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Françoise Joukovsky (Préfacier, etc.)Albert-Marie Schmidt (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070321346
448 pages
Gallimard (07/06/1974)
3.79/5   303 notes
Résumé :
Tout ce que Ronsard a écrit de vers amoureux, mais aussi érotiques, au temps de sa verte jeunesse, et qu'il a publié entre 1552 et 1560 à Cassandre, à Marie, aux belles et accortes paysannes qui s'abandonnent sur un talus, le poète dit sa ferveur, dans une langue tantôt familière et leste, tantôt au moyen d'images mythologiques que l'on retrouve dans l'art de Fontainebleau. C'est le beau XVIè siècle qui s'exprime ici, celui du règne d'Henri II, roi cavalier, des châ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (30) Voir plus Ajouter une critique
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Cassandre, Marie, Hélène et toutes les autres... Pierre de Ronsard se laissait aisément séduire, y compris par des jeunes femmes qui n'attendaient rien de lui... Sa poésie des amours est donc riche, en qualité comme en quantité.
De très nombreux sonnets, des chansons et autres pièces ; des textes rarement platoniques, et parfois franchement érotiques, décrivant des sentiments partagés mais aussi porteurs de tentatives de séduction...
Ce faisant, avec ses amis de la Pléïade, Ronsard a révolutionné la poésie française, notamment en imposant le français contre le grec ou le latin.
Les Amours est l'un des, sinon LE, chefs-d'oeuvre de Ronsard. Je n'oserai pas affirmer le contraire !
Le recueil ne contient pas le célèbre "Mignonne, allons voir si la rose" (publié dans Les odes), mais on y trouve le non moins célèbre :

"Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle,
Assise auprès du feu, devisant et filant,
Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant,
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle."

De l'art de déclamer sa flamme, avec un peu de prétention...
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Charmant, galant, toujours vert et même parfois osé, voici Ronsard, en son parler ancien, semant roses et lys..et laissant quelquefois sa main se fourvoyer dans le sein de ses belles.

Le sonnet vivait , en France, ses premières heures de gloire, inspiré de Pétrarque, le grand maître italien.

Mais moins précieux et moins alambiqué que son illustre modèle,le sonnet de Ronsard, plus terrien et plus pressant, savait aussi parler aux femmes...

Marie, Hélène, Sinope et tant d'autres ont dû avoir pour ce grand amoureux des faveurs coupables...
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En entrant dans la nouvelle ère que créée la Renaissance, on voit immédiatement l'évolution de la poésie française. Les amours de Ronsard en sont le parfait exemple. L'esthétique raffinée à la limite d'un maniérisme pédant, incarne cette nouvelle versification poétique amoureuse aux accents lyriques contrôlés dans la forme et le fond.
La transition avec la poésie pétrarquéenne est flagrante, là où Pétrarque se laissait aller à des épanchements sensuels sincères, Ronsard lui, préfère une galanterie de cour recherchée utilisant la métaphore de la nature et des fleurs pour exhaler ses flammes amoureuses. S'adressant aux êtres désirés ou aimés, l'auteur décline en une poésie savante, aux mots délicieusement choisis ses idylles dignes de l'Olympe avec ses muses magnifiées. Ayant recours avec des vers et des codes poétiques précis à une prose d'un esthétisme inégalé, Ronsard sublime le langage amoureux, le propulsant au firmament extatique d'une rhétorique sensuelle et passionnée.
Car, si l'auteur évoque des rapports amoureux, ceux-ci peuvent être vécus charnellement, mais aussi de façon platonique ou simplement être un hommage posthume à une belle-dame. La grande force de Ronsard résidant dans son talent versificateur de suggérer indirectement au lecteur que tout ne serait qu'effusion sentimentale exacerbée. Mais ne croyons pas à la vertu galante permanente de l'auteur, ce dernier trop heureux par moment de laisser libre cours à ses voluptueux penchants érotiques en des mots subtils, ouvrant la voie aux poètes libertins du siècle suivant.
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Grand classique de la poésie française De La Renaissance, dont nous avons tous appris quelques sonnets sur les bancs de l'école ou du collège. Il s'agit ici d'une version en vieux français.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Je sais comment Baudelaire s'est sûrement inspiré pour ces poèmes !!
Avec Ronsard c'est tout à la fois magnifique ces poèmes d'amour de romantisme...
Surtout quand vous perdez un être cher votre meilleur ami... Repose en paix.
Ça t'envoie directement de l'amour ça te change toute suite d'air la poésie !
Ça te donne un bonne air dans la gueule c'est un changement radical.
J'adore les phrases qu'ils utilisent parfois c'est long mais j'en ai l'habitude !
Vive l'amour mais avec un grand A !!!
Et vive la poésie française...
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Citations et extraits (66) Voir plus Ajouter une citation
A Cassandre

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
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Prends cette rose....

Prends cette rose aimable comme toi,
Qui sert de rose aux roses les plus belles,
Qui sert de fleur aux fleurs les plus nouvelles,
Dont la senteur me ravit tout de moi.

Prends cette rose et ensemble reçois
Dedans ton sein mon coeur qui n'a point d'ailes
Il est constant et cent plaies cruelles
N'ont empêché qu'il ne gardât sa foi.

La rose et moi différons d'une chose
Un Soleil voit naître et mourir la rose,
Mille Soleils ont vu naître m'amour,

Dont l'action jamais ne se repose.
Que plût à Dieu que telle amour, enclose,
Comme une fleur, ne m'eut duré qu'un jour.
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Heureuse fut l'étoile fortunée,
Qui d'un bon œil ma Maîtresse aperçut.
Heureux le bers, et la main qui la sut
Emmailloter le jour qu'elle est née.

Heureuse fut la mamelle enmannée,
De qui le lait premier elle reçut,
Et bien heureux le ventre qui conçut
Telle beauté de tant de dons ornée.

Heureux parents qui eûtes cet honneur
De la voir naître un astre de bonheur !
Heureux les murs, naissance de la belle !

Heureux le fils dont grosse elle sera,
Mais plus heureux celui qui la fera
Et femme et mère, en lieu d'une pucelle !
(Sonnet CXL)
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Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi
Maîtresse, embrasse-moi, baise-moi, serre-moi,
Haleine contre haleine, échauffe-moi la vie,
Mille et mille baisers donne-moi je te prie,
Amour veut tout sans nombre, amour n'a point de loi.

Baise et rebaise-moi ; belle bouche pourquoi
Te gardes-tu là-bas, quand tu seras blêmie,
A baiser (de Pluton ou la femme ou l'amie),
N'ayant plus ni couleur, ni rien semblable à toi ?

En vivant presse-moi de tes lèvres de roses,
Bégaie, en me baisant, à lèvres demi-closes
Mille mots tronçonnés, mourant entre mes bras.

Je mourrai dans les tiens, puis, toi ressuscitée,
Je ressusciterai ; allons ainsi là-bas,
Le jour, tant soit-il court, vaut mieux que la nuitée.
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Marie, vous avez la joue aussi vermeille


Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Qu’une rose de mai, vous avez les cheveux
De couleur de châtaigne, entrefrisés de nœuds,
Gentement tortillés tout autour de l’oreille.

Quand vous étiez petite, une mignarde abeille
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux,
Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,
Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.

Vous avez les tétins comme deux monts de lait,
Qui pommellent ainsi qu’au printemps nouvelet
Pommellent deux boutons que leur châsse environne.

De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein,
Vous avez de l’Aurore et le front, et la main,
Mais vous avez le cœur d’une fière lionne.


Pierre de Ronsard - Recueil : Le second livre des Amours (1556)
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Vidéo de Pierre de Ronsard
Pierre de Ronsard – Anthologie des 'Amours' lue par Jacques Roubaud (1971) Un cassette audio enregistrée par Jacques Roubaud après 1971 à l'attention de sa mère.
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