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EAN : 9782371420021
120 pages
Chambre au Loup (03/06/2010)
4/5   6 notes
Résumé :
A la faveur d’un fait divers universellement connu, un fait divers californien très ancien, qui concerne le cinéaste Roman Polanski, Dominique Sels souhaite écarter l’outil d’analyse habituel connu sous le nom de « domination masculine ». Elle préfère interroger « l’emprise maternelle » qui a l’antériorité biologique et qui n’est parfois pas plus enviable », quand il s’agit de transmettre à des filles des destins périmés. Elle ne cherche pas une vérité inatteigna... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je tiens a remercier l'opération masse critique grâce a qui j'ai pu lire ce livre. Un sujet d'actualité qui divise et fait scandale. Dominique sels plaide la cause de Polanski dans cet essai, qui au départ était un article de soutien dans Libération ( en 2009), il serait intéressant de savoir si cet article serait diffusé en 2020...la défense de Polanski est vaste , de son enfance en Pologne, le leurre de sa femme, voir même sa petite taille et surtout sa naïveté face aux manigances de femmes vénales . Même si certains arguments se tiennent ( pourquoi laisser sa fille de 13 ans seule avec un cinéaste connu pour son goût des nymphettes ), le but unique est de fabriquer un innocent. Depuis d'autres affaires ont fait surface et le mouvement me too nous permettent d'en douter. Dominique sels est une exaltée , une inconditionnelle du cinéaste ( pourtant elle découvre son travail sur un tard), au travers de cet homme elle défend une époque de pseudo liberté et un courant psy vieillissant. Ses sources, elle a lu l'autobiographie de Polanski dans trop chercher plus loin, après elle ne cache pas Son but: " restaurer son honneur" . Son style est particulier mais agréable a lire , même si je n'ai pas été convaincue par ses Arguments , c'était intéressant a lire.
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Avant d'avoir lu le récit autobiographique de Roman PolanskI "Roman", je savais vaguement qu'il avait été accusé de viol sur mineure et qu'il avait fui les Etats-Unis pour échapper à des poursuites. L'image que j'avais du réalisateur ne cadrait pas avec cette réputation de violeur, au sens fort du mot viol. Comment un réalisateur à succès, courtisé, entouré de femmes désirantes, qui plus est marqué par le meurtre atroce de son épouse enceinte Sharon Tate, pouvait-il se rendre coupable de viol ? Intuitivement je n'y croyais pas.

Puis j'ai lu "Roman" de Polanski, et ma conviction était forgée. Polanski, venu pour une série de photos sensuelles pour le magazine Vogue, a été victime d'une Lolita émancipée et d'un guet-apens orchestré par sa mère actrice et son beau-père, amers de ne pas avoir été aidés dans leurs sollicitations personnelles auprès du réalisateur.

Je m'étonnais que la justice n'ait pas démêlé le vrai du faux dans cette affaire et disculpé Roman Polanski; Confrontations objectives de témoignages, circonstances, faisceaux de présomptions auraient dû en toute logique aboutir à un non-lieu.

Dominique SELS refait l'enquête, donne son point de vue, défend courageusement Roman POLANSKI et accuse à la fois la société d'hypocrisie et les mères qui jettent leurs filles en pâture aux hommes sur un marché du désir (belle expression) dont chacun connaît les règles du jeu.

Dominique SELS, qui a écrit sur les couples avec écart d'âge dans la très intéressante trilogie "Camarillo, adios les seventies", la suite "Les plus beaux diamants du monde" et l'essai "La petite maîtresse" sait de quoi elle parle puisqu'elle a vécu plusieurs histoires d'amour à 20 ans avec des hommes plus âgés qu'elle.

La prise de position de Dominique SELS dans "Sans Fernando Valley" me réjouit car il conforte tout à fait mon ressenti. Je m'étais étonné que personne, ni la justice, ni les hommes, ni les femmes, ni le monde artistique, n'ait pris position sur cette affaire. Un personnage supplémentaire, peu évoqué comme témoin par Dominique SELS, est Anjelica Huston, présente dans la maison de Jack Nicholson après les faits reprochés, témoignage essentiel pour attester l'absence de drame et la nature de la relation entre la jeune fille et Roman Polanski. mais je crois que pour des motifs de carrière elle avait voulu se préserver...Bref, cette histoire n'honore pas la justice.

Dominique SELS a eu le courage de prendre position. Son ouvrage est très intéressant car au-delà de l'affaire, elle aborde la problématique de la séduction, de l'amour, du désir, de l'ambiguïté des rapports hommes-femmes, du pouvoir des femmes sur ces marchés du désirs, etc.

Quelques expressions savoureuses émaillent le propos, par exemple
"Coucherie transactionnelle ; Culture du troc charnel ; Les immémoriales tractations marchandes entre hommes et femmes ; cette panthère invisible, appelée le désir féminin ; le continent noir, image désuète ; Risque interne aux métiers du désir". Des références littéraires intéressante sont proposées (par exemple comparaison de Polanski avec Oliver Twist,Tom Sawyer, référence au Banquet de Platon, à Stendhal, à Kafka, etc).
Voir par ailleurs en Citations.



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Nouvelle lecture de type essai dans le cadre de la Masse critique de Babélio, que je remercie ainsi que les éditions de la Chambre au Loup.

« Il y a une mère, ses deux filles, dont le père est éloigné; puis arrive un homme.
Je saisis cette histoire universelle, où l'homme est un personnage secondaire.Il arrive dans un deuxième temps.
Car, on nous récite « Domination masculine,domination masculine », cela vous a un goût de tarte à la crème.p.7 (1ères lignes/préface 2 nde édition) »

J'avoue à la réception, pas d'a priori..je n'avais plus en tête la 4ème..et je me suis dit en avançant..ça tombe bien..on est pile dans le moment, où les mouvements féministes montent en puissance, comme un revers de fortune, et cela m'a semblé plus piquant, vif, prometteur.

Réceptionné pile au moment de la cérémonie des césars 2020, épique et sulfureux presque tant il remettait sur scène les relents passés, voilà que je reçois cet essai, plaidoyer..en faveur de Roman POLANSKI, dont j' ai livré les première lignes puisque significatives de la préface de la 2nde édition.

Cet essai construit à la manière d'impressions, de courts passages ou réflexions, ne manquent pas d'interroger et de déranger aussi quelque part, il pointe des nuances, propose différentes lectures de l'histoire, interprétations à la lueur d'une perspective psychanalytique, l'influence freudienne et lacanienne berçant Dominique Sels.(....)Personnellement, je me garderai bien de juger ce que je ne maitrise pas, en outre ma méconnaissance de Polanski, je trouve que la démarche est courageuse et assez inédite. Peu relèveraient le défi, il me semble que l'on peut épouser la cause féministe mais qu'il faut se garder de tomber dans des schémas de pensées écourtées, biaisées, de préconçus. Je n'avais pas envisagé cette affaire sous cet angle et pourtant, ma formation universitaire aurait pu m'y inciter, en cela je la remercie puisqu'elle aura ouvert quelques perspectives. La lecture et le style sont fluides, clairs et sont tombés à point nommé, d'autant que la question m'intéresse à divers égards.
Lien : https://lecturesindelebiles...
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Après avoir rédigé un article de soutien à Roman Polanski paru dans Libération en octobre 2009, Dominique Sels poursuit dans cet essai son plaidoyer en faveur du cinéaste. Si elle apparaît clairement comme une admiratrice- récente, apprend-on- de l'oeuvre mais aussi de l'homme, son argumentation n'en est pas pour autant moins convaincante. L'accusation de viol est mise à mal dans cette reconstitution d'une affaire qui poursuit Roman Polanski depuis quarante ans. Dominique Sels replace l'histoire dans son contexte et n'hésite pas à charger l'entourage de la jeune « victime ». Et, surtout sa mère. Préoccupée par son avenir, ne voit-elle pas dans la rencontre avec le réalisateur une possible aubaine pour relancer une carrière au point mort ? Ne vit-elle pas « un fantasme par procuration » en abandonnant pour des séances photos sa fille de treize ans à un homme qui aime les nymphettes ? Dès lors, il s'agit de montrer que si le cinéaste a commis une faute- pour laquelle il a d'ailleurs payé- la responsabilité d'une mère, qui intrigue sans scrupule puis s'indigne et porte plainte, est mise en relief. le texte met alors en garde contre ce type de mère manipulatrice (et en vient conséquemment à des questions d'une actualité brûlante, stigmatisant l'égarement de certaines féministes).
Cet épisode fournit aussi à D.S. un tremplin pour donner « ses impressions » sur d'autres moments-clés la vie de Roman Polanski.
Plaidoyer, éloge du grand cinéaste à la vie bouleversante mais aussi enquête sur une affaire de moeurs dans la Californie de la fin des années soixante-dix, San Fernando Valley est un essai passionnant qui se lit d'une traite.
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hasard du calendrier, ma lecture de San Fernando Valley: impressions, est intervenue pile au moment où les Césars ou plutôt ce fiasco total s'est produit...
je dois avouer que j'étais peu informée de l'Affaire Polanski. Cet ouvrage a le mérite de replacer l'affaire qui a défrayée la chronique dans son contexte sociétale et j'allais dire humain, et de fait de lui donner une autre perspective.
Aussi, pour tous les fans du réalisateur, mais aussi ses détracteurs, je ne peux qu'en conseiller la lecture

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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Par cette intrusion maternelle,on voit que Jane estime avoir la pleine propriété de Sandra, mais on ne sait par quel devoir. De la sorte depuis des temps immémoriaux, les mères ont interdit a leurs filles de les supplanter, tandis que les garçons passent leurs siecles a surpasser leurs pères.
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Extrait d’un article de Dominique SELS paru dans Libération le 6 octobre 2009 :

* Je voudrais dire mon aminé à Roman Polanski…Protégeons les filles de leur mère plutôt que de Roman Polanski…. Mesdames n’en avez-vous pas assez de jouer les niaises depuis des millénaires ? Depuis quand un peintre ne couche-t-il pas avec son modèle ?
Si pour Vogue Polanski faisait poser des filles si jeunes, ça vient de David -Hamilton. Photo mignardes circulant au lycée, je n’aimais pas. On ne voit pas l’homme sur l’image, on le sent, tout en la fille est invite. Elles disaient une vérité : à treize ans on n’est plus une enfant, les filles sont pubères, dévorées de curiosité, de désirs. Ça disait aux mineures de l’Occident : allez-y. Des parents, une agence, un magazine, la société avait fait ça, nous tendait un bon de sortie de l’enfance.

* Des parents qui envoient leur fille faire des photos ignoreraient qu’un homme est excité par l’organe de la vue ? S…n’analysait pas tout ; sa mère est mannequin, l’a-t-elle mise en garde ? Même chaste, un modèle devine qu’elle a métier de provocation utilisant des techniques d’appel, de sidération du regard, pas étrangères à celles de la prostitution. Je ne sais pas comment vous pouvez supporter ce silence et cette hypocrisie des femmes. Polanski est tombé dans le piège d’un rêve de jeune fille. Il ne s’est pas méfié. Qu’on le libère et qu’on le laisse tranquille.
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* Quand Platon, au Banquet, donne la parole au convive Pausanias, il décrit deux écueils des amours célestes, lascivité de l’aîné, cupidité de la jeune personne qui promptement se donne. On dirait qu’il commente l’histoire de San Fernando Valley. Ce n’est pas d’hier que ça existe. Une mère a déployé un proxénétisme non pas professionnel mais ancestral, culturel, qui œuvre à reproduire chez les filles un destin dont je ne veux pas. L’emprise maternelle n’est pas plus enviable que la domination sociale masculine, L’emprise maternelle a l’antériorité biologique, elle est prioritaire. Des mères y possèdent leurs filles et leur transmettent un destin périmé.

* On ne demande pas le remboursement d’un ticket de loto. L’histoire laisse une place vraisemblable à l’espoir que la fille devienne le modèle attitré, la muse. La mère a pris pour sa fille un tel ticket à loto.

* De quoi vaut-il mieux protéger les filles ? Entre supporter une mère problématique et s’aventurer vers des amants aînés, savants ou artistes, qui même désinvoltes, seront vos alliés, vous transmettront beaucoup, vous indiqueront votre propre chemin, je pose la question : de quoi vaut-il mieux protéger les filles ?
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Il y aune mère, ses deux filles, dont le père est éloigné; puis arrive un homme.
Je saisis cette histoire universelle, où l'homme est un personnage secondaire.Il arrive dans un deuxième temps.
Car, on nous récite "Domination masculine,domination masculine", cela vous a un goût de tarte à la crème.p.7(1ères lignes/préface 2 nde édition)
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Sa seule présence dans la maison va déclencher envies, frustrations et pressantes prières, je devrais plutôt dire des réclamations : du boulot, des recommandations. On ne le laissera pas repartir qu’il ne lâche quelque chose. On se croirait dans un récit d’explorateur quand un navire accoste chez une lointaine peuplade : on offre une jeune fille, on a conscience d’une opportunité pour Sandra mais on entend la monnayer très cher.
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