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Avec L'Égyptienne, Gilbert Sinoué mêle de manière heureuse saga familiale et contexte historique foisonnant.

Tout commence en 1790 avec Shéhérazade, treize ans et un caractère déjà bien trempé : l'Égyptienne du titre. du fait de son prénom, j'ai eu peur au départ de me retrouver dans une série de clichés orientalistes. Très vite, Gilbert Sinoué m'a rassurée en inscrivant la destinée de la jeune fille dans celle de l'Égypte, alors sous domination de l'Empire ottoman.

Au fil des chapitres, l'auteur nous donne à voir la campagne d'Égypte de Bonaparte comme si on y était, les mesures politiques Méhémet Ali, gouverneur du pays et vassal d'Istanbul dont il essaie de desserrer le joug.

Guerres, violences politiques ou religieuses, intrigues européennes en vue d'un écartèlement de l'Empire ottoman à leur profit, particulièrement la France et l'Angleterre. C'est surtout cette densité du contexte historique que j'ai retenu de ma lecture. Gilbert Sinoué se fait peintre avec ses superbes descriptions d'un pays fort de contrastes et fantasmatique pour l'esprit européen. le poids de l'Histoire depuis la plus haute Antiquité y pèse de tout ses millénaires le long d'un fleuve devenu mythique.

L'histoire de Shéhérazade et des siens est loin d'être inintéressante, ancrée qu'elle est dans ces prémices du XIXème siècle égyptien. L'aspect romanesque de la famille est toutefois un peu trop exacerbé à mon goût, parfois.

Il n'empêche qu'une fois arrivée à la dernière page, je n'avais plus qu'une hâte : poursuivre l'aventure avec La fille du Nil.
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Je pensais que c'était ma dernière lecture de 2019 car j'aime prendre mon temps mais la passion transmise par ce roman a fait que les 700 pages ont été dévorées. Je me réveillais la nuit pour reprendre l'aventure de l'Égyptienne.
Shéhérazade de Sinoué a le coeur empli de rêves et de secrets comme seules les femmes peuvent en avoir.
Avec finesse, l'auteur raconte une femme et un pays convoités l'une et l'autre. Une Egypte transpercée par les assaults étrangers. Blessée, violée et pillée par les uns et les autres. Laissant des villes sans vie et sans espoir. Bonaparte prônait la renaissance et n'a ramené que la mort et la destruction.
Je lis et j'ai mal pour ce peuple qui ne demandait que de vivre en paix.
J'ai mal de cette cruauté qui pousse les hommes à s'entretuer.
J'ai mal quand la ville phare de l'islam tombe et avec elle des siècles de lumière reduient au néant.
Et j'ai vraiment mal de cette inhumanité fracassante et odieuse.
Plus j'avance dans ma lecture plus j'apprends sur le passé tumultueux de la terre du Nil et des Pharaons.
J'en ai beaucoup dis alors j'invite tous les Babeliotes à découvrir cette magnifique fresque.
Bonne lecture et bonne et heureuse nouvelle année 2020. On y est enfin....
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La Saga Égyptienne se compose de deux  gros livres : L'Egyptienne (688p.)  et La Fille du Nil (456p) Cette saga au long cours se déroule pendant un siècle : de 1790, à la veille de l'Expédition en Egypte de Bonaparte  (2 juillet 1798) elle se termine par l'inauguration du Canal de Suez (15 Août 1869) , l'épilogue final est le bombardement d'Alexandrie par les Anglais (11 juin 1882). C'est un roman historique très bien documenté. Gilbert Sinoué a écrit la biographie de Méhémet-Ali (1770- 1849) : le dernier pharaon  que j'ai lu et relu avec toujours autant de plaisir que d'intérêt. 

Cette saga familiale met en scène une famille de riches propriétaires terriens : les Chédid   dans leurs domaines, Sabah à Guizeh et la Ferme des Roses dans le Fayoum. Chrétiens, ils sont proches des Mamelouks qui règnent sur l'Egypte et fréquentent les négociants européens. Youssef et Nadia, les parents sont exemplaires, mais ils rejettent Samira leur fille aînée, qui s'éprend d'un officier turc donc musulman. Nabil est actif dans les cercles d'étudiants nationalistes qui prennent exemple dans la Révolution française. L'Egyptienne, l'héroïne qui a donné son nom au livre et que nous suivrons pendant toute la saga, c'est Shéhérazade, flamboyante, passionnée, intelligente. Amoureuse de Karim,  fils du jardinier, mais musulman, ,elle épousera, Michel Chalhoub, chrétien à qui elle était promise qui lui donnera un fils Youssef. Son grand amour de maturité sera Ricardo, vénitien, proche de Mohamed-Ali....La Fille du Nil, Giovanna, fille de Shéhérazade et de Ricardo, est forte personnalité qui épousera le fils du Vice-roi, Saïd (une liberté que l'auteur a pris avec la grande histoire). Les grandes passions, les histoires d'amour, ne m'intéressent pas tellement  celle-ci tient la route et porte le roman historique sans trop l'envahir

Le roman historique, est passionnant et tout à fait précis (il ne faut pas sauter les notes de bas de pages, très documentées). Nous comprenons comment les mamelouks règnent sur l'Egypte, presque indépendamment de la Sublime Porte, souveraine en titre. L'expédition de Bonaparte est racontée par le menu. Abounaparte, aussi surnommé le joueur est décrit comme un conquérant sanguinaire peu soucieux de mission civilisatrice que parfois on lui attribue. Il n'en est pas de même pour Kléber  qui apparaît plus sympathique . Et les savants de l'expédition, ceux qui ont décrit l'Egypte? On retiendra ici plutôt les ingénieurs. Bonaparte aura une influence indirecte : il servira d'inspiration à un autre conquérant : Mohamed-Ali , macédonien comme Alexandre le Grand, qui conservera au cours de son règne sa francophilie.

Le héros de la saga est Mohamed-Ali . Sa conquête du pouvoir est cruelle, machiavélique. Il ne se contente pas de régner, il veut moderniser l'Egypte : "nationalise" les terres pour rationaliser l'agriculture, se préoccupe d'irrigation, de canaux, barrages. Il fait venir des experts européens. 

Arrivent les Saint-Simoniens les invités surprises du roman avec leurs idéaux progressistes, abolition de la corvée, féminisme, leur folklore et aussi leur quête un peu délirante de la Mère ou de l'Épouse.

On en arrive à Ferdinand de Lesseps et enfin au Canal de Suez dont le projet occupe la deuxième partie de la Saga. Mais ce n'est plus Mohamed -Ali qui verra sa réalisation mais le Khedive IsmaÏl , son petit-fils qui l'inaugurera en présence de l'impératrice Eugénie. 

En revanche, le rêve de Mohamed-Ali : l'indépendance de l'Egypte ne pourra pas être réalisé. le jeu diplomatique des grandes puissances européennes hostile au démembrement de l'Empire ottoman mettra en échec tous les efforts, les guerres en Grèce, en Turquie des armées égyptiennes, même victorieuses.  L'intervention britannique de 1882 fera de l'Egypte une colonie britannique.
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Un roman plein d'informations historiques sur l'Egypte de la fin du 18ème siècle et du début du 19ème siècle.

De l'histoire dans L Histoire... En suivant les péripéties de Shehérazade, on découvre la campagne Egyptienne de Napoléon, la défaite de son armée et la montée en puissance de Méhémet Ali, généralement considéré comme le fondateur de l'Egypte moderne.

Un livre captivant sur un volet de l'histoire pas toujours bien connu.
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J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt la vie de Shéhérazade de 13 à 50 ans. L'auteur nous retrace le parcours d'une femme volontaire, passionnée, entière dans ses amours comme dans ses haines. C'est avec plaisir que je la suivrai dans le 2ème tome « La fille du Nil ». Par contre que de rappels historiques ! J'ai été submergée par toutes ces pages retraçant l'histoire de l'Egypte avec comme trame de fond : les Turcs, les Mamelouks, les Anglais, les Français….. et bien plus encore. Très indigeste pour ma part ! Quant à notre « grand » Napoléon je l'avais côtoyé sur les bancs de l'école en tant que consul et empereur près à tous les sacrifices d'hommes pour prix de sa propre gloire, mais je l'ai découvert dans ce livre à l'époque du général Bonaparte et je dois dire que j'ai été choquée. Toutes ces horreurs, ces tueries inutiles et à certains moments je parlerai même d'assassinats puisqu'il s'agit de plusieurs milliers de combattants qui se sont rendus dans les règles de la guerre et qu'ensuite il a fait passer par les armes. Je ne peux même pas me dire que c'est de la fiction puisqu'en fond de page il y a des références historiques. Dur à lire !
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Les personnages de ce roman sont particulièrement attachants sous la plume de Gilbert Sinoué. J'ai beaucoup aimé ce livre pour son côté historique très intéressant et enrichissant, puisque, si nous connaissons tous les exploits de Napoléon, bien peu sont capables d'imaginer les effets de ses conquêtes sur les peuples qu'il a soumis.
Ce que j'ai tout spécialement aimé dans ce livre, c'est la côté très culturel, l'accent mis sur la culture égyptienne de l'époque, entre passé et avenir, entre Orient et Occident, parfaitement incarnée dans le personnage de Shéhérazade.
Et, ce qui ne gâche rien, c'est un roman d'aventure captivant !
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"L'égyptienne" de Gilbert Sinoué est en même temps un bestseller de bas-étage qui raconte les amours de Shéhérazade une belle femme de la communauté grecque catholique et l'épopée de l'Égypte aux époques de la Révolution française, des guerres napoléoniennes et des soulèvements nationalistes au sein de l'empire Ottomane. Au début les deux composants de roman semblent être mal collés ensemble, Sinoué réussit finalement à les intégrer dans une véritable saga ou épopée de son pays natal.
Sinoué insiste constamment qu'il présente l'histoire une histoire nationale. Il présente la liste des livres d'histoire qu'il a consultés. Il place entre six et douze notes en bas de page dans chaque chapitre qui donnent de l'information supplémentaire sur les événements mentionnés ou qui identifie la source des versions des faits présentées. Même un lecteur comme moi qui avais lu une douzaine de livres d'histoire égyptienne apprend beaucoup. de tous les auteurs, c'est Sinoué qui a le plus clairement expliqué les rapports de force entre l'empire ottomane (La Porte) et sa province Égypte et comment la Porte s'est servi de la diplomatie afin de s'assurer que la France, l'Angleterre et la Russie n'appuient pas les groupes à l'intérieure de l'Égypte qui voulaient mettre fin au régime ottomane dans leur pays.
Le roman commence en août 1790. L'héroïne se trouve sur le domaine familial. Très riches, ses parents fréquentent les élites politiques et économiques de l'Égypte sous la gouverne de Mourad Bey. Shéhérazade sait qu'elle doit épouser un grecque catholique choisi par ses parents mais elle a des sentiments de l'amour pour Karim un musulman et fils de leur jardin.
Ensuite la tempête arrive. Napoléon envahit l'Égypte en 1798 et pendant trois ans l'armée francais commet des atrocités abominables en Égypte. Karim se rallie aux forces de la résistance menées par Mohammed-Ali , un militaire turco-albanais, tandis que Nabil le frère de Shéhérazade milite contre l'occupation dans un mouvement des intellectuels. le mari de Shéhérazade prône la neutralité. Nabil sera fusillé par les francais et le mari de Shéhérazade mari de mourra aux mains d'une bande de pillards. Pour Karim, par contre, les choses vont très bien. Il gravit les échelons dans les forces de Mohammed-Ali qui deux ans après le départ des francais en 1805 devient Pacha ou gouverneur de la province d'Égypte.
Shéhérazade et Karim continuent à s'aimer mais l'écart dans leurs statuts sociales demeure un obstacle insurmontable à leur mariage. Veuf Shéhérazade est obligé de s'occuper des terres familiales et trouve qu'elle adore la gestion. Ricardo un commerçant italien et diplomate au service de Mohammed-Ali entre en scène. Il demande à Shéhérazade de l'épouser. Quand il démontre qu'il sait comment seconder Shéhérazade dans ses projets agricoles et commerciales, elle accepte.
Grace à son mari diplomate, Shéhérazade devient l'ami du Pacha Mohammed-Ali. Elle apprend qu'il est analphabète et commence à lui donner des leçons afin de lui apprendre à lire. Dans ce role, elle demande au Pacha d'expliquer ses actions ce qui facilite la tache de Sinoué qui doit donner les mêmes explications aux lecteurs. (Sinoué ne dit pas en quelle langue Shéhérazade apprend à lire le Pacha qui sait communiquer seulement en turque.)
Les actions du Pacha Mohammed-Ali sont effectivement nombreuses. Il poursuit son but de créer une Égypte indépendante et prospère. Il fait la promotion de l'industrie et de l'agriculture scientifique. Pour s'assurer de l'appui de l'empire ottomane dont il est toujours le vassal, il se lance dans les aventures militaires. Il conduit une guerre en péninsule arabique entre 1811 et 1817 afin de supprimer la révolte wahhabite.
L'aventure suivante tourne mal. Mohammed-Ali décide d'appuyer l'Empire ottomane dans sa guerre contre les rebelles grecques. Il subit un cuisant revers dans le bataille navale de la baie de Navarin (27 juillet 1827). La flotte égyptienne perd 60 bateaux. Karim et le mari de Shéhérazade sont parmi les 6000 morts. Sur cette note tragique termine le roman de Sinoué. La suite se trouve dans le deuxième tome du "Saga épyptienne", "La fille du Nil."
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C'est une prodigieuse fresque qui défile sous nos yeux, avec les espoirs, les passions, les tourments d'une femme, d'une famille, et, à travers eux, le destin de l'un des plus vieux peuples du monde.
Un très beau roman qui se déroule en 1790.
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Août 1790 ... "La Terre vibrait sous elle comme un être assoupi, nourri d'on ne sait quel rêve.





Cette terre d'Egypte dont Schéhérazade, treize ans, savait toutes les senteurs, les moindres frémissements..." Schéhérazade c'est l'Egyptienne.



Autour d'elle tente de survivre une Egypte exsangue, province ottomane que se déchirent depuis des siècles les pachas turcs et les beys mamelouks.



Juillet 1798... Un certain général Bonaparte, aveuglé par son "rêve oriental", débarque à Alexandrie à la tête de quarante mille hommes.



Dès lors, Schéhérazade et les siens sont pris dans un tourbillon meurtrier tandis qu'agonise l'Expédition française dans des bains de sang qui souilleront le sable du désert et les flots majestueux du Nil.



C'est une prodigieuse fresque qui défile sous nos yeux, avec les espoirs, les passions, les tourments d'une femme, d'une famille, et, à travers eux, le destin de l'un des plus vieux peuples du monde.



L'auteur vu par l'éditeur :



Gilbert Sinoué est né en Egypte en 1947. Après sa splendide évocation du médecin Avicenne dans La Route d'Ispahan (Denoël), il renoue avec le talent pour évoquer à travers la vie de Schéhérazade l'Egyptienne la trouble ambiguïté d'un Bonaparte fasciné par l'Orient et les bouleversements d'une Egypte à la recherche de son identité.

site officiel de l'auteur : http://www.sinoue.com/
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Dans ce « roman historique », la partie historique très bien traitée est gâchée par une romance trop rocambolesque à mon goût.
Gilbert Sinoué parvient à nous faire revivre l'expédition de Bonaparte en Egypte de façon très claire et vivante et nous rappelle qu'il s'agit d'une guerre avec son lot d'atrocités et pas seulement d'une expédition scientifique. Il cite ses sources dans de nombreuses notes en bas de pages, ce que j'apprécie particulièrement.
Par contre, l'histoire d'amour impossible entre Shéhérazade, riche chrétienne attachée à sa terre, et Karim, le fils du jardinier musulman, attiré par les bateaux ne pas convaincue. L'héroïne est une vraie tête-à-claque, des péripéties invraisemblables s'enchaînent et le style est parfois à la limite de la mièvrerie. le summum du kitsch étant atteint lors de l'escapade vénitienne complètement surréaliste et hors de propos.
L'idée de montrer les événements par le regard de ces deux personnages n'était pourtant pas mauvaise. Il aurait fallu que l'auteur garde la même sobriété dans tout le roman pour que je ne sois pas tentée à plusieurs reprises d'en abandonner la lecture.
Quand à Méhémet-Ali, une des personnalité historique forte de « l'Egyptienne », Gilbert Sinoué lui a consacré une biographie « le dernier pharaon : Méhémet-Ali (1770-1849) ». J'ai tout de même bien envie de la lire, ayant apprécié « Avicenne ou la route d'Ispahan » de l'auteur sur le célèbre médecin et philosophe persan.
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