrait à l'exécution réservée aux épileptiques et à bien d'autres. Alfons réussit à procurer de temps en temps à son frère les médicaments dont celui-ci a besoin pour survivre. Dans son journal, Egidius raconte sa vie quotidienne, ses difficultés, ses amours épisodiques et variées, et surtout sa passion pour ses abeilles et l'apiculture en général. Comme les médicaments qui régulent ses crises sont hors de prix, il aide des Juifs à passer en Belgique pour «un peu d'argent » dit-il, et c'est vrai.
***
Je crois que beaucoup de Juifs fuyant le régime nazi auraient aimé tomber sur un passeur comme Egidius ! Il prend soin des gens qui lui sont confiés, s'occupe d'eux avec bienveillance, les cache, les nourrit en courant chaque fois des risques insensés, et ce, sans les escroquer. Son prétexte pour ses voyages nocturnes ? Visiter les colonies d'abeilles qu'il a installées tout près de la frontière belge, ce qui l'oblige à voyager la nuit pour que ses petites bêtes se tiennent tranquilles. Je vous laisse découvrir comment et où il cache ses protégés, ainsi que son utilisation pour le moins originale des bigoudis !
***
Voilà donc l'histoire d'un « homme sans qualités », comme le présente la quatrième de couverture. Nous le suivons au fil des saisons, rythmées par les soins apportés aux abeilles et aux ruches. J'ai trouvé admirables son courage tranquille, sa force d'âme, sa gentillesse et sa bienveillance. Dans ce village sans hommes, il papillonne d'une femme à l'autre… J'ai beaucoup aimé ce personnage et j'ai été charmé par l'écriture du journal. Egidius nous explique la quantité de soins que réclament ses abeilles, leurs maladies leurs prédateurs, leur organisation : elles font ce qu'il faut pour survivre, ni plus ni moins, sans état d'âme, sans pathos. Je me suis aussi plongée avec plaisir dans les traduction qu'Egidius nous soumet, des textes écrits par son lointain ancêtre, Ambrosius Arimond, paysan inculte, ensuite moine cultivé, puis défroqué à cause d'une femme, et enfin devenu un notable marié et riche, auquel Egidius doit sans doute l'espèce des abeilles qu'il élève. le premier de ces textes particulièrement difficiles à traduire est daté de 1489. Un seul bémol : je n'ai pas réussi à m'intéresser aux avions qui passionnent Egidius et j'ai d'abord trouvé ces passages et les dessins superflus avant de comprendre, à la toute fin, pourquoi Norbert Scheuer avait tenu à les conserver. Une très belle surprise que ce beau roman !
***
Lu dans le cadre du prix des Lecteurs de Cognac 2021
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Le récit du roman se déroule entre janvier 1944 et mai 1945, dans une petite ville allemande proche de la frontière belge, Kall. le personnage principal, Egidius Arimond, est épileptique, et à ce titre indésirable dans l'idéologie nazie. Il a été stérilisé, mais pas exterminé, pense-t-il grâce à son frère, aviateur gradé dans l'armée. Mais il a beaucoup de mal à se procurer les médicaments indispensables pour stabiliser sa maladie et éviter les crises. Son frère lui en envoie quand il le peut, et il en achète à prix d'or à la pharmacie de Kall. Il se procure l'argent en faisant passer au-delà de la frontière, des Juifs. Pour ce faire il utilise des ruches spécialement aménagées. Car il est apiculteur. Parce qu'il ne peut plus exercer son métier d'enseignant, mais aussi par tradition familiale. Elle remonterait au XVIe siècle, et à un ancêtre moine défroqué, Ambrosius Arimond. Egidius s'occupe à traduire dans ses moments de loisirs, les écrits de cet ancêtre mythique, que nous découvrons en alternance avec le journal dans lequel il décrit son quotidien, dans un pays en guerre, dans lequel le quotidien devient de plus en plus dur et violent.

La trame du récit est passionnante et le personnage très fort. La description du pays, en train de se défaire, est très réussie et montre toute inhumanité et absurdité de la guerre. La permanence du monde des abeilles, leur stabilité, logique de la survie, s'oppose au monde plein de bruit et de fureur, d'objectifs vains des humains, aboutissant à l'auto-destruction.

Mais je me suis parfois sentie un peu frustrée. Un peu par le style, peut-être un peu simple. Mais aussi par la manière dont l'auteur mène son récit, un peu au jour le jour, comme un véritable journal, fidèle au quotidien du héros, mais sans une structure narrative forte, un peu trop factuel. A la fin de l'ouvrage, l'auteur nous indique qu'il a écrit son texte à partir du véritable journal d' Egidius Arimond, qui a réellement existé, et auquel il serait un peu apparenté. Cela donne probablement une authenticité et sincérité au texte. Mais cela a peut-être un peu freiné le travail à proprement parlé littéraire.

Néanmoins, c'est un livre très intéressant, et dont la lecture est fluide et par moments passionnante.
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Ce roman, de Norbert SCHEUER, se présente sous la forme d'un journal qui balaie une période difficile pour les allemands des campagnes, de l'hiver 1944 à mai 1945.
Egidius Arimond vit dans la région de l'Urftland à l'ouest de l'Allemagne près de la frontière belge. Ancien professeur de latin et d'histoire, il a été révoqué et stérilisé du fait de son épilepsie. Jugé comme inutile par le régime nazi, il a échappé de peu à l'exécution sommaire réservée aux malades et aux paralysés et n'a pu être enrôlé dans l'armée du Reich. Il survit tant bien que mal en élevant des abeilles pour lesquelles il se passionne et en traduisant les manuscrits latins (interdits) du moine Ambrosius, un de ses ancêtres du Moyen-Age, apiculteur comme lui.
Egidius profite de son statut d'invisible et de laborieux pour cacher des juifs dans les grottes voisines de sa demeure et qu'il connaît parfaitement depuis l'enfance. Il leur fait passer la frontière à la faveur de ses déplacements en montagne pour s'occuper de ses ruches. Leur argent, quand ils en ont, lui permet de s'acheter ses médicaments antiépileptiques que le pharmacien lui refuse souvent au prétexte qu'il est un « parasite ».
Ce texte, original et subtil, établit un parallèle entre la société des ruches où règne partage et solidarité et le régime nazi fondé sur la soumission au chef et prônant la délation et le rejet des plus faibles. de même, le vrombissement des avions anglais et américains passant au-dessus de la région résonne avec le bourdonnement des abeilles.
Riche de métaphores et d'analogies, le récit décrit un anti-héros poignant de vérité qui s'interroge sur les grandes questions existentielles et ne laisse pas le lecteur de marbre.
Poétique et rythmé par les saisons, les tâches quotidiennes et le travail des abeilles, ce texte est un hymne à la nature, aux choses simples qui permettent la mise à distance de la guerre et ses violences. L'observation minutieuse des insectes, surtout les abeilles d'hiver qui assurent la pérennité de ses ruches, aide le héros à survivre lui-même, envers et contre tous.
Un très beau roman qui montre la fin de la seconde guerre mondiale du côté des souffrances du petit peuple allemand, embarqué malgré lui dans un conflit qui le dépasse largement.
Malgré la noirceur du contexte, le lecteur suit ce texte avec aisance, rendu fluide par les pages très courtes du journal. Des crayonnés d'avions de guerre, qui se croisent au-dessus des personnages et lancent leurs bombes rythment les pages. Dans la même logique, j'aurais bien aimé observer des croquis des différentes abeilles dont il est question.
La fin est poignante et injuste saisit le lecteur et le surprend jusqu'au bout.
Belle découverte effectuée dans le cadre du jury des littératures européennes de Cognac 2021.
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Ce livre nous plonge dans la vie d'un homme, Egidius, en Allemagne, qui s'occupe avec soin de ses abeilles tout en participant à la résistance car cela se passe pendant la seconde guerre mondiale.
Il est passionné également par la lecture et aime aussi écrire car il tient un journal.
On apprend des choses intéressantes sur le mode de vie des abeilles, notamment leurs techniques pour se protéger du froid l'hiver ou leurs moyens de communication par le biais de la danse.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Il a installé son nouveau rucher contre la roche de grès, juste à côté de la remise où il rangeait ses outils et où, les dernières années de vie, il venait s'asseoir dans un vieux fauteuil et dessinait les abeilles, les butineuses, les ouvrières, les gardiennes, la reine, sa cour avec les servantes et les gros bourdons lubriques. Au cours de sa vie, mon père a réalisé de nombreux petits dessins de ses abeilles, comme s'il avait l'intention de dessiner chacune d'entre elles dans le moindre détail, comme s'il s'agissait chaque fois d'un individu à part entière. (p. 20)
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Les abeilles coopèrent dans des systèmes très complexes. Elles ne peuvent pas réinventer leur système social, ne peuvent pas simplement tuer leur reine et instaurer une république. Il leur a fallu des millions d'années pour s'organiser comme elles le sont aujourd'hui. Dans la ruche, tout semble être équipé au mieux pour la survie et le bien-être de la colonie. Virgile aimait et appréciait déjà les abeilles, il les considérait comme diligentes, dotées d'un don artistique, car elles construisent de beaux-rayons de cire. Il a même vu dans leur organisation étatique le modèle de l'Empire romain; il louait leur bravoure au combat, qu'il comparait à celle des courageux soldats romains. Mais les abeilles ne sont pas agressives; elles ne pourraient jamais conquérir d'autres colonies et les soumettre; quand elles ne sentent pas attaquées, elles sont pacifiques. (p. 22)
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Je n'ai aucune idée de la façon dont les abeilles communiquent entre elles dans l'obscurité. (...) peut-être utilisent-elles simultanément tous leurs sens pour communiquer, le sens du toucher par le bout de leurs antennes et par les poils de leur fourrure, avec lesquels elles perçoivent la moindre vibration sur les alvéoles, l'odorat, le goût et l'ouïe. Bien qu'elles ne possèdent aucun organe particulier pour l'ouïe, elles semblent percevoir les sons avec leurs antennes et les produire elles-mêmes de différentes manières. Elles ont peut-être des sens que nous ne connaissons pas; peut-être qu'elles peuvent voir les vibrations les plus minimes, entendre ce que l'on sent, percevoir les odeurs de façon tactile et sentir ce que l'on voit. (p. 100)
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Jeudi 13 juillet 1944

Le bruit des attaques ne semble pas déranger les abeilles; elles vivent dans un monde différent, apparemment pacifique, et ne s'intéressent pas à la guerre. Elles rentrent de leurs vols de butinage chargées de pollen blanc, de chardons, de lis, de conifères et de camomilles provenant des prairies et des jardins environnants. Elles butinent comme si elles savaient qu'un hiver très froid les attend. (p. 216)
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Vendredi 19 mai 1944

Pourquoi laisse-t-elle sans combattre la régence de sa colonie qui fonctionne à une jeune reine ? Je l'ignore. Est-ce un désir d'aventure, veut-elle enfin savoir ce qui existe en dehors du monde obscur de la ruche ? Peut-être que c'est juste la beauté du monde, peut-être que les abeilles ont un sens pour cela, qu'elles en sont même à l'origine. La reine ne s'envole jamais loin du rucher car elle transporte toujours des milliers d'oeufs avec elle; elle n'a probablement pas la force nécessaire pour des vols plus longs. (p. 185)
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