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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Pendant 150 pages, nous sommes dans la tête de la petite, que d'émotions ! Marie Sizun nous fait vivre l'amour , le bien être que la petite ressent auprès de sa maman, mais aussi la crainte de perdre cet amour qu'elle pense et veut exclusif. Parce que oui, il y a un homme aussi dans la vie de sa maman et cet homme c'est son père qui doit revenir de la guerre. Viendra alors la peur, la jalousie, la déception, l'incompréhension, la quête d'amour, l'admiration, l'attente .
Ce petit livre est une boite à émotions, Marie Sizun, comme à son habitude, arrive à faire battre notre coeur au même rythme que celui de ses personnages. C'est un moment fort que cette lecture qui touche notre sensibilité au plus profond de notre être. Cela faisait longtemps que je voulais le lire, j'y pensais souvent, maintenant que c'est fait, il va rester dans mon coeur.
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Après avoir lu plusieurs romans de Marie Sizun, je me laisse tenter par son premier.L'envie d'aller la rencontrer "au début".Que de grâce,de tendresse, de sensibilité! Un peu à la façon de Christian Bobin, les phrases se succèdent,courtes, simples et pourtant mot après mot, virgule après virgule, le rythme si particulier de l'auteure s'imprime et scande une émotion croissante.Le regard interrogateur de "la petite" sur ce monde adulte dont elle n'a pas encore acquis le code, la transformation de ses sentiments et le poid d'un secret dont elle n'a pas conscience vont progressivement la rendre actrice d'un boulversement familiale qui la marquera à jamais.Je retrouve les thémes chers à M.Sizun: le secret, les souvenirs qui ressurgissent en images à l'état brut sans encore y donner du sens...et puis la compréhension et l'appropriation de son histoire...Vous l'aurez compris j'ai été très émue par cette lecture..
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Je viens de découvrir tout récemment , avec bonheur et délectation, la très belle écriture de Marie Sizun avec son dernier roman "La gouvernante suédoise". Dans la lancée de mon enthousiasme, je poursuis ma "connaissance" de cette écrivaine. Dans le présent, j'ai lu son premier roman , des plus bouleversants , " le Père de la petite", après avoir
lu avec une forte émotion, "Un jour par la forêt"...

Une admiration certaine pour l'art de Marie Sizun de décrire avec une intensité et infinie sensibilité les drames et séismes qui peuvent se passer dans la tête des enfants....

Dans ce texte, qui se situe dans les années 40, la "petite", France vit heureuse et toute légère dans une bulle , avec une maman des plus permissives et aimantes. le papa est absent, il est à la guerre. Elle ne l'a jamais vu... et puis un jour, la maman annonce à sa petite fille que "son petit papa" va revenir enfin... Et la petite, au lieu de se réjouir, sent comme une menace... où son quotidien, où elle vit en fusion avec sa maman
adorée...va être chamboulé....
Hormis sa grand-mère maternelle qu'elle n'apprécie guère, et qui accapare trop à son goût sa maman, avec des mots chuchotés, des bavardages qui semblent bien secrets !!

Le Papa rentre enfin, malade des poumons et surtout des nerfs... La maman adorée qui ne vivait que pour sa petite, change de comportement et ne s'occupe que de son mari... ce qui rend furieuse et complètement perdue , la petite France. Elle craint les colères et la sévérité paternelles, trouve que c'est un intrus insupportable qui a démoli son intimité exclusive et sa vie libre, légère, joyeuse avec une maman fantasque qui ne lui opposait aucune règle, au grand dam de la grand-mère qui trouve son unique petite fille, mal élevée !

Un mensonge, un secret mal dissimulé vécus de façon très incompréhensible par la petite va être le déclencheur d'un drame... et d'un renversement de situation: la petite se détache et en veut à sa mère, qui pour elle l'a abandonnée , et lui a , comme retiré son amour... En retour, elle se met à aduler, vénérer ce père qu'elle tente de connaître, de séduire..
d'apprivoiser !.


Un très bel hommage d'une petite fille à un père, même "d'occasion", ayant vécu trop peu de temps ensemble... avec le drame de la guerre , des hommes, pères, fils, frères absents, qui reviennent plus ou moins abîmés , après les conflits... pendant que les femmes dans des solitudes difficiles, se débrouillent comme elles peuvent, pour travailler, élever leurs enfants...

Beaucoup d'amour dans ce texte mais aussi tant de tristesse, de gâchis provoqués par les traumatismes de la guerre et les dégâts des absences des pères....

"La petite attend son père. Elle l'attend comme on peut attendre dans l'enfance, comme on le fait aussi, plus tard, dans l'amour." (p. 89)


Qu'est-ce qu'un père ? La notion de paternité échappe à la petite. Et comment pourrait-il en être autrement ? Des pères par les temps qui courent, on en voit pas beaucoup."

Un premier roman lu en une soirée tour à tour avec de la joie et de la peine...
Sûrement dû au talent de l'auteure qui décrit avec un immense sensibilité les tourments et les questionnements d'une petite fille de quatre ans, qui découvre le monde des adultes... Ces derniers qui semblent tant compliquer les choses, et si souvent !!!
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Le père de la petite
Une jeune femme et sa petite fille âgée de 4 ans vivent heureuses et de façon fusionnelle jusqu'à ce qu'un événement, pressenti comme une menace, s'annonce ; « le père de la petite » va rentrer d'Allemagne où il est captif depuis plusieurs années. Dès le début l'inquiétude rôde, les questions fusent et les non-dits règnent. L'épilogue ne ressemble pas à une fin car toujours plus de mystères sont évoqués, sans doute l'auteure laisse à chacun le soin de les élucider selon sa sensibilité. Excellent !
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Ce n'est pas l'enfant qui raconte, mais une voix extérieure qui la connaît bien, au point de noter ses oublis et ses sentiments ultérieurs : « plus tard la petite comprendra etc. »

Au départ, une histoire de couple entre la mère et l'enfant, dans une entente parfaite : La petite jouit d'une liberté dont elle ne connaît pas les limites, affranchie des règles de la vie en société. C'est pourquoi le retour du père, ex-prisonnier de guerre, va rompre cette harmonie initiale, père d'abord redouté pour des remarques sévères, puis accepté et aimé en raison d'une franchise qui contraste avec les cachotteries de la mère et de la grand-mère.

Le drame de la petite sera de noter tout ce qui lui a paru surprenant pendant la guerre, et d'en parler étourdiment à son père, avec comme résultat de créer des scènes de ménage, voire de mettre en péril l'union parentale.

La langue est d'apparence très simple, comme la petite qui note l'instant, admet sans comprendre, désapprouve d'instinct, parle sans réfléchir, quitte à nourrir plus tard un sentiment de culpabilité devant les inconsciences de son âge.

Le lecteur comprend bien des choses que remarque la fillette, il comble le décalage entre ce qui est perçu, senti, vécu par l'enfant, et les comportements du couple. Tout l'intérêt du récit réside dans cette distance, créée par un langage « naïf », fragmentaire, avec des tours présentatifs, des doubles sujets ou doubles compléments;

Voici l'incipit :

C'est dans la cuisine de l'appartement, un après-midi d'hiver. Elles sont là toutes les deux, la mère qui repasse son linge debout, si grande et la petite assise dans son fauteuil d'enfant, près d'elle. Elles se taisent maintenant. La petite réfléchit à ce que la mère vient de dire. A la radio tout à l'heure il y avait des informations, des informations sur la guerre, comme toujours. A la fin, la mère avait éteint et, tout en continuant à repasser, elle avait dit quelque chose comme : «  ton pauvre petit papa »… ou bien même : « Quand ton pauvre petit papa reviendra »… Négligemment. Comme ça.

On pénètre ainsi, avec ce livre sobre et bien construit, dans l'esprit de l'enfant, depuis ses premières émotions, et même ses calculs, jusqu'à un âge plus avancé où il juge ses relations avec le père.
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"Tous les prisonniers vont rentrer, ton père avec les autres" dit Liliane à France (dite "la Petite") sa fille chérie de quatre ans et demi.
Ce "pauvre petit papa", rapatrié pour cause de pneumonie, est "malade des nerfs" et la "quiétude" ambiante va devenir un enfer.
Marie Sizun, dont c'est le premier roman, émeut et dérange, à la fois, le lecteur car elle joue sur une gamme de sentiments percutants allant de l'amour pour la mère tendre et fusionnelle, à la haine du père à la main plus que leste qui punit sans raison et "dresse", à la haine de la mère soumise et indifférente, à la jalousie par rapport aux relations du couple, à la trahison d'un lourd secret maternel, à l'amour inconditionnel d'un père complice retrouvé à la libération,à la déception vis à vis du couple parental déchiré,au désamour et à l'indifférence.
Le Père de la Petite est très dur à lire et force le lecteur à juger même si ce "pauvre petit papa" a des raisons de se croire toujours en guerre.
Qu'est-ce qu'un père? s'interroge-ton.Peut-on pardonner les blessures d'enfant? Comment se débarasser des non-dits destructeurs?
C'est très bien écrit. Les mots claquent parfois comme des gifles ou pleurent et gémissent.
On pense parfois à Enfantine de Marie Rouanet dont les nouvelles n'ont rien d'enfantin car l'enfant obligé de grandir d'un coup et de cacher sa révolte devient sournois.
La mère, on la plaint. Et la Petite aussi surtout lorsqu'on a lu Mon Père: Contes des jours ordinairesAline Giono raconte le bonheur familial.
Le Père de la petite remue et ne laisse pas indifférent!
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j'ai acheté ce livre au détour d'une rencontre magique avec la romancière, ce livre est pleins d'émotions, tendresse, d'amour....j'ai adoré !
après avoir lu "la femme de l'allemand", j'ai été enchantée par ce deuxième livre, reste a lire son troisième roman ....
je vous recommande vivement ses livres, ce sont de vrais bijoux !!!!


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http://liliba.canalblog.com

Papa, Maman et moi, et moi, et moi...

La petite vit avec sa maman. La petite ne connaît de son papa que les photos posées sur la commode du salon et collées dans l'album. La petite est un peu apeurée, angoissée du retour prochain de ce papa, dont elle sait finalement peu de choses. La petite est encore bien petite, elle n'a que quatre ans, et elle ne comprend pas tout ce que murmurent sa maman et sa grand-mère, mais elle sent que l'atmosphère du foyer va changer, comme celle du pays maintenant que la guerre est terminée.

Le papa de la petite revient, mais il est blessé, fragilisé par les horreurs vécues et par sa captivité et les relations entre la mère et la fille, jusque-là très fusionnelles doivent évoluer pour faire de la place à cet homme au sein du foyer. le père et la petite ont du mal à s'approcher l'un de l'autre, à faire connaissance, à apprendre à s'aimer ; les équilibres entre les membres de la famille sont modifiés et chacun doit redéfinir sa place pour trouver son bonheur avec les autres. Mais peut-on être vraiment heureux tous ensemble, sans que l'un ou l'autre ne se sente rejeté, peut-on donner un amour total à un parent sans spolier l'autre ? Comment éviter la jalousie, même entre des parents et leur enfant ?


Je ne vous dirai rien de plus de l'histoire, si ce n'est que j'ai ADORE ce livre ! J'ai retrouvé l'écriture incisive de Marie Sizun, découverte dans La femme de l'Allemand, l'émotion, les non-dits des relations mère-fille, la puissance du silence, la force des mots, leur poids quand ils font mal... J'ai vraiment un coup de coeur pour cet auteur !

Triste et poignant, à lire absolument !


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