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EAN : 9782246815525
162 pages
Grasset (09/01/2019)
3.84/5   87 notes
Résumé :
Sartre avait montré dans Réflexions sur la question juive comment le juif est défini en creux par le regard de l'antisémite. Delphine Horvilleur choisit ici de retourner la focale en explorant l'antisémitisme tel qu'il est perçu par les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives.
Dans tout ce corpus dont elle fait l'exégèse, elle analyse la conscience particulière qu'ont les juifs de ce qui habite la psyché antisémite à travers le temps, e... >Voir plus
Que lire après Réflexions sur la question antisémiteVoir plus
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Pourquoi l'antisémitisme n'est-il pas un racisme comme les autres ?

Peut être parce que le racisme est mépris et l'antisémitisme jalousie. La différence de couleur ou de culture est vue comme « quelque chose en moins » ; au Juif, on reproche au contraire d'avoir « quelque chose en plus ». Même pauvre, discriminé, victime du pire, il est encore « trop » conclut Delphine Horvilleur.

Constatant que la Bible ne parle pas du juif ou du peuple juif, à proprement parler, c'est en analysant les écrits traditionnels de la Torah et du Talmud, que l'auteur nous démontre comment l'antisémitisme est né et s'est développé au cours des siècles en s'appuyant parallèlement sur la misogynie.

Des pages denses, à la lecture difficile pour qui n'est pas familier de la Torah, de Freud ou de Sartre (ce qui est mon cas) et qui imposeront une relecture ultérieure. Mais des pages qui interpellent, qui prêtent à réflexion, qui enrichissent le lecteur et qui vont m'inciter à découvrir cette philosophe que Samuel m'a recommandée.

Reste à savoir si l'antisémitisme peut être combattu par la lecture et la philosophie … alors que l'autodafé et le bucher sont les armes habituelles des racistes.
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Réflexions sur l'antisémitisme au travers des textes sacrés, cet essai est court mais un peu ardu.
Il faut donc s'accrocher mais les pistes soulevées sont intéressantes :

Dans le désordre, voici ce que j'ai retenu :

L'auteure nous rappelle que le peuple juif s'est construit sur la coupure (la destruction du temple notamment, le départ de la terre d'origine). Or, l'antisémite rêve d'un tout, d'une nation unie et homogène. C'est donc toujours le juif qui va empêcher cette plénitude de se réaliser et qu'il faudra combattre afin d'atteindre ce tout.
Ainsi « Tout au long de l'histoire, les juifs ont été perçus comme ceux qui empêchaient de faire « tout », de faire totalité parce que quelque chose dans leurs rites, dans leurs corps ou dans leurs croyances se posait en retrait, en coupure, en refus de faire corps avec la totalité. »

L'auteure associe également antisémitisme et anti-féminisme. Ce sont les mêmes qui vont généralement rejeter le juif et la femme car le premier est rarement associé à des symboles de virilité.

Réflexions également sur la notion de peuple élu. Cette idée d'un peuple élu par Dieu embarrasse les juifs et est même parfois un sujet de plaisanterie mais attise les jalousies des antisémites et nourrit la haine (« le juif a tous les postes clés, il vole argent » etc) Cette notion obsède souvent l'antisémite.

Un petit essai érudit à lire par tous ceux que la question intéresse.
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Une fois de plus, c'est grâce à "La Grande Librairie" que j'ai décidé de lire ce roman qui est aux antipodes de mes lectures habituelles.

La manière dont l'auteure avait parlé de son livre m'avait interpellé, dans le bon sens du terme car elle faisait un parallèle intéressant entre l'antisémitisme et la place de la femme dans l'Histoire.

Nous étions accusées des mêmes maux, des mêmes tares que les Juifs : hystériques, manipulatrices, opportuniste, faible…

Comme je m'en voudrais de mourir bête et que j'aime aller me coucher un peu plus "culturée", j'avais coché ce roman, bien décidée à me plonger dedans dès que je pourrais le faire.

Véritable enquêtrice, l'auteure s'est plongée dans les textes anciens, les textes bibliques, pour aller chercher une trace non seulement de la première fois où l'on utilisa le mot "Juif" (avant, on disait "Hébreu") et d'où viendrait cette haine, le patient zéro, en quelque sorte.

Au départ, l'exploration des textes de l'Ancien Testament ne m'a pas dérangé, c'était agréable à lire, j'avançais bien au pays des légendes et des histoires, même si, au fil des différents textes, l'histoire n'était pas tout à fait la même.

Je la prends pour un texte servant à m'expliquer des choses, à m'élever, à réfléchir, rien de plus. Donc, tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Oui, mais, à un moment donné, trop is te veel (trop c'est trop) et c'était trop pour mon petit cerveau qui a décroché quelques fois car trop théologique pour la lectrice lambda telle que je suis.

Le rythme de lecture en pâtit, on surprend ses yeux à sauter des lignes et à tenter d'aller voir plus loin si le texte n'est pas plus intéressant que cette étude trop poussée pour ceux et celles qui n'y sont pas habituées.

Pourtant, tout le reste est intéressant au possible, j'ai vraiment aimé tout le reste, mais ce blocage me restera en travers de la gorge et malheureusement, mon plaisir lecture s'en est ressenti car j'aurais préféré qu'elle nous parle plus de l'antisémitisme à travers les âges du monde réel.

Finalement, c'était plus facile d'écouter l'auteure parler de son livre à La Grande Librairie que de la lire.

Sans pour autant remettre son travail en question car il y a des heures de boulot, là derrière, ce qui est bien dommage d'avoir mis autant de peine dans la recherche et peut-être moins dans la présentation de toutes ces études des textes bibliques.

Dommage... Malgré tout, je retiendrai des choses de cette lecture et j'irai me coucher moins bête que la veille, ce qui n'est déjà pas si mal. Tout compte fait, je ne suis pas vraiment perdante sur le coup.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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"La haine du Juif serait ainsi une colère de l'outsider qui prend pour cible un peuple perçu comme le champion de l'appartenance."
.... haine du Juif, haine des juifs, haines qui ont tué des millions de personnes au cours de l'Histoire, parce que ces personnes étaient des Juifs. Ce fut une haine sans frontière bien définie, une haine constatée sous toutes les latitudes...puisque les Juifs sont partout, comme l'avait écrit Brasillach, qui fut fusillé pour ses mots, pour ses actes.
L'auteure analyse les textes anciens sacrés ou non, les mots de la Bible, mais aussi la tradition et les légendes juives, et ceci afin de comprendre l'origine de ce mot presque repoussoir, pourquoi et comment progressivement, les Hébreux sont devenus des "Juifs", pourquoi des fantasmes sont nés dans l'esprit des non-Juifs, fantasmes idiots et sans fondement. ...Pourquoi, un temps on a pensé que les Juifs, comme les femmes saignaient tous les mois, pourquoi et comment ils ont été perçus comme une menace pour les autres, pourquoi ils refuseraient de s'intégrer à la communauté ?
Haine d'un peuple caricaturé sous toutes les latitudes
"On lui reproche de détenir et d'accaparer le pouvoir, l'argent, les privilèges ou les honneurs qu'on nous refuse."
Oui c'est une forme de racisme différent.
C'est un racisme fondé sur une jalousie envers des personnes qui sont définies comme ayant plus, ce n'est pas un problème de couleur de peau...Non !
Le racisme que je qualifierais d'ordinaire, est un rejet, un mépris de personnes considérées comme différentes, considérées comme inférieures en droit, c'est souvent un mépris de personnes originaires de pays qui furent colonisés....et dont on fut chassé à coups de pieds au c...
Le Juif quant à lui n'a pas de pays d'origine. Cette haine de ce peuple juif est différente de la haine d'autres peuples qu'on refuse d'accueillir.....
Au contraire d'autres peuples le peuple Juif apparaît comme un peuple manipulateur agissant sur le pouvoir, donc directement sur nos vies, ainsi le peuple juif "confisque quelque chose au reste de l'humanité" .... Quelque chose mais quoi ? Ce racisme remonterait-il au Christ?
Ainsi, cet antisémitisme est donc un racisme différent des autres racismes tous fondés sur une notion de supériorité par rapport à ceux qu'on rejette. Alors que le raciste méprise certaines populations, parce qu'elles sont différentes de lui, ...c'est un racisme et un mépris fondé sur le "moins". le raciste méprise ceux qui sont considérées comme inférieures alors que l'antisémite méprise une population qui, dans son esprit a plus que lui, notamment de l'argent, du pouvoir, de l'influence politique...
Cet essai sociologique et érudit n'est pas simple, loin de là et mérite presque une deuxième lecture. Il ouvre tant de portes, aborde et pose tant de questions.....J'attendais une analyse plus historique, plus géographique mais ce racisme n'a pas de frontière...ni de temporalité
L'antisémite est un homme qui a peur. Non des Juifs certes : de lui-même, de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout, sauf des Juifs (...) c'est l'homme qui veut être roc impitoyable, torrent furieux, foudre dévastatrice : tout sauf un homme." (Jean-Paul Sartre - P. 128)
Elle est bien loin, à mes yeux de la caricature du rabbin machiste......elle détruit par sa personnalité, son ouverture d'esprit, son discours et son engagement, les poncifs traditionnels qui leur sont attachés.
Comment ne pas être attentif aux propos de Delphine Horvilleur..
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Pour expliquer l'antisémitisme, dont on constate une recrudescence ces derniers temps, Delphine Horvilleur s'est plongée dans les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives.
Maîtrisant parfaitement son sujet et douée d'un vrai sens de la pédagogie ainsi que d'un humour que je n'ose pas qualifier de juif mais, tant pis, je le fais tout de même, la rabbine embrasse l'histoire pour mieux comprendre cette haine dont les filles et fils d'Abraham ont été les victimes.
Avant d'être défini comme Juif, l'Hébreu est celui qui a quitté sa terre de naissance pour rejoindre la Terre promise. « Un Egyptien vient d'Egypte (…) mais un Hébreu ne vient pas d'une terre ainsi nommée. Son nom ne dit pas son origine mais sa coupure des origines » écrit Delphine Horvilleur, soulignant en quelque sorte l'incongruité du positionnement des Juifs.
S'immergeant toujours dans la lecture biblique, l'auteure fait le récit des rapports entre Esaü et Jacob, deux frères que tout oppose. le premier incarne la force virile ; le second, à qui un envoyé mystérieux déclara : « Ton nom ne sera plus dorénavant Jacob mais Israël », est imberbe et une espèce de « fils à maman ». C'est lui qui va inspirer la vulgate antisémite voyant dans le Juif une « femmelette ». Quelques siècles plus tard, Freud établit « un lien direct entre antisémitisme et misogynie » qui trouverait ses origines dans une peur de la castration et, au-delà, dans la crainte d'une atteinte à l'intégrité de la nation jugée indivisible. Pour Léon Daudet, Léon Blum est une « fifille », une « mamzelle ». Cette confusion, aussi stupide soit elle, trouverait son origine dans le choix des modèles d'identification effectué par les rabbins. « Les héros qu'ils privilégient (…) sont des personnages (…) partiellement vulnérables, souvent handicapés » précise Delphine Horvilleur. Et d'invoquer la stérilité d'Abraham (je croyais que c'était sa femme Sarah qui l'était sinon il n'aurait pas eu Ismaël et Isaac ! A moins que...), la cécité d'Isaac, la fragilité de Jacob et le bégaiement de Moïse.
A contrario, dans la phraséologie haineuse, la Juive est souvent présentée comme une virago.
Née sur le manque, probablement celui du Temple de Jérusalem détruit en 70 par les Romains, l'identité juive repose sur un « en moins ». « La vie juive ne se construit que sur la conscience d'une incomplétude qui lui tient lieu de fondement. C'est le manque à être qui crée le désir d'être, le désir tout court, et qui garantit l'avenir » insiste la rabbine. Freud rappelle que c'est ce Temple, devenu invisible, qui est le garant de la pérennité du judaïsme. Et, ce que les antisémites reprochent aux Juifs est précisément leur « increvabilité ». Autre reproche : la notion controversée de « peuple élu » par Dieu pour laquelle plusieurs interprétations ont été données.
La religion juive est décidément bien enquiquinante pour les autres cultes et spiritualités élevés sur l'idée du « tout salvateur » car « les Juifs sont « pas-tout », dans la mesure ils empêchent un collectif plus large qu'eux de se colmater pour faire du « comme-Un » » (…). Et tout projet universel (…) est menacé par la tentation totalitaire, qui pour sauver le tout pour le tout, mettra les Juifs en exception ».
De même, Israël serait accusé de violer la continuité du monde arabe par sa présence étrangère.
Très bien documenté, intelligent, souvent brillant, l'essai de Delphine Horvilleur, dont le titre est un clin d'oeil aux « Réflexions sur la question juive » de Sartre, offre au lecteur néophyte une explication passionnante sur les racines de l'antisémitisme. Salvateur et indispensable.

EXTRAITS
- Il existe par exemple une distinction fondamentale entre l'antisémitisme et les autres racismes. Ces derniers expriment généralement une haine de l'autre pour ce qu'il n'a pas (…). le Juif au contraire est souvent haï, non pour ce qu'il N'A PAS mais pour ce qu'il A.
- Cherchez le Juif, l'antisémite n'est jamais loin.
- Fonder son identité sur un geste de coupure, c'est-à-dire sur un « en moins » créateur d'appartenance, c'est l'étrange proposition que fait le judaïsme rabbinique. S'il peut la formuler, jusqu'à en faire la pierre d'achoppement de son édifice immatériel, c'est peut-être simplement parce qu'il se construit historiquement sur un manque, et pas des moindres, celui du Temple de Jérusalem.
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Mal ancestral et odieux bégaiement de l’Histoire, la fureur antijuive semble constamment muter ou se réincarner d’époque en époque dans des contextes formidablement différents.

Historiens, sociologues, théologiens, psychologues : beaucoup ont analysé les racines de ce fléau, et tenté de comprendre les contextes politiques, économiques, sociaux ou religieux de son apparition ou de sa résurgence. Moins nombreux sont ceux qui ont exploré la littérature juive pour y lire comment celle-ci interprète le phénomène.

Ce n’est, certes, jamais à la victime d’une violence ou d’une discrimination qu’il revient d’expliquer les causes de la haine qui s’abat sur elle et d’analyser les motivations du bourreau. Faut-il rappeler cette évidence ? L’antisémitisme n’est pas « le problème des Juifs » mais toujours d’abord celui des antisémites, de ceux qui les tolèrent ou les nourrissent. Et d’ailleurs, pourquoi les interprètes des sources juives détiendraient-ils une clé particulière de compréhension de cette haine ?

Ils n’ont pas besoin de posséder ce trousseau pour déverrouiller tout de même quelque chose. La lecture que le judaïsme fait de la haine antijuive offre un point de vue inédit : la parole subjective de celui qui se transmet cette expérience à la manière d’une mise en garde et d’un avertissement aux nouvelles générations, sur la résurgence du mal, et la possibilité de s’en relever. Dans l’interprétation des rabbins, ne se profile pas simplement une grille de lecture de ce qui leur arrive en un temps spécifique de leur histoire, ou le récit de leurs douleurs passées, mais la façon dont ils pensent, à la fois l’origine du phénomène et le dépassement de ses conséquences pour le groupe qui en est frappé. La littérature rabbinique entend offrir aux Juifs la possibilité de redevenir acteurs de leur histoire face à ce qui pourrait encore arriver. Elle offre aussi une lecture originale de la psyché de l’oppresseur, telle que perçue par le vulnérable du système, en quête de protection. Elle n’enferme ni la victime dans sa douleur, ni (et c’est plus surprenant !) le bourreau dans sa haine et c’est le refus de cette fatalité qu’il nous convient d’explorer pour notre temps.

Comment les sages et les textes de la tradition interprètent-ils la colère dont ils font l’objet, et qui s’empare de l’autre de façon chronique ? Existe-t-il une réflexion juive sur la question antisémite ?

C’est à ces questions que ce livre tente de répondre, sous la forme d’une enquête, d’une exploration littéraire dans les sources traditionnelles. Cette haine des Juifs, je l’appelle dans les pages à venir « antisémitisme » même s’il s’agit d’un anachronisme, la littérature rabbinique précédant de près de deux millénaires l’invention du terme dans l’Allemagne du XIXe siècle.
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Dans «La Trace de l'Autre» (1963), Levinas opposera Ulysse et Abraham comme deux archétypes philosophiques, ceux de la pensée occidentale ou juive. Il écrit : «Au mythe d'Ulysse retournant à Ithaque, nous voudrions opposer l'histoire d'Abraham quittant à jamais sa patrie pour une terre encore inconnue et interdisant à son serviteur de ramener même son fils à ce point de départ.
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Parler des Juifs, ce n'est pas exactement parler d'Israël, objecteront certains. Certes. Mais la confusion permanente des deux termes joue incontestablement un rôle clé dans ce conflit qui déchaîne les passions et les débats médiatiques de manière disproportionnée.
En sont conscients de nombreux intellectuels arabes, parmi lesquels Edward Saïd qui en bien des occasions affirmait que le succès de la cause palestinienne devait beaucoup à l'identité de ceux qu'elle affrontait. Jamais ce conflit n'aurait reçu la même attention, disait-il, si les Juifs n'avaient pas été les ennemis.
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En un verset, Haman offre au lecteur un parfait condensé, une illustration intemporelle de ce que sont les accusations portées contre les Juifs à travers l’Histoire : un peuple perçu comme à la fois dispersé et à part, mêlé à tous mais refusant de se mélanger, indiscernable mais non assimilable.

Son particularisme est vécu comme une menace pour l’intégrité de la nation ou la puissance politique, mettant en danger la stricte égalité entre des éléments d’une nation indifférenciée.

Pèse sur lui, dès lors, un soupçon de non-allégeance, qui justifie à terme son départ ou son élimination physique.

À l’instant même où le Juif paraît dans le texte, surgit avec lui comme dans un même souffle, son ennemi, fruit d’une gémellité littéraire troublante. Le duo Mardochée/Haman est comme scellé dès l’origine : cherchez le Juif, l’antisémite n’est jamais très loin.
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Le féminisme "universaliste" est soudain accusé par certain(e)s d'être une "invention blanche", et de vouloir émanciper les femmes de force, en les désolidarisant simultanément des combats qu'elles ont à mener pour leur "race" ou leur groupe religieux. En clair, il s'agirait d'une arme occidentale de fragmentation de l'identité, qui en voulant libérer les femmes, les couperait d'un "nous" transcendant, et d'une fidélité à autre chose.
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