Patrick Senécal est un auteur bien connu outre-Atlantique, mais qui peine à se faire une place dans l'hexagone. Pourtant, les québécois ont toujours défendu la langue française. Il aura fallu une timide parution par les Éditions Bragelonne pour que nous puissions découvrir cet auteur. J'ignore si ce livre est représentatif de son oeuvre, ce que je n'espère pas. Je viens de voir que Pocket a édité « Les 7 jours du Talion » en 2021.
C'est ma deuxième tentative avec ce livre. Je m'étais arrêté au premier tiers. Cette fois-ci, je suis allé plus loin (environ 2 tiers) pour le refermer définitivement. Rien ne me donne l'envie de poursuivre. À commencer par l'écriture,
Patrick Senécal a choisi la narration à la première personne, sauf que l'interlocuteur est antipathique, déprimant, sans charisme. L'auteur a juste juxtaposé un policier blasé de son métier par un psychiatre tout aussi lassé de la vie. Bien que je n'aime pas trop la narration à la première personne, quand c'est bien écrit, ça passe, mais là, à lire les actions réplétives et les états d'âme du personnage principal, ça m'ennuie et je ne trouve rien d'intéressant. Par ailleurs, son métier de physiatre aurait pu être intéressant dans son enquête, mais j'ai plus l'impression qu'il s'agit d'un enquêteur qu'un médecin, car il analyse bien peu les traits psychologiques.
Ce livre n'a rien d'original. On trouvera un journaliste de presse people qui fouille la vie de l'écrivain, un air de déjà-vu avec le personnage de Smithback (cycle Pendergast de
Douglas Preston &
Lincoln Child). Il reste l'horreur, assez gore, mais ici, on est dans le contemplatif et non l'action, ce qui est bien dommage. Ce livre ravira davantage les fans de polars psychologique, ce qui n'est pas mon cas.
Ce livre est daté. Écrit en 1998, les ordinateurs utilisent des disquettes. Les vidéos se visionnent avec des cassettes.
Les expressions québecoises sont les bienvenues et agréables à lire. On notera que le psychiatre dans le secteur public (narrateur) a la cinquantaine et va prendre sa retraite. Une carrière courte quant on sait qu'il faut 10 ans pour devenir psychiatre. Et nous, pauvre français devront attendre nos 64 printemps pour prendre un repos mérité :D