De mon cruel vainqueur Vénus la douce mère
Voyant un jour l'orgueil de ta rare beauté.
Si rare que le prix tu lui eusses ôté
De la fatale pomme aux Troyens tant amère,
Te dit : « O mon mignon, que veux-tu qu'on espère ?
C'est fait de notre honneur, si cette cruauté
D'une fille nous brave ! adieu la royauté
Sous- qui fléchit des dieux et le maître et le père.
— Las ! quel arc ou quel trait (dit Amour soupirant)
Ai-je pour m'en aider contre celle tirant
Qui sans ave, sans carquois et sans flèche me laisse.
Mon arc est son sourcil, et mon carquois ses yeux,
Ses œillades mes traits : des hommes et des dieux
Avecques ma dépouille elle se fait maîtresse. »
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* :
Alphonse Séché, _L'oreille sur le coeur,_ Paris, E. Sansot, 1916, 240 p.
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