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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon premier contact avec Marie Sizun, une autrice dont j'ai lu beaucoup de bien sur Babelio, et un véritable coup de coeur pour ce roman très court (149 pages) mais tellement touchant.

A Paris, en 1944, France une fillette de 4 ans, qu'on appelle simplement la "petite" vit, malgré la guerre, insouciante et gaie avec sa mère, Liliane, aimante et permissive. Une relation fusionnelle et un bonheur infini que seulement quelques nuages viennent ternir, lorsque la grand-mère leur rend visite et les assomme de reproches sévères. le père ? La petite ne le connait pas, il a été mobilisé avant sa naissance et fait prisonnier en Allemagne. Mais elle n'éprouve aucun manque puisqu'elle vit heureuse avec sa mère adorée.

Le retour prématuré de ce père, aigri et souffrant, va, par sa sévérité et son autorité, venir bouleverser l'équilibre du foyer. Tel un intrus qui lui vole sa mère, la petite va d'abord le haïr puis va essayer de gagner sa confiance et son amour. Un amour qu'elle veut absolu et au détriment de sa mère. Sans se rendre vraiment compte des conséquences de ses paroles, elle va provoquer la destruction du couple.

Ce roman est simple, sobre, écrit avec sensibilité et psychologie. Ecrit à la troisième personne du singulier, il focalise sur la petite. J'ai eu l'impression de m'introduire dans l'esprit de l'enfant, de ressentir ses joies et ses peines, ses envies et ses interrogations. Pourquoi sa mère et sa grand-mère la traitent-elles de menteuse ou affirment qu'elle a rêvé alors qu'elle se souvient pertinemment de certains événements ou de certaines choses qu'elle a vues de ses propre yeux et qu'elle n'aurait sans doute pas du voir ? Pourquoi la rabrouer ainsi et la dévaloriser ? A quatre ans, on ne comprend pas tout, le pouvoir de réflexion est simple, les pensées un peu désordonnées mais l'injustice ressentie est énorme...

C'est avec beaucoup de plaisir que je me suis laissée emporter par ce récit émouvant, fluide et bien écrit, avec des phrases brèves et simples, comme les pensées de la fillette, une "petite" qui a grandi, est devenue adulte, a fait sa vie et se nomme France, mais au fond d'elle-même elle n'oublie rien.
Un très joli livre que je recommande.

#Challenge Riquiqui 2024
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LE PÈRE DE LA PETITE de Marie Sizun

Voilà un livre qui m'a plu beaucoup et que j'ai lu en une journée. J'aime cette écriture épurée et la construction de l'histoire qui se fait presque mine de rien, la psychologie des personnages (peu nombreux). J'ai également apprécié la lecture de la femme de l'Allemand de cette même écrivaine.
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J'ai dévoré ce livre trouvé chez Emmaus. J'aime cette auteure qui a une vraie plume et un univers à elle. Son écriture est précise, fine, en même temps un je ne sais quoi d'infiniment rigoureux s'en dégage. Ses personnages sont toujours au bord, prêts à basculer, fragiles et forts à la fois. C'est d'une subtilité à couper le souffle et d'une intensité impressionnante.
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Paris, 1944. Une petite fille de quatre ans vit dans l'insouciance de la guerre, heureuse et libre, seule avec une mère qu'elle adore. Lorsque revient le père, qu'elle n'a jamais vu, prisonnier de guerre libéré, l'existence de celle qui s'appelle France, prénom choisi par le père avant de partir au front,pour l'enfant à naître, mais qu'on appelle « la petite », est bouleversée.

Pour cet intrus qui lui prend sa mère et entend imposer son autorité, elle éprouve d'abord de la haine, de l'effroi aussi devant sa dureté, sa violence, son étrangeté. Puis, avec tout l'excès dont est capable un enfant, elle se met à l'aimer d'un amour absolu, exclusif, un peu fou. Mais elle va être à l'origine d'un drame familial dont l'ombre se dessinait dès les premières pages du livre...

Qu'est-ce qu'un père? C'est la question qui court tout au long de cette remontée de souvenirs poignants mais distanciés, écrits à la troisième personne et dans une grande économie de style. La réponse, lumineuse, nous sera donnée dans les tous derniers mots du texte.

Ce roman autobiographique est le premier d'une jeune romancière de 65 ans. Elle obtiendra le grand prix des lectrices de Elle pour son second ouvrage, La femme de l'allemand en 2007.

J'ai beaucoup aimé ce petit livre, où toute l'histoire est racontée du point de vue de l'enfant, une petite fille sensible, observatrice, indomptée élevée par une mère fantasque et permissive, sans aucune contrainte, dont tout l'univers se résume à cette entité, le couple mère/fille. Quand le père revient ce couple-là vole en éclat, elle découvre quelqu'un qu'elle ne connaissait pas cachée derrière sa mère, la femme amoureuse... Et puis elle va apprivoiser et sa peur et son père et délaissant sa mère, envers qui elle ressent une rancune profonde même si elle ne sait pas mettre de mots sur ce sentiment, elle va basculer effectivement de la haine à l'amour fou...L'histoire est découpée en chapitres courts, en instantanés où tout se joue dans la tête de l'enfant ou dans de courtes scènes familiales. La finesse d'analyse doit sans doute un peu aux études de psychologie de l'auteur parallèlement à son métier de professeur de littérature et beaucoup à sa capacité à retrouver son regard d'enfant pour faire vivre ses souvenirs...Pendant cent cinquante pages, le lecteur a quatre ans et ressent plein d'empathie pour cette petite fille dont la vie va être changée pour toujours...
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"Le père de la petite" est le 8ème roman que je lis de Marie Sizun; j'aime tout chez cette auteure, sa plume délicate, sensible, ses histoires qui nous ressemblent, celles de tous les jours, celles des relations humaines, celles des rapports familiaux, les émotions vraies qu'elle sait instiller sans aucun pathos ni surenchère. Et pourtant, elle se renouvelle à chaque nouveau texte.
Nous sommes en 1944 à Paris. La petite, qui s'appelle France mais dont le prénom est peu utilisé, vit seule avec sa mère à laquelle elle voue un amour exclusif et passionné; son père, qu'elle ne connaît pas, rentre de 4 ans de captivité. Son monde est totalement chamboulé car elle n'est plus le centre du monde pour sa mère, son éducation est reprise sévèrement en main par son père. Elle le déteste mais un jour le contact s'établit et à partir de là, son monde ne tourne plus qu'autour de son père. Mais, sans s'en rendre compte, elle va déclencher un séisme familial qui aura de tristes répercussions sur sa vie et celles de ses parents.
Marie Sizun s'est mis, avec grand talent, au niveau d'une petite fille de 4 ans qui raconte ce qu'elle voit, ce qu'elle ne comprend pas, son amour pour sa mère puis pour son père, ses peines, ses joies, ses découvertes. Le/la lecteur/trice adulte ne voit que par ses yeux et ne peut que deviner ce que l'enfant ne comprend pas.
On retrouvera ce regard d'une enfant, Marion, sur sa mère bipolaire, sur les secrets qu'elle devine mais ne comprend pas dans "La femme de l'Allemand"
L'émotion affleure pendant tout le roman qui peut rappeler à certains ou certaines d'entre nous des bribes de leur propre enfance nous rendant les personnages particulièrement proches.
Un magnifique roman.

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On est happé par l'émotion en lisant chaque page de ce roman qui se lit d'une traite tellement on a envie de savoir comment va se terminer cette histoire triste à pleurer.
Ce petit livre parle de ces secrets de famille qui détruisent; sur la place du père, sur ce moment particulier de notre Histoire qu'est l'occupation allemande. C'est un merveilleux livre sur l'amour maternelle, paternelle et d'une enfant pour ses parents et sur le monde enfantin peuplé de rêves et d'incompréhensions. C'est à travers le regard d'une fillette de cinq ans qu'on nous conte cette histoire.
C'est déchirant, plein de vérité, d'amour et de douleur. L'écriture de cet ouvrage est pudique, fine et douce. On ne peut être qu'admiratif face au style et à la profondeur d'écriture de Marie Sizun.
Une bulle d'émotion, à l'écriture délicate et sobre !
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Paris, 1944. À quatre ans, France, que l'on appelle "la petite" vit seule avec sa maman, son papa, qu'elle n'a jamais connu, étant en captivité en Allemagne. À deux, elles se sont construites une vie faite d'habitudes, ponctuée parfois par les visites de la grand-mère. Une grand-mère qui critique bien souvent l'éducation donnée à sa petite-fille qui, selon elle, manque de rigueur et d'autorité. Mais la petite n'en a que faire, tout heureuse qu'elle est avec sa maman, qu'elle pense connaître par coeur. Mais, lorsqu'on lui annonce que ce papa, dont la petite regarde parfois la photo et qui n'est, pour elle, qu'une vague notion, va bientôt rentrer, elle ressent comme une vague menace et pressent que tout va changer. Parce que même si la guerre n'est pas finie, lui va rentrer plus tôt, dans un convoi spécial, avec d'autres prisonniers, malades eux aussi...

Si dehors, c'est la guerre, la petite, elle, ne se rend compte de rien. Sa petite vie dans l'appartement parisien qu'elle occupe avec sa maman, Li, lui convient parfaitement. Et même si cette horrible guerre lui a pris son père, parti peu après sa naissance, elle n'arrive pas à mettre des images sur celui-ci. Son "petit papa", comme sa maman l'appelle, ne lui manque pas. C'est le retour de celui-ci, malade, qui va très fortement perturber l'équilibre qu'elle formait avec sa maman, la complicité qu'elles entretenaient. Avec ses courts chapitres, ses phrases, la plupart du temps brèves mais très intenses, ce roman regorge d'émotions et d'intensité. Avec son regard d'enfant, la petite tente de percer le mystère de ce secret familial, de mettre des mots sur les drames, de donner sens aux messes basses, de se faire entendre pour elle que l'on traite de menteuse. Mettant en avant la place et le rôle du père dans une famille, questionnant sur la notion même de père, Marie Sizun nous offre un récit au style épuré et sensible, très émouvant, et empreint d'une certaine nostalgie...
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Une très belle découverte avec ce roman relatant les pensées d'une petite fille de 4 ans.
France de son prénom ne sera appelé que " la petite " par sa mère, car c'est sa petite fille et avec elle il y a un lien fusionnelle très fort, elles vivent seules avec quelquefois pour toute visite la grand-mère que la petite n'apprécie guère.
Elle ne connait pas son père, parti a la guerre trop tôt pour qu'elle s'en souvienne.
Mais voilà qu'un jour, le père prisonnier va être libéré et la vie de la petite et de toute la famille va être bouleversé.
C'est un homme meurtri qui va revenir avec ses sauts d'humeur, sa violence, sa colère et l'indifférence de sa fille.
Au fil du temps un bouleversement va se produire, inversant les rôles, le père se rapprochera de sa fille et délaissera sa femme.
Une histoire de vie compliqué et bouleversante qui nous questionne, que va t-il advenir de cette famille ?
Un roman fort en émotions dont la fin nous laisseras dans l'émotion.
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une histoire cruelle et finement tissée de relations familiales compliquées... La sensibilité des enfants est extrême.
Si on veut apprendre à communiquer dans le respect avec ses enfants et ceux des autres, pour les aider à grandir!
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France, a quatre ans, elle vit avec sa mère Lilian à Paris.
L'ambiance entre elles est très joyeuse sauf quand la grand-mère vient leur rendre visite : une vieille dame toujours prête à critiquer les manières de la petite.
Sa mère lui parle souvent de son père, retenu en captivité en Allemagne.
France voit son retour comme une menace.
On comprend que la maman a des secrets envers la petite.
Chaque fois que la petite parle de ce qu'elle a vu, elle passe pour une menteuse lors d'un voyage.
Le père revient, malade des nerfs.
Finalement guéri, il reprend son travail.
Les relations père-fille s'améliorent mais pas celles du couple.
Dans ce très beau roman, ce ne sont pas les faits qui sont importants mais l'observation que la petite France nous livre ainsi que ses sentiments envers son entourage : son père, sa mère, sa grand-mère.
Marie Sizun écrit un tout petit livre très riche, intense, son premier roman.
Dans "La femme de l'allemand" écrit deux ans plus tard, on y retrouve également les sentiments d'une enfant cette fois aux prises avec une mère abîmée psychologiquement.
J'apprécie beaucoup les romans de Marie Sizun.

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