Citations sur Frankenstein ou Le Prométhée moderne (328)
Rien n’est plus pénible à l’âme humaine, après l’exaltation des sentiments par une suite rapide d’événements, que le calme plat de l’inaction et de la certitude qui leur succèdent, et qui excluent à la fois l’espérance et la crainte.
Que mon exemple, à défaut de mes préceptes, vous aide à mesurer le danger inhérent à l'acquisition du savoir. Sachez que l'homme qui imagine le monde limité à sa ville natale est beaucoup plus heureux que celui qui aspire à devenir plus grand que ne lui permet sa nature.
Etrange et déchirante doit être son histoire, effrayant aussi l'orage qui fit de ce navire une épave.
Nous sommes des créatures imparfaites, ne vivant qu'à moitié, si un être plus sage , meilleur, plus cher que nous même, c'est à dire un ami, n'est pas là pour nous aider, pour soutenir nos faiblesses.
Nous, humains, sommes des créatures incomplètes, ne vivant qu'à moitié, si un être plus sage, meilleur, plus cher que nous-même - ce que devrait être un véritable ami -, n'est pas là, pour nous apporter son aide, pour améliorer notre nature faible et imparfaite. (Victor Frankenstein)
J'éprouve un plaisir exquis à ressusciter les souvenirs de mon enfance, d'une époque où le malheur n'avait pas encore altéré mon esprit et transformé mes visions enflammées en des réflexions sombres et égocentriques. Pourtant cette évocation me ramène en mémoire les évènements qui, insensiblement, créèrent les conditions de ma misère actuelle.Je m'aperçois en effet, lorsque je m'efforce de comprendre l'origine de la passion qui finit par régir ma destinée, qu'elle émerge, telle une rivière de montagne, de sources viles et presque oubliées. Ce fut en se gonflant au fil du temps qu'elle devient le torrent dont le flux allait emporter toutes mes joies et tous mes espoirs.
Même découragé comme il l'est, nul ne peut, plus profondément que lui, ressentir les beautés de la nature. Le ciel étoilé, la mer, tout ce que ces merveilleuses régions polaires ont à offrir, semblent avoir encore élevé son âme. Un tel homme possède une double existence : il est capable d'endurer toutes les peines et d'être bourré de désillusions, cependant, lorsqu'il se retire en lui-même, il devient comme un esprit céleste, entouré d'un halo traçant autour de lui un cercle magique, que ni les peines ni les folies ne peuvent plus franchir.
(traduction de Joe Ceurvorst, livre de poche)
Ces réflexions ont calmé l’agitation avec laquelle j’avais commencé ma lettre, et je sens mon coeur s’enflammer d’un enthousiasme qui m’élève jusqu’aux cieux; rien ne contribue plus à tranquilliser la pensée qu’un but bien déterminé, un point sur lequel l’âme peut fixer ses yeux.
J’ai un secret, Elizabeth, un secret abominable. Quand il te sera révélé, tu en frémiras d’horreur et alors, loin d’être surprise de ma misère, tu t’étonneras que je vive toujours après tout ce que j’ai enduré.
Rien n'aide autant à apaiser l'esprit qu'un dessein stable, c'est-à-dire un point où l'âme puisse concentrer la force de son intelligence.