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Wallace, sur qui le temps n'a pas d'emprise, vit en hermite dans une ferme. Il est le détenteur d'un énorme Secret... En tout cas certains s'interroge sur sa personne.

Un roman de SF très joli, axé sur les belles descriptions des personnages, des paysages.

Le roman se déroulant lors de la guerre de sécession, l'auteur se positionne et se questionne sur le progrès technologique, sur la guerre, et sur l'humanité.

Un roman avec une atmosphère particulière. Une écriture simple, sans fioritures, mais efficace.. un peu comme le personnage principal.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, grâce à sa simplicité et a sa justesse.

Un auteur que je découvre grâce au billet de Pavlik,mais je pense assurément essayer d'en apprendre plus sur l'auteur et son oeuvre.
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Au carrefour des étoiles (Way Station, 1963) a reçu le prix Hugo en 1964. C'est le deuxième livre que je lis de l'auteur et il m'a donné très envie de poursuivre mon exploration de son oeuvre.

Les anciennes éditions (avec les pages jaunies et les couvertures parfois rebutantes) ne font pas toujours envie. C'est donc une bonne chose qu'il existe des rééditions avec, pour ce roman, une nouvelle traduction de Pierre-Paul Durastanti.

C'est l'histoire d'Enoch Wallace un vétéran de la guerre de Sécession. La guerre est finie depuis longtemps, mais lui semble traverser le temps sans vieillir. Quel mystère se cache sous cette apparente immortalité ? Un coup d'oeil à la 4e de couverture vous en dira plus qu'il n'en faut! Évitez donc de la lire si c'est possible.

Enoch est un personnage vraiment intéressant et son point de vue sur les choses l'est aussi. Sa tâche l'amène à faire des rencontres d'êtres fort différents mais il n'a aucune difficulté à les apprécier au-delà de leur apparence et des différences culturelles. Simak nous propose une belle leçon de tolérance.

La menace d'une nouvelle guerre est au centre des préoccupations de l'époque (guerre froide) et cela se ressent assez fort. Plus qu'une guerre, les gens d'alors redoutaient l'apocalypse nucléaire.

Un beau roman que je vous recommande.





Challenge SFFF 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Challenge mauvais genres 2021
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L'histoire commence avec un mystère : qui est ce jeune homme de plus de 120 ans qui semble avoir une vie de solitaire ? Je pensais au début que le roman serait une enquête sur ce personnage, mais ce n'est pas du tout ça. le mystère est vite résolu et on rentre dans l'intimité d'Enoch Wallace.

En fait le roman tourne autour de la vie extraterrestre et de la maturité du monde des humains. L'histoire se passe dans un coin perdu du Wisconsin au moment de l'apogée de la guerre froide en 1963. On voit passer le temps, avec lenteur, dans la campagne américaine, entre visions bucoliques et rencontre avec de sages extraterrestres. Enoch Wallace ne lance aucun jugement, il accompli la tache qu'on lui a demandé et observe avec détachement les évènements comme une sorte de Candide. Il y aura un peu d'action vers la fin, mais ce n'est pas ce qui est important.

Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est qu'il n'est pas écrit comme un roman de SF, les évènements paraissent naturels. La Guerre Froide n'est pas vraiment évoquée, juste suggérée. On se laisse emporter par sa poésie et notre pensée se ballade au fil des chapitres au travers de grands thèmes, la guerre, la paix, la sagesse, notre place dans l'univers... On se surprend même parfois à observer la nature.
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C'est l'histoire d'Enoch Wallace, fermier du fin fond du Wisconsin qui, à son retour de la guerre de Session, se voit contacté par un extraterrestre qui lui propose de faire de sa ferme un relais spatial de téléportation entre planètes. En échange il semble ne plus guère vieillir, ce qui attire l'attention du FBI. Ce livre est un joli plaidoyer pour la tolérance, car Enoch s'est culturellement et intellectuellement enrichi au contact des divers extraterrestres. A moment donné le roman paraît très optimiste, mais il s'avère qu'en géopolitique il peut y avoir des similitudes entre travers humains et extraterrestres. Et Enoch va se retrouver devant un dilemme moral.
Ce roman a un côté un petit peu suranné qui devait déjà être présent en 1963 : il y a très peu d'action, l'atmosphère est bucolique, cela se passe dans un endroit complètement paumé, et le héros est un homme du 19ème siècle… Sans compter qu'il a été écrit juste après la crise des missiles à Cuba, au plus fort de la guerre froide. Ce roman reste cependant d'actualité dans le sens où les humains n'ont guère évolué ces dernières décennies. L'histoire est intelligemment construite et elle est facile à lire, d'une écriture simple et très agréable, parfois presque poétique. Un livre qui peut plaire même à ceux qui pensent ne pas aimer la science-fiction. Pour moi c'est une sorte de classique indispensable à connaître.
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De la SF picaresque sur fond de Chanson pour l'auvergnat.

J'avais beaucoup aimé le roman A travers temps, de Robert Charles Wilson, dont j'avais lu qu'il s'inspirait de ce roman de Simak. Il me tardait de lire l'oeuvre originel, pas de réel réécriture, plus une variation / hommage à ce Carrefour des étoiles.

Une campagne isolée avec quelques fermes aux habitants frustres. Une rumeur, un homme aurait 120 ans, de quoi alerter quelques agences de sécurité intérieure... Peu a peu nous faisons connaissance avec cet habitant un peu particulier, son travail et ses rencontres.
Malgré la présence de la CIA et de ET, ne vous attendez pas à "lire" le film Men in Black dont les ressemblances sont assez nombreuses. Pas ou peu d'actions ici, l'humour est en berne, et une certaine nostalgie baigne l'ensemble.

Dans Au carrefour des étoiles, ce n'est pas Etoile qui est important, des aliens nous ne serons que peu de choses, mais bien le terme Carrefour. Carrefour dans la vie d'un homme, au "bilan" de sa vie et qui s'interroge sur l'humanité. La sienne mais surtout celle de l'Homme et des autres races extraterrestres. Un bilan mitigé pour les deux camps.
Roman écrit en pleine Guerre Froide, Simak se demande si tout cela est bien raisonnable. le progrès technique est loin d'apporter le progrès humaniste. Bien que daté par cet événement historique, le roman reste universel dans son questionnement.

Simak n'oublie pas cependant qu'il écrit de la SF : la technologie extraterrestre est bien présente, vous y découvrirez les autoroutes intergalactiques avec leur mode de téléportation étonnant, ainsi qu'une maison dont les super héros voudraient comme demeure inviolable. Mais cela reste avant tout une réflexion humaniste : Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'ère ? A mon sens, un roman indispensable si la question de l'Autre vous intéresse.

Tout n'est pas sans défauts, la fin se devine assez facilement, les personnages secondaires sont assez vite brossés, certains passages sont empreint de religiosité ou de sirupeux, mais dans tout ce vacarme du monde, un peu de sérénité fait du bien.

Notons la prouesse des éditeurs du monde entier : tous ont réussi à sortir des couvertures plus hideuses les unes que les autres. Comme quoi, être uni est possible !
Pas de version électronique légale, la dernière édition papier date de 2004 dans l'omnibus Les mines du temps, ce roman est hors mode.
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Seul au monde...au carrefour des étoiles

De Clifford Simak, je connaissais "Demain les Chiens", que j'avais beaucoup apprécié.

"Au Carrefour des Etoiles" présente le même charme suranné, la même ambiance bucolique. Assurément, le style Simak est singulier parmi les auteurs de l'âge d'or de la SF.

Enoch Wallace, vétéran de la guerre de sécession, est toujours de ce monde dans les années 1960, et il ne semble pas avoir vieilli depuis un siècle. Il habite une demeure reculée, perdue dans la campagne américaine et ne fréquente personne. Son seul contact avec l'humanité est le facteur, qui lui apporte les nombreuses revues auxquelles il est abonné...depuis des décennies. Quels mystères se cachent, derrière les murs de la maison de Wallace ? C'est ce que commence à se demander le FBI...

Pour ceux qui ne connaitraient pas du tout l'histoire, autant ne pas lire le 4ème de couverture, qui en dévoile sans doute trop.

Tout le roman est centré sur le personnage d'Enoch Wallace qui, à travers ses activités, porte un regard singulier sur l'humanité. Sa place est-elle enviable ? Chacun se fera son idée. Détenir le plus grand secret de l'histoire de l'humanité et ne pas pouvoir le partager...tel est le fardeau d'Enoch qui, comme un ermite investi d'une divine mission, accepte son sort.

Les ambiances mélancoliques, le soin apporté aux descriptions de la nature (assurément, Simak ne devait pas s'épanouir en ville), et au personnage de Wallace, tels sont les points forts de ce roman, qui fut récompensé par le prix Hugo, en 1964. Simak finit son roman en plaçant Wallace dans un dilemme moral que seules la chance et son habilité au tir lui donneront l'occasion de résoudre...permettant ainsi à l'humanité de traverser le carrefour des étoiles.

Peu porté sur les sciences et la technologie, Simak a creusé un sillon unique dans l'univers de la SF ; il est de ces auteurs dont on dit que l'oeuvre science-fictionnelle plait à ceux qui n'aiment pas la SF.
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Je l'ai lu il y a des années (ou plutôt des décennies).
Une nouvelle traduction + disponible en e-emprunt à la bibliothèque = une bonne occasion de le relire

Rapidement que raconte ce roman ?

> Au fin fond de la campagne américaine, une ferme, un homme discret.
> Mais l'homme n'a pas vieilli depuis des décennies et la ferme non plus
> Alors malgré toutes les précautions du monde, le monde extérieur finit par se poser des questions.
> Que fait cet homme dans cette ferme ?

C'est un livre écrit pendant la guerre froide.
Le monde se voyait condamné par les armes nucléaires.
C'est un sombre tableau n'est-ce pas ?
Et pourtant.
Et pourtant.
Le roman me semble reposer sur une idée un peu folle : que malgré la folie ou l'idiotie humaine, il est possible d'aller à la rencontre de l'autre.
Qu'il est possible de voir la personne au-delà de l'apparence.
Qu'avoir une conversation amicale malgré tout ce qui nous sépare est possible.

Le roman n'est cependant pas angélique.
La bêtise, la haine, la cupidité, la peur sont très bien représentées.

Mais au milieu d'une humanité belliqueuse et si ignorante, on peut trouver un homme capable d'accueillir l'étrange, l'étranger.
On peut peut-être trouver plus qu'un homme.
Même les « autres » si divers, si avancés, si « sages » ont besoin d'un lien avec le monde.
Et parfois, on trouve ce lien dans les lieux les plus simples, les plus oubliés.

Une belle lecture. Certains pourraient la trouver un peu désuète.
J'y ai pour ma part trouvé un optimisme latent que l'on trouve peu en science-fiction contemporaine (sauf peut-être chez Becky Chambers) et ça fait du bien !
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Au carrefour des étoiles fut récompensé en 1964 par le prestigieux prix Hugo. Dans ce court roman, nous suivons un homme pas comme les autres, du nom de Enoch Wallace. Il a été choisi par la communauté intergalactique afin de surveiller la station sur la Terre. Bien complètement différent, je n'ai pu m'empêcher de penser au récit I'm legend de Richard Matheson. Peut-être cette complicité qu'a le lecteur avec le personnage principal.
En lisant ce livre, j'ai reçu un pointe de mélancolie et de nostalgie. J'aime beaucoup la plume de Clifford D. Simak. J'avais déjà eu l'occasion de goûter à ses récits avec l'excellent recueil : Des souris et des robots. Encore une fois, il nous distille d'une écriture humaniste et parfois naïve.
Clifford D. Simak est un conteur. Je l'imagine parfaitement l'écoutant narrer l'une de ses histoires au coin d'un feu.
Une chose ne changera jamais. Dans ce récit, écrit en 1963 (Way station), l'auteur expose une guerre imminente entre les deux gros blocs. Depuis, les choses ont changé, mais pas tellement sur le fond. de nos jours, le conflit est mondial avec les événements au Proche-Orient. Les êtres humains continueront toujours à faire la guerre.
L'auteur reste sur une pointe d'optimiste parfois un peu trop de gentillesse, un regard bien naïf. C'est un très bon roman, qui se lit aisément grâce au talent de Clifford D. Simak.
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Au carrefour des étoiles est un texte profondément doux, mélancolique et porteur d'espoir en même temps. Qui parvient, quand la catastrophe est imminente, à ouvrir une autre porte et trouver des solutions. Qui fonctionnent plutôt bien. Plutôt. J'y reviendrai plus bas.
Peut-être que je suis à côté de la plaque, mais je trouve là une source aux textes de SF positive contemporains.
C'était mon 1er Simak, il y en aura d'autres :)

Je disais plus haut que le roman parvenait plutôt bien à mener sa barque. J'insiste sur le "plutôt". Parce que l'intrigue en elle-même n'est pas non plus parfaite. Certes, c'est fluide, agréable à lire, facile. Mais… un peu trop, justement. En effet, le schéma narratif est d'une simplicité enfantine, et les éléments perturbateurs assez ridicules, tombant comme un cheveu sur la soupe. On sent bien que ce n'était pas là l'important pour l'auteur, mais quand même. Je me suis marrée plusieurs fois en constatant quels étaient les ressorts utilisés par Simak pour faire avancer son histoire. Parfois, c'était vraiment risible, tout de même.

Mais non, l'important n'est pas là, en effet.
Au carrefour des étoiles se déroule au centre d'une galaxie interconnectée, au coeur d'un réseau de planètes reliées. Mais on ne sait pas, par exemple, comment s'est construite cette station-gare; ni comment les liens se sont faits entre la Terre et ces autres planètes. On ne sait pas non plus pourquoi, qui, quand.
L'altérité, on la côtoie au moment où des extraterrestres font escale chez Enoch. Ce sont des scènes de vie : un thé, une discussion, une soirée bavarde. Quelques descriptions, quelques impressions personnelles et intuitions d'Enoch permettent d'en apprendre un peu plus sur toutes ces créatures. Mais on n'en sait pas vraiment plus. Mais finalement, on n'en a pas besoin non plus. L'auteur parvient à nous donner juste ce qu'il faut pour attiser notre curiosité, et notre imagination fait le reste toute seule.
Certaines scènes sont très touchantes, porteuses de beaucoup d'émotion très pure et très simple. Je ne m'y attendais pas du tout. En fait, je ne m'attendais pas à un texte empli d'une si grande humanité. Nulle technicité compliquée dans ce roman; pas de jargon, pas de concept tiré par les cheveux ou nécessitant un bac +1000 pour comprendre ce dont il est question. Non, Au carrefour des étoiles est un roman très abordable et qui donne des étoiles plein les yeux.

Voici donc un texte de SF profondément humain. Car l'enjeu est résolument humain. Enoch doit faire des choix, et il se trouve à un carrefour présentant plusieurs solutions. Laquelle choisir ? Quelles conséquences aura tel choix, pour lui et sa planète ? C'est très intéressant d'avancer dans ses réflexions, parce que l'échelle change; ce n'est plus seulement lui qui compte, mais la Terre entière. Sa place dans la galaxie. Tout devient très relatif : le temps, l'individu, la vie et la mort. D'ailleurs, la différence d'échelle se mesure à chaque instant. L'infiniment grand côtoie directement l'infiniment petit, avec des querelles de voisinage et des histoires du quotidien.

J'ai bien aimé, à ce titre, la place de cette maison. Je n'y avais pas pensé de prime abord, mais ce bouquin rejoint parfaitement mon petit challenge littéraire autour de « la maison en SFFF » (dont j'ai fait une liste ici, d'ailleurs). En effet, elle est au centre du roman, du réseau intergalactique qui se construit; en cela, elle est un lieu de passage, mais aussi de protection contre l'extérieur. Tout se concentre, dans cette maison : les enjeux galactiques, planétaires, et ceux du voisinage. Et évidemment, tout est interconnecté, et la maison joue un rôle prépondérant ici. Je trouve qu'elle symbolise parfaitement ce qui se joue dans ce roman : elle offre des portes aux personnages, vers des chemins différents, jamais empruntés.

Voilà donc un roman dont je redoutais un peu la lecture. Je ne sais pas pourquoi, vraiment. de la SF américaine des années 60, un prix Hugo… J'avais tendance à penser que le texte serait poussiéreux, vieillot, et un peu ardu. Et puis bon, les prix et moi… Et en fait, rien de tout ça. Quels a priori à la con quand même on peut avoir. Bref. La traduction révisée de Pierre-Paul Durastanti n'est pas non plus pour rien dans le plaisir que j'ai eu à découvrir et lire ce texte. Ca change quand même beaucoup de choses, une traduction dépoussiérée. Je me souviens en avoir fait l'expérience avec Neuromancien... !
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/c..
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Ce roman, daté en VO de 1963, est de ceux qui pourraient plaire aux lecteurs qui détestent la SF ; et les pousser à explorer plus avant un genre en mal de reconnaissance. C'est tout ce que je leur souhaite.

« Au carrefour des étoiles » est un roman SF signé Clifford D. Simak, auteur américain majeur de l'Age d'Or US. C'est l'un de ses deux (allez trois.. !) chef-d'oeuvres, aux côtés de « Demain les chiens » et, à un moindre niveau, « Dans le torrent des siècles ».

Début des années 60, Millville, un petit village du Wisconsin profond. On ne s'y mêle que peu des affaires d'autrui. Pourtant, Enoch Wallace s'y montre un drôle de paroissien. de ce que l'on sait, comprend ou suspecte, son cas interpelle. Ne serait ‘il pas immortel ? Des détails tendraient à le prouver … presque des certitudes. Les villageois s'inquiètent, l'ostracisent, murmurent, chuchotent, à tel point que les Services Spéciaux, en discrète surveillance … peu à peu découvrent un pot aux roses étonnant.

Citation: « Il était le seul espoir qu'avait l'humanité d'accéder un jour à une place parmi la vaste confrérie galactique. Mais appartenait-il encore à la race humaine ? »

L'état civil lui donne 124 ans alors qu'il parait à peine la trentaine. Les registres municipaux le recensent soldat unioniste pendant la Guerre de Sécession (le prologue traitant de Gettysburg est particulièrement prenant). Un siècle plus tard, il est toujours là, jeune, vif et alerte. Quasi reclus dans sa demeure isolée que personne ne se vante d'avoir jamais visitée. On ne le croise que peu, sans jamais lui adresser la parole, invariablement méfiants et craintifs. Il vit en quasi autarcie. Ses seuls contacts : le facteur, par qui transitent son courrier, un peu de nourriture, des revues scientifiques auxquelles il est abonné, hors de compréhension du commun des mortels, de grands registres vierges et des litres d'encre noire ; le banquier chez qui il troque périodiquement d'inattendues pierres précieuses contre espèces sonnantes et trébuchantes ; Lucy, une jeune fille du voisinage, une sauvageonne sourde et muette, un tantinet guérisseuse qui va se montrer un « Chainon manquant » crédible et émouvant… Mary, cette jolie demoiselle du Sud en crinoline et ombrelle avec qui il va vivre une bien belle, triste, émouvante mais impossible histoire d'amour … ou comment s'éprendre d'un hologramme-cadeau d'origine E.T. pas si indifférent que çà. … la suite appartient au récit. Sortez les mouchoirs.

Derrière la façade aux fenêtres aveugles de sa maison, le cas Wallace dévoile une troublante réalité, empreint d'humanisme et de bienveillance. La maison d'Enoch est une station-relais spatiale par laquelle transitent incognito les visiteurs de l'Espace. Wallace en est le gardien, le veilleur et le dispatcheur. Ses bons services de chef de gare en échange de l'immortalité … et de cadeaux étranges dont il ne parvient pas à comprendre le fonctionnement.

En parallèle au roman, le contexte géopolitique ambiant, quoique diffus, n'est pourtant pas sans importance. Alors que s'agitent jusqu'au paroxysme les soubresauts de la Guerre Froide et que, sur un coup de dés, sur un coup de folie, l'embrasement nucléaire est à portée de bouton rouge, s'inscrit l'histoire édifiante et déterminante d'un enfant de la Terre : Enoch Wallace. le rapport à l'Atome guerrier n'est pas innocent, il s'insère dans une logique SF historique qui chercha, Hiroshima et Nagasaki aidant, à tirer les sonnettes d'alarme sur sa potentielle utilisation guerrière et ses conséquences induites. Une semblable évocation à minima apparait dans « Demain les chiens » en prélude à un changement d'importance pour l'humanité ; son usage en filigrane accentue le message véhiculé : l'Homme doit changer, mûrir, pour simplement éviter le pire, survivre, grandir. En parallèle, une confraternité extra-terrestre, dont la Terre ignore l'existence, étudie l‘Homme, acceptera ou refusera sa candidature … C'est mal barré… et pourtant.

S'il est, lecture close, un qualificatif retenir, c'est « bienveillance ». Plus omniprésent encore que dans « Demain les chiens », le terme cerne un auteur attaché aux traditions, au bon sens campagnard, aux beaux sentiments, à l'entraide communautaire. En sus de son humanisme, de son bucolisme … tout concoure vers un auteur à part, auquel s'attacher, sur lequel veiller pour que ses messages ne s'émiettent pas. Merci Monsieur Simak.

PS : un satisfecit particulier pour le travail graphique de Caza en une de couv. L'illustrateur a très souvent frappé coeur de cible et ici, plus particulièrement. On y retrouve le coeur du roman, l'ET chauve et arc-en ciel, la maison d'Enoch en sommet de falaise, la constellation étoilée qui, de là-haut, surveille.

Lien : https://laconvergenceparalle..
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