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EAN : 9782070133406
208 pages
Gallimard (18/08/2011)
3.06/5   18 notes
Résumé :
1999, du côté italien du tunnel du Mont Blanc, dans la vallée d’Aoste. C’est ici qu’habite Lucio, un jeune Italien qui parcourt quotidiennement le tunnel à moto : il est patrouilleur pour la société italienne qui exploite cette partie de la voie. Son métier est d’assurer la sécurité des milliers de véhicules qui l’empruntent chaque semaine. Un jour, un camion prend feu au coeur du tunnel. Ni le centre de sécurité où travaillent ses collabora... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est un premier roman ancré dans le réel que je vais vous présenter aujourd'hui : Eric Sommier a écrit autour du tragique incendie du tunnel du Mont-Blanc, le 24 mars 1999, qui a coûté la vie à 39 personnes. Parmi eux, Pierlucio Tinazzi, l'un des motards chargé de la surveillance du tunnel. L'auteur a imaginé la vie de cette personne, et son attitude pendant le drame.

L'auteur imagine donc ce qu'a pu être la vie de Lucio avant l'accident, et nous la livre par brides. La première partie du roman se passe le matin du drame, alors que tout est encore calme. On en profite pour faire connaissance avec les personnages. La seconde partie se passe pendant l'incendie, alors que Lucio tente de porter secours aux passants qu'il croise et que les équipes de sécurité paniquent, conscientes des manquements qui ont été les leurs durant les années précédentes. On a également une idée de ce qui se passe après, avec des brides de l'enquête, des accusations qui ont pesé sur les uns et les autres. Enfin, la dernière partie du roman se passe dans le tunnel, dans un abri où Lucio a trouvé refuge.

Ce roman m'a bien plu dans l'ensemble. Il a une construction assez intéressante, on découvre des éléments sur le passé des personnages au fil des évènements. J'ai particulièrement aimé tout ce qui se passe pendant l'incendie : la narration est bien rythmée, notamment grâce à des chapitres très courts. le danger imminent et la peur de Lucio créent un suspense assez prenant. Les moments plus « statiques » du roman m'ont un peu moins plus, peut-être parce qu'ils ne sont pas suffisamment bien reliés au reste.

Globalement, c'est un bon roman. L'auteur écrit bien, aucun reproche à faire à son style, ni trop simple, ni trop travaillé. J'ai également apprécié la façon dont il montre combien la vie de l'équipe de sécurité est liée au tunnel, et comment des préoccupations financières et la routine du quotidien ont pu avoir des conséquences dramatiques. Il parvient bien à nous donner la sensation d'un immense gâchis. En revanche, j'ai regretté que l'ensemble ne soit pas plus fouillé. le livre est court (191 pages), et les personnages auraient mérité d'être plus étoffés pour que l'on s'attache à eux, ce qui n'est pas vraiment le cas ici. Voilà pourquoi, un peu paradoxalement, cette histoire tragique manque d'émotion.

Quoi qu'il en soit, pour un premier essai, ce n'est pas mal du tout, et ce roman m'a tout de même tenue en haleine. Nous assistons à un drame, mais l'atmosphère n'est pas pesante. de plus, vivant en Savoie, je ne me sens pas indifférente à cet accident, et j'ai aimé en découvrir une interprétation. Vous laisserez-vous tenter vous aussi ?
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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C'est un roman, pas une enquête. Les faits sont réalistes mais pas forcément véridiques.

On apprend d'abord à connaître Lucio, sa vie simple et tranquille. Il est réservé, un peu perdu. Il a bien sûr des amis, collègues ou autres, mais c'est une amitié bourrue.
J'avoue qu'à la lecture du premier tiers de ce livre je me suis un peu ennuyé. Il ne se passe pas grand-chose, Lucio et vit tranquillement sans à-coups. Sortant de la lecture d'un thriller, ce livre bien qu'aéré et agréable m'a paru mou.

Puis, petit à petit, je me suis laissé accroché par ce personnage si renfermé. Même la passion qu'il exprime pour sa femme paraît réservée bien que profonde. de ces tranches de vie, de ces instantanés, se dégage une impression de gâchis. On a vraiment le sentiment que Lucio est là pour quelque chose, mais on ne sait quoi, ni quand cela viendra. Lucio lui-même semble attendre, toujours attendre, se réserver. Cela laisse un certain malaise. Car ce n'est pas une attente vive, agile et active mais plutôt une veille ensommeillée, subie et un peu maladive.
On le suit également dans son travail au tunnel. Cela est prétexte à montrer comment l'accumulation de routine, de petit compromis, d'économies de bouts de ficelle a pu mener à la catastrophe, celle qui a coûté la vie à une quarantaine de personnes. Elle commence et reste longtemps traitée comme une alerte mineure et banale. Ce sera le catalyseur du réveil de Lucio. Comme s'il n'avait vécu jusque-là que pour ce qu'il doit accomplir. La relation de la catastrophe en elle-même est beaucoup plus dynamique et l'on ne peut s'empêcher de penser à une descente aux enfers.
La conclusion historique est assez amère.

Le livre traite donc d'une attente, d'un réveil et d'une rédemption ; mais de quelle faute ? Juste celle de ne pas avoir su vivre, de ne pas avoir su respirer la joie, de ne pas avoir su s'émerveiller, de ne pas avoir cultivé la lumière qui permet de regarder les jours d'un regard radieux.

Les chapitres sont courts (jusqu'au chapitre LVIV, que j'ai supposé être le chapitre LIX), soit 4 pages par chapitre. L'ensemble est léger et se lit facilement même si le malaise devant la vie de Lucio se fait rapidement sentir. le style de l'auteur est agréable bien qu'insuffisamment travaillé à mon goût, un peu las , comme Lucio.

Conclusion

Un roman au premier abord assez plat mais qui questionne sur la façon d'appréhender l'existence et laisse un goût amer de fatalisme. Intéressant finalement mais inabouti.

Ma note 12,5/20
Lien : http://www.atelierdantec.com..
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A partir d'un fait divers mémorable " la catastrophe du tunnel du Mont Blanc " et d'une quasi légende bâtie autour du comportement héroïque d'un agent de surveillance à moto, qui aurait réussi à évacuer dix personnes à lui seul, Eric Sommier construit un roman lumineux qui mise sur le côté humain et fait le choix de célébrer la vie face, envers et contre la mort.
De courts chapitres qui s'enchaînent avec fluidité permettent de côtoyer les protagonistes, acteurs voire parties prenantes du drame dans la routine du quotidien, la fausse quiétude née de l'habitude, la banalisation des règles de sécurité et les mille petites négligences accumulées jusqu'au déchaînement fatal de coïncidences improbables. La partie la plus réaliste du roman, qui s'appuie sur les rapports d'enquête, montre des équipes de surveillance dépassés par les évènements.
Le personnage principal (Pier)Lucio, a réellement existé et il a succombé dans un des refuges faute d'avoir pu être secouru à temps par des pompiers sous-équipés et mal informés de la gravité de la situation.
Un hymne et un hommage vibrants, à découvrir absolument
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Lucio est un homme solitaire, patrouilleur à moto pour la société qui gère la partie italienne du Tunnel du Mont-Blanc. Divorcé, il n'a pour proches qu'un couple de jumeaux et ses collègues italiens et français du tunnel. le 24 mars 99, personne ne voit la fumée qui s'échappe d'un camion qui pénètre l'ouvrage. Alors qu'il est déjà trop tard pour éviter la catastrophe, Lucio et sa moto vont aider dix personnes à sortir du tunnel, à moins qu'intoxiqué par les vapeurs il n'ait imaginé tout ça avant de mourir. Un livre sur le drame mais sans pathos ni apitoiement.
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Dix d'Eric Sommier est le second livre que j'ai reçu dans le cadre de l'opération rentrée littéraire de Libfly/Le Furet du Nord et la lecture en fut très laborieuse. le récit se base sur un fait réel : le terrible incendie du tunnel du Mont-Blanc qui eut lieu en 1999 et se centre sur un personnage : Lucio, un italien chargé de la surveillance qui parcourait le tunnel à moto. Il a péri dans le tunnel après avoir, d'après la rumeur, sauvé une dixaine de personnes. le sujet est intéressant mais la manière dont il a été traité, la structure du récit ne m'a pas du tout séduite. Tout d'abord, pour un roman de 185 pages, il y a beaucoup de chapitres, dont certains ne font qu'une page à peine. Ensuite, il y a un entremêlement de points de vue, de détails techniques, de flashbacks et d'anecdotes historiques qui, d'après moi, ont trop saccadé l'histoire. le récit ne m'a pas touché et je suis restée indifférente aux sorts des personnages. Je suis sûre que cela plaira à certains,mais malheureusement, la magie n'a pas opéré avec moi.
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critiques presse (2)
Lhumanite
26 décembre 2011
Éric Sommier organise son premier roman autour de la catastrophe survenue dans le tunnel du Mont-Blanc en 1999, dont il suit pas à pas les circonstances.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Lexpress
09 septembre 2011
Le premier roman d'Eric Sommier, Dix, prend quant à lui le parti de la fiction pour raconter un drame bien réel et faire évoluer ses involontaires protagonistes.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
[ Incipit ]

Le soleil inondait le jardin et tout autour les montagnes glacées se découpaient sur le ciel. C’était le début du printemps, le lendemain même de l’équinoxe. La veille, le jour était strictement égal à la nuit.
Son grand corps accroupi sur le sol, comme recroquevillé, Lucio souriait. Les saxifrages étaient sur le point d’éclore et les grappes blanches des roses de Noël flottaient dans l’ombre légère du camélia. Le camélia lui-même était couvert de bourgeons. Leur vert plus clair tranchait sur le feuillage sombre. Bientôt, ils s’épanouiraient en masses blanches, d’une blancheur plus soutenue et plus éclatante que le pastel vieilli des roses de Noël ou que celle, ourlée de violet et presque transparente, des crocus de printemps.
La main de Lucio progressait minutieusement entre les fleurs. Il procédait avec méthode, ôtant délicatement du bout des doigts les pousses désordonnées des mauvaises herbes, et se rapprochait peu à peu des bruyères des neiges, là où tout semblait se confondre avec le parfum du chèvrefeuille d’hiver, entêtant comme la promesse de ce nouveau printemps.
Lucio souriait parce qu’il savait maintenant proche ce moment où il serait possible de voir à l’œil nu pousser les plantes et la vie jaillir de toutes parts.

C’était un dimanche et, bien qu’il fût encore tôt, l’après-midi tirait déjà à sa fin. Les jours restaient courts et le froid ne tarderait pas à recouvrir d’un coup toute chose. Mais à cette heure, le foehn qui courait dans la vallée et hâtait la fonte des neiges caressait son visage.
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Video de Eric Sommier (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eric Sommier
Interview de Éric Sommier (Festival du Premier Roman de Laval 2011)
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