Rien n'est permanent, rien n'est réel; tout est frappé d'éphémère
dans ce monde qui s'affole,s'angoisse et se déchire,le bouddhisme nous indique une forme incroyable de résistance:la sérénité
Une tempérance, une modération baigne le bouddhisme. Il se tient à l'écart des deux maux qui endommagent notre civilisation: le mercantilisme et le fanatisme. Contre ceux qui confondent être et avoir, qui assimilent bonheur et possession, qui deviennent agressifs à force d'être frustrés, il oppose une existence mesurée où l'on s'habitue à se connaître, à se maîtriser et à respecter ce qui nous entoure. Contre ceux qui tombent dans le fanatisme par refus de douter, contre ceux qui recourent à la fureur pure afin que l'univers cesse de contredire leurs illusions, il fournit une sagesse souriante, ouverte, tolérante, où l'on s'initie à vivre en harmonie avec les autres. Dans ce monde qui s'affole , s'angoisse et se déchire, le bouddhisme nous indique une forme incroyable de résistance: la sérénité.
Le mal est plus aisé à faire que le bien, le mal est rapide, sans effort, mais c'est une glu dont on ne se dégage pas si vite.
Maintenant je dis « Je » pour plusieurs « moi », cela m’allège. Lorsque je n’étais que moi, j’avais l’impression d’être lourd, bloqué, garrotté, condamné à moi comme à la prison.
Ce qui avait été n'était plus. J'avais été le fils de ma mère et je ne l'étais plus. Cette maison avait été la mienne et elle ne l'était plus. Les hommes et les rochers sont aussi volatils que les nuages et le vent.
Il n'est plus cruel présent qu'une lucidité qui prend la forme de la haine.
En vérité, ce n'était pas la mort qui m'angoissait, non, c'était la peur de perdre ce que j'avais amassé en une vie, mes turquoises, ma vaisselle, mes soieries, mon satin, mon or, mes grains, mes domaines, mon petit verre de tchang. Tout cela allait tomber en d'autres mains, des mains incompétentes, incapables, odieuses, des mains qui ne l'avaient pas mérité. La mort était un rapt.
Rien de plus déprimant que les scélérats qui se convertissent et réussissent dans le bien aussi facilement que dans le mal. Les athlètes de la sainteté me dépriment. (p. 37)
Plus j'avance en âge, la frontière entre l'extrême bêtise et la grande intelligence s'estompe. Comme celle du rêve et du réel.