Je ne crois pas en Dieu, avec un D majuscule, et, en dépit de leur présence bien concrète, je ne crois pas aux dieux, avec un d minuscule. Pas en tant que forces mouvant l'univers. Mais je crois en la déesse Ironie, cette salope. Elle est intemporelle. Elle règne sur l'homme, sur les dieux et sur Dieu Lui-même.
Et elle a un sens de l'humour des plus pervers.
Grecs et Troyens continuent de s'entre-tuer. C'est l'info du jour.
p.754.
Prospéro haussa les épaules.
- C'est la vérité. Je ne suis que l'écho enregistré de l'ombre. Mais je peux vous voir, vous entendre, vous parler, et vos épreuves m'inspirent de la compassion. Certains êtres pourtant réels n'en sont même pas capables.
p.717.
- Peut-être qu'il fera attention à moi quand je serai revenue de la firmerie, avait-elle dit. Peut-être que demain, je serai devenue une femme à ses yeux.
- Peut-être, avait dit Ada.
Mais elle songeait que les hommes étaient tous des cochons égoïstes et dénués de toute sensibilité, qui saisissaient la première occasion venue pour devenir encore pires.
p.669.
L'espace d'un instant, je me demande comment Aphrodite dissimulera la part qu'elle a prise dans ma rébellion, puis je me rappelle que la déesse de l'Amour est passée maître dans l'art du mensonge. On ne me laissera pas le temps de déclarer que c'est elle qui m'a armé dans le but de tuer Athené. Et elle passera pour une héroïne aux yeux des dieux, ravis d'avoir éliminé le traître que j'étais.
La guerre de Troie sur terre, des dieux de l'Olympe bien réels sur Mars, des "nouveaux humains" sur une Terre du futur et un civilisation robtique, déscendant de créations humaines (et férus de Proust ou de Shakespeare
se trouvent plongée dans une longue saga envoutante et géniale comme l'était Hypérion. Coplexe, non emprunte d'humour, fouillée, un roman dont on ne sort pas sans regret, mais qui donne envie de lire Homère, Shakespeare. L'un des très grands romans que j'ai pu lire et long à plaisir !!!!!
Les dieux sont venus jouer. Plus précisément, ils sont venus tuer.