C'est très frileuse que je suis allée vers ce huitième tome, car le précédent m'avait laissé sur une impression de déception qui avait de quoi me faire dire qu'il fallait mettre la série aux oubliettes.
Heureusement, une fois qu'on a compris que
Joann Sfar est totalement imprévisible à tendance cyclique quand même, on se dit qu'on peut se risquer pour voir si des fois l'inspiration lui serait revenue.
Ici, l'amour vient se mêler à la religion, et chez les juifs ça donne un mariage vraiment catastrophique ! En effet, Bernard, un juif de la communauté algéroise décide d'épouser Adeline, problème : c'est une goy, donc il faudrait passer par la case conversion. Un principe que les rabbins feignent parfois d'accepter pour mieux le rejeter. Sauf que, format BD oblige, pas le temps de tergiverser : c'est un "non" franc et massif d'entrée de jeux.
La jolie blonde essaie tout de même d'en apprendre plus sur ses coutumes qui ont fait son fiancé, et c'est là que le fiancée se dit que, ... avoir une femme juive autre que sa mère sans sa vie, ça riquerait d'être trop compliqué à gérer pour lui sur un plan émotionnel.
De mon point de vue, cet album montre une maturité, une finesse d'analyse et une vérite (à la
Woody Allen !) dont
Joann Sfar a rarement fait preuve. Et c'est une réussite incontestable, mais pour en arriver à cette conclusion, j'imagine qu'il faut connaître des juifs sépharades , ou en être , pour se dire "mais c'est tellement ça!"