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3,93

sur 10152 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Myriam est aux anges : elle va pouvoir reprendre son travail d'avocate après avoir passé quelques années à la maison pour élever ses deux enfants. Elle vient de trouver la nounou idéale, qui répond au doux prénom de Louise. Elle est parfaite : elle s'occupe à merveille des enfants, elle est une divine cuisinière, elle est la reine du ménage et du rangement, et d'une discrétion !!! Louise n'est pas transparente, non, elle arrive même à se rendre indispensable à la famille. Mais on sent que Louise est fragile, qu'elle a plus besoin des enfants que Myriam a besoin d'elle. Leur relation devient fusionnelle, jusqu'au drame...
Un roman puissant et d'un suspens insoutenable. Leïla Slimani écrit avec justesse un drame psychologique qui défile sous nos yeux, lecteur impuissant. Elle détaille avec précisons les enjeux de la relation entre cette nourrice et le couple et elle nous entraîne dans les affres de la folie et des enfers... Pour notre plus grand plaisir !!!
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Comprendre… Ou du moins, essayer… C'est ce que j'ai tenté de faire lorsque j'ai commencé « Une chanson douce »… Je me suis retrouvée face à une première page effroyablement dérangeante qui met en scène un meurtre d'enfants perpétré par une nourrice. Dès lors, j'ai été captivée par ce récit… Partagée entre le malaise et le désir malsain de savoir, j'ai observé Louise tisser sa toile dans la famille de Myriam et Paul…

Dans un long flash-back déroutant, on va donc suivre le quotidien des employeurs, mais aussi de la nourrice et de sa famille chaotique. La narration passe à travers tous les protagonistes afin de creuser chaque personnalité et d'avoir un aperçu de tous les points de vue… N'ayez pas peur de ces narrations alternées : le tout est d'une fluidité déconcertante ! C'est très bien écrit. le style est vif, percutant et simple à suivre. de plus, Leïla Slimani arrive à tenir le lecteur en haleine tout en pointant du doigt certains problèmes de notre société comme l'éducation des enfants ou encore le rapport ambigu entre une employée et ceux pour qui elle travaille. En effet, si on peut jeter la pierre à Louise, on constate également à quel point ses employeurs vont avoir besoin d'elle : ils en abusent et l'usent à outrance. Ils emmènent partout cette nounou qui prend soin des enfants à leur place, même en vacances ! C'est qu'elle rend la vie agréable, et tellement moins stressante… Oui, mais d'un autre côté, on se méfie d'elle : on exige qu'elle soit irréprochable et on n'imagine pas qu'elle puisse tomber malade ou bien qu'elle puisse avoir des problèmes… de son côté, Louise ressasse son lourd passé, traîne sa solitude et se laisse submergée par diverses pensées obsédantes…

Progressivement, on assiste à la déchéance des personnages et on espère comprendre… L'auteure joue avec cela… Mais peut-être un peu trop ? Finalement, le dénouement ne m'a pas apporté de véritables réponses et c'est cela qui m'a le plus frustrée… Après tout le bruit qu'a fait ce roman et le prix qu'il a obtenu, je m'attendais à une autre conclusion. J'avais une sensation d'inachevé et la tête remplie de questions. Même après avoir tourné toutes les pages, j'ai eu l'impression de ne pas avoir percé à jour Louise. Malgré cette déception, j'ai vraiment aimé le fait que Leïla Slimani expose les faits, donne la parole à tous ses personnages et ne juge pas. Sans oublier le côté addictif : on tourne les pages avec une aisance déconcertante ! Voilà un livre dérangeant qui fait réfléchir…

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Commencer un livre par la fin est inhabituel. Difficile quand cette fin est abominable et nous livre les aboutissants. Deux premières pages si sordides que j'ai failli en stopper la lecture. Peut-être est-ce le visage de l'auteure imprimé sur des grandes affiches qui ma donné l'envie de poursuivre. un visage qui me promettait un peu plus de douceur. Je n'ai pas regretté mon obstination. Cette histoire tenue par cinq personnages est finement ciselée, après l'explosion du début, Leïla Slimani monte sa trame comme une cuisinière surdouée confectionne son plat. On y trouve la fluidité, le soucis du détail, le piquant des épices, la folie du génie, et l'amour avec ses pleins et délignés.
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Voilà un livre dont je connaissais seulement le nom grâce au prix Goncourt obtenu. Nous savons dès le premier chapitre que deux enfants ont été assassinées et que la meurtrière a tenté de se suicider. le talent narratif de Leila Slimani est indéniable mais le roman est un peu trop bâclé à mes yeux : beaucoup de questions et de réfléxions restent en suspens lorsque l'on referme le livre. le roman monte en puissance de page en page, on comprend la détresse et l'isolement de Louise la nounou. On est absorbé par l'histoire jusqu'au dénouement final : le texte est ciselé dans une langue à la fois délicate et violente. Au fil des pages, nous avons le droit à des flashbacks, à la dépendance qui se créée entre les parents et la nourrice mais aussi la folie de Louise qui apparaît petit à petit. C'est grâce à Louise que Myriam, avocate, peut reprendre son job en laissant ses enfants entre de bonnes mains.. Louise est la perle qui remplie les assiettes et les coeurs de tous mais il y a un amour mêlé de haine et de jalousie.. Ce roman est terrifiant, la culpabilité des parents et la femme en mal d'amour nous mène à l'incertitude. Chanson douce est un livre à ne pas mettre entre toutes les parents, jeunes parents s'abstenir..
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Trop souvent déçu par les prix Goncourt, c'est toujours tardivement que je me résous à les lire, partagé entre la curiosité et une forme de résistance aux diktats des récompenses littéraires. Des postes sur les réseaux sociaux ont fini par me convaincre que je pouvais remiser temporairement la prudence que m'inspirent les bandeaux rouges dans mes choix de lecture. Une chanson douce de Leïla Slimani a donc rejoint ma pile et je ne le regrette pas. Je n'ai pas d'enfants, mais si c'était le cas, nul doute que je porterais un autre regard sur la nounou que mes horaires de travail m'imposeraient sûrement. Outre la belle écriture, j'ai particulièrement apprécié la construction psychologique de Louise et son délitement.
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Bonne pioche cette année, ce prix Goncourt!
Il va pouvoir être offert sans risquer de ne pas être ouvert!

Il faudra quand même y regarder à deux fois pour conseiller cette lecture, car ce drame familial va donner des sueurs froides à bon nombre de parents structurant vies personnelle et professionnelle avec l'aide indispensable d'une nounou.

C'est sans doute la raison du succès de cette fiction mortifère qui n'a pas attendu les lauriers du Prix pour trouver son public.
Au delà des raisons du fait-divers macabre que Leïla Slimani décortique avec doigté et psychologie, c'est le fonctionnement de notre société qui se retrouve en question: gestion familiale, désir légitime de la femme de construire une vie professionnelle, coup de dés concernant la confiance et la loyauté avec des personnes extérieures. Une confiance donnée sur des critères d'empathie et de talents maternels, délaissant souvent une enquête de recrutement plus poussée.

Plus largement, on y trouve une réflexion sur la différence de classes, de deux mondes employeurs/employés qui cohabitent en fausse intimité, rivalités, jalousie et acrimonie.

Une comptine abominable qui se lit en apnée.
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J arrive longtemps après la guerre. 1011 ème critique . Il faut dire que j ai très longtemps rechigné à lire une chanson douce tant le sujet touchait une corde sensible.

Inspirée d un horrible fait divers, cette histoire met en scène le meurtre d enfants par la personne qui les gardait, la nounou, personne à qui l on confie la prunelle de nos yeux. Alors bien sûr cela prend aux tripes: un meurtre d enfants sur fond de culpabilité " si la mère n était pas allée travailler ce ne serait pas arrivé ".

Glaçant. Effroyable. le pire cauchemar de tout parent.

D entrée de jeu l auteur plonge le lecteur dans l horreur. En quelques pages c est réglé. Tu prends ta claque dans la figure.
Puis on découvre ensuite comment on en est arrivé là, sans tout dire non plus, laissant au lecteur tirer ses conclusions.

Myriam et Paul forment un couple heureux. Ils ont d abord une petite fille Mila puis un petit garçon Adam. Myriam dans un premier temps s épanouir en gardant ses enfants. Mais quand vient une belle opportunité professionnelle ( Myriam est avocate) , il est temps de trouver une nounou aux enfants.

Après quelques entretiens, le couple engagera Louise qui bénéficie de bonnes références et plait aux enfants.
Très vite Louise s est avérée indispensable allant bien au delà de son rôle de nounou. Elle nettoie, cuisine, coud, range.. une vraie perle, une Mary Poppins.

Puis par ci par là quelques grains de sable. Et nous lecteur on aimerait crier aux parents attention il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Et dans le même temps, on aimerait aider Louise.

Un livre bien écrit, une histoire qui se lit très vite mais qui laisse un goût amer.


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Chanson douce... ou plutôt oraison funèbre.

Première page : un carnage. Un bébé mort et une fillette grièvement blessée. Leur assassin s'est acharné sur la petite, et semble être resté sur place. Le développement du roman nous indiquera comment le coupable a pu en arriver là.

On rembobine. Myriam est avocate, Paul travaille dans la production musicale. Après la félicité des premiers mois à pouponner, la jeune maman tourne en rond dans un minuscule appartement parisien, déprime, s'aigrit, elle veut retourner bosser. Tout bien calculé, vu le tarif des nourrices, ça sera à peine rentable financièrement, mais qu'importe. Myriam et Paul ont de la chance, ils trouvent vite une nounou qui correspond à leurs exigences : blanche, française, soignée, sans enfant, sans mari. Elle se révèle vite être la perle rare, les enfants l'adorent, c'est une fée du logis. Il est tentant de lui en demander toujours plus, mais alors où placer la frontière entre employé (domestique, n'ayons pas peur des mots) et employeur (patrons) ?

Thriller psychologique dérangeant, récit subtil, sans sensationnalisme, d'une lente descente aux enfers.
Histoire de solitude, de folie, de vampirisme, d'invasion de territoire et d'intimité (de part et d'autre), de rapports délicats employés/employeurs - d'autant plus délicats lorsque des enfants sont au milieu. Et bien sûr, en filigrane, le problème des parents qui concilient tant bien que mal carrière professionnelle et éducation des enfants.

Merci à Cajou qui a sélectionné cet ouvrage dans le cadre de l'opération 'Rentrée littéraire Price Minister' !
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La culpabilité des mères, de toutes les mères qui travaillent est si bien rendue dans ce roman. Chacune la gère comme elle le peut, en fonction de ses moyens, intellectuels, matériels, de son éducation, de ses possibilités : aides ou entraves qu'elles puisent ou subissent. C'est la puissance de ce livre, en tout cas c'est ce qui m'a le plus marqué : la souffrance de la mère - souffrance consciente pour Myriam, niée pour Louise – il y a une fêlure en nous, un petit abîme à être au travail et confier l'enfant à d'autres. Entre deux contraintes et trois galopades, difficile d'être tout attention à l'enfant – lui qui a sa propre horloge, son tempo personnel - quand fatigue, stress et factures s'empilent et que quelques minutes sont arrachées au temps pour être octroyées gracieusement aux enfants sur les vingt-quatre heures que compte la journée. Le corps et l'esprit rétrécissent, seul l'essentiel tient encore : un toit un repas un médecin. Et puis, on rogne : le médecin, le repas et le toit devient inhabité. le temps n'a plus de sens, il s'évanouit, s'échappe. On travaillait pour quoi au final ? Assurer le bonheur des enfants et l'épanouissement de la mère ? Parfois, je ne sais plus…
Adam Mila enfants du vent.
Très beau roman d'une parfaite construction. Il ne détrône cependant pas Dans le jardin de l'ogre, inoubliable coup de coeur.
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Je l'ai lu d'une traite, le trouvant excellent, avec juste un petit bémol sur la fin, que je trouve, comme beaucoup de lecteurs ici, un peu rapide.
Un jeune couple de bobos engagent une nounou pour garder leurs deux enfants en bas âge. D'abord, la jeune maman, Myriam, avait succombé au mythe de la maternité épanouissante puis, rattrapée par la réalité du XXIème siècle, a voulu échapper au piège des couches et de l'invasion de soi que constitue un enfant. On nous apprend à nous épanouir et à devenir nous-mêmes, ce qui est incompatible avec la maternité à plein temps, pour la plupart des femmes.
Le premier problème auquel se confronte Myriam est l'étroitesse de l'appartement. Un bobo habite dans Paris intra-muros et circule en velib, comme Paul, le mari. Mais, à l'heure actuelle, à moins d'avoir hérité ou d'être là depuis toujours, comme les vieilles dames de l'immeuble, si on achète à Paris, on a un petit trois pièces, comme l'appartement de notre heureux couple. Et là, avec deux enfants, ça devient vite invivable. L'épanouissement passe par l'espace et une chambre à soi, un jardin, un chien, des chats. Impossible dans ce réduit du Xème arrondissement. Myriam va exploser. Il faut qu'elle sorte : une seule solution, le travail. Mais qui va garder les enfants ? Eureka : une nounou. Mais alors parfaite, sinon rien. Autre mythe à réaliser : la famille parfaite, donc la nounou parfaite.
Nos petits bourgeois font passer des entretiens dans leur trois-pièces. Ils sont dans un film. Il faut que ce soit une évidence, comme dans Mary Poppins. Un coup de foudre. Ca tombe sur Louise. Pourquoi ? Elle est blonde, menue, bien habillée, et la petite Mila la trouve à son goût. Parfait.
Louise entre dans le film et en devient une des scénaristes. C'est une "perle". le petit trois-pièces devient la maison du bonheur, c'est à dire bien rangé, le dîner prêt et les enfants bien peignés. Les parents y passent pour y dormir. Ils sont eux-mêmes des employés parfaits et ne comptent pas leurs heures. Ils sont dans leur monde d'apparence, tout entiers dans la mythologie des jeunes couples dynamiques, qui réussissent tout.
Mais ils ont engagé, sans s'en apercevoir ni même pouvoir le concevoir, une nature brute et sauvage qui n'appartient pas à leur monde. Une femme qui n'a pas d'endroit où aller, comme le dit l'exergue de Dostoievski. Une femme qu'ils n'ont aucun moyen de comprendre, de même qu'ils ne comprennent pas le mensonge où ils vivent. La confrontation entre ces deux mondes devient un conte de fées cruel.
L'autre point fort du roman est la folie grandissante de Louise, très compliquée à appréhender, car le personnage est à la fois une personne réelle, un symbole, et une méchante sorcière. C'est l'incarnation d'un monde au frontière de la marginalité, qui ne tient à la société que par un fil, celui du travail, d'un travail servile, la seule place qu'on peut lui accorder sans études, sans famille, sans héritage, sans soutien. Louise, couverte des dettes de son défunt époux, est dans le déni permanent de cet argent qu'elle doit à l'état, à son propriétaire...Mais là aussi une question me taraude : que fait-elle de son salaire, qui ne doit pas être négligeable ? Il n'en est jamais question. Louise est aussi une grande dépressive, qui projette dans les autres son propre néant et dans les familles qui l'embauchent le échec cuisant de sa propre famille, l'échec total de l'éducation de sa fille, qu'elle a rejetée (pourquoi ? ) et qu'elle tente de conjurer par l'éducation d'autres enfants. Sa quête est impossible, elle perd les pédales, elle se met à haïr ces enfants-substituts qui lui seront enlevés. Louise est aussi le symbole du cancer mental qui pourrit la famille "idéale", qui s'incruste, donne des symptômes alarmants qu'on préfère ne pas voir, les adultes étant incapables de sortir de leurs schémas de pensée. En cela, elle n'est pas vraiment réelle, plutôt une sorte de polstergeist vengeur.
Il est difficile d'interpréter ce message, qu'on pourrait voir comme ultra-conservateur. Leïla Slimani se borne sans doute à faire un constat. Peut-être fait-elle seulement de la publicité pour la crèche : elle ferme à 18 heures quoiqu'il arrive, débrouillez-vous, messieurs, mesdames, pour être à l'heure. Ou je ne sais pas. Moi-même, je n'ose pas creuser plus loin.
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Une Chanson pas si Douce

Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
Des mégots de cigarettes

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