Un court roman sur la vie d'un homme né en Allemagne au début du XXème siècle mais qui va quitter sa famille et renier son pays natal pour s'installer en France, à une époque où les deux pays étaient des ennemis héréditaires. Une écriture simple mais l'histoire m'a bien plu. Je vais sans doute m'intéresser aux autres romans de cette auteur(e) pour découvrir la suite de son oeuvre, celui-ci étant son premier roman.
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Je garde un bon souvenir de ce livre, un aperçu fugace de la vie pendant la seconde guerre mondiale mais malgrè tout complet et représentatif.
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Une douleur vive réveille Walter. Elle ne dure pas. Mais elle le laisse hémiplégique. Cloué dans un fauteuil, Walter continue, chaque jour, de prendre des nouvelles d’Alice. Son fils lui dit qu’elle va bien, que l’on s’occupe bien d’elle à l’hôpital. Il ne saura pas qu’Alice est morte. Elle n’est pas morte, d’ailleurs. Elle est là. Il lui parle. Dans leur patois. Parfois Alice disparaît et Walter se retrouve enfant, en Allemagne. Il regarde la maison de son père. Il parcourt les champs du regard. Il revoit les vaches. Sa mère a les cheveux noirs. Elle vient l’embrasser le soir en cachette du père. Ses baisers sont tendres. Elle l’aime. Elle lui prépare un bon lait chaud quand il est malade. Il ne se souvient plus quelle est sa langue, ni quel est son pays. L’Allemagne. Alice. Il voudrait tellement partir, rejoindre Alice.
Notre histoire commence en Allemagne. En Allemagne du Nord. À Oldenbourg, près de Königsberg.
Nous sommes avant 1939. Königsberg n’est pas encore russe. Königsberg n’est pas encore Kaliningrad. Le front de l’Est et la Seconde Guerre mondiale sont pour plus tard.
Pour l’instant, Königsberg est encore Königsberg. La ville d’Emmanuel Kant.
Des touristes y viennent lui rendre hommage. Ils arpentent sa demeure. Kant l’habita de 1724 à 1804, aux dires du guide. Ils visitent le bureau où l’Œuvre fut écrite. Ils le quittent à l’heure exacte où Kant commençait sa promenade quotidienne. À 17 heures tapantes. Ils suivent son chemin. Ils prennent le rythme de ses pas, les yeux rivés sur leur montre. Ils sont de retour à sa maison à 18 heures. Pile. Comme Kant.