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Ryōko Sekiguchi a grandi dans le quartier de Shinjuku à Tokyo. Ses études et son goût lui font mêler langue et cuisine française et s'intéresser ici à ce petit pays toujours assez proche de nous.
Coïncidence, 961, c'est l'indicatif du pays du Cèdre. C'est donc un appel largement international au voyage dans la capitale du Liban qui s'appuie sur sa cuisine pour nous en donner un aperçu plus général. Pas de recette mais des goûts et des odeurs, des rencontres et des références littéraires, historiques...
« Tu sais, les gens d'ici, ils ne te demandent pas de les comprendre. Ils sont contents de ta venue, que tu voies les choses avec tes yeux, que tu parles dans ton livre de ce que tu as toi-même vu et entendu »
C'est réussi, car l'auteure reste très modeste et livre avec sincérité ses ressentis des quelques semaines passées là-bas (961 jours euh non heures) pour réaliser ce livre.
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J'ai beaucoup aimé ce livre court et très agréable à lire. Il est en effet découpé en minuscules chapitres et le tout compose un livre assez singulier au croisement de l'essai, du livre de voyage, du livre de gastronomie, de l'enquête journalistique. Mais après tout qu'importent les cases ?
L'autrice est une traductrice japonaise vivant en France (et a priori le livre est écrit directement en français, chapeau !). Elle nous parle ici de Beyrouth et de ses habitants, et souvent elle leur parle. Elle évoque la cuisine (un des grands sujets du livre !) , et surtout, japonaise vivante en France, grande voyageuse, elle ne cesse de comparer de réfléchir sur ces petits riens qui font nos singularités, mais aussi parfois nous rapprochent.
Moi cela m'a passionné et si l'on ne savait le pays si mal en point, on n'aurait qu'une envie suivre ses traces dans Beyrouth dont elle parle si bien !
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Ni livre de cuisine, ni carnet de voyage, mais un peu des deux. Des pensées, aussi douces que savoureuses et poétiques, que Ryoko Sekiguchi nous fait partager, comme autant de petites bouchées de son séjour de 961 heures à Beyrouth. Des anecdotes récoltées sur la cuisine familiale, sur la guerre, sur l'évolution de la ville ; des constats déroutants, des observations piquantes, des parallèles entre Beyrouth, Paris et Tokyo.
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser, les recettes de voyage de Ryoko Sekiguchi ne m'ont pas simplement donné le goût de Beyrouth, mais également de Tokyo, ville dont j'ignore à peu près tout. Car un voyage, c'est aussi se confronter à ses souvenirs, c'est se laisser porter par des saveurs, des couleurs et des odeurs, qui nous renvoient à nos propres expériences, à nos souvenirs et qui viennent s'y percuter. Beyrouth rappelle à l'auteure sa ville natale, bien souvent là où elle ne s'y attend pas, et la renvoie à des souvenirs, à des impressions de jeunesse, des ambiances de cuisine familiale.
Elle confronte également cette ville à Paris, fait état de leurs contradictions et complémentarités, des différences entre la perception qu'un peuple peut se faire d'une ville par rapport à un autre, sur la base pourtant des mêmes éléments culturels.
Un livre sur le geste, la sensualité, sur la tradition et l'ouverture, le conservatisme, sur l'immigration, sur les mains tendues.
Un livre sur les saveurs, sur la découverte, sur la mémoire, sur les changements, sur l'inéluctable et l'imprévisible.
Un livre de recettes, les recettes d'un voyage, ou comment se déroule le fil de nos impressions à travers des pérégrinations dépaysées.
Un kebbeh savoureux.
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Dans un monde où la nourriture se met en scène à chaque heure, Ryoko Sekiguchi se rend à Beyrouth, capitale des capitales, au sein de laquelle les habitants ne savent même pas que leur cuisine fait fureur partout en Europe. Elle s'y rend, et dans ses 321 fragments, nous décrit la manière dont cette ville peut être appréhendée, à travers autre chose que son histoire, son architecture ou encore la guerre et autres catastrophes.

Ryoko Sekiguchi est accueillie au printemps 2018 en résidence à la Maison des écrivains de Beyrouth. Elle chronique ses 961 heures à Beyrouth dans ce livre composé de 321 courts chapitres, le nombre de plats que la poétesse et traductrice cuisinière a goûtés pendant son séjour.

Pas ou très peu de recettes pratiques dans ce livre mais un hommage ému à des saveurs aimées, qui témoignent de la ville d'avant : avant la révolution de 2019 et avant l'explosion du 4 août 2020 qu'elle met en perspective avec la catastrophe du 11 mars 2011 à Fukushima qui avait inspiré son précédent livre « Ce n'est pas un hasard ». Comment écrire, se demande-t-elle, sur ce qui peut sembler aussi secondaire que la cuisine, alors que se sont déroulées et se déroulent encore de grandes tragédies nationales ?

C'est un livre - avec un format particulier - qui se déguste lentement, par petits chapitres, 321 au total, comme autant de plats imprégnés de saveurs, d'ingrédients, de rencontres et de lieux découverts durant le séjour de Ryoko Sekiguchi au Liban qui aura duré du 7 avril au 15 mai 2018, soit 961 heures exactement.

Les amateurs de cuisine risquent d'être déçus car – contrairement à ce que le titre pourrait laisser penser - l'auteure ne donne pas de recettes et décrit au fond peu de plats libanais. Elle s'attache à rendre hommage à l'hospitalité et la convivialité libanaise. C'est avant tout une déambulation dans la ville qui est proposée par l'auteure : moments de vie, repas, discussions, comparaisons entre mondes oriental et occidental, souvenirs personnels et littéraires, considérations urbanistiques… à côté d'esquisses des goûts, des textures, des savoir-faire culinaires locaux.

Un portrait gourmand de Beyrouth et une manière unique de percevoir la cuisine. Un livre à picorer comme des mezzé, plutôt qu'à lire d'une traite. On prend le pouls d'une ville qui n'est plus tout à fait la même : si la révolution puis l'explosion ont ostensiblement altéré l'essence de Beyrouth, Ryoko Sekiguchi offre ici le témoignage d'un patrimoine qu'aucune catastrophe ne peut annihiler, à savoir l'amour et le savoir-faire de la cuisine libanaise.
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On doit reconnaitre à ce recueil son originalité. Il ne s'agit pas d'un livre de cuisine, comme le sous-titre pourrait le faire croire, mais d'un livre sur Beyrouth avec la cuisine comme point d'entrée. Et la cuisine, c'est le partage et la joie dans un pays plus connu pour la guerre, la crise économique, la corruption de ces dirigeants et la catastrophique récente explosion dans le port. L'auteur y était présente avant le drame qui a eu lieu avant sa publication. Il s'agissait d'une commande de la maison des écrivains de Beyrouth.

Il s'agit souvent de tout petits textes relatant une rencontre, une réflexion, plus souvent autour d'un plat mais pas exclusivement. Cela donne un récit de voyage à Beyrouth, assez personnel avec quelques belles réussites d'évocation comme ce père de famille qui préparait des margaritas pour les voisins lorsqu'il fallait descendre aux abris ou celle d'une vieille couverture de la Croix Rouge retrouvée. Elle y révèle aussi la capacité fantastique des vie des beyrouthins.

Pour autant, cela ne restera pas très long temps dans ma mémoire, car beaucoup d'autres sont assez peu intéressantes et un peu superficielles, à mon sens.
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L'autrice a passé 961 heures à Beyrouth, soit un mois et demi, pendant lesquelles elle a dégusté 321 plats libanais. A la frontière entre un carnet de voyage, livre de cuisine et réflexions personnelles, le livre parle des habitants et de la ville de Beyrouth. Je m'attendais à ce que la cuisine prenne beaucoup plus de place dans l'histoire mais ce n'est pas le cas et j'ai été déçue par ça. le livre est divisé en 321 parties, des petits paragraphes qui abordent un thème, sans parfois avoir de lien entre eux. J'ai trouvé cela déroutant. L'autrice fait beaucoup de comparaisons entre le Liban, le Japon et la France, c'est parfois intéressant, parfois trop. J'ai acheté ce livre pour y découvrir la cuisine libanaise, les saveurs, les gestes, la culture, j'ai été déçue.
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