Quatre-vingt-cinq pages à la typographie aérée, cet ouvrage ne pèse pas lourd.
Ce n'est pas un roman, ce n'est pas un livre d'histoire : ce sont les souvenirs de jeunesse de l'auteur.
Catherine Servin raconte son enfance.
Une enfance très spéciale dans une famille communiste grand teint dans laquelle les enfants partagent dès le berceau les activités militantes de leurs parents.
" « Tu as lu l'édito de l'Huma aujourd'hui ? »
Sans doute le premier alexandrin savouré par mes oreilles."
Discussions politiques enflammées quotidiennes, rédactions et distributions de tracts, visites annuelles à la fête de l'huma, vacances en URSS dans des camps d'adolescents où jeunes soviétiques et membres des jeunesses communistes de différents pays fraternisent, et bien sûr, nombreuses manifestations.
Tout tourne autour du Parti et de la foi dans le communisme.
Toute petite, Catherine ne comprend pas les enjeux du militantisme de ses parents, mais celui-ci façonne son univers, comme on peut s'en rendre compte dans ce qu'elle nous dit d'une journée passée à la mer : "Mes étoiles de mer séchaient au soleil sur L'Huma et je faisais en sorte de les disposer autour de la faucille et du marteau entrelacés sous le titre."
Catherine Servin écrit dans un style très simple, un peu comme si elle copiait quelques extraits de son journal intime. Si elle ne s'est pas vraiment assise sur les genoux de Khroutchev, elle s'est envolée dans les bras de Gagarine, qui l'a fait tournoyer dans les airs, dans ce jeu dont raffolent tous les petits.
Certains passages du récit sont assez cocasses, et le tout se lit rapidement et avec plaisir, même si c'est quelquefois décousu ou maladroit, et si l'ensemble n'a rien de littéraire.
Un texte très original, surtout pour quelqu'un comme moi, qui ai grandi dans une famille absolument pas politisée.