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sur 1302 notes
La guerre en Syrie, la jungle à Calais… Avec les médias, les migrants et leurs périples font aujourd'hui partie de notre quotidien. Eric-Emmanuel Schmitt s'empare de cette sombre réalité et, s'invitant dans la tête de l'un d'eux, nous livre avec Ulysse from Bagdad un récit poignant sur la dure vie de ces gens.
Depuis l'Antiquité, le récit de voyage a souvent inspiré les auteurs en littérature, à commencer par Homère qui aura son importance ici. Mais dans ce roman, il n'est plus tellement question de découverte de terres inconnues et merveilleuses, ni de rencontre avec des peuples fabuleux et exotiques. le genre se renouvelle, et le voyage est remplacé par l'éprouvante errance. Tel un Ulysse moderne, Saad, le héros de ce livre hypnotisant, se lance dans un long et pénible périple en quête d'un autre monde, qu'il espère meilleur. Ses aventures ressemblent à s'y méprendre aux histoires du récit de voyage par excellence : L'Odyssée, auquel l'auteur fait souvent référence (parfois de façon un peu trop évidente d'ailleurs).
Roman d'aventure, Ulysse from Bagdad est également un roman d'initiation. Chaque étape de son voyage permet à Saad de se découvrir un peu plus et de grandir, abandonnant progressivement l'enfant qu'il était un Irak pour devenir un homme. Accompagné par son père qui, tel un mentor, le guide dans son voyage, Saad est amené à développer son libre-arbitre, ses propres opinions et à penser par lui-même pour se débrouiller seul. Inévitablement, le lecteur se pose à son tour des questions sur ses propres facultés intellectuelles et la façon dont il les utilise.

Lire la suite sur : https://lesmarquespagedunecroqueusedelivres.wordpress.com/2017/08/28/ulysse-from-bagdad-eric-emmanuel-schmitt/
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Ulysse from Bagdad est l'histoire d'un long périple. Il raconte comment la situation en Irak pousse Saad Saad à fuir vers l'Occident, vers l'Angleterre, qu'il voit comme une destination où il pourra vivre dignement, loin de la pauvreté, des conflits, de la peur… Mais Saad Saad vient d'un pays « pacifié » par les Etats-Unis, et donc le statut de réfugié ne peut lui être octroyé. Par conséquent il expérimentera ce que tant de migrants vivent chaque jour : le danger, l'exploitation, la clandestinité, la répression… Mais aussi l'humanité de quelques personnes sur sa route, ce qui l'aide à garder espoir… Ce roman est poignant, cruellement actuel.
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Une histoire touchante qui raconte le triste exil d'un iraquien vers le Royaume Uni. Convaincu que sa vie est partie en fumée en même temps que l'immeuble de sa fiancée, il quitte son pays. Commence alors une fuite en avant dont le but n'est pas moins d'oublier ses douloureux souvenirs que de se construire un nouveau destin. Son voyage jusqu'en Angleterre va durer un peu plus longtemps que prévu, au gré de quelques rencontres salvatrices.
Un parti pris de l'auteur en faveur de l'immigration et de la tradition d'accueil, peu discutable sur la forme mais très discutable sur le fond. Mais bon, là on commence à faire de la politique et on ne veut se fâcher avec personne!
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Ainsi Saad Saad résume-t-il son parcours dès le début du roman. Né dans une famille aussi aimante que pittoresque, entouré d'un père qui s'exprime dans un langage tantôt précieux, tantôt vulgaire, d'une mère et de soeurs qui le cajolent, le jeune homme traverse tous les bouleversements qui ont agité l'Irak ces dernières décennies : la dictature de Saddam Hussein, la guerre du Golfe puis le terrible embargo qui a réduit le peuple irakien à la famine. Ce parcours chaotique, qui prend bientôt la forme d'une nouvelle Odyssée lorsque Saad Saad décide de rejoindre l'Angleterre pour subvenir aux besoins de sa famille décimée, oscille entre tragique et confiance en l'avenir, comme l'illustre le double nom du personnage : p. 11 « Je m'appelle Saad Saad, ce qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste. Parfois je suis Saad l'Espoir, parfois Saad le Triste, même si, aux yeux du plus grand nombre, je ne suis rien. » Son voyage n'a rien à envier à celui d'Ulysse, avec son lot de péripéties et d' « ennemis » aussi implacables que ceux d'Homère sous des dehors civilisés et policés.

La dimension historique et sociale de ce roman est enrichie de fantaisie surnaturelle : le père de Saad Saad, qui trouve la mort au début du roman, apparaît régulièrement à son fils sous forme de fantôme pour lui prodiguer conseils et affection, émaillant ainsi le récit de dialogues savoureux. le grand point fort de ce roman est de nous donner à voir une période troublée, que pour ma part je connaissais mal, du point de vue des victimes, de manière concrète et en même temps universelle et imaginaire, comme une nouvelle Odyssée.

Le périple de Saad Saad permet de remettre en question les notions d'identité, d'appartenance à une culture, de frontière, et des droits fondamentaux, du rejet des immigrants.
J'ai aimé retrouver la patte d'Eric-Emmanuel Schmitt, des réflexions philosophiques sous des mots simples : p. 142 « On croit fuir une prison alors qu'on emmène les barreaux avec soi. » et l'humour, qui transparaît malgré les drames et évite de sombrer dans le pathos : p. 214 « Bonjour, Papa, ça gaze dans l'au-delà ? »
Enfin, ce nouvel avatar d'Ulysse démontre une fois de plus que les mythes sont universels et que le pouvoir des histoires est immense. Une lecture à conseiller donc ! :-)
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Saad est irakien dans l'Irak de Saddam Hussein. Après avoir perdu son grand amour dans une explosion, plusieurs de ses beaux-frères et son père dans la guerre contre les américains, il suit les injonctions de sa mère qui lui ordonne de quitter le pays. En souvenir de Leila et des vieux romans d'Agatha Christie que son père était obligé de cacher dans sa cave, il décide de rallier l'Angleterre. S'ensuit un long périple qui le mène au Caire, en Sicile, en France et en Angleterre, tant de pays où il n'est jamais considéré comme un être humain mais comme un réfugié.

Si j'ai aimé les références à L'Odyssée et la réécriture des épisodes du Cyclope (mais beurk quand-même), des sirènes et de Cassiopée, j'ai moins aimé les leçons de morale qui manquent de subtilité. Son message sur les frontières qui ne devraient pas exister me semble totalement utopique. Par contre, comme dans un roman d'Olivier Adam, on trouve un hommage compréhensible à ses gens qui risquent leur liberté pour aider les réfugiés. Je suis donc mitigée sur ce roman qui m'a tout de même fait rire car les dialogues entre le père mort et son fils sont croustillants. Je vous laisse découvrir par vous-même l'explication que le père donne sur l'apparition de verrues et comment s'en débarrasser.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Saad veut quitter Bagdad, son chaos, pour gagner l'Europe, la liberté, un avenir. Mais comment franchir les frontières sans un dinar en poche ? Comment, tel Ulysse, affronter les tempêtes, survivre aux naufrages, échapper aux trafiquants d'opium, ignorer le chant des sirènes devenues rockeuses, se soustraire à la cruauté d'un geôlier cyclopéen ou s'arracher aux enchantements amoureux d'une Calypso sicilienne ?
Tour à tour violent, bouffon, tragique, le voyage sans retour de Saad commence. D'aventures en tribulations, rythmé par les conversations avec un père tendre et inoubliable, ce roman narre l'exode d'un de ces millions d'hommes qui, aujourd'hui, cherchent une place sur la terre : un clandestin.
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J'ai beaucoup apprécié ce livre qui confirme mon addiction à l'écriture d'Eric Emmanuel SCHMIDT. Une affection particulière pour le père de Saad dont j'attendais chacune des apparitions et interventions philosophico-burlesques avec appétit.
Alors que je lisais ce livre, le nauvrage d'un raffiot de clandestins irakiens sur les falaises de Christmas Island était télévisé dans les JT ... Cruel parallèle ...
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Saad Saad, Espoir Espoir en arabe nous fait vivre de l'intérieur, l'enfer qu'il a vécu en même temps que la population irakienne, durant la dictature sanglante de Saddam Hussein, puis les années d'embargo et tous les faux espoirs amenés par la libération américaine. Après avoir vu mourir nombre des siens et pour pouvoir subvenir aux besoins de sa mère de ses deux soeurs seules survivantes de la famille, il fuit Bagdad souhaitant regagner l'Angleterre pays de tous ses rêves. Mais la difficulté de passer les frontières rend son voyage compliqué. L'esclavage moderne, la misère, les humiliations, Saad traversera de rudes épreuves pour accomplir son rêve. Son périple dans le monde contemporain rappelle celui d'Ulysse, premier voyageur à affronter une série d'obstacles. En filigrane, l'auteur pose des questions sur les frontières et l'identité.
A travers le parcours de ce réfugié, l'auteur aborde le problème de l'immigration clandestine en version édulcorée, pour l'avoir déjà lu dans d'autres ouvrages tels "Odette tout le monde" ou "Oscar et la dame rose" c'est bien en en tant que conte qu'il faut aborder cette lecture ! C'est toujours avec une note philosophique que l'auteur raconte les difficultés de tous les exilés du monde, en dénonçant le fait que sur notre terre, les peuples n'ont pas toujours le droit de choisir leur destin.
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Saad est né à Bagdad sous le pouvoir de Saddam Hussein, sa famille et lui ont subi l'embargo américain qui loin d'avoir eu les effets escomptés, a plus sanctionné le peuple irakien que le pouvoir en place. La vie de Saad est bouleversée en 2003 avec l'arrivée des américains afin de renverser le tyran.
Saad subit de plein fouet la perte de sa dulcinée, Leïla. Par la suite il perdra bon nombre de ses beaux-frères ainsi que son père, fusillé injustement par des soldats américains. L'élément qui déclenchera son désir de fuite vers l'Angleterre sera la mort de sa nièce n'ayant pu être soignée à temps. Saad aura tout au long de son périple la vision de son père mais aussi ses conseils. Un périple semé d'embuches, à commencer par le Caire où il se heurtera aux lourdeurs administratives, par la suite il fera "connaissance" avec la psychologie des passeurs, il connaîtra les centres de rétention, il parviendra tant bien que mal en France. Enfin il rejoindra l'Angleterre.
Que dire de ce roman... D'abord comme d'habitude le style d'Eric Emmanuel Schmitt m'a conquise. Il ne fut donc pas difficile de dévorer ce roman. Je craignais un certain angélisme pour ce type de sujet... Et bien une fois de plus je suis déçue, par les raccourcis sur les frontières et leur fléau, par les allusions à ces européens bien nés qui pourtant n'ont de cesse de se plaindre. Je voudrais toutefois rappeler à Monsieur Schmitt, la chose suivante : même si notre pays ne fait pas partie du tiers monde, il n 'en est pas moins qu'une partie de notre population est appelée le quart monde. Une situation bien surprenante pour un pays développé, où par exemple des travailleurs ne peuvent se loger et dorment dans leur voiture... le débat serait bien long mais je m'arrête là. Il serait toutefois agréable que certains auteurs arrêtent une démagogie qui après tout ne leur coûte rien mais finalement compte pour beaucoup.
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Il y a comme une magie qui opère lorsque je lis un roman d'Eric Emmanuel Schmitt. C'est mon second roman de l'auteur et son écriture est une de celles que je préfère. Elle est captivante, les mots s'ancrent en moi et je pense qu'E.E. Schmitt pourrait me faire lire sur n'importe quel sujet.

La preuve en est. Mes deux premiers romans de l'auteur sont diamétralement opposés, dans l'un, la musique était au coeur, dans l'autre la clandestinité. le jour et la nuit, deux cheminements de vie différents.

Ici, j'ai pu découvrir le personnage de Saad Saad, un jeune irakien dont le prénom signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste. La vérité serait plus proche d'une association des deux : Triste Espoir.

Le récit est doté d'humour, de philosophie, de conversations hors du commun mais surtout il est bouleversant. Un condensé d'émotions pour comprendre ne serait-ce qu'un pourcent de la vie d'une personne sans terre, d'une personne qui renonce à sa famille, d'une personne en quête d'un lieu où vivre et être reconnu : un clandestin.

Sans être agressif, le récit est percutant et permet de s'interroger encore et encore sur la vie humaine, les 1001 façons dont elle est vécue, sur les gouvernements, les territoires, sur cette notion de devoir être rattaché à un pays pour exister et j'en passe.

C'est un roman que j'ai acheté « au hasard » dans une bouquinerie, parce que c'était le seul de l'auteur disponible et que je voulais en lire davantage. C'est un beau roman, je reviendrais encore, le hasard fait parfois bien les choses !
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