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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'avais aimé son premier livre »les exilés meurent aussi d'amour « . J'aime beaucoup la journaliste pour (ou à cause) son discours brouillon, pour ses interventions travaillées.
Je me suis précipité sur son nouveau roman.
L'idée est interessante d'essayer une comparaison à cinquante ans de distance et 5000 km entre deux faux couples. Livre très bien documenté sur Pierre Louis et les de Regnier mais je n'ai pas tenu la distance…
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« La solitude des femmes orientales est un désastre civilisationnel, » nous dit Abnousse Shalmani. Quelle solitude alors que celle de la femme qui s'oppose aux conventions, qui revendique sa liberté, qui renonce à la maternité pour s'adonner sans limites à sa poésie ? Dans l'Iran des années soixante, rares sont les modèles d'émancipation pour Forough Farrokhzad. Alors quand elle rencontre Cyrus, surnommé La Tortue, et qu'il commence à lui raconter la vie de Marie de Regnier, fille de José-Marie de Heredia, qui régna sur le Paris littéraire de la Belle Epoque, elle se prend de passion pour cette femme que rien n'arrête. Deux vies qui n'ont rien à voir pour deux femmes qui ont tout en commun – la passion, le talent, l'intelligence, la soif de liberté.

Alternant les destins, Abnousse Shalmani nous raconte de sa plume virtuose ces deux femmes méconnues, l'Orientale et l'Occidentale, chacune définie par son histoire et le monde dans lequel elle grandit, chacune devant composer avec ce qu'on attend d'elle, même en cherchant à s'en détacher totalement. La Tortue raconte petit à petit des bribes de la vie de Marie, grâce notamment aux poèmes érotiques laissés par son grand amour, Pierre Louÿs. C'est irrévérencieux, inadmissible dans la société iranienne de l'époque – pas encore celle de Khomeiny mais déjà corsetée de règles et de traditions, restreignant déjà largement la place et le rôle des femmes. Les destins se croisent mais ne s'entremêlent jamais, malgré l'occasion qui finit par se présenter. Marie restera cette étrangère romanesque, cette déesse hors du temps qui vécu selon ses termes et n'en fit jamais qu'à sa tête.

Le talent de conteuse d'Abnousse Shalmani s'exprime dans toute sa splendeur ici où elle parvient à créer un véritable récit à partir de deux histoires qui n'avaient rien en commun au premier abord. Jouant de parenthèses, elle introduit Forough dans l'histoire de Marie, Marie dans celle de Forough, créant des passerelles, des impacts de l'histoire de l'une sur la vie de l'autre, laissant cette rencontre de papier chambouler le quotidien bien réel d'une femme privée de sa liberté artistique et cherchant à la conquérir à tout prix. Un beau récit dont je retiens de nombreux passages magnifiquement écrits, destiné à tous les férus de poésie nostalgiques de l'âge d'or des lettres françaises.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Cyrus Amir Maziani, dit La Tortue, rencontre la poète iranienne Forough Farrokhzad dans une librairie de Téhéran en 1956. Les deux jeunes gens se rapprochent rapidement, deviennent amants mais, c'est surtout la littérature qui les lie. La Tortue, traduit à Forough « Les chansons de Bilitis » de Pierre Louÿs. Subjuguée par ce livre, la Tortue finit par lui raconter l'histoire d'amour entre Pierre Louÿs et Marie de Régnier dans le Paris de la Belle Epoque.

Abnousse Shalmani nous raconte ainsi en miroir ces deux femmes aux vies, époques et cultures très différentes mais rassemblées par leur intelligence, leur talent de poètes et surtout leur besoin éperdu de liberté dans des sociétés bien corsetées.

Si l'histoire se dévore, si le récit est bien documenté, si l'écriture d'Abnousse est, comme toujours, très belle, j'avoue avoir été moyennement convaincue par le pont reliant les deux poètes que tout oppose et réunit. J'ai même eu l'impression d'un déséquilibre favorisant davantage l'histoire de Marie que celle de Forough. C'est en lisant la fin du roman que je me suis rendue compte que j'en attendais en fait autre chose : le lien avec notre présent, lien qui se fait justement à la fin mais de façon trop tardive pour moi.
Bien sûr, j'ai bien lu les passages où l'autrice nous explique que la Belle Epoque ressemble fortement à notre monde contemporain : l'antisémitisme, le « c'était mieux avant », les querelles féministes, les manifestations hostiles à l'immigration… mais ce n'est pas cette passerelle là que j'espérais lire et Abnousse n'y est pour rien. L'autrice est si pertinente pour décrire notre monde actuel que j'attendais de lire la façon dont Forough refait surface en Iran aussi bien à travers les femmes opprimées en rébellion que par les islamistes : « ils rhabillent sa poésie de la dimension divine qu'elle avait occultée » finit par dire l'autrice à la fin du livre.

Je retiens donc une très belle écriture, de très beaux hommages, un bel élan combatif pour la liberté des femmes mais une lecture qui n'a finalement pas su toucher mon coeur pour des raisons indépendantes de l'autrice. Il faut parfois apprendre à accueillir les livres pour ce qu'ils sont et pas pour ce qu'on attend d'eux.
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Ce n'est pas pour son titre, ni sa couverture, un brin racoleurs, que j'ai voulu lire ce roman, mais parce que le sujet - une biographie croisée de deux femmes éprises de liberté - m'avait interpellé.

Le première, Forough Farrokhzad, est une grande poétesse iranienne du milieu du vingtième siècle, mariée très jeune, elle se rend très vite compte que le mariage et la maternité sont incompatibles avec son désir d'écrire. Elle reprend sa liberté, fait du cinéma, écrit de nombreux poèmes et essaie de mener la vie qu'elle aimerait.

Forough rencontre Cyrus à l'issue d'une lecture de ses poèmes, donnée dans une librairie de Téhéran. Nous sommes en 1956, elle a vingt-deux ans et ce jeune étudiant à peu près autant. Mais il a voyagé à Paris et y a fait connaissance avec l'Enfer de la Bibliothèque Nationale, cette réserve vouée à regrouper les documents sulfureux ou contestés. Il y a découvert les textes érotiques de Pierre Louÿs, qu'il a traduit en persan. Et ce soir, il les présente à Forough. Il lui parle aussi de Marie de Régnier, fille du poète parnassien José Maria de Heredia. Il raconte son mariage avec Henri de Régnier, écrivain ami de son père, sa liaison avec Pierre Louÿs. Lui décrit la vie parisienne de cette Belle Époque, où certaines femmes vivaient à découvert leur envie de liberté. Forough se passionne pour Marie, s'y identifie et à chacune de leurs rencontres demande à Cyrus, qu'elle a rebaptisé la Tortue, de lui en parler davantage.

J'espérais beaucoup de ce roman, mais je me suis souvent ennuyée à sa lecture. J'ai trouvé le texte un peu trop froid, académique, presque scolaire. Je pensais y trouver un peu plus de la sensualité suggérée par la photographie de couverture, présentant Marie de Régnier, nue de dos et du titre, tiré d'un poème de Forough intitulé le péché. Je n'ai pas senti la passion de l'auteure pour ces deux femmes. Dommage.
Lien : http://dviolante5.canalblog...
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