L'histoire :
La petite Marion vit seule avec sa mère dans le Paris de l'après guerre. le papa est absent, il était allemand… La mère et la fille vivent une relation fusionnelle. Pourtant, peu à peu, leur relation se dégrade. La mère a des sautes d'humeur de plus en plus fréquentes, des comportements de plus en plus extravagants. le nom d'une maladie est avancée : elle est maniaco-dépressive.
La petite fille, soutenue par ses grands-parents maternels et une tante dévouée, fait face tant bien que mal à la maladie. Les grands-parents adorent leur petite fille mais rejettent leur fille qui a "mal agit" pendant la guerre. Marion grandit, protégeant sa mère comme elle peut des autres et d'elle-même, au point de devenir la plus adulte des deux. Mais à l'adolescence, le fardeau devient de plus en plus difficile à porter, surtout quand l'hospitalisation de force en psychiatrie devient la seule solution…
Mon avis :
C'est un parcours très touchant que celui de cette petite fille, écartelée entre l'amour qu'elle voue à sa mère malade et le besoin vital de se protéger.
La quête des origines est douloureuse pour tout enfant de père inconnu. Dans le cas de Marion, cette quête est d'autant plus compliquée que sa mère lui ment plus ou moins inconsciemment. Il est difficile pour la jeune fille de démêler le vrai du faux.
Dans un tel contexte familial, il lui faut beaucoup de courage et d'intelligence pour arriver à l'âge adulte sans trop de séquelles !
Le roman est écrit à la deuxième personne du singulier, comme si la narratrice s'adressait à l'enfant puis à l'adolescente qu'elle était, de façon directe, sans se voiler la face. Cela donne un ton très particulier au livre. Les dernières pages, très belles, sont écrites à la première personne du singulier. Elle est maintenant adulte et le cauchemar est terminé…
J'ai lu, l'an passé, le premier roman de
Marie Sizun "
Le père de la petite". J'ai trouvé beaucoup de points communs entre les deux histoires : le contexte historique de l'après-guerre, la relation fusionnelle entre une mère et sa fille, un père absent… On pourrait imaginer qu'il s'agit d'une suite, que la romancière n'a pas tout dit la première fois.
Une romancière à découvrir !
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