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EAN : 9782760411531
Stanké (21/10/2019)
3.85/5   55 notes
Résumé :
« Au début, on a perdu le WiFi dans nos maisons et les petites barres sur nos téléphones, et déjà c'était la fin du monde. Peu après, des milliers de personnes sont mortes mais on ne le savait pas PARCE QU'ON N'AVAIT PLUS DE WIFI. »

Une fille pas trop poussiéreuse est un roman d'amour et d'apocalypse. Un roman d'embrassades et d'amputations. Un roman comique dans lequel tout le monde meurt.
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Simard s'attaque a un nouveau genre... sans pour autant laisser les histoires d'amour. Il nous présente comme décor un Montréal post-apo... Une étrange pluie de cendres recouvre maintenant toute la ville. Comme du béton qui aurait enlevé toute trace de vie... Quelques personnes, cependant, ont survécu. C'est l'heure du bilan pour le personnage principal... Il refait le cours de ses histoires de coeur passées... mais également, les histoires qui ont pris place dans ce monde gris et terne... Des gens, surtout des filles, rencontrés au fil des marches pour trouver de quoi survivre. C'est particulier, mais bon, l'écriture de Simard, que j'aime beaucoup, fait en sorte que tout passe.... Une lecture en demi-teinte (de gris)... gros plus pour l'ambiance et l'écriture, gros moins pour l'histoire pas assez exploitée.
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Chère lectrice, Cher lecteur,

J'ai reçu un courriel de la maison d'édition Stanké me demandant si je voulais recevoir en service de presse Une fille pas trop poussiéreuse de Matthieu Simard car j'avais beaucoup apprécié ses précédents romans Les écrivements et Ici, ailleurs publiés chez Alto. Donc, j'ai accepté la copie car je savais que la littérature québécoise était à l'honneur en novembre pour mon défi littéraire 2019 et que je passerais certainement un bon moment de lecture.

Dans Une fille pas trop poussiéreuse, Matthieu Simard se met en scène dans une histoire post-apocalyptique. Ce roman débute par la fin. Ainsi, le narrateur est à la plage et il pense aux jours précédents la fin du monde et à ceux l'ayant succédée. Il se remémore le lendemain de l'apocalypse quand le Wifi a disparu, puis des corps ont jonché les rues de Montréal. Il repense aux femmes avec qui il a baisées afin d'obtenir un peu de chaleur humaine. Il aborde l'amour retrouvé auprès de Laila jusqu'à ce qu'elle meurt. Il traite de sa rencontre avec un coyote et de son rôle de professeur auprès d'enfants. Il parle aussi de Thomas avec qui il parcourt un bout de chemin. Thomas apparaît comme ce fils qu'il n'a jamais eu. Il relate le trajet qu'il a accompli de Montréal jusqu'à la mer où il va mourir. Il raconte sa fin du monde.

Mais j'ai vécu la mienne, ma fin du monde, et elle était pleine d'amour, au-delà des filles. Pleine de frôlements, de silences qui valaient plus que les mots. Pleine d'une vie parfaitement douloureuse. Pleine d'une beauté juste assez poussiéreuse.

Mais encore, le narrateur semble faire de l'humour malgré la pénible situation dans laquelle il est plongé. Pour ce faire, par exemple, il emploie des référents québécois par le biais des paroles d'une chanson de Roch Voisine ou de celles d'Éric Lapointe.

C'est l'après-midi, je crois. le soleil nous a brisé le coeur depuis longtemps, lui aussi. Je me laisse tomber sur le sable (seul), les yeux dans l'eau, Hélène things you do et tout le tralala, vous feriez quoi à ma place? Chanter? Plonger dans l'eau? Ouvrir une chaise pliante et compter les moutons sur les vagues jusqu'à ce que de battre mon coeur s'arrête?

Il peut également soulever l'humour de Marc Labrèche ou la plume de Christian Mistral. le lecteur québécois se retrouve en terrain connu. Il aborde aussi des éléments de la culture populaire internationale et s'amuse avec les référents de cette dernière.

Par ailleurs, dans ce récit, il est question de deuil (Matthieu Simard semble apprécier ce thème dans ses romans). Un deuil plus grand que nature, c'est-à dire celui de l'humanité. Après cette fin du monde, le narrateur découvre beaucoup d'humanité auprès de divers êtres ou encore dans le regard d'un coyote. C'est tendre…

Devant l'obsolescence programmée de l'humanité, tout m'apparaissait soudainement simple. Des brins d'herbe. Un coyote aux yeux lumineux. Des désirs imprécis, des souhaits sans attentes. L'espoir d'un toit qui ne fuit pas trop. D'une couverture pas trop humide. D'une fille pas trop poussiéreuse. (p. 67)

Ce livre est très court. Il peut facilement se lire en un après-midi auprès d'un feu de cheminée. L'histoire s'avère touchante, bien menée. C'est divertissant et comme le narrateur, le lecteur est amené à se poser comme question : «Que ferais-je dans un monde post-apocalyptique?»

Que pensez-vous de cette histoire?

Bien à vous,

Madame lit

https://madamelit.ca/2019/11/13/madame-lit-une-fille-pas-trop-poussiereuse/
Lien : https://madamelit.ca/2019/11..
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Une fille pas trop poussiéreuse de Matthieu Simard est un court roman déroutant. Une histoire de la fin d'un couple, de sexe et de fin du monde. Tout commence avec la mijoteuse achetée en double qui sonne la fin du couple et de la perte du WiFi. Une poussière tombe du ciel, défonce les toits des maisons et rend les gens malades. La quête de l'absolu du héros de l'histoire, le sexe et l'amour ou l'amour et le sexe. La fin du monde le précipite dans une suite de relations qui le vide et entaille sa philosophie charnelle. Pendant la lecture, j'ai pensé au supervolcan de Yellowstone. Cette dernière année, c'est-à-dire depuis mars 2023, la terre tremble plus fort qu'escompté et le sol de Yellowstone enfle. Donc une bonne lecture.
J'ajoute un lien pour agrémenter votre insomnie.
http://www.isthisthingon.org/Yellowstone/daythumbs.php
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C'est une autofiction post-apocalyptique tragi-comique qui met en parallèle rupture amoureuse et fin du monde! L'auteur raconte ses rebounds douteux dans un décor à l'image de son état mental : dévasté. Comment trouver l'amour quand tout le monde est abîmé? À quoi bon construire quelque chose avec quelqu'un quand tout est voué à disparaître anyway? La métaphore n'est pas très subtile, mais efficace.

Le roman commence en force, avec un humour noir et une narration dynamique, qui donnent le ton. Cependant, après les premiers chapitres, l'ironie et les rencontres amoureuses bancales laissent place à une écriture un peu plus sérieuse, plus dramatique. le changement de tonalité sert bien le propos du livre, mais donne un peu l'impression de "perdre" le personnage en cours de route.

Ça reste quand même une lecture qui est assez légère, tout en ayant suffisamment de profondeur pour être intéressante et, surtout, avec un angle original. J'ai apprécié les jeux de mots et les nombreuses références à la culture populaire, notamment le clin d'oeil au roman "La route", de Cormac McCarthy. C'est un petit roman plein d'humanité qui se laisse lire facilement!
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: Matthieu Simard se met en scène et imagine une fin du monde une jeudi cinq, quelques jours après avoir laissé sa blonde Julie.

Les premiers mois, il ne sort pas de son appartement, ils étaient heureusement passé chez Costco quelques jours avant, il a des provisions. Mais après trois mois à espérer le retour de sa famille ou d'un ami qui viendrait le chercher, c'est une inconnue qui lui fait signe de vie à l'extérieur et qui l'alimente tranquillement de courage et d'intérêt à sortir. Il découvrira alors que tout est recouvert de poussière durcie, que la plupart des gens sont morts sur le coup mais que ceux, comme lui, qui étaient abrités sont en mode survie après avoir détruit, bu, attaqué, fêté, l'ambiance est plutôt à l'attente de la mort partout. Ainsi, il vivra lui aussi ces derniers mois en cherchant la fuite dans le sexe puis en souhaitant un vrai amour et en capitulant par manque d'option mais il y a encore quelques petites douceurs qui l'attendent.

Les mois racontés avant sa mort sont tristes mais son écriture est hyper amusante, il s'appuie sur ses souvenirs des années 80 et 90 pour nous faire réfléchir à ce que nous ferions si demain était la fin du monde. Matthieu Simard aime les deuils dans ses récits, celui-là est spécialement amusant tout en n'étant jamais absurde.
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critiques presse (2)
LaPresse
19 novembre 2019
Ici, la fin du monde devient un prétexte pour le narrateur-écrivain (car oui, l’auteur s’y met lui-même en scène) d’explorer, avec une ironie bien acérée, comment une civilisation — et une espèce — qui se meurt réagit devant l’inéluctable. [...] Un roman bien construit et dont on tourne les pages à toute allure, qui fait rire et réfléchir à la fois.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeJournaldeQuebec
28 octobre 2019
Solidement ancrée dans la réalité, pimentée de souvenirs des années 1980 et 1990, cette autofiction déjantée met en scène un personnage appelé Matthieu Simard et une poignée de personnages à qui il reste encore beaucoup d’humanité.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
Après le WIFI, ç'a été l'électricité, elle ne reviendrait jamais. C'était impensable alors nous n'y pensions pas. Avoir su nous n'aurions peut-être pas passé autant de temps à chercher un réseau qui fonctionne, avoir su nous aurions admiré la poésie d'une barre de pourcentage de pile qui rétrécit pour la dernière fois, avoir su nous n'aurions pas joué offline à Bejeweled Blitz en attendant que ça revienne.
Puis, cinq, quinze minutes plus tard, étouffant la ville entière, comme Abdullah the Butcher s'écrasant sur un lutteur oeuvrant sous son vrai nom, une couverture de poussière s'est déposée sur nous, sur nos maisons, sur de nombreuses vies.
Par endroits, trente centimètres de lourdes particules noires et brunes, humides, ailleurs c'était encore plus, d'un seul coup, comme un filet qui nous emprisonnait, un grand fracas sourd - j'apprendrais des semaines plus tard que tous ceux qui étaient dehors à ce moment-là avaient été tués instantanément-, un grand fracas sourd, puis des craquements, des maisons qui s'effondraient sous le poids, des tours qui s'écroulaient, des châteaux de sable qui devenaient des tas de sable, poussière de plomb peut-être, des fissures partout.
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Ce n'est pas vrai. Rien n'allait bien. Dès que j'ai jeté un oeil dehors, dès que j'ai vu l'absence de tout, dès que j'ai senti le souffle court de la nature pénétrer chez moi par la meurtrière, j'ai su que c'était sans doute la fin, du-moins son début. La fin de ce que nous connaissions, mais il y avait quelque chose d'un peu réjouissant là-dedans. La fin des communications. La fin des sports professionnels, des restaurants, des jeux video, des médias traditionnels, des médias crémeux, des chaînes d'emails, de la musique commerciale, des voyages à Punta Cana, des usines de crème solaire, des médicaments, des vaccins, des antivaccins, des êtres humains. Quelque chose d'un peu réjouissant, oui.
Puis m'est venue en tête l'absence de mes proches, ma famille, Julie, les amis, les ennemis. Et j'ai éteint mon cerveau, j'ai refusé leur absence. Ils n'étaient qu'égarés, ils reviendraient. Moi, je n'avais pas le courage de sortir de chez moi pour les chercher, mais eux, eux, ils viendraient. Le déni puissance mille.
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Devant l’obsolescence programmée de l’humanité, tout m’apparaissait soudainement simple. Des brins d’herbe. Un coyote aux yeux lumineux. Des désirs imprécis, des souhaits sans attentes. L’espoir d’un toit qui ne fuit pas trop. D’une couverture pas trop humide. D’une fille pas trop poussiéreuse.
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Elle avance lentement, pieds nus, les yeux crazy-glués à l'horreur bucolique des nuages gorgés de suie, fondus dans la mer. Sa démarche rappelle les plus formidables top-modèles, sans doute à cause de l'anémie, d'une fracture du bassin mal soudée, de son corps disloqué par l'humidité. Du sable sous ses pieds. Elle a de longs cils gris et le visage squelettique, belle comme une pierre précieuse qu'on aurait polie trop longtemps, aiguisée et sauvage, dix-sept ans peut-être, vingt avec un peu de chance, les orbites crevassées de sel, la colère dans chaque déhanchement, l'impression d'une gomme dans sa bouche mais je sais qu'elle ne fait que mordre sa langue pour ne pas avoir mal ailleurs.
Il n'y a plus beaucoup de bonheur ici.
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Maude, qui n'était jamais allée à l'hôpital, aimait que je lui raconte la vie d'avant, à l'extérieur. Comment ça se passait au dépanneur quand on demandait un paquet de cigarettes. Comment les gens se précipitaient vers les portes d'embarquement à l'aéroport comme si c'était premier arrivé premier servi. Comment les feuilles des arbres changeaient de couleur avant de tomber. Comment on se sentait quand une fille prenait notre main pour la première fois. Comme le tapis d'aiguilles de pin rebondissait sous les pas quand on s'y aventurait. Comment on se sentait quand une fille prenait notre main pour la dernière fois.
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