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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Invitée à contribuer à la collection Une nuit au musée, Leïla Slimani a accepté de se laisser enfermer, un soir venu, à la Punta della Dogana, musée d'art contemporain situé dans les anciennes douanes de Venise. de ce tête-à tête nocturne avec les oeuvres exposées dans ce lieu chargé d'histoire, est sorti ce texte très personnel sur la création littéraire.


S'avouant assez peu réceptive à l'art moderne, l'écrivain nous livre néanmoins quelques réflexions subtiles et poétiques sur son ressenti face aux oeuvres de ce musée, dont l'une a d'ailleurs joliment inspiré le titre de ce livre. Sa sensibilité artistique trouve chaque fois un prolongement littéraire, chacune de ses sensations et de ses idées la ramenant à ce qui aimante sa vie : l'écriture. Sacerdoce éminemment solitaire mais aussi incommensurable espace de liberté, l'écriture relève chez Leïla Slimani du viscéral. C'est avec une lucidité parfois douloureuse qu'elle explore, au tréfonds de son être, ce qui l'attache tant à l'expression écrite. Elle est ainsi amenée à évoquer par exemple l'expérience d'emprisonnement de son père, ou encore l'absence d'ancrage résultant de sa double appartenance culturelle. Ecrire devient pour Leïla Slimani une quête quasi ascétique, une lente décantation du bouillonnement de la vie et du monde dans l'espoir d'en saisir l'impalpable essence. Ses références littéraires illustrent son propos avec le plus grand naturel. Et c'est avec simplicité qu'elle nous livre un texte impressionnant de sensibilité et de profondeur.


Pause d'une nuit dans un espace artistique, cet intermède entre deux romans est l'occasion d'une réflexion intime sur la création littéraire qui confirme, une fois de plus, le talent et la brillante personnalité de Leïla Slimani.

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Seule pour une nuit au coeur de la Douane de Mer, ce musée vénitien dont la pointe ouvre le Grand Canal, Leïla Slimani se confie au gré de l'inspiration que lui procurent les oeuvres exposées, ou des réminiscences que la veille suscite dans un lieu aussi particulier, une bulle de solitude peuplée d'histoire, une parenthèse offerte qui laisse les pensées s'affranchir du présent.


Souvenirs d'enfance, Rabat, le départ qui fait que l'appartenance sera toujours mouvante, réflexion sur l'Art, sur le processus d'écriture, la féminité. L'image du père, lointaine, celle d'un patriarche qui a laissé son empreinte sur le bras usé d'un fauteuil, rejoint l'évocation du passé fondateur.

C'est avec une écriture douce et fluide que les pages révèlent une intimité méditative, une nostalgie sans amertume, une incertitude que ne laisse pas paraitre l'image publiqu
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Le parfum des fleurs la nuitLeïla Slimani***

Gaston Bachelard, dans La poétique de l'espace, le chapitre La dialectique du dehors et du dedans,
cite Paul Eluard :« Les géographies solennelles des limites humaines... » (Les yeux fertiles) et réfléchit sur « l'être-là » : « Enfermé dans l'être, il faudra toujours en sortir. A peine sorti de l'être il faudra toujours y rentrer. Ainsi, dans l'être, tout est circuit, tout est détour, retour, discours, tout est chapelet de séjours, tout est refrain de couplets sans fin. », et met un grand point d'exclamation en disant « Et quelle spirale que l'être de l'homme ! »
Spirale grisante sans commencement ni fin, de bas en haut de haut en bas et tout autour, répétitions à l'infini, peut-être semblables, jamais identiques, répétitions de nos gestes et faits, de l'histoire, de nos réflexions, de nos misères, de nos rires.
Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani, me fait penser à cet aller/retour incessant, aux sentiers, chemins, grandes routes que l'auteure emprunte pour se détacher d'elle-même se regarder s'interroger, pour y revenir et creuser l'espace d'une nuit, enfermée à la Punta Della Dogana (La Pointe de la Douane) à Venise. Tangage au gré de l'eau, autour de l'axe qu'elle devient et qu'elle questionne, en tant que femme, en tant qu'écrivaine. «Dans cet espace clos, je m'évade, je fuis la comédie humaine, je plonge sous l'écume épaisse des choses. Je ne me ferme pas au monde, au contraire, je l'éprouve avec plus de force que jamais. » p.15. L'ouverture dans l'enfermement, sortir de soi dans une liberté de pensée pendant une nuit de huis clos, « rouvrir ses cicatrices, remuer les souvenirs, raviver les hontes et les vieux sanglots. »p.15
Le livre est le résultat de l'acceptation de l'enfermement, de l'isolement, d'un écart dont elle a besoin, d'une chambre à soi où, captive et geôlière à la fois, recluse en contact avec le monde elle peut réfléchir et écrire, à l'abri… Dedans, dehors…

Leïla Slimani affirme et questionne, hésite et tranche, se tient droite et chancelle « Ecrire c'est jouer avec le silence… La littérature est un art de la rétention. » p.29 « Je me demande ce que je suis censée faire. Me promener dans les allées ? Aller voir chaque oeuvre, essayer d'en tirer quelque chose, de ressentir quelque choses ? Cette obligation me glace … Moi qui suis si peureuse, je me sens protégée dans ce lieu, dans ce sanctuaire… Je n'ai pas peur dans les bibliothèques, dans les librairies, dans les petits musées de quartier… le reste du temps j'ai peur. »p.49 du dehors ou du dedans ?...
Les pensées se font pousser des ailes et s'envolent, en ignorant toutes barrières, vers des rendez-vous avec des écrivains, philosophes et peintres de tous les temps, vers des souvenirs d'enfance et d'une adolescente curieuse contrainte à se retenir, ne pas sortir d'un chez soi.

Curieuse affirmation de l'auteure, qui m'intrigue : « Les musées continuent de m'apparaître comme des lieux écrasants, des forteresses dédiées à l'art, à la beauté, au génie et où je me sens toute petite. J'y éprouve un sentiment d'étrangeté, une distance… le musée reste pour moi une émanation de la culture occidentale, un espace élitiste dont je n'ai toujours pas saisi les codes. »p.56. Ne ressent-elle aucune émotion devant les oeuvres ? Ne voit-elle dans les musées cette ouverture extraordinaire vers la création de toutes époques, de tous genres et vers la connaissance ? Dehors appréhendé par un dedans ?…
La nuit de l'enfermement s'éclaire devant l'oeuvre lumineuse d'Etel Adnan, peintre et poétesse libanaise, dont la vie a été de longs séjours « dans les pays des autres. »p.58. Dehors...

Le style est travaillé, la langue soignée, les réflexions profondes se nourrissent d'elles-mêmes et des lectures rencontrées sur le chemin, se développent en éventail de questions à la recherche d'explications et ouvertures qui, souvent en retard au rendez-vous, laissent la place à une sorte d'affirmation interrogative, avec une petite pointe d'humour : « Mais c'est précisément parce que l'art peut être partout, dans un urinoir ou une pelle à tarte, que les artistes contemporains… sont aussi jaloux de leur travail. Cette insularité les protège d'un risque évident de dilution voire de ridicule. Moins l'oeuvre en elle-même est le produit d'une technique ou d'un travail complexe et plus on a besoin de créer un cercle de « connaissants » qui valident : oui, c'est bien de l'art. Et si je me retrouvais un jour admise dans ce cercle confidentiel, si j'étais initiée à mon tour, je finirais peut-être par dire moi aussi : « Non, ce n'est pas un simple ballon, abruti. C'est de l'art ! » »p.62. Un autre dehors…

Une nuit enfermée et un parcours vers sa nuit intérieure que l'auteure ouvre et éclaire mais il reste une atmosphère qui aurait besoin d'un peu de légèreté, d'apaisement, d'un souffle libérateur, de poésie, d'un humour qui manque cruellement.

Le rideau, l'oeuvre de Felix Gonzales-Torres, mort du sida en 1996, réveille chez Leïla Slimani son obsession depuis toujours : le corps, « la tristesse de nos fonctions organiques, la laideur de la chair nue, l'impuissance à laquelle nous réduit la maladie...  Ce que je crains c'est la résistance du corps. La déchéance. »p.65 le dedans comme un dehors…

Et l'écriture revient comme repère, présence sans défaillance, besoin vital, essentiel inaccessible, « expérience d'un continuel échec, d'une frustration indépassable, d'une impossibilité. Et pourtant, on continue. Et on écrit. »p.68 Entièrement dedans…

Le parfum des fleurs la nuit c'est celui du galant de nuit, le jasmin , qui ne s'ouvre que la nuit et dont la forte odeur se sent de très très loin. Aux heures nocturnes où tout se ferme et s'endort le galant s'ouvre et délivre son parfum comme s'il « voulait préserver sa beauté, la garder secrète, ne pas l'exposer aux regards comme je rêve, moi aussi, de me tenir loin du monde. »p.70 Devant l'installation de l'artiste Hisham Berrada, Leïla subit le choc, son prénom la nuit en arabe, et « le pays de l'enfance, disparu, englouti. » L'écriture avance dans la nuit, de l'enfermement vers la conquête du dehors, d'un passé de frontières et d'interdictions vers un présent de liberté de conscience en action, une nuit intérieure s'ouvre, une femme dont la tradition d'un intérieur sécurisant laisse la place à un extérieur engagé, à une femme en mouvement. Peur de s'immobiliser, de prendre racine de ne plus pouvoir bouger « Parce que j'étais une femme, j'ai toujours eu peur de la coquille qui m'écraserait. »p.80 du dedans vers le dehors…

Passé, présent, un monde en mouvement, métamorphose, mutation, « un monde qui meurt et un autre qui advient »p.84, comment garder la lumière de cette mémoire, « la trace des fantômes  et prouver ainsi que rien ne meurt tout à fait. »

Une des missions de l'écrivain, de tout créateur, difficile, épuisante, non moins tonifiante et antidépressive est d'« Exhumer, arracher à l'oubli, établir ce dialogue diabolique entre le passé et le présent. Refuser l'ensevelissement »p.90 et l'oubli, cultiver le souvenir et l'émotion.

Notre société de consommation court trop vite « entraîne la disparition des cultures populaires et la désagrégation du paysage. »p.93 Mais la littérature est là, la poésie aussi et le poète libanais Salah Stétié de nous dire « Si nous ne pouvions plus croire à rien, il restait toujours la poésie qui… ne mourrait jamais. »p.95 La poésie, un dedans, un cadeau de la vie ou une plante à cultiver… L'auteure la cherche, c'est évident.

Nuit noire, abyme, trou noir qui a perdu les réponses, passé de fantômes qui continuent de vivre parmi nous tant qu'on parle d'eux, qu'on ne les oublie pas, alors les morts ne sont pas morts, la mémoire réveille ses souvenirs et les absents deviennent présents, certains même peuvent récupérer le destin qu'on leur a refusé. C'est ce que Leïla Slimani fait pour la mémoire de son père. La littérature revient et sauve, elle « ne sert pas à restituer le réel mais à combler les vides, les lacunes. On exhume et en même temps on crée une réalité autre. On n'invente pas, on imagine, on donne corps à une vision qu'on construit bout à bout, avec des morceaux de souvenirs et d'éternelles obsessions. »p.117 le dedans fait naître le dehors… et « lorsque ce sera dans un livre que cela ne fera plus souffrir. Que ce sera effacé… écrire, c'est ça aussi sans doute, c'est effacer. Remplacer »p.118
« Je me suis mise à penser que cette vie intérieure était mon salut et qu'il ne dépendait que de moi de la perdre ou de la conserver. Cette vie intérieure, désormais, serait toute entière nourrie de littérature. »p.119 Réparer le dedans par ce qu'il nous fait construire en dehors, du dedans au dehors et revenir au dedans.
Croire à la littérature à la poésie, à l'immortalité de leurs âmes et une dernière citation, de Roland Barthes dans son Journal de deuil : « Je vis les hirondelles voler dans le soir d'été. Je me dis quelle barbarie de ne pas croire aux âmes – à l'immortalité des âmes ! Quelle imbécile vérité que le matérialisme ! »p.88
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Leïla Slimani accepte de participer au projet littéraire "Ma nuit au musée".
En toile de fond donc l'enfermement de l'auteure seule dans un musée à Venise toute une nuit.
Il ne faut pas chercher de cohérence dans le récit. Comme souvent la nuit, dans l'obscurité et le silence, les pensées vont et viennent, les réflexions virevoltent d'un sujet à l'autre.
Remontent les souvenirs d'enfance, du Maroc, des odeurs, de son père ; il sera beaucoup présent cette nuit là.
Il est aussi question d'exil, de trouver sa place, du silence, de création, de féminisme, de la solitude de l'écrivain ; de la solitude tout court.
Il y a de la nostalgie, quelques regrets mais de l'espoir aussi.
L'écriture est élégante et précise.
Un moment à part.
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La nuit au musée de Leïla Slimani

Acceptant à son tour de passer une nuit au musée, Leïla Slimani est revenue de Venise avec un récit très personnel. Au-delà de ses réflexions sur l'art, elle nous livre des souvenirs d'enfance, parle de son père, de l'exil et de l'écriture.

Le principe de la belle collection imaginée par Alina Gurdiel est désormais bien connu, passer une nuit entière dans un musée et relater son expérience. Ce carrefour entre l'art et la littérature nous a déjà permis de lire quelques merveilles, comme La Leçon de ténèbres de Léonor de Recondo.
Leïla Slimani s‘est à son tour prêtée au jeu en partant pour Venise au Palazzo Grassi – Punta della Dogana qui abrite la collection François Pinault.
À cette occasion, la lauréate du Prix Goncourt pour Chanson douce nous offre bien davantage que la relation de cette expérience particulière. Elle explore sa vie et son art, elle se livre.
Pour Leïla tout commence en 2013, au moment où elle rédigeait son premier roman, Dans le jardin de l'ogre. «J'habitais à l'époque sur le boulevard Rochechouart. J'avais un petit garçon et je devais profiter des moments où il était à la garderie pour écrire. J'étais assise à la table de la salle à manger, à mon ordinateur, et j'ai pensé: À présent, tu peux dire absolument tout ce que tu veux. Toi, l'enfant polie qui a appris à se tenir, à se contenir, tu peux dire ta vérité. Tu n'es obligée de faire plaisir à personne. Tu n'as pas à craindre de peiner qui que ce soit.» Un précepte qu'elle va mettre alors en pratique et qu'elle va développer au fil de ses livres, comprenant combien «écrire c'est découvrir la liberté de s'inventer soi-même et d'inventer le monde».
Un monde qui ce soir lui échappe, un monde qui semble la fuir. Est-ce cette panne d'inspiration qui lui a fait accepter le rendez-vous avec Alina Gurdiel? Peut-être. Mais c'est avant tout l'idée de se retrouver seule, cloîtrée à la pointe de la Douane, plutôt que la beauté du lieu et encore moins les oeuvres présentées.
Car si elle connaissait Picasso, Van Gogh ou Botticelli, elle n'avait durant ses années marocaines «aucune idée de ce que l'on pouvait ressentir en admirant leurs tableaux. (…) L'art était un monde lointain, dont les oeuvres se cachaient derrière les hauts murs des musées européens.» C'est donc en se sentant illégitime et même un peu coupable qu'elle entre dans ce musée, après avoir eu tout juste le temps de jeter un oeil à la ville et aux hordes de touristes, mais en ayant pris soin de prendre un bon repas. Sauf que l'escalope milanaise lui reste sur l'estomac et l'invite davantage à la somnolence qu'à l'exploration.
Mais finalement Leïla, fidèle à ce prénom qui signifie la nuit en arabe, va commencer sa déambulation au milieu d'oeuvres qu'elle a de la peine à déchiffrer, dont la finalité lui est souvent étrangère. En revanche, cette ancienne douane lui parle. Cet endroit où débarquent les marchandises venues d'autres rives est propice à raviver les souvenirs du Maroc, de cette autre culture qui l'a accompagnée. A commencer par cette odeur forte, celle du galant de nuit planté près de sa maison à Rabat. «C'est l'odeur de mes mensonges, de mes amours adolescentes, des cigarettes fumées en cachette et des fêtes interdites. C'est le parfum de la liberté.»
S'enfonçant plus avant dans la nuit, la romancière va se confronter à des souvenirs plus douloureux. Son enfermement volontaire lui rappelle celui subi par son père: « Bien sûr, je pense à lui. Tout me ramène à lui. Ce lieu clos où je suis enfermée. Ma solitude. Les fantômes du passé.» Des fantômes qui ont construit une vocation, en lui faisant découvrir cet espace de liberté qu'est l'écriture. Une confession touchante, mais aussi un brillant plaidoyer!


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Chez les autres.

Peu convaincue, Leïla Slimani accepte de passer une nuit à la Pointe de la Douane à Venise, dans les collections d'art contemporain de la Fondation Pinault.

Leïla Slimani erre dubitative d'exposition en exposition. L'art contemporain ne lui parle pas. Qu'aurait-elle à en dire ? A l'inverse, la ville où se situe le musée, Venise, longtemps jointure entre Orient et Occident, lui parle beaucoup plus.

Leïla Slimani se considère à la croisée des chemins de ces deux mondes. Née au Maroc, mais élevée dans une famille libérale d'expression française, elle a définitivement quitté son pays pour la France à l'âge adulte.

Née femme dans un pays conservateur, elle se considère plus libre en France. Toutefois, il lui reste cette sensation d'être en terre étrangère loin de ses racines. de souvenir en souvenir, elle évoque son enfance et son adolescence au Maroc, la transgression des règles tacites dictées aux femmes et les nuits synonymes de liberté.

Bref, cette nuit de souvenirs à été un bon moment de lecture.
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La collection « ma nuit au musée » des éditions Stock continue de rassembler les grandes plumes de littérature française autour d'un challenge littéraire et culturel à relever : passer une nuit, seul dans le musée de son choix et en produire un récit. ici c'est au tour de Leïla Slimani de choisir le musée d'Art Moderne de la fondation Pinault, le « palazograssi » de Venise. Il est fascinant de voir comment l'art inspire les écrivains et de découvrir comment ils s'emparent de la littérature pour décrire leur expérience. L'auteure livre ici une grande partie intime : ses moteurs et ressorts d'écriture, son enfance, sa culture. La nuit s'égraine entre émotion de la proximité si étrange avec les oeuvres d'Art et étrangeté des mystères de la nuit. Leila Slimani propose aussi une approche intéressante en cette période Covid-19 sur l'isolement, la réclusion, le huit clos entre ses aspects oppressants mais également extrêmement créatifs, libérants...Le récit est aussi bref que les quelques heures nocturnes de l'expérience et offre une pause de lecture de très grande qualité littéraire. #netgalleyfrance #leparfumdesfleurslanuit
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Leila Slimani se voit proposer de passer une nuit enfermée seule dans un musée.

Dans ce récit autobiographique, elle nous parle de cette nuit, de cette rencontre avec elle-même, où elle va parcourir les souvenirs des moments clés de sa vie.

Elle nous démontre aussi à quel point le métier d'écrivaine isole et finit même par éloigner l'entourage.

Un joli partage de l'écrivain avec ses lecteurs.
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Superbe. Superbement écrit et de belles pensées intelligentes. Enfermée une nuit dans un musée à Venise, L.Slimani partage exceptionnellement l'intimité de ses réflexions sincères sur son passé et sur son métier d'écrivain. Surprenante parfois, elle se dévoile le temps d'une nuit.
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Le parfum des fleurs la nuit, c'est celui du galant de nuit, dont les fleurs ne s'ouvrent que la nuit venue, situé près de la porte d'entrée de la maison familiale des Slimani à Rabat, et qui embaumait la maison au gré des courants d'air. Invitée à passer une nuit au Punta della Dogana, un musée d'art contemporain vénitien, et à rendre compte de son expérience, Leïla Slimani, qui est initialement emballée par l'idée d'être enfermée qui fait écho en elle à son métier d'écrivaine, en profite pour visiter son rapport à l'écriture et ses souvenirs, notamment la relation avec son père, injustement incarcéré à un moment de sa vie. Elle convoque de façon sentie d'autres écrivains, dont Ahmet Altan, ce journaliste et écrivain turc emprisonné depuis le coup d'État manqué de 2016, qui écrit : « Je ne suis pas en prison. Je suis écrivain. », de même que Tolstoï, Tchekhov, Hemingway, Woolf, Adnan, Oates... J'aime sa façon entière et sans concessions de concevoir l'écriture, que j'ai retrouvé dans ce livre. Une perle pour quiconque s'intéresse au processus de création littéraire.
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