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Ce recueil de nouvelles est un pur régal pour le coeur et l'esprit.
Luis Sepulveda, écrivain chilien que j'ai découvert sur le tard, véritable archétype d'une génération de militants progressistes latino-américains, a tout vécu : utopie, dictature, exil et désillusion.
Mais, contrairement à d'aucuns, il n'a jamais abdiqué de ses convictions profondes encore moins de sa foi inébranlable en l'être humain.
Ne comptez pas sur lui pour jouer les dandys misanthropes ou les cyniques revenus de tout.
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Luis Sepulveda a toujours été un fervent défenseur de ce que notre petite planète offre de manière naturelle, la faune, la flore, la terre, l'eau et cela se ressent dans ses écrits. Mais, indissociable de ces richesses se trouve l'Homme. Et c'est vers les gens que Sepulveda se concentre ici. Hommes, femmes, de tous horizons, de toutes nationalités, de toutes les couleurs car c'est cela que nous sommes, un kaléidoscope en technicolor.

C'est en allant voir un camp de concentration en Allemagne qu'il s'arrête devant une toute petite phrase gravée sur une pierre « J'étais ici et personne ne racontera mon histoire ».
Ce fut pour lui une révélation et Sepulveda décide alors de nous conter, entre autres nouvelles, l'histoire de personnes qu'il a connues ou rencontrées brièvement, et même quelques uns de nos meilleurs compagnons à quatre pattes. Un hommage à la vie. Un arrêt sur image pour chaque rencontre humaine ou animale. Quelques pages pour chacun. Ces courtes nouvelles sont toutes très belles ou très dures, en tout cas d'une intensité incroyable. Les visages anonymes ont désormais un nom, ces visages existent et ne tomberont pas dans l'oubli.

Alors que l'amour du Roi Argent écrase, pulvérise, déchiquette notre belle planète et ses habitants, je crois que Sepulveda a toujours gardé espoir car :
« Il y aura toujours des fous capables de voir plus loin que le bout du nez de la cupidité. »

Il y a tant d'humanité dans ces pages. Coup de coeur
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Parce qu'écrire est, pour Luis Sepúlveda, une formidable résistance, meilleur moyen de contrer la lâcheté de la confortable amnésie, il relate dans ce livre, comme un devoir de mémoire, avec un style d'une belle sobriété et d'une grande séduction poétique, une série "d'histoires marginales" aux personnages tout aussi marginaux dans leur entêtement à ne pas renoncer à leurs convictions, malgré les préjugés, les dangers ou les persécutions.
Exilé de force puis nomade par choix, cet infatigable auteur-bourlingueur diffracte temporellement et géographiquement (Allemagne, Chili, Salvador, Espagne, Mozambique, Italie…) les morceaux de vie de ce livre, où la réalité surpasse la fiction, pour unir ses héros au sein d'une même détermination, fil conducteur de l'ensemble de ces histoires : le courage de dire non, d'agir ou d'être autrement et de s'y tenir. Parce que si désobéir ou résister est une décision personnelle, c'est au nom de l'humanité toute entière qu'on accepte d'en payer le prix.
Souvent humble mais extraordinaire, cette résistance dépeinte par Sepúlveda est aussi inouïe que les improbables roses rouge sang du désert d'Atacama, défiant les conditions extrêmes, illuminant l'aridité d'une terre désertée d'humanité. Ainsi, en honorant la dignité des personnages de ce livre, c'est à l'éthique humaine que Luis Sepúlveda rend hommage.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Ce recueil est un hommage à trente cinq héros (inconnus ou presque), rencontrés lors de son exil ou de ses voyages.
Trente cinq portraits émouvants, de thématiques très différentes, mais portant tous les valeurs de Sepulveda: liberté, respect, fraternité, amour...
Tous ces héros résistent face à la dictature, à la civilisation dévorante, à la privation de la liberté sous toutes ses formes et à l'injustice.
Très beau voyage plein d'humanité.
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L'ouvrage qui nous intéresse ici est donc un recueil de nouvelles écrit par l'écrivain chilien Luis Sepúlveda. Ce dernier est très engagé politiquement, au point d'avoir été emprisonné pour ses opinions par le régime de Pinochet. Les informations précédentes sont loin d'être anodines lorsque l'on appréhende l'oeuvre de monsieur Sepúlveda comme nous allons le voir.

Les Roses d'Atacama regroupe 35 histoires plutôt courtes qui brossent autant de portraits d'un humanisme flamboyant. Chaque tableau est dépeint d'une écriture fluide qui mets en valeur une poésie épurée. Lorsque Sepúlveda nous parle de toutes rencontres, faites durant ses nombreux voyages, c'est toute l'humanité qui nous semble défiler sous nos yeux. Par le choix de ses sujets, par la force de son écriture magnifique, c'est de lui dont nous parle l'écrivain chilien : de sa compassion, de son combat pour la dignité humaine, de sa volonté de résister contre toutes les barbaries. Les larmes et les sourires se succèdent avec beaucoup de naturel au fil des pages. Chaque nouvelle semble nous apporter quelque chose et toujours avec des mots d'une grande force littéraire : Fitzcarraldo ne vit rien de tout cela. La cupidité sera toujours comme une épine de glace dans les pupilles. Je ne veux pas trop dévoiler les sujets qui sont abordés dans cet ouvrage, ce serait dommage de gâcher le plaisir de ceux que je pourrais modestement convaincre de lire Les Roses d'Atacama.

En conclusion, témoigner comme le fait Luis Sepúlveda est en soi un acte de résistance doublé d'une magnifique oeuvre littéraire.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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« J'étais ici et personne ne racontera mon histoire. », la griffure sur une pierre du camp de concentration de Bergen-Belsen est sans appel, résignée, désespérée. Trace indélébile d'un passage dans cet « ici » si laid, si violent, preuve irréfutable de l'existence de ce « je » oublié, gage d'un destin. C'était sans compter sur un écrivain qui passerait par là et recueillerait le maigre témoignage comme une inspiration, comme la source de ces « historias marginales », hommage aux anonymes que seuls la résistance et l'engagement relient.
Comme un vieux qui lisait des romans d'amour, Sepùlveda lit ses souvenirs avec connivence, empathie et bienveillance et nous les livre dans une langue simple et chatoyante, un rythme sobre et tranchant, avec une poésie qui fait éclore l'imaginaire de la réalité.
Ces trente cinq nouvelles glorifient la fraternité comme impératrice d'un idéal si bien qu'il écrit, dans Une nuit dans la forêt Aguaruna « pendant que la subtile résistance de la lumière diurne se laisse vaincre amoureusement par les ténèbres » : « Je ne le connais pas mais je sais que cet homme est mon frère. »
L'auteur immergé dans le régime totalitaire de Pinochet, a connu l'exil, l'iniquité, la guerre et porte, ici, la voix de ces hommes et de ces femmes qui ont lutté dans l'ombre pour la dignité, la justice et la liberté.
Recueil kaléidoscopique, ces textes courts, pétris d'humanité, évoquent tour à tour l'urgence écologique, la bravoure des résistants face aux régimes totalitaires, le besoin de préservation des cultures ancestrales, la beauté de la Nature ; en tous cas, le courage de ceux qui se battent « puisqu'il est encore temps »...
Des portraits de révolutionnaires, de poètes, de lieux choisis, d'un chien, puis d'un chat, sont brossés ici avec une puissance nostalgique qui anoblit les humbles et désacralise les grands. Ainsi, Fritz Nieman, autrement dit monsieur Personne, cobaye d'une clinique psychiatrique nazie, Carmen et Maria, les invaincues brune et blonde, otages torturées qui n'ont jamais parlé ou cette ode au « chant unique des baleines » voué à disparaître si l'on n'y prend pas garde.
C'est aussi l'histoire des Cavatoris, marbriers et sculpteurs, instigateurs inconnus de notre admiration pour une muse, un éphèbe signé Michel-ange ou Donatello, ou encore le récit de Rosella la plus belle et de sa chaleureuse Tratorria du marché d'Asti, des Roses d'Atacama, éphémères fleurs du désert, du pays des rennes et des si jolies laponnes...
Le voyage auquel nous convie Luis Sepùlveda, se distille au rythme des éléments, d'un battement de cœur, d'un frémissement de feuille, c'est une aventure naturelle, humaine, instinctive. Depuis le Chili soumis, en passant par la Méditerranée, mer azur encerclée de béton, jusqu'à la froide Patagonie argentine, l'auteur nous invite à porter un œil averti sur le monde, un regard déférent et conscient.
Ouvrez vos cœurs, vous voilà en route pour un voyage immobile aussi captivant que bouleversant !
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Chaque nouvelle est une incursion dans l'inconnu. L'auteur, grand voyageur nous raconte ses rencontres, ses colères, ses indignations. Aucun ennui durant ma lecture, les récits m'ont tenue en haleine jusqu'à la dernière page, tournée avec regret.
Dans ma série : vivement que j'ai le temps de lire
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N°836 – Novembre 2014.

Les roses d'Atacama – Luis Sépulveda- Métailié

C'est une sorte de carnet de voyage que nous offre l'auteur, le compte rendu de belles rencontres avec des gens dont il nous raconte l'histoire. Ce sont de gens ordinaires dont personne ne parle, 34 portraits, 34 esquisses inspirée par la sensibilité humaine. Dans ces nouvelles, il met en scène des hommes, des marginaux, qui ont choisi de se battre avec des armes dérisoires contre un pouvoir violent et barbare tel que les dictatures savent en enfanter, des petites gens qui font chaque jour leur métier avec passion, même si celui-ci leur apportera la mort. C'est aussi pour l'auteur l'occasion de se révolter contre l'exploitation meurtrière de la forêt en Amérique du sud ou la disparition programmée des baleines en Méditerranée. Sepulveda sait que ces combats sont perdus d'avance mais son action de témoin est une sorte de devoir moral pour que ces instants passés avec eux, que ces luttes, même vouées à l'échec, soient gravés dans nos mémoires, pour que ces injustices soient dénoncées comme une aberration dans l'histoire du monde, que l'oppression sous toutes ses formes soit ainsi révélée, pour que l'hypocrisie et le mensonge qui sont l'apanage des sociétés humaines bien pensantes soient dévoilés. C'est qu'il n'est pas autre chose qu'un témoin qui, à travers ses mots rend la parole à tous ces laissés pour compte que l'histoire officielle a oubliés, pour que tous ceux qui se sont un jour levés contre la barbarie ou qui ont simplement fait ce qu'ils estimaient être leur devoir, ne soient plus des fantômes. Il leur redonne leur nom, remet des mots sur leur action et c'est ainsi un peu de leur dignité qu'il leur rend. Il le fait simplement, sans faire dans le pathos, sans noircir le tableau, comme le scribe attentif et scrupuleux qu'il est.

Il évoque sa démarche en décrivant ce militant politique qui se penche sur les éphémères roses qui poussent dans le désert salé d'Atacama au nord du Chili. Elles sont toujours là, redonnent vie et couleurs à cette terre ingrate, ne fleurissent qu'une fois l'an, ponctuellement, sont aussi vieilles que le monde et des générations d'hommes qui sont passés par ici les ont vues. Elles sont le symbole de la permanence dans ce milieu hostile, de la vie qui disparaît mais toujours renaît tel un phénix, une sorte de miracle comme seule la nature sait en faire pour attester sans doute que rien n'est perdu, que l'humanité est capable de résister, comme les hommes dont il témoigne de l'humanisme, de l'altruisme, de la solidarité...

Le style est agréable, émouvant, une évocation simple mais pleine d'humanité, sans fioriture mais aussi sans concession. L'écrivain révolté voyageur et militant qu'il est trouve ici un thème particulièrement bien choisi pour que ses lecteurs prennent conscience des réalités et n'oublient rien de ce qui fait notre commune histoire et défendent ce patrimoine dont nous ne sommes que les usufruitiers.
Il réussit, selon le mot de l'éditeur « à transformer la tendresse des hommes en littérature »

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Homme engagé, contraint à l'exil par la dictature du général Pinochet et sa féroce répression contre les militants de gauche, l'écrivain chilien Luis Sepulveda a parcouru le monde et vécu dans divers pays d'Europe ou d'Amérique Latine. Dans ce recueil de courtes nouvelles, il entreprend de rendre hommage aux hommes et femmes, gens du peuple, syndicalistes, intellectuels engagés, qui, à leur place, modestement, ont entrepris de résister à l'oppression et de défendre la justice, la liberté, les gens humbles, ou la nature et ses espèces menacées, contre les forces violentes ou mercantiles qui prétendent régir le monde. Chacune de ces courtes évocations de personnages, dont la silhouette est restée gravée dans sa mémoire, est un hommage rendu à cet esprit de générosité et de résistance : les deux militantes torturées qui n'ont rien avoué, le poète juif du ghetto, Mister Simpah, le bengali qui parle aux bateaux voués à la casse, Miki Volek, le rocker tchèque interdit de musique par le pouvoir pro-soviétique, Rosella et sa trattoria condamnée, les aviatrices russes qui ont combattu les nazis, la jeune femme médecin engagée dans la guérilla au Salvador, tous ces courts portraits évoquent la dimension humaine que recèle chaque individu sur terre pour peu qu'il lutte et souffre pour restaurer la dignité des êtres.
Un hommage sensible et chaleureux, même si les portraits restent parfois un peu courts et si les éléments narratifs l'emportent sur la puissance d'évocation. Un beau message humaniste.

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humanité et tendresse de cet immense auteur ; indispensable pour passer un moment très agréable
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