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Muhmmad ibn Îbrahim Molla Sadra Sirazi (Auteur du commentaire)Mahmud ibn Mas`ud Qutb al-Din al- ¦irazi (Auteur du commentaire)Christian Jambet (Préfacier, etc.)Muhammad Sams al-Din al Sahrazuri al-I¨raqi (Préfacier, etc.)Henry Corbin (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070427215
694 pages
Gallimard (16/01/2003)
4.57/5   7 notes
Résumé :
Voici le chef-d’œuvre de Sohravardî, mort à Alep, à l’âge de trente-six ans, victime de l’intolérance, en 587/1191. Il exprime une expérience extatique de Dieu, « Lumières des Lumières », dévoile dans l’univers sensible les multiples miroirs des Intelligences et des Âmes.
Il ressuscite la sagesse de l’Iran zoroastrien et, fidèle au platonisme, fonde en métaphysique le sentiment gnostique de la vie : la Ténèbre, les substances qui « portent en elles nuit et mo... >Voir plus
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Une Lumière advenante en même temps qu'une emprise imaginale. On a l'impression qu'elle empoigne la chevelure, qu'elle la tire avec force et lui impose une souffrance délicieuse. Une Lumière en même temps qu'une étreinte ; on a l'impression qu'elle est implantée dans le cerveau. Une Lumière qui illumine du fond de l'âme sur l'ensemble du pneuma psychique. Il semblerait alors que quelque chose est dans son corps comme dans une armure et peu s'en faut que le pneuma de la totalité du corps ne reçoive une forme lumineuse et c'est un état d'extrême douceur. Une Lumière qui commence dans l'impétuosité. A son commencement l'homme se figure que quelque chose s'écroule. Une Lumière advenante qui dépossède l'âme alors qu'elle s'élucide à elle-même comme suspendue et pure ; elle contemple à partir d'elle son arrachement hors des dimensions spatiales, bien que le possesseur de cette âme n'en ait pas eu connaissance avant cela. Une Lumière avec laquelle on se représente une pesanteur que le mystique est à peine capable de supporter. Une Lumière avec une puissance de mouvoir le corps, si bien que les jointures de ses membres en sont presque rompues
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De même que pour celui qui perçoit la Lumière immatérielle, l'acte de perception et l'objet perçu ne se comparent pas avec les trois homologues qui leur correspondent dans les êtres de Ténèbres, de même sa jouissance ne se compare pas avec les leurs et ne saurait même être conquise par ceux-ci en ce monde. Comment les comparer, étant donné que toute jouissance physique (barzakhîya) elle-même se produit grâce à quelque chose qui a la nature de la Lumière qui émane sur les barzakhs ? Si bien que même le plaisir sexuel est une émanation (rashh) des jouissances vraies.
Celui qui recherche ce plaisir ne désire pas le contact de l'inerte. Ou plutôt il ne désire qu'un écran (barzakhs ?) et une beauté dans laquelle il est un mélange lumineux (shawb nûrî). Enfin son plaisir est rendu complet par la chaleur, laquelle est un amant de la Lumière et l'un de ses causés, et par le mouvement, qui est aussi un amant de la Lumière et un de ses causés. Sa double puissance d'amour et de domination se met en mouvement, de sorte que le membre masculin (dhakar) veut s'emparer du partenaire féminin. Tombe alors du monde de la Lumière, sur le masculin, un amour s'accompagnant de force, et sur le féminin un amour s'accompagnant de douceur ; le rapport étant analogue au rapport entre la cause et le causé, comme on l'a exposé précédemment. Et chacun des deux veut ne faire qu'un avec son compagnon, afin que soit levé le voile du corps. Et cela, c'est, chez la Lumière-Espahbad, la recherche des jouissances du monde de la Lumière dans lequel il n'y a pas de voile.
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H. Corbin fait l'hypothèse suivante : pour que la coupure galilléenne ait lieu, n'a-t-il pas fallu d'abord, en Occident, une autre coupure, dont Galilée, au fond, ne ferait rien d'autre qu'achever le programme ?

Cette rupture antérieure H. Corbin la découvre dans le triomphe (il dit « la crue ») de l’averroïsme. Lorsqu’Averroès rend inutiles les Âmes célestes ou le destin singulier des âmes terrestres, lorsqu’il prépare l’évanouissement des anges, du monde intermédiaire de l’Imagination, il rend possible un monde purement matériel, phénoménal, et renvoie le monde nouménal dans la pureté inconnaissable du suprasensible. Tout cela n’est chez lui qu’en puissance. Mais n’est-il pas vrai que la lecture averroïste d’Aristote, sa réfutation d’Avicenne, la solution qu’il propose au conflit de la foi et du savoir, et peut-être, surtout, la caricature que l’Occident en connaît sous le nom de « double vérité » sont nécessaires à l’aventure de la science moderne, au moins autant que le platonisme florentin ?

Si l’on admet cette hypothèse, l’avicennisme iranien, dont Sohravardî est le grand réformateur, apparaît comme l’élément de pensée dont la grande mutation commencée avec Averroès n’a cessé de nous éloigner. Il acquiert la dignité du grand Autre de notre culture moderne, de fondation refusée et oubliée. (Christian Jambet, p. 46)
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Prologue :
Au nom de Dieu le Miséricordieux, le Compatissant.
Il est glorieux, ô mon Dieu, de Te mémorer. Transcendante est Ta sanctitude (qods). Très haute est Ton approche. Ta gloire est au-dessus de toutes les gloires. Sublime est Ta grandeur. Que Ta bénédiction soit sur Tes Elus et sur ceux dont Tu as fait Tes Envoyés, sur tous en général et en particulier sur Mohammad l'Elu, l'Homme par excellence, l'intercesseur agréé au Jour du rassemblement du genre humain ; sur lui et sur eux tous, miséricorde et salut. Mets nous, par Ta lumière, au nombre des Triomphants. Fais que nous soyons des Mémorants (dhâkirûn) de Tes grâces intérieures, et des Reconnaissants de Tes bienfaits visibles.
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La différence entre les Anciens Sages et ceux qui leur ont succédé en des temps plus récents est une différence qui tient au vocabulaire, une différence qui tient également à leurs usages respectifs, soit en exposant directement leur pensée (tasrîh), soit en la présentant sous le voile d’allusions symboliques (ta’rîd)(1). Mais tous ont affirmé l’existence des trois mondes. Tous ont été d’accord dans l’affirmation de l’Un (tawhîd)(2) ; il n’y a nulle contradiction entre eux quant aux sources des problèmes(3).

Bien que le Premier Maître [Aristote] ait été un homme de grande valeur et d’une autorité éminente, d’esprit profond et d’une rigueur spéculative parfaite, il est cependant inadmissible d’exagérer les hyperboles à son égard, d’une manière qui aboutisse à déprécier ceux qui furent ses maîtres. Nommément ce groupe de personnages qui furent les auteurs de livres saints, et des prophètes législateurs : tels Agathodaîmôn(4), Hermès(5), Asklepios et d’autres encore.

(1) Tu sais en effet que la coutume des Anciens Sages était de s’exprimer en symboles dans leurs discours et de procéder par énigmes dans leurs doctrines, parce qu’il n’était pas possible de livrer à la multitude la plupart des questions théosophiques à découvert, sans l’enveloppe protectrice des similitudes ni le voile des symboles, pour les raisons qui ont été dites plus haut.

(2) Soit que tous les Sages concordent à professer le tawhîd, c’est-à-dire que Dieu est l’Un absolu.

(3) Soit ces questions qui sont les « mères », par exemple l’existence du monde ab aeterno, la vérité du Retour, l’affirmation de la Béatitude et de la Réprobation – que Dieu connaît l’ensemble des choses –, qu’Il est essentiellement en acte, et autres questions semblables parmi celles qui sont les sources des problèmes de la philosophie. Quant aux questions dérivées, la différence qui s’y trouve tient à la différence du point de dérivation.

(4) C’est-à-dire Seth, fils d’Adam.

(5) C’est-à-dire Idris le Prophète.

(avec commentaires de Qutbuddin Shirazi, pp. 89-90 & 250-252)
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