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EAN : 9782362420719
Éditions de l'attente (22/11/2017)
4.12/5   4 notes
Résumé :
« Fusion brève mais puissante de poésie, de prose et de philosophie, ce livre est aussi énigmatique que la nuit elle-même, perpétuellement tendue vers l’illumination tout en la retenant. L’incertitude se déploie comme une rivière souterraine à travers ces pages où les mouvements physiques du monde sont mis en parallèle avec ceux de l’esprit brillant d’Adnan. « La philosophie nous ramène à la simplicité », écrit-elle, tout en essayant avec une grande complexité de co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Après la lecture De Mer et brouillard et de Déplacer le silence, je reviens vers l'écriture si particulière et attachante d'Etel Adnan avec un de ses autres recueils, intitulé Nuit.

Dans ce court recueil publié en 2017 composé de textes en prose, je retrouve une écriture encore marquée par une recherche poétique et philosophique, une recherche sur le sens que nous entendons à la réalité et sur notre manière dont nous la concrétisons, jusque dans notre quotidien.

Il n'y pas chez Etel Adnan de recherche de grands principes, d'exposition de grandes considérations. Il n'y a pas chez elle de tentation à fixer du sens de manière définitive, comme le serait une sagesse prête à l'emploi. Etel Adnan sort des définitions et revendique un répit qui trouve son origine dans un détachement assumé.


« ma propre disparition suivit un nuage qui m'avait trouvée assise dans un jardin. »


Dans sa poésie, il y a comme quelque chose du désordre du monde qui apparaît, quelque chose qui touche à notre fragilité, une sensation qui ne dit pas son nom. Au travers de son regard, une certaine idée de la réalité apparaît, née de sa mémoire et de son imagination.


« J'ai pénétré une fois dans la mémoire de quelqu'un, je dis bien de quelqu'un, je dis bien à travers son cerveau, le siège de ses illuminations. C'était un lieu planté d'oliviers et d'équations mathématiques. À l'un de ces arbres était suspendue une peinture de van Gogh. le sol de cette maison de souvenirs avait jadis été le lit d'une rivière ayant déjà traversé le cerveau de quelqu'un d'autre. Mon cerveau est constitué de tout cela. »


Sans nécessairement verser dans l'émotion, Etel Adnan joue avec la nostalgie pour instiller du sensible dans la réalité. Sa pensée va et vient, entre doute et apaisement, une fatalité qui devient consentement.

« Chère âme, nous sommes en vie pour
un court instant
morts, pour un temps
infini »

.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Extrait 4
 
 
C'est arrivé dans des années dont personne ne se souvient.
Je n'ai pas tenté de faire quoi que ce soit de plus.

Ma propre disparition suivit un nuage qui m'avait trouvée
assise dans un jardin.

Les tunnels reproduisent les schémas des artères. Il y a un
ver dans le cœur qui se nourrit de sa pitance et dans la cour
des oiseaux pour qui l’histoire importe peu, bien qu’elle ait
brisé nos vies.

Un jour, le soleil ne se lèvera pas à son heure, alors le jour
ne sera pas. Et en l’absence de jour, il n’y aura pas de nuit
non plus. Ainsi, la Révélation se sera accomplie.

//Traduction de l’américain de Françoise Despalles.
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Extrait 2
 
 
Un tigre dompté est aussi insignifiant que les gens qui
prennent l'escalator de ce bâtiment.
L’angoisse noyée dans le vin rouge revient comme le
coucher du soleil.

En bas, dans la vallée, la guerre déploie sa logique ;
de l'autre côté du ranch l'océan fait monter sa colère.

Mon père est né l'année où l'idée de l'éternel retour vint
à l'esprit de Nietzsche ; probablement le même jour.

Un arbre a toujours du courage. D'ailleurs, nous sommes
juste une fenêtre sur le monde.

//Traduction de l’américain de Françoise Despalles.
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Extrait 3
 
 
Nous avons besoin d'un buisson de roses sur le balcon
et que le téléphone ne sonne pas.

J'ai vécu uniquement par mes propres moyens, voilà
pourquoi je suis un fleuve.

La mort n'était ni chaude ni froide lorsqu'elle touchait
ta peau. La volonté n'est jamais affrétée, la matière est
frustrée par ses limites.

Je voudrais que tu me voies étendue sur l'empreinte
laissée par ton corps sur le lit, mais dans nos âmes la
chaleur t'appartient.

//Traduction de l’américain de Françoise Despalles.
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Nous créons la réalité rien qu'en existant. Ceci est tout aussi vrai pour la chouette qui somnole en ce moment sur une branche.

Un arbre a toujours du courage. D'ailleurs, nous sommes juste une fenêtre sur le monde.
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Extrait 1
 
 
La lune a fermé un ou deux rideaux. Une pluie fine interfère.

Je mesure ma mémoire des choses, mais non pas la mémoire
elle-même, puisque le présent est aussi en train de déborder.

Nous créons la réalité rien qu'en existant. Ceci est tout aussi
vrai pour la chouette qui somnole en ce moment sur une
branche.

//Traduction de l’américain de Françoise Despalles.
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Videos de Etel Adnan (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Etel Adnan
Jean Frémon La Blancheur de la baleine éditions P.O.L où Jean Frémon tente de dire de quoi et comment est composé son nouveau livre "La Blancheur de la baleine" à l'occasion de sa parution aux éditions P.O.L et où il est notamment question de Michel Leiris, David Hockney, Emmanuel Hocquard, Bernard Noël, Alain Veinstein, Etel Adnan, Louise Bourgeois, Jannis Kounelis, Jacques Dupin, Claude Esteban, Samuel Beckett, Marcel Cohen, Jean- Claude Hemery, Jean- Louis Schefer, David Sylvester, Edmond Jabès à Paris le 2 février 2023
"Ce sont des écrivains, des peintres, des sculpteurs.
Aventuriers de l'impossible. Ce sont des bribes de leurs vies. Tous des chercheurs davantage que des trouveurs. J'ai eu le privilège de les côtoyer. Ce qu'ils poursuivent est ce qui toujours se dérobe. La grâce est une fieffée baleine blanche."
+ Lire la suite
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