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EAN : 9782867465505
232 pages
Liana Lévi (19/08/2010)
4.03/5   147 notes
Résumé :
Jim Lamar ? « Quand je dis que c'est pas lui, je veux dire que c'est plus lui. » Voici le commentaire qui accueille après treize ans d'absence le revenant, le rescapé de la guerre du Vietnam. Un pays dont on se soucie peu ici à Stanford : l'interminable Mekong est si loin du boueux Mississippi. Et le retour tardif de Jim - Saigon a été abandonné depuis de longues années par les troupes américaines - n'est plus souhaité par personne. Son intention de se réapproprier ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Quand un vétéran du Vietnam rentre au pays, on imagine l'accueil festif ou du moins chaleureux. Ben, pas là ! Il faut dire que Jim Lamar a pris son temps pour rentrer, ces parents sont morts et la ferme familiale a été vidé par de sympathiques voisins.
Et son retour du coup est vu d'un sale yeux. Mais Billy un jeune ado de treize ans, contre l'avis de son père va se lier d'amitié avec Jim.
Voilà un roman original puisqu'il puise dans le collectif américain et est écrit par un auteur français. Roman d'apprentissage, on s'attache facilement à ces deux héros, l'homme brisé par la guerre, l'enfant en manque d'affection paternel. Jim dévoile ces lourds secrets, Billy se forge un caractère. Lionel Salaun avec beaucoup de justesse nous offre une histoire sensible, très agréable à lire.
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C'est avec un énorme soulagement que bon nombre de familles virent revenir leur rejeton au terme d'un long combat éprouvant. Si Jim Lamar était de ceux enrôlés en 68, son retour, pourtant espéré par ses parents, se fit attendre... des années ! Des mois durant, ils guettèrent, pétris d'impatience, ne serait-ce au moins qu'une lettre. Mais rien ne vint. Aussi, en 70, son père, las de chagrin, ne put se résoudre qu'à sa mort. Noyant sa peine dans l'alcool, il mourut dans une simple flaque d'eau. Quant à sa mère, elle fut emportée par une pneumonie fin 79. S'il fut décidé que la ferme et ses dépendances seraient laissées en l'état pendant 5 ans, jusqu'à ce qu'un projet soit voté, bon nombre de citoyens vinrent pourtant se servir, dévalisant du sol au plafond tout ce qui pouvait être emporté, jusqu'à l'imposant fourneau dont le père et l'oncle de Billy se chargèrent. Il ne fut plus question de la ferme des Lamar jusqu'au jour où un vieux pick-up garé devant fut remarqué. Et quelle ne fut pas la surprise des habitants de Stanford d'apprendre de la bouche du shérif que Jim Lamar était de retour. Face à l'hostilité ambiante et pourtant bien décidé à reconquérir aussi bien sa vie que ses biens, il se trouvera un seul allié, le jeune Billy...

Le retour de Jim Lamar, après 13 ans d'absence, va secouer toute la petite communauté de Stanford, Mississipi. Si certains le redoutent, se questionnant sur les raisons de son retour, ses intentions ou encore sur ce qu'il a bien pu faire pendant plus de 10 ans, le jeune Billy, lui, voit en cet homme spolié, méprisé, redouté, un véritable héros de guerre mais aussi la substitution d'un père malhabile et indifférent. de leur rencontre, hasardeuse et pourtant décisive quant à leur avenir, naîtra une profonde amitié, un véritable respect. Aussi, Jim Lamar osera-t-il s'épancher sur ce qu'il lui est arrivé durant ces longues années et les raisons de son retour. Un brin nostalgique, d'une profonde humanité et tendresse, ce roman initiatique fait la part belle à cette fraternité entre deux personnages, Jim qui veut se reconstruire et Bill qui cherche sa place au coeur de ce monde changeant. Lionel Salaün décrit avec des mots justes aussi bien la nature environnante que les sentiments et émotions. Un récit dense et bouleversant...
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Il est des rencontres décisives, marquantes.
Celle du petit Billy, alors juvénile et frêle bambin, tout particulièrement.
Jim Lamar était un gars du pays parti défendre les intérêts de son très cher Oncle Sam au Vietnam pour finalement disparaître durablement des écrans radars une fois la boucherie en dépôt de bilan.
La vie est pleine de surprises, dit-on.
Son retour dans la maison familiale abandonnée, que les délicats et attentionnés voisins s'étaient préalablement chargés de piller du sol au plafond, en constitua une de taille.
Bien décidé à reconquérir ce qui lui revenait pourtant de droit, c'est à une hostilité larvée qu'il allait désormais devoir faire face, ne pouvant alors compter que sur le solide soutien de son unique partisan, le petit Billy.

Comme un doux parfum d'enfance flotte sur ce retour gagnant...pour le lecteur.
Ode à l'enfance perdue particulièrement nostalgique.
Période bénie à jamais encrée dans la chair et l'esprit.

Jim Lamar, le taiseux, le paria, peut-être bien le seul véritable ami que Billy ait jamais eu.
Perçu comme un paternel de substitution, c'est avec des mots puissants, furieux et intenses qu'il s'épanchera sur ses maux devenus obsédant.

Sous nos yeux bienveillants, Salaün tisse une amitié aussi improbable que sincère, offrant à notre tout jeune acteur le rôle finalement le plus enviable, celui de détonateur cathartique, de bouée de secours lancée à un homme que plus rien ne retient parmi les vivants.

Très beau moment.
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Billy raconte sa rencontre avec Jim revenant dans la maison familiale. C'est alors un adolescent de 13 ans qui deviendra adulte au contact de Jim. Lui, c'est un soldat revenu du Viet Nam qui dévoilera ses parts d'ombre.

Pourquoi Lionel Salaün a t-il campé son premier roman aux U.S.A., sur les rives du Mississipi, quand il a été, entre autre, pêcheur de sardines à Sète ? Quand bien même, la thématique du retour de guerre et l'atmosphère des bords du fleuve sont bien rendues.
Une histoire universelle d'amitié qui se construit au fil des pages.

Souvent, l'attente du verbe rejeté en fin de phrase ajoute du mystère au mystère de ce taiseux de Jim qui va s'épancher, cela donne un certain charme à l'écriture soulignée par des mots choisis.
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Comme chaque année à la fin de l'automne, ma petite ville a le bon goût d'organiser un sympathique petit salon du livre, qui, s'il ne peut rivaliser avec les monstres connus et médiatisés, a le mérite de pouvoir nous faire rencontrer écrivains essayistes, auteurs et illustrateurs BD et de littérature jeunesse dans une ambiance très décontractée.

En parcourant la liste des auteurs invités, un nom m'a rappelé que j'avais lu une critique de Lehan-Fan sur un de ces bouquins , il y a quelques mois.
Vérification faite, l'ami Gildas a aimé, le Carré aussi... Ca vaut le coup d'aller voir...

D'après sa bio, Lionel Salaün est plus montagnard que fluvial. On devine cependant un attrait pour le fleuve Mississipi dont il nous conte au fil des pages, les odeurs, les bruits, les goûts.... un arrière goût de Mark Twain dont le jeune Huckeberry Finn pourrait être un lointain aïeul de Billy, le narrateur.
Il est assez rare de voir nos auteurs français aller planter le décor de leurs récits dans l'Amerique profonde. On m'objectera qu'il eut été difficile de narrer le retour d'un vétéran du Vietnam dans son bled paumé de la Bretagne ( Stop les com, les bretons, je vous adore...^^).

Salaün nous raconte donc le retour de Jim au pays, 7 ans après la fin du conflit.
Ce qui s'est passé entre la fin de la guerre et son retour au bercail, Jim va le raconter à Billy... petit à petit, prenant le temps d'apprivoiser le jeune ado qui découvre en lui la figure paternelle qu'il aurait aimé connaître...
Roman initiatique, tant pour Jim, qui va découvrir l'Amérique à travers la guerre, que pour Billy qui sera cet été là temoin de la confession du vétéran.
Roman sur l'altérité. L'incipit nous plonge très rapidement dans la boue de l'Amérique profonde : « Je ne sais pas ce qu'il en est aujourd'jui, mais à Stanford, à l'époque, on n'aimait pas bien les étrangers. »
Loin d'être un pamphletaire donneur de leçons, Salaün brosse à petits traits l'état des lieux d'une Amérique raciste, nombriliste, méfiante...
Les nègres, on veut bien fraterniser avec eux dans un trou d'obus, mais quand tout ça sera fini, s'agira que chacun reprenne sa place...
Jim Lamar, il a beau être natif de Stanford, il est quand meme pas comme nous, hein...
Finalement Jim n'est coupable que de s'être fait piller sa ferme pendant sa longue abscence... Mais la culpabilité des habitants de Stanford ne peut se décharger qu'à travers une hostilité grandissante envers le fils du pays revenu...trop tard...

Un moment de lecture très agréable avec ce premier roman récompensé par plusieurs prix.
J'ai hate de rencontrer Lionel pour qu'il me parle de ses autres bouquins.
Je vous raconterai... si vous voulez...
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critiques presse (1)
Telerama
23 février 2012
Une fiction signée d'un auteur français qui respire le blues et la douleur de l'éternel retour.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
«  Les étudiants, Butch et son frère, qui ne sont jamais allés plus loin que l'école primaire, en avaient vu à la télévision et ça leur a suffi pour se faire une idée de ce que valent ces gars-là. Il ne les aiment pas, et c'est peu dire. Ne supportent pas leur air suffisant, leur façon de se balader, avec sous le bras des livres dans lesquels ils ont puisé le peu qu'ils savent de la vie, toutes ces conneries dont ils sont si fiers et qui leur donnent le droit de regarder de haut de pauvres bouseux, de leur faire la leçon, qui se gargarisent de noms imprononçables d'écrivains étrangers dont le commun des mortels n'a rien à foutre, de poèmes qui ne veulent rien dire, de grandes théories inutiles au nom de quoi ils passent leur temps à contester toutes les décisions du gouvernement. »
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Le monde dans lequel je reprenais pied après quatre jours de repos forcé ne m'avait jamais paru aussi beau. Un monde aquatique, gorgé de lourdes exhalaisons de terre détrempées et de bois mouillé, au sol gras où chaque pas marque et s'accompagne d'un bruit de succion, un monde vert, luisant, hanté par la musique monocorde de la pluie ruisselant au goutte à goutte de milliers de feuilles sur autant d'autres feuilles, un monde pris entre deux eaux, celle du ciel, continue, et celle du fleuve gonflé à bloc, terrifiant flot brun déferlant sans bruit, chargé d'arbres morts et de corps incertains.
Deux heures durant, je m'en étais mis plein les yeux, jubilant du goût de la pluie et du vent sur mon visage, de ne plus éprouver à la marche ni gêne ni douleur, réparé, tout neuf, le cœur léger et les bottes empesées chacune d'un bon kilo de boue.
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On en avait vu de ces mecs gonflés à bloc à l'idée de ce qui les attendait au pays, la promesse d'un bon job ou les beaux yeux de Molly passer à travers les balles, faire gaffe où ils posaient les pieds, savoir se coucher à temps ou se planquer quand il fallait. Des mois durant, tant que ça valait la peine. Jusqu'au jour où ils recevaient une lettre qui leur disait que la place dont ils rêvaient avait été pourvue, que le petit frère adoré s'était fait le shoot fatal ou que Molly s'atait mariée avec un pote de l'équipe de football. Aucune arme au monde ne remplacera jamais les illusiuons perdues...
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Pourquoi nous, qui avions quitté le pays en fanfare, comme des héros, les sauveurs du monde libre, étions-nous revenus aussi discrètement que possible, presque en catimini, ignorés par les politiciens, méprisés par ceux qui après l’avoir soutenue avaient fini par avoir honte de cette guerre, insultés par des gamins de notre âge qui en étaient venus à prendre fait et cause pour ceux que nous avions combattus ? Qu’avions nous fait d’autre que ce pour quoi on nous avait envoyés là-bas : tuer et nous faire tuer ? Une armée de gosses auxquels on a confié le sale boulot, des Blacks, des prolos, des bouseux, cette catégorie d’hommes qu’en temps de paix on appelle le peuple, et dont on fait, quand l’occasion se présente, des soldats, de la chair à canon.
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Or ce que je lisais dans les yeux de Jimmy n'avait rien à voir avec le sentiment que j'avais expérimenté. C'était quelque chose d'autre, quelque chose de poisseux, quelque chose qui fait mal, qui fait honte, que rien n'efface jamais. Et pourtant cette chose que je ne parvenais pas à identifier, Jimmy me l'avait laissé entrevoir avant, comme accablé par le poids de ce terrible aveu, de passer une main dans mes cheveux, et de lâcher, grave, presque douloureux : Si on allait faire un tour ?
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Videos de Lionel Salaün (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lionel Salaün
Paru en mars 2020, ET MATHILDE DANSE fait partie des livres confinés sitôt livrés en librairies. Eva Chanet, éditrice chez Actes Sud, et Lionel Salaün, reviennent sur ce polar littéraire.
Plus d'informations sur le livre : https://www.actes-sud.fr/catalogue/romans-policiers/et-mathilde-danse
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