De
Mary Shelley, nous connaissons avant tout « Frankenstein », chef-d'oeuvre ayant marqué des générations de lecteurs et lectrices. Cependant,
Mary Shelley a écrit d'autres oeuvres, gothiques et romantiques, dont «
Mathilda » en est la parfaite illustration.
Comment définir «
Mathilda » ? Ce roman éponyme est en réalité la confession écrite d'une jeune femme sur son lit de mort décidée à confier le secret de son existence à son plus proche ami, nommé Woodville. Cette lettre est l'occasion pour
Mathilda d'évoquer ses parents, dont une mère qu'elle n'a jamais connue, morte peu de temps après sa naissance ; et un père absent, ayant fui le malheur de la perte d'une épouse tant aimée. L'héroïne narre avec sincérité ses plus jeunes années, marquées par un cruel manque d'affection, ainsi que par l'attente du retour d'un père chéri. Ce père ô combien attendu finit néanmoins par regagner son pays natal, faisant basculer le destin de
Mathilda, du haut de ses seize ans…
«
Mathilda » est un roman court mais en près de 170 pages il parvient à nous emporter tel une puissante vague vers les profondeurs du désespoir de son héroïne, que seule la mort semble pouvoir libérer. Comment rester insensible face à la destinée de
Mathilda ?
Mary Shelley dépeint l'intensité d'un amour coupable avec une telle justesse, une telle humanité, un tel talent qu'il m'a été impossible de juger les protagonistes, éprouvant, au contraire, de la compassion pour des êtres frappés par la cruauté de la vie.
«
Mathilda » est une oeuvre indéfinissable, on y décèle la fougue d'une
Emily Brontë, la folie d'un « Frankenstein », le romantisme d'un
Lord Byron et, bien évidemment, l'incroyable talent de
Mary Shelley.
A lire !