AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 94 notes
5
5 avis
4
12 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cela fait quelques mois déjà que j'ai déniché ce bouquin dans un vide-grenier. Mais, la faute à une couverture hideuse, je ne cessais de différer ma lecture. Pourtant j'aime beaucoup Silverberg, auteur qui sait concilier divertissement et propos dans des récits efficaces. le fait que ce roman ait comme source d'inspiration "au coeur des ténèbres" de Conrad a achevé de me convaincre de m'atteler à cette lecture.

L'hommage au "coeur des ténèbres" est en effet assumé et assez flagrant. Si "les profondeurs de la terre" n'atteint pas la grandeur du chef d'oeuvre absolu qu'est le roman de Conrad, Silverberg propose ici une belle variation autour de son modèle et livre un roman fort et prenant.

L'aspect planet opera du roman est très réussi. L'auteur déploie des trésors d'imagination pour donner vie à un monde riche et foisonnant. La découverte de la faune et la flore de Belzagor est un grand plaisir. La qualité de la peinture de Belzagor permet à l'auteur de mettre en lumière que la colonisation transforme aussi les colons. Eux qui voulaient imposer leur mode de vie, leur prétendue supériorité, eux qui prétendaient façonner ce nouveau monde à leur image sont eux-mêmes transformés par la nature même du territoire colonisé.
La peinture de la nature belzagorienne laisse une impression moins forte que celle de la nature africaine par Conrad mais elle est très dépaysante et très agréable.

Le voyage initiatique de Gundersen est très bien mené. Silverberg a décidément un immense talent de conteur. Avec lui, une quête intérieure devient une aventure addictive. Certes, cela n'a pas l'intensité dramatique du voyage de Marlowe, le héros de Conrad, mais le récit est passionnant et conjugue bien divertissement et réflexion.
Ce roman a du coeur et la quête rédemptrice de Gundersen est souvent émouvante. Il faut dire que ce personnage est bien campé ainsi que les différents protagonistes qu'il croise au cours de son périple, rencontres qui permettent d'éclairer son voyage intérieur.

Silverberg est un humaniste et il le démontre encore ici à travers l'évocation de la colonisation de Belzagor. S'il fustige l'ethnocentrisme de l'Homme, son propos est subtil et jamais asséné de façon agressive. Il y a une forme de gentillesse chez Silverberg que je trouve très touchante. Jamais il ne pose un regard condamnatoire sur les personnages, il tente plutôt de comprendre leurs motivations. Gundersen prend conscience bien tard de son comportement inique, alors que les colons sont déjà partis, rendant la planète à ses habitants. Mais Silverberg ne porte pas de jugement définitif et si la rédemption de Gundersen est tardive elle n'en est pas moins sincère et belle. Cette note d'espoir apporte une certaine douceur au roman.

"Les profondeurs de la terre" est un très beau roman prenant et intelligent, plein de bonté. Même s'il aurait sans doute pu un peu développer d'avantage certains aspects, ce roman est une belle réussite qui procure un grand plaisir de lecture.
Ce joli moment passé grâce à Silverberg m'a aussi donné très envie de relire le chef d'oeuvre de Conrad
Commenter  J’apprécie          6015
Depuis le début du challenge auteur consacré à Robert Silverberg, je n'avais plus vibré comme cela avait été le cas avec Les déportés du Cambrien, Les ailes de la nuit ou Les royaumes du mur. J'ai adoré ce bouquin, qui m'a embarqué dès les premières pages.

Nous suivons le personnage de Gundersen qui revient sur la planète Belzagor après plusieurs années d'absence. Il y avait passé 10 ans, à l'époque où la planète était une colonie terrestre et où les autochtones avaient été asservis sans aucune considération. Les deux principales espèces sont les Nildodror et les Sulidoror.

Les Nildoror font penser à des éléphants tandis que les Sulidoror font penser à des tapirs bipèdes plus grands que des humains.

Gundersen revient avec une seule idée en tête : approcher au plus près de la cérémonie de la Renaissance au centre de la vie mystique de la planète. Au cours de son voyage, on va apprendre tout ce qu'il y a à savoir sur ce qu'il s'est passé à l'époque de la colonisation. Gundersen a commis des « péchés » envers les habitants de Belzagor, il veut se racheter.

J'ai beaucoup aimé les descriptions de la faune et de la flore. le personnage de Gundersen est vraiment bien campé et attachant. Il ne m'a pas vraiment fait penser au Marlow de Joseph Conrad. J'ai de loin, préféré le personnage de Silverberg qui était plus entier.

Oui, on peut faire un parallèle entre la colonisation de l'Afrique (et les affreusetés qui vont avec) et celle de la planète Belzagor. Il y a aussi un personnage qui s'appelle Kurtz mais bon la lecture du livre de Joseph Conrad n'a pas eu d'écho particulier.

J'ai bien aimé la fin et aussi les personnages secondaires.

Excellent moment de lecture.




Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (188)
Challenge 2018 l'année Silverberg
Commenter  J’apprécie          465
C'est un beau voyage que j'ai fait sur la planète Belzagor , ancienne colonie humaine, qui a finalement retrouvé son indépendance. Parce que oui j'avais l'impression d'y être, au milieu de cette faune et cette flore inconnus, au côté de Gundersen, revenu sur cette planète qu'il a jadis administré. Les Nildoror, ces êtres intelligents et pensants qui ressemblent à des éléphants ont -ils pardonnés aux humains de s'être servi d'eux ? Et comment se sent Gundersen en revenant sur cette planète qui redevient plus sauvage ? A ses côtés c'est un véritable voyage vers plus d'humanité que l'on entreprend, une quête de rédemption qui percera les mystères de cette planète. Je suis toujours admirative de l'imagination fertile de Silverberg et des thèmes abordés qui nous touchent toujours. Un roman de plus qui m'a plu de cet auteur !
Robert Silverberg le club
Challenge Mauvais genre
Commenter  J’apprécie          304
Gurdensen revient sur Belzagor, une planète sur laquelle vivent deux espèces intelligentes : les Nildorors (herbivores et ressemblants à des éléphants) et les Sulidorors (carnivores bipèdes humanoïdes). Gurdensen revient avec un objectif en tête : assister à la Renaissance, le culte mystique de la planète.

Ce roman est tout ce que j'aime dans un Planet Opera : description de la faune et de la flore, des espèces endogènes; Belzagor est un monde très différent, mais en même temps très semblable au notre.

J'ai, sans surprise, apprécié cette lecture.
Commenter  J’apprécie          30
Cette lecture n'a évidemment pas été une totale plongée dans l'inconnu : j'ai lu l'intrigue avant d'accepter le titre et je connaissais la renommée de l'auteur. Pas plus. Alors j'ai décidé de faire confiance. J'ai eu tellement raison !

L'histoire commence... comme un incipit de roman SF plutôt classique. L'atterrissage sur une planète à bord d'un vaisseau spatial. le héros revient sur son passé, là où il a oeuvré durant plusieurs années. Puis on se rend compte de la véritable nature et de la complexité du protagoniste au fil des pages. Edmund Gundersen est un homme qui semble issu directement de la tradition humaniste. Il remet l'humain en perspective par rapport à sa réelle place dans l'univers plus en tant qu'entité parmi d'autres plutôt en tant qu'élément central. Et c'est d'autant plus vrai avec les observations faites des formes de vie autochtones. Les autres personnages humains... sont au contraire de vraies caricatures de touristes faits de tout ce que l'Homme peut avoir d'insupportable. du genre qui nous font regretter d'être de la même espèce.

Et puis, il y a ces fameuses races autochtones. Un peu déstabilisantes puisqu'il s'agit très grosso modo d'animaux doués d'un langage complexe et d'une société structurée. Cette sortie de notre zone de confort - pour certains du moins - nous confronte à une réflexion qui peut être adaptée à notre bonne vieille Terre : notre langage et notre aptitude à construire des bâtiments nous rendent-ils supérieurs aux animaux ?

Si l'histoire commence comme un récit de S-F "classique", il n'en est pas de même pour la suite. Les Profondeurs de la Terre se mue tour à tour en un récit de voyage, les mémoires vivantes du personnage et un conte philosophique durant lequel le protagoniste va subir un réel changement dans sa manière de voir le monde. Et la dimension philosophique qui sous-tend tout le récit se fait de plus en plus présente pour finir en apothéose et offre au lecteur un magnifique sujet de réflexion qui l'occupera un petit moment après sa lecture.

La suite sur le blog !
Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (283) Voir plus



Quiz Voir plus

gilgamesh

qui est gilgamesh ?

UN PAYSAN
UN ROI
UN ENFANT
UN CHIEN

4 questions
142 lecteurs ont répondu
Thème : Gilgamesh, roi d'Ourouk de Robert SilverbergCréer un quiz sur ce livre

{* *}