Donjon Crépuscule, Tome 106 : Révolutions

• Donjon Crépuscule, tome 106
• Sfar & Trondheim (Scénario) & Obion (Dessin)
• Delcourt

Ce tome de Donjon Crépuscule est le 34éme tome de la franchise Donjon, tout confondu. Et s'il est tout à fait possible de ne lire que l'une ou l'autre des différentes séries de cet univers, je ne le répéterais jamais assez, je vous conseil de tout lire par ordre chronologique de sortie des tomes.
C'est un plus non négligeable pour la compréhension globale de l'univers et les tomes se répondent souvent d'une série à l'autre.

Dans ce tome, nous continuons de suivre les aventures du Roi Poussière et de Marvin Rouge qui se retrouvent sur un îlot qui tourne sur lui même et où il courir en permanence pour ne pas tomber.

Un scénario un peu étrange non ?
Mais est-ce que l'étrange ne serait pas la norme pour les tomes de Donjon Crépuscule ?
Un tome sympathique à suivre qui malgré une histoire simple qui n'avance pas vraiment la quête principale de nos personnages, nous fait passer un bon moment et pose des problématiques intéressantes.

Le roi poussière, avide de vivre de nouvelles aventures, est parti avec Marvin Rouge et Pipistrelle et arrive sur une planète bien problématique : elle est en révolution constante et il ne faut pas s'arrêter d'avancer au risque de tomber dans le vide. Les compères se retrouvent au centre d'une sorte de lutte sociale matinée d'histoires de fesses et d'autocratie.
C'est pas mal mais j'ai un peu de mal à comprendre ce que cette histoire fait dans la série Crépuscule alors que des épisodes beaucoup moins anecdotiques ont été placés dans la série parallèle 'Monsters'. Bref, l'histoire n'avance pas dans ce tome et peut facilement se laisser oublier.
Coté dessin, c'est Obion qui est aux pinceaux et ça donne plutôt bien.

Dans le monde de Terra Amata explosé, Marvin Rouge et le Roi Poussière se retrouvent sur un îlot en rotation, ses habitants doivent perpétuellement se placer sur la face supérieure pour ne pas tomber. Encore une occasion de découvrir l'imagination débordante de Lewis Trondheim et Joann Sfar, avec Obion au dessin pour mettre en valeur leurs bonnes idées. Sur cette sphère rotative, on y découvre tout un microcosme délirant, des ours sur des échasses, des herbes carnivores, des gens qui dorment dans des filets pour ne pas tomber, un château sur roulettes tiré par des ours, et son propriétaire qui exploite avec malice son personnel soumis. Cette histoire n'apporte pas grand chose dans le déroulé du récit global de la série, c'est juste une occasion d'un délire qui me rappelle Christopher Priest avec son roman “Le monde inverti”. C'est bourré d'humour, de second degré, avec un petit côté subversif, anti-capitaliste qui vient se greffer sournoisement dans l'histoire, traité avec désinvolture et légèreté, le dessin est vivant, coloré et accentue le côté picaresque et rocambolesque de l'aventure, et même si ce n'est pas un épisode majeur de la série, c'est encore un pur régal.

Le sixième tome de cette série parallèle à "Donjon Zenith" située dans le futur aura donc mis près de 3 ans à voir le jour. Une série crépusculaire qui délaisse de plus en plus le ton sombre et pessimiste des premiers tomes, au profit d'aventures plus humoristiques.

Terra Amata est toujours en mille morceaux, réduit à un ramassis d'îlots aux trajectoires imprévisibles. L'explosion de la planète a donné un nouvel élan à cette série parallèle et a offert de nombreuses possibilités scénaristiques aux auteurs. le Roi Poussière et Marvin le Rouge se retrouvent cette fois sur un petit planétoïde sans gravité qui tourne sur lui-même et oblige ses habitants à se déplacer en suivant la vitesse de rotation de ce fragment de Terra Amata afin d'éviter de tomber dans le vide. Ce parti-pris permet de développer des situations amusantes et de proposer quelques trouvailles originales, mais en fin de compte on a quand-même l'impression que les deux héros tournent un peu en rond et que cette histoire ne fait pas vraiment avancer la série. Cette aventure permet néanmoins au duo Trondheim/Sfar de s'interroger sur les conditions de travail des ours qui habitent la planète et de laisser le lecteur interpréter la relation qu'ils entretiennent avec ce leader haut comme trois pommes.

Au niveau des dessins, après Sfar et le duo Kerascoët (Marie Pommepuy et Sébastien Cosset), c'est Obion qui parvient à adapter son style à celui de l'univers Donjon. Un graphisme qui sert parfaitement le récit et qui colle parfaitement à l'esprit de cette saga.

Album de la série Crépuscule du Donjon. le Roi poussière, Marvin Rouge et Pipistrelle , trio d'enfer , se retrouvent coincés sur une planète particulièrement pourrie : au programme , herbes carnivores et obligation d'avancer tout le temps sous peine de tomber de la planète ( ça me rappelle les Shadocks ) . On y ajoute un étrange système politique d'exploitation d'ours comme force motrice au service d'un oligarque , le Takmool, qui les abreuve d'illusions et de belles paroles. Avec un intéressant développement du « Traité de la servitude volontaire » de la Boétie. Très politique ce volume (d'où la polysémie du titre) .