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Laurent Larcher (Autre)
EAN : 9782226467720
224 pages
Albin Michel (12/01/2022)
4/5   7 notes
Résumé :
Tout a commencé par une question posée par Simone Veil à Jacques Semelin en 2008 : « Comment se fait-il que tant de Juifs ont pu survivre en France malgré le gouvernement de Vichy et les nazis ? » Un vrai défi pour cet historien spécialiste des crimes de masse et de la Shoah.

Si Serge Klarsfeld a établi que trois quarts des Juifs en France ont échappé à la mort (chiffre exceptionnel en Europe), ce n’est en effet pas l’action des quelque 4 000 Justes f... >Voir plus
Que lire après Une énigme française : Pourquoi les trois-quarts des Juifs en France n’ont pas été déportésVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Par où commencer....
Ce livre est une réponse à la question de Simone Veil qui s'interrogeait sur le fait que seulement
25% des Juifs en France ont été déportés, et 75% sauvés.
Jacques Semelin, un des grands historiens de la Shoah, répond à cette grande dame par ce livre, véritable hommage aux Justes et aux français tout court, mais également, on le verra par la suite, aux organisations chrétiennes.
Mais je veux pas déflorer ce livre trop tôt.
Pour Serge Klarsfeld, je cite, "Si Vichy a moins livré de Juifs français (25 000 quand même), ce gouvernement ne les a pas pour autant défendus, favorisant la déportation par les nazis".
Pour lui, Vichy s'est rendu complice.
Attention terrain miné....
Mais revenons au début de l'ouvrage.
J'ai trouvé le début un peu brouillon, un peu fourre-tout. Il nous apprend qu'il a fait beaucoup de conférences, et il s'est aperçu, en parlant des Juifs non déportés, que ses livres et ses réunions ont fait l'objet d'une "catharsis", c'est à dire un soulagement voire une joie pour ces enfants ou petits enfants des Juifs non déportés.
Semelin nous fait part très intelligemment d'ailleurs, de ses doutes, de ses réflexions, de la difficulté pour lui, de répondre à Simone Veil.
Pourquoi les trois quarts des Juifs en France n'ont pas été déportés ?
Tout d'abord, l'exode, déracinement brutal, exode pathétique, immense dérive collective. La France est militairement occupée par une puissance étrangère.
Les Juifs français ont davantage survécu que les Juifs étrangers.
Il existe un réseau d'entraide incroyable, de solidarité et de compassion dans la France entière. Les Justes bien sûr, mais pas que. Les Juifs également, avec des réseaux d'entraide. D'ailleus Semelin parle de résistance face à Vichy.
Ah Vichy.... Semelin n'est pas d'accord avec Paxton, grand historien américain, mais sans les idées de Semelin ; son idée première, et qui n'évoluera pas, c'est que Vichy est responsable de la déportation mais également, du sauvetage des Juifs. Pour Paxton, c'est l'action ou la non-action de Vichy qui a sauvé beaucoup ce Juifs, alors que Semelin oppose des facteurs multiples, beaucoup plus fins et acceptables. Non, Vichy n'est pas responsable du sauvetage des Juifs.
On assiste d'ailleurs à une "bataille" idéologique entre ces deux historiens de la Shoah.
Pour Semelin, et pour Serge Klarsfeld, ce sont les français qui ont secouru les Juifs, grâce à des petites gens, mais également par des organisations chrétiennes ; catholiques, protestants et même orthodoxes ont aidé les israélites.
Il y a eu une entente évidente franco-allemande, notamment lors de la rafle du Vel d'hiv' (juillet 1942). Pour Klarsfeld, qui parle de crime, Vichy est coupable : on a donné les forces nécessaires pour faire arrêter les Juifs.
Donc que ce soit bien clair, Vichy a mené une politique d'extermination des Juifs, pour preuve, le document d'octobre 1940 de Pétain, qui sans vergogne, rature et corrige le document pour rendre les conditions de vie des Juifs encore plus difficiles. Il n'y était pas obligé...
L'auteur nous propose trois écrans face à cette moindre masse de déportés : le maintien d'un état, l'opinion publique et la résistance des Juifs.
Parmi ces français, on n'oubliera pas l'ange gardien, l'hôte, les nourriciers, les faussaires et les passeurs. Et n'oublions pas qu'ils risquaient leur vie à tout moment. Ils ont caché des enfants, beaucoup d'enfants, surtout à la campagne.
Les grands prélats français ont aussi participé à cette entraide, au nom du devoir chrétien. C'est Jules Saliège, haut prélat catholique qui parle de "diocèse refuge".
Très intéressant, Semelin est face à Christine Albanel, qui a écrit le discours de Jacques Chirac en juillet 1995. Et également face à Badinter. Il se retrouve même, en fin d'ouvrage, dans le bureau de Serge Klarsfeld. Ce sont des moments forts du livre.
C'est le peuple de France qui a sauvé les deux tiers des Juifs en France. Et pas la collaboration du régime de Vichy. Non, Pétain n'a pas sauvé de Juifs, en collaborant avec les nazis. N'est-ce pas Mr Zemmour ?....
Alors oui, c'est un peu brouillon, il y a quelques redites, mais c'est un ouvrage remarquable.
Oui, cette période fut un cauchemar, mais j'ai entrevu une petite lueur au fond de ce tunnel froid et sombre de la collaboration, c'est cette entraide miraculeuse que des français, Juste ou pas, qui, par un geste, une parole, un refuge ont offert aux Juifs persécutés de garder la vie sauve.
Qu'ils en soient tous remerciés pour l'Éternité.

PS : il y a un chapitre qui parle de Zemmour. Savoureux.

Si cela vous intéresse, je vous guide vers les ouvrages de Jacques Semelin bien sûr, mais également de Serge Klarsfeld, de Laurent Joly et pourquoi pas de Paxton pour avoir une vue d'ensemble.
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Chose rare et étonnante : le titre de ce livre est totalement trompeur. Celui qui est fasciné (comme je le suis) par ce qui représente en effet une énigme, n'y trouve pas son compte. La question commence à être vraiment abordée à partir de la page 91 (sur 204, si on exclut l'appareil de notes) et, dès la page 123, on retourne à ce qui est l'objet réel de l'ouvrage : la description des raisons qui ont conduit l'auteur à orienter ses recherches vers ce sujet (toute la première partie), et (à partir de la page 123) la réception et les débats (passionnants) auxquels a donné lieu la parution de son livre précédent, qui, lui, est bien centré (apparemment, je ne l'ai pas lu) sur le résultat des travaux menés sur cette question.
Quelle déception, par exemple, de ne voir (au milieu de développements sur la réception très hétérogène du précédent livre dans le milieu des historiens) traité qu'en quelques paragraphes la très intéressante hypothèse des "trois écrans" : le maintien d'un appareil d'État, l'opinion, et la résistance des victimes.
Le livre précédent a pour titre "la survie des juifs de France", et c'est lui, sans doute que la critique aurait du conduire une personne intéressée, comme moi, par ce mystère, à éprouver le besoin de lire.
C'est à se demander si l'auteur (pourtant une belle plume, et que je suis régulièrement) de l'article paru dans la presse quotidienne nationale et qui m'a convaincu d'acquérir l'ouvrage, l'a vraiment parcouru. Car on n'y perçoit pas du tout ce glissement par rapport au sujet annoncé par le titre.
Cela ne veut pas dire que la lecture d'"une énigme française" est dépourvue d'intérêt. Tout au contraire : la démarche d'un chercheur qui force l'admiration par sa volonté tenace à poursuivre ses travaux malgré une cécité qui progresse de manière inéluctable, comme ensuite les débats, parfois houleux, avec des historiens comme Paxton, qu'entraîne la parution des résultats de ses recherches, sont passionnantes à suivre.
Mais pourquoi avoir caché ce que cet ouvrage est réellement sous un titre qui ne reflète que très partiellement son contenu ? Est-ce qu'un titre plus sincère qui aurait bien fait apparaître qu'il porte sur un débat d'historiens (et il est vrai que je peine à en imaginer un qui à la fois reflète de manière juste le contenu, et soit suffisamment bref ) n'aurait pas, aux yeux de l'éditeur, suffisamment attiré le lectorat ?
Ou bien est-ce qu'il s'agit au fond, d'un livre qui vise, au moment précis où nous vivons une campagne électorale étonnante, d'allumer, sur un point sensible, un contre-feu à des déclarations d'un candidat dont on voudrait disqualifier le discours ? Si c'est le cas (et les thèses d'Éric Zemmour sont explicitement citées et longuement combattues), les développements du livres, sur le plan de la pure analyse historique, ratent leur cible, car le nombre de passages où, cette fois sans citer le candidat, l'on trouve de multiples affirmations très semblables aux siennes est considérable. le rôle attribué au premier des " trois écrans", (le maintien d'un appareil d'État) n'en est pas très éloigné.
Et, alors que l'auteur s'efforce de provoquer des débats publics (passionnants) ou des rencontres (très riches), avec ceux qui, comme Paxton, ou comme Madame Albanel, rédactrice du célèbre discours du Président Chirac à l'occasion de la commémoration de la rafle du vel d'hiv, voire même Serge Klarsfeld, n'épousent pas ses thèses, il s'explique, en quelques lignes peu convaincantes, sur son refus d'en faire de même avec ce candidat dont, apparemment, il suffirait d'écouter la voix pour se rendre compte que tout débat avec lui est impossible.
Alors, livre politique ou d'historien ?
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Il faut commencer par parler de l'histoire de ce livre.

L'auteur est un historien spécialisé dans les Génocides. Lors d'un entretien avec Simone Veil, en 2008, celle-ci lui suggère de travailler non pas sur les Juifs déportés, les victimes, mais sur ceux qui ont survécu et n'ont pas été déportés. La situation inverse.

De sa recherche sont sortis trois livres :

1. 2013 - Persécutions et entraides dans la France occupée - Comment 75 % des Juifs en France ont échappé à la mort - Les Arènes - Seuil - 896 pages

2. 2018 - La survie des Juifs en France (1940-1944) - CNRS - 482 pages

3. 2022 - Une énigme française: Pourquoi les trois-quarts des Juifs en France n'ont pas été déportés - Albin Michel - 224 pages

Le deuxième livre (2018) est une version abrégée et actualisée du premier. le troisième est plutôt un résumé sous la forme d'un "ego-histoire". C'est-à-dire, l'histoire de cette recherche, comment il s'est pris, ses moyens, les sources, .... L'ensemble rédigé dans la première personne - "je", d'où le mot "ego".

L'auteur explique ses moyens de travail assez particuliers à cause de sa complète cécité. Il compte avec l'aide d'assistants, de bénévoles ou des étudiants qui lui lisent ou enregistrent (audio) le contenu le livres ou de sources écrites. En même temps, il enregistre ses entretiens.

En introduction on trouve la transcription de sa rencontre entre l'auteur et Simone Veil, présente sa démarche de recherche, ses entretiens avec des témoins et des collègues, les voyages et les conférences.

Tout ceci est intéressant et montre comment s'est passé cette recherche historique mais... d'une part, ça laisse le sentiment d'un écrit quelque peu égocentrique (trop à mon goût) et, d'autre part, ça prend de la place sur le vrai contenu historique qui devient, finalement, assez réduit.

La partie décrivant le bureau de Serge Klarsfeld ne m'a semblé utile dans ce livre. Aussi les transcriptions détaillées des entretiens avec Serge Klarsfeld, Christine Albanel et Robert Badinter pourraient être concentrées dans un seul chapitre, et encore. C'est un peu un étalage inutile des contacts de l'auteur. Par contre, la partie de sa confrontation avec Robert Paxton où il parle du malaise de ce dernier, m'a paru complètement déplacée, une sorte d'humiliation, rabaissement, de l'autre. Et, finalement, le "Yes" timide de Paxton qu'il dit à la fin, ne me donne pas l'impression qu'il s'est plié aux avis de Jacques Semelin.

Si on s'intéresse plutôt au contenu historique de cette recherche, il est préférable de lire le deuxième livre : "La survie des Juifs en France (1940-1944)".

Finalement, le titre de ce livre me semble inadéquat puisqu'il donne l'impression que ce sont trois contenus différents, alors que ce n'est pas le cas. le titre de celui ci, à mon humble avis, aurait pu indiquer qu'il s'agit plutôt des coulisses des deux premiers livres.

Pour terminer, je constate qu'il y a une controverse entre Jacques Semelin et Robert Paxton. Au contraire de ce dernier, Jacques Semelin estime que l'antisémitisme français, à l'époque, n'était pas aussi fort que celui décrit par Paxton. N'étant pas historien, je retiens juste qu'il y a un désaccord et je lirai le livre de Robert Paxton : "Vichy et les Juifs".


Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
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« Le régime mémoriel de notre pays a institué une vérité historique qui rend impossible une parole partagée sur la survie des Juifs » écrit Jacques Semelin. de fait, la parole officielle – à commencer par le discours maladroit de Jacques Chirac en 1995 – évoque un passé porteur de honte. Or il existe un passé occulté qui s'oppose à cette honte : celui de la survie des Juifs non déportés. Les chiffres ne mentent pas : les trois quarts des Juifs en France n'ont pas été déportés. 90% des Français israélites n'ont pas été déportés.
Les nombres cités par Serge Klarsfeld font référence : il y avait en France 320 000 Juifs en 1940. 80 000 ont été tués dans les camps d'extermination et d'internement. Un nombre indéterminé a pu quitter la France pour la Suisse ou l'Espagne. Une estimation prudente mentionne 200 000 Juifs toujours en vie sur le territoire métropolitaine fin 1944, malgré les nazis, l'Occupation, Vichy ; malgré les dénonciations faussement estimées comme innombrables ; malgré l'antisémitisme parfois présenté comme généralisé.
Pour expliquer ces nombres, on évoque généralement le rôle de ces Français, reconnus comme « Justes parmi les nations » par l'état d'Israël. L'Institut Yad Vashem de Jerusalem en dénombre 3 800. Leur action admirable ne suffit pas, à elle seule, à expliquer la survie de 200 000 personnes. Alors ?
Semelin distingue trois « écrans protecteurs » contre le projet exterminateur des nazis :
1/ le maintien d'un État, bien qu'il soit antisémite et xénophobe et qu'il ait livré des milliers de Juifs à l'occupant
2/ l'opinion qui désapprouve l'arrestation de compatriotes parfaitement assimilés
3/ la résistance des victimes.
À ces trois écrans s'ajoute le fait qu'à partir de 1943, les armées allemandes essuient revers sur revers.
Semelin a recueilli de nombreux témoignages de Juifs qui, enfants, ont été hébergés dans des familles chrétiennes, souvent à la campagne. Certains sont même restés à Paris pendant toute l'occupation. Il met en avant le rôle de l'Église protestante qui est connu. Il relève également l'action de nombreux représentants de l'Église catholique, ce qui l'est moins : faux actes de baptêmes, passages de frontières, accueil d'enfants… Il cite les actions de Mgr Rémond, l'évêque de Nice, de Mgr Saliège, l'archevêque de Toulouse, de l'évêque de Montauban Mgr Théas ainsi celle du cardinal Gerlier, primat des Gaules. Il met surtout en avant la résistance civile, active et passive, de l'immense majorité des Français – même s'ils faisaient souvent confiance à Pétain.
Sémelin conclut son livre courageux et roboratif par une citation du rabbin Isaac Schneersohn, fondateur du Centre de documentation juive contemporaine, reprise à son compte par Serge Klarsfeld : « Nous pouvons dire, d'après les pièces d'archives que nous avons rassemblées, et chacun de nous d'après nos expériences personnelles, que c'est le peuple de France qui a sauvé les deux tiers des Juifs de France ». de quoi contredire la bien-pensance qui ne recense dans cette période que des collaborateurs et des délateurs.

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Les taux de survie, un bon calcul ?


L'écriture de l'histoire, on le sait, est en constant renouvellement : nouvelles sources, nouvelles approches, nouveaux questionnements et, last but not least, nouvel air du temps, en sont la raison. Sans doute la révision de l'histoire est-elle périodiquement nécessaire, mais il convient de la resituer dans le contexte de son élaboration. Ce qui apparemment a échappé à Jacques Semelin dans son essai Une énigme française. Pourquoi les trois quarts des Juifs en France n'ont pas été déportés. Entre autres manquements qui prêtent à confusion.


Lien : https://www.en-attendant-nad..
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critiques presse (2)
LaCroix
07 février 2022
L’historien Jacques Semelin retrace des années de recherche pour comprendre comment l’assimilation et une solidarité spontanée des Français ont participé au sauvetage des Juifs dans l’Hexagone.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeMonde
17 janvier 2022
L’historien revient, à la première personne, sur les faits et comment ils ont été établis. « Une énigme française », un livre contre Eric Zemmour.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
(p. 33)
Toutefois, ce temps de l'enquête n'est pas simple. Du fait de ma cécité, j'ai perdu le contact avec des lettres imprimées depuis trente ans. Je dois donc m'organiser pour recruter des lecteurs affiliés à différentes associations spécialisées. Ce sont souvent de jeunes retraités et leur aide est essentielle : ils m'enregistrent des livres ou m'en font des comptes rendus. Dans les années 2000, le CNRS a mis en place une assistance partielle à des chercheurs handicapés. À Sciences Po, je peu ainsi recourir à des étudiants pour des travaux de secrétariat ou le scan de documents dont je peux ensuite prendre connaissance avec mon ordinateur doté d'une synthèse vocale. Leur service est aussi inestimable.
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(p. 19)
Quelques jours après ma rencontre avec Simone Veil, je suis invité à donner une conférence sur les dynamiques génocidaires. À la fin de l'intervention, une dame s'approche, je suis fatigué car toute conférence m'oblige à mémoriser mon texte, je l'écoute donc d'une oreille un peu distraite.

- Puis-je vous poser une question, monsieur ? me demande-t-elle.
- Oui, bien entendu, lui dis-je en me concentrant sur sa voix.
- Êtes vous juif ?

La question est nette, elle me déconcerte, je bafouille un :

- Non, madame, je ne le suis pas.

Je perçois son étonnement, je l'entends se dire : "Vous n'êtes pas juif, mais comment alors se fait-il que vous vous soyez intéressé à notre histoire ? " Et le sous-entendu : "Donc vous n'avez pas vécu la persécution, vous n'avez pas perdu des membres de votre famille... et vous vous intéressez à nous ? Je suis étonnee."

Peut-être que cette dame veut me signifier simplement sa reconnaissance : "Vous vous intéressez à nos familles alors que... Vous luttez contre l'indifférence et l'ignorance alors que... Merci!" Je ne sais pas. Je n'ose pas en savoir plus, elle non plus.
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(p. 95)

Il est justifié de mettre aujourd'hui en valeur les actions de sauvetage à l'initiative de militants juifs ou chrétiens. Mais ce qui compte d'abord dans la survie des Juifs, c'est ce statut politique et militaire des territoires. Par exemple, les Juifs de Lens auront une chance de survie plus faible que ceux de Montpellier, et ceux demeurant en zone occupée seront plus en danger que ceux arrivés en zone dite "libre". C'est par là que j'ai commencé à poser la distinction fondamentale entre survie et sauvetage. La survie repose sur des facteurs structurels tandis que le sauvetage dépend de facteurs humains intentionnels.
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(...) n'oubliez pas la résistance des Juifs eux-mêmes.
Et sachez que les Alliés sont restés passifs alors qu'ils auraient dû bombarder les voies ferrées conduisant aux camps.
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(...) Je vais estimer qu'au moins 200 000 à 210 000 Juifs sont toujours en vie en France en 1944 : malgré les nazis, l'Occupation, Vichy, la persécutions, les dénonciations, l'antisémitisme général. Comment expliquer ce chiffre important ?
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Videos de Jacques Semelin (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jacques Semelin
Jacques Semelin vous présente son ouvrage "Une énigme française : pourquoi les trois quarts des Juifs en France n'ont pas été déportés " aux éditions Albin Michel. Rentrée Sciences-Humaines janvier 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2587296/jacques-semelin-une-enigme-francaise-pourquoi-les-trois-quarts-des-juifs-en-france-n-ont-pas-ete-deportes
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