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EAN : 9782896943418
Alto Voce (18/09/2017)
3.71/5   70 notes
Résumé :
Ils ont planté l’antenne quelques années avant que nous achetions la maison du vieux. Depuis, le village se vide. Certains habitants s’en vont, d’autres meurent, d’autres encore disparaissent dans la forêt.

Il en reste bien quelques-uns – Fisher l’homme à tout faire qui ne fait rien, Madeleine la serveuse autrefois sexy, l’épicier déterminé à vendre ses cœurs d’artichaut –, mais ceux qui restent ne veulent pas vraiment de nous. Ce n’est pas grave, nou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il s'avère bien difficile de parler de cette histoire sans trop dévoiler l'intrigue… Cette dernière se construit, telle une toile d'araignée. Tout est tissé afin de présenter au lecteur une toile unique, aux couleurs particulières, suspendue dans le temps où un couple est piégé…
Matthieu Simard, auteur québécois, avec Ici, ailleurs met en scène Marie et Simon. Ces derniers sont en deuil de leur unique enfant. Pour vivre leur peine et tenter de se reconstruire ailleurs, ils vont s'établir dans un village qui habite des êtres marqués aussi par des drames depuis qu'une antenne y a été implantée. Les gens du village n'aiment pas les inconnus et ils tentent de repousser les amoureux qui n'en ont que faire.  Ainsi, Marie et Simon rencontrent une famille parfaite, les Lavoie, le garagiste Fisher, la serveuse Madeleine, la sourde-muette Alice. Réussiront-ils à faire la paix avec la mort? Trouveront-ils un réconfort auprès des gens autour d'eux? S'aimeront-ils assez pour traverser cette terrible épreuve?

J'ai tout adoré dans cette histoire (les personnages bizarres gravitant autour du couple, l'écriture poétique et ficelée de l'auteur, les drames présentés, la structure narrative à deux voix). Au fil des pages, le lecteur a accès au point de vue de Marie et à celui de Simon. Cette façon de faire entraîne le lecteur à la fois dans une dualité (je-tu) et une unicité (nous), celle du couple. Car ces deux êtres se connaissent bien jusqu'à accepter les mensonges de l'autre, les reconnaître, les taire.

Nous survivons en échangeant nos mensonges comme les enfants échangent des jouets. Dans ce village qui ne nous ressemble pas nous apprendrons à inventer les vérités qui nous feront le plus de bien. Je sais maintenant que nous ne pourrons jamais oublier le passé, mais c'est ce que nous essaierons de faire malgré tout. Oublier le passé et nous aimer aujourd'hui. Isolés loin d'ailleurs, nous masquerons nos cicatrices à coups d'espérance.  (p. 43)

Mais encore, le thème de l'eau est très présent dans cette histoire et ce dès l'incipit.

Le silence est tombé un jeudi comme une goutte de pluie et nous a submergés pendant des années. Les oiseaux se sont tus d'un coup, le grincement des charnières rouillées, les cris dans la cour d'école, le haut-parleur côté passager, les feuilles mortes, le vent, plus rien. C'était il y a trois ans, loin d'ici.
Depuis ce jour là, des centaines d'averses ont éclaté sur nous et chaque fois c'était elle qui nous tapait sur l'épaule pour nous rappeler les jours d'avant.

Cette eau est funeste, froide, glaciale… Elle entraîne Marie et Simon dans une dérive sans issu vers un ailleurs…

Et la paix, c'est le bout vide entre deux conflits, j'ai mal au sang, j'aurai toujours mal au sang. Et la pluie c'est elle notre fille qui revient nous taper sur l'épaule, chaque goutte d'eau c'est elle qui nous rappelle que nous ne pourrons jamais endurer la douleur, combler son absence, annuler son départ. (p. 68)

Malgré tout, deux êtres s'observent, s'aiment et survivent noyés dans un malheur plus grand qu'eux…
La toile d'araignée réussira-t-elle à immobiliser ce radeau? Se déchirera-t-elle pour le libérer?

Une histoire qui se lit d'un coup… Mais quel coup! Une lecture coup de poing qui nous va droit au coeur…

https://madamelit.ca/2017/11/08/madame-lit-ici-ailleurs-de-matthieu-simard/
Lien : https://madamelit.ca/2017/11..
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Matthieu Simard, Ici ailleurs - 2017

C’est lentement qu’on entre dans l’histoire, tellement lentement qu’on se demande où l’auteur veut en venir. J’ai même failli abandonner ma lecture tant j’y voyais peu de sens. C’est parce que j’ai lu et aimé Les écrivements du même auteur que j’ai continué et je ne l’ai pas du tout regretté puisque tout s’explique et fait sens à la fin.

On comprend petit à petit pourquoi Simon et Marie ont quitté la ville et ce qui les fait agir de manière si bizarre parfois. Puis, tout à coup, l’œuvre devient prenante et notre soif de savoir aussi. C’est rétrospectivement qu’on s’attache aux personnages de leur village d’adoption et à leur histoire respective. Matthieu Simard écrit bien et sait nous faire entrer dans l’âme de ses personnages. Je retiens son nom une autre fois. Il y a de beaux passages vraiment.
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Il y a parfois dans la vie des rendez-vous manqués, idem en lecture et c'es tout à fait le cas pour moi avec ce livre. M'a-t-il touché? Pas du tout. L'histoire m'a-telle intéressé? Non plus, quoique le thème aurait pu, mais pas traité de cette façon. Parce que l'espèce de parallèle entre le village qui se meurt, peuplé d'une famille tellement alambiquée qu'elle n'est pas crédible, et ce couple qui n'en peut plus d'exister m'a semblé bâclé, évoqué plutôt que construit. Certains paragraphes attestent que l'auteur a une belle plume. Mais je laisse le soin à d'autres de le découvrir dans ses autres livres...
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Lorsqu'on débute la lecture d'un roman de Matthieu Simard on ne sait jamais trop où l'on va finir...
Ici c'est tout aussi vrai!

L'ambiance est lourde, les personnages ne vont pas bien et comme lectrice j'étais un peu mal à l'aise d'assister à cette lente décomposition.

On comprend au fil des pages et au fil des jours qui passent vers quoi on se dirige, on sait que ni nous ni les personnages ne peuvent l'éviter, mais comme devant toutes les catastrophes on ne peut s'empêcher de regarder!

Comme quand ils ont construit l'antenne...
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Cherchant à fuir l'ici et ses mauvais souvenirs, c'est dans le but de se redonner une chance que Marie et Simon déménagent ailleurs. Leur arrivée n'est pas bien vue de tous dans ce village qui se dépeuple tranquillement depuis l'arrivée d'une curieuse antenne, mais c'est le dernier de leur souci, eux qui cherchent plutôt à resolidifier leur couple, à fonder une famille loin des regards extérieurs. Introduit comme un « roman sans musique », tout en lenteur, l'écriture n'en reste pas moins imprégnée de lyrisme et de poésie dans cette oeuvre touchante mettant en scène des personnages complexes vivant chacun leurs petits drames personnels.
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critiques presse (2)
LeJournaldeQuebec
29 janvier 2018
Après avoir signé Ça sent la coupe et La tendresse attendra, l’écrivain et scénariste montréalais Matthieu Simard a abordé avec sa plume originale et sensible la difficile question du deuil parental dans un roman court, mais bouleversant, Ici, ailleurs.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LeJournaldeQuebec
09 octobre 2017
Un couple part refaire sa vie dans un village qui se meurt. De ce contraste naît un conte tout en finesse. Que de douleurs sous les apparences, et comme Matthieu Simard nous les dévoile avec douceur.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le silence est tombé un jeudi comme une goutte de pluie et nous a submergés pendant des années. Les oiseaux se sont tus d’un coup, le grincement des charnières rouillées, les cris dans la cour d’école, le haut-parleur côté passager, les feuilles mortes, le vent, plus rien. C’était il y a trois ans, loin d’ici.
Depuis ce jour là, des centaines d’averses ont éclaté sur nous et chaque fois c’était elle qui nous tapait sur l’épaule pour nous rappeler les jours d’avant
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Les petits villages, nous l'apprenons vite, sont plus étouffants que la ville. Nous venions ici chercher la paix, celle que nous croyions mériter, celle des grands espaces et de l'herbe haute et du silence et de l'absence des gens. Nous nous sommes sauvés de la foule pour enterrer nos petites peines et cultiver nos grands espoirs dans la tranquillité rurale, mais nous avions oublié que c'est dans le désert que les bombes font le plus de bruit.
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Nous survivons en échangeant nos mensonges comme les enfants échangent des jouets. Dans ce village qui ne nous ressemble pas nous apprendrons à inventer les vérités qui nous feront le plus de bien. Je sais maintenant que nous ne pourrons jamais oublier le passé, mais c’est ce que nous essaierons de faire malgré tout. Oublier le passé et nous aimer aujourd’hui. Isolés loin d’ailleurs, nous masquerons nos cicatrices à coups d’espérance.  
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Il se trouvait à travers nos plaisanteries juste assez de profondeur pour savoir que les racines de nous poussaient déjà. Que la nature dont nous nous sauverions pendant neuf ans était déjà en train de nous attacher l'un à l'autre.
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Ce n'est pas que ses histoires ne m'intéressent pas mais quand il essaie de remplir les silences comme s'il cherchait à colmater les fissures dans ma vie avec des extraits de la sienne, il m'épuise.
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