"Penser
Salman Rushdie" est un très bel hommage à l'auteur des "Versets sataniques", coordonné par
Daniel Salvatore Schiffer : il est composé de 25 articles d'écrivains, philosophes, sociologues, journalistes à la gloire la liberté d'expression face au totalitarisme et à la terreur, plus particulièrement la terreur islamiste.
Il ne faut pas oublier en effet que :
- le terme "islamophobe" est un terme aux origines douteuses, car il a été créé par les Frères Musulmans et curieusement repris par les médias occidentaux ;
- Que les "versets sataniques" (terme occidental) se réfèrent bien à des versets ayant existé mais abrogés et non repris dans les éditions actuelles du Coran.
En effet, au gré de l'évolution de ses intérêts politiques et du rapport de force avec les clans adorant plusieurs dieux, Mohamed aurait accepté des compromis avec le polythéisme, inspirés par l'Ange Gabriel ; puis les aurait rejetés, toujours sous l'inspiration de l'Ange, déclarant que les versets tolérants lui avaient été inspirés par un imposteur, Satan lui-même sous les traits de Gabriel : il importait dorénavant de fricasser les infidèles.
C'est en faisant parler les anges, puis en invalidant leurs propos au gré de ses stratégies qu'il a assis sa légitimité en tant que chef de guerre et chef religieux.
On comprend bien ainsi la colère de Khomeini devant ce rappel des origines conjoncturelles du texte saint qui, si on les récuse, font de Mohamed un être faillible et susceptible de se laisser berner comme un simple mortel (qu'il est).
Fâcheux anneau de Moebius qu'il est nécessaire d'effacer de la mémoire des "croyants" politiquement soumis en le supprimant des textes officiels : on peut se demander si Rhomeini n'aurait pas mieux servi la cause de la discrétion en ne soumettant pas cette oeuvre à une publicité dont
Rushdie a fait les frais.
Je ne vais pas plus loin dans mon commentaire : je ne saurais répéter ceux déjà mis en ligne par les soins de Leabhar et PatriceG.
Toute idéologie qui appelle à la haine et à l'assassinat est une idéologie mauvaise : cela semble tomber sous le sens ; encore faut-il avoir la possibilité d'y résister et de ne pas être enrôlés par lavage de cerveau ou par contrainte.
La liberté de penser génère la pluralité des opinions, éloignant ainsi les spectres redoutables des fascismes, communismes et islamismes, tous trois sous le joug de la violence, de la contrainte et de l'unanimité face à la doctrine officielle.