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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il y a parfois des coïncidences troublantes.
Au moment de rédiger cette chronique, je tombe sur l'extrait d'une émission.
Guy Béart interprète : le premier qui dit la vérité, il sera exécuté...
C'est exactement ce que raconte ce livre de Romain Slocombe que je viens de terminer.
Le romancier, que j'ai découvert avec sa série Sadorski, qui se passe pendant la seconde guerre mondiale, m'a entraîné ici, dans la Russie communiste de Staline.
Fin des années 30.
Avant qu'un dictateur allemand ne fasse régner la terreur sur le monde, il est un dirigeant qui en toute indifférence et en toute impunité, ordonne l'arrestation, la torture, l'emprisonnement au goulag ou l'exécution de milliers (millions ?) de ses concitoyens ou sympathisants.
Ils seront nombreux, même parmi ses fidèles, à subir sa folie. Soupçonnés d'espionnage, traîtres avérés ou non, sympathisant Trotskiste ou simple témoin à éliminer.
Ici, bien sûr, Slocombe nous offre un roman, mais comme toujours chez cet auteur, la réalité alimente la fiction.
S'il donne une nouvelle identité à certains des personnages, s'il leur invente des vies, s'il imagine, il n'en reste pas moins très ancré dans la vérité historique de l'époque.
Ce qu'il nous raconte est effrayant à bien des égards.
Et cet homme, dont on suit le récit, fidèle parmi les fidèles. Lui à qui l'on donne des missions de la plus haute importance, qui s'émeut du sort de ses condisciples. Lui qui sent qu'un jour, il sera en disgrâce à son tour et que sa vie ne tiendra qu'à un fil.
Plus on avance, plus on rencontre de personnages et plus on les voit disparaître.
Ce n'est pas une lecture facile.
Beaucoup de noms, de vraies ou de fausses identités, beaucoup d'abréviations, beaucoup d'événements.
Roman historique, polar, d'espionnage, Avis à mon exécuteur est aussi un témoignage glaçant sur la répression orchestrée par l'un des dirigeants les plus emblématiques de l'URSS.
Romain Slocombe nous livre, une fois de plus, un retour sur une époque trouble de l'histoire mondiale.
Comme toujours, replacé dans son contexte et sans parti pris, très documenté, son livre bouscule le lecteur et m'a même amené à faire des recherches complémentaires au fur et à mesure que j'avançais dans ma lecture.
Si ça ce n'est pas le signe d'une oeuvre réussie...
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Romain Slocombe dévoile dans ce roman sous fond de faits réels les sombres événements qui se sont déroulés sous Staline. Dans Avis à mon exécuteur, il prend le parti de faire parler un espion soviétique d'origine polonaise, Victor Krebnitsky. Cet homme qui a une foi irrévocable en sa nation va travailler pour les renseignements généraux soviétiques. Il va ainsi se voir confier des missions en Europe de l'Ouest. Mais peu à peu, le doute va s'emparer de lui quand il va constater avec effroi de nombreux suicides ou meurtres qui sévissent dans son organisation et dans la population en général. Il va découvrir que Staline fait taire tous ceux qui en savent trop sur son passé douteux, ses agissements sordides, comme s'il pressentait le goût de la proche et imminente trahison. Bientôt, il devient une évidence que Victor lui-même sera prochainement sur une liste noire d'hommes à abattre…

Dès le départ, on connaît le dénouement tragique de l'histoire et j'ai eu vraiment l'impression de me trouver dans un thriller. On suit l'itinéraire de Victor en étant témoin de ses questionnements politiques et moraux, de sa paranoïa qui augmente avec le temps, des ruses qu'il doit employer pour agir dans l'intérêt de sa famille, le tout en son âme et conscience. L'auteur a dû assurer de toute évidence un travail de longue haleine, nécessitant beaucoup de recherches, pour aboutir finalement à un résultat convaincant et très intéressant. Il est indéniable que ce roman bénéficie d'une solide documentation : en témoignent les nombreuses (et essentielles) notes de bas de page ainsi que les références. J'avoue ne pas avoir tout suivi, tant il y a de personnages et d'enjeux. Cela dit, le propos est véritablement passionnant et instructif, y compris je pense pour les personnes qui n'ont pas d'atomes crochus avec l'Histoire (je parle en connaissance de cause…)
C'est grâce à l'opération de rentrée littéraire en avant-première « On vous lit tout » que j'ai pu lire ce roman. Un grand merci donc à Libfly et au Furet du Nord, ainsi qu'aux Editions Robert Laffont, qui m'ont envoyé ce livre numérique.
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Un livre dans le livre...
2012 : un passant retrouve, en Suisse dans les poubelles d'un vieil homme originaire d'Europe centrale, mort d'une crise cardiaque, de vieux livres et une grosse liasse de documents dactylographiés pour la plupart et souvent en russe : ...le manuscrit d'un livre : "le Grand Mensonge" - les crimes secrets de Staline en Russie, en France et en Espagne, et ma rupture avec le parti bolchevik et le communisme par Victor Krebnitsky ancien agent du renseignement soviétique en Europe".
Romain Slocombe nous dévoile ce livre : Fiction, récit autobiographique ou livre d'espionnage ou d'histoire....,?
Les mémoires du général russe Victor Krebnitsky ancien agent du renseignement soviétique, nous en apprennent beaucoup sur le régime soviétique, la vie de ses agents à Moscou et dans le monde, la paranoïa du régime et de Staline, les épurations pour cause de complots supposé, les mots ou écrits qui peuvent vous faire exécuter d'une balle dans la nuque, les machinations policières et judiciaires, la méfiance généralisée : l'ami de toujours pouvant être celui qui vous tuera... les chefs de l'Armée rouge fusillés....Toutes choses qu'on connaissait plus ou moins sur le régime stalinien.
Mais le livre "le Grand Mensonge" nous dévoile également des secrets d'histoire, cachés : Lénine empoisonné par Staline, Staline faisant le jeu d'Hitler en exécutant les réfugiés antinazi, Staline volant l'or des espagnols pendant la guerre civile, un régime stalinien qui "donne aux services secrets russes à l'étranger la mainmise sur le recrutement des volontaires internationaux qui affluaient pour défendre la République contre le fascisme.....la possibilité d'une révolution "trotskiste" en Espagne représentait pour Stalîne le pire des cauchemars", et donc exécutant des volontaires trotskistes.
"Devenu maître de l'Espagne, pays d'importance stratégique vitale pour la France et le Royaume-Uni, Stalîne serait une force avec laquelle on devrait compter, un allié convoité. le monde s'imagine que les actions de l'URSS en Espagne étaient liées d'une manière ou d'une autre à la révolution mondiale. Mais ce n'était pas vrai. le problème de la révolution mondiale avait depuis longtemps perdu toute réalité pour le secrétaire général du Parti. C'était uniquement une question de politique étrangère russe"
Après cette lecture du livre de Victor Krebnitsky... Romain Slocombe, on regarde d'un autre oeil, plusieurs intellectuels qui ont soutenu cette politique stalinienne, en Europe, en différentes occasions : Henri Barbusse, Romain Rolland, les Américains Dashiell Hammett et Lillian Hellman, l'Allemand Bertolt Brecht, Elsa Triolet, Louis Aragon...
Louis Aragon écrivant à la suite d'un portrait de Stalîne fait par Picasso : "On peut inventer des fleurs, des chèvres, des taureaux, et même des hommes, des femmes - mais notre Stalîne, on ne peut pas l'inventer. Parce que pour Stalîne, l'invention - même si Picasso est l'inventeur, est forcément inférieure à la réalité"
Romain Slocombe précise en page 487 : "Un roman qui s'inspire de la vie et de la mort de Samuel Ginsberg connu sous le nom du général Walter G. Krivitsky (1899 - 1941) et de l'assassinat de son camarade et ami d'enfance Ignace Reiss ...".
Une fin sans surprise qu'on connait dès les premières pages : "Si on me trouve suicidé, c'est que j'aurais été assassiné"
Une très importante bibliographie a été utilisée par l'auteur pour écrire ce livre.
On se perd parfois un peu dans tous ces personnages, mais c'est un livre qui m'a passionné.
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J'ai rencontré Romain à la fête du livre de St Etienne, où il m'a dédicacé ce roman. Rendez-vous a été pris pour Sang d'Encre à Vienne un mois plus tard, avec mon retour de lecture. Pari réussi, c'était pas gagné, j'ai un retard monstre dans mes services presses !

Et quelle aventure !!! La structure narrative est celle de l'anticipation. On commence par la fin. Nous savons donc parfaitement où cette quête va nous mener. C'est un risque que prend l'auteur, car, il faut l'avouer, si les aboutissants ne nous plaisent pas, on peut abandonner notre lecture, non ? Perso, je n'ai eu qu'une envie : plonger dans le vif du sujet et découvrir ce qui se cache derrière le narrateur, Victor Krebnisky.

Et c'est un sacré personnage ce Victor ! Agent de la police de Staline, il ne fait pas dans la dentelle. Seul le fait qu'il soit marié avec un enfant le rend humain. le genre de protagoniste que l'on déteste d'emblée. Mais le parcours de Victor n'est qu'un prétexte pour nous faire (re)découvrir des faits historiques passionnants. le travail de recherche effectué par l'auteur est démentiel. le récit est détaillé, riche, dense. A la fin de ce roman, Lénine, Staline, Trotsky ou encore l'Armée rouge n'auront plus de secrets pour vous. le lecteur est immergé dans la politique internationale des années 30. Romain nous propose une vision inédite de la Guerre d'Espagne, les passages concernant les prisons soviétiques de la péninsule ibérique sont glaçants.

Et Victor, ce juif polonais engagé dans l'armé rouge, devenu un cadre important du renseignement soviétique va évoluer au fil des pages et des évènements. Les purges soviétiques vont le pousser à s'interroger. Témoin et acteur de tortures, trahisons, trafic d'art, Victor va être victime du chantage à la famille utilisé par Staline et il devra choisir entre son ami et son fils.

C'est un roman d'une noirceur extrême, oppressant, inspiré de la vie d'un général de l'Armée rouge, qui couple l'imaginaire aux réalités historiques. Avec une minutie du détail, Romain nous livre un tableau impitoyable des politiques, mais malgré tout terriblement humain.

Une lecture d'un réalisme indéniable, à la thématique terriblement forte. Vous vous prendrez au jeu, à l'ambiance, et, plusieurs fois pendant la lecture, vous regarderez par-dessus votre épaule, à la recherche d'un espion prêt à vous exécuter dès que le moment opportun se présentera. Extrêmement bien ficelé !

« le délateur est souvent un ami proche, très proche. »
Lien : https://soniaboulimiquedesli..
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Ce qui m'épate toujours sous la plume de Romain Slocombe, ce sont la justesse des ambiances et la foultitude de personnages.Certains diront qu'il y en a trop. Je ne partage pas cet avis, car quand on place une histoire dans un contexte, il faut y faire évoluer tous les personnages qui ont joué ( ou qui auraient pu y jouer) un rôle. Les faits sont précis, les recherches poussées...Romain nous fait voyager dans le passé de l'entre-deux guerre, nous fait partager la monter et apporte une analyse chirurgicale des mécanismes du Stalinisme. Et puis cette façon que le personnage à de parler au lecteur, de justifier ses actes...Bref à la fin d'un Slocombe non seulement on a passé un bon moment mais en plus on se sent plius instruit sur les petites histoires qui permettent de mieux comprendre la grande
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