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3,97

sur 374 notes
L'auteur a écrit un ouvrage sur l'Art et en particulier la peinture mais pas comme nous la connaissons.

Les tableaux sont des êtres vivants ; vendus, torturés, peints, apprêtés, ratés, choquants, alternatifs, violents. Les humains sont transformés en chose, à la merci des créateurs.

D'autres sont transformés en meubles, en domestiques déshumanisés mais de luxe.

Lorsqu'une jeune fille est assassinée de manière très violente, certains parlent de l'assassinat d'une personne alors que d'autres ne parlent que de la destruction d'une oeuvre d'art très chère sans tenir compte de l'humain.

Avant de lire "Clara et la Pénombre", je ne connaissais pas José Carlos Somoza. Il a écrit là un livre dérangeant, qui fait froid dans le dos. Son écriture est fluide, prenante.
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Clara et la pénombre/José Carlos Somoza
Oeuvre originale et imaginative, cette fiction nous emmène dans un monde étrange où les tableaux peints sont des êtres vivants nus, le plus souvent des adolescentes d'environ quatorze ans. En effet l'art hyperdramatique (HD) et ses avatars non seulement s'exposent mais encore se louent ou se vendent à des prix astronomiques.
Dans ce monde où les élucubrations sur l'art HD et le babil insipide et futile dont l'argent et le profit sont les thèmes récurrents occupent le plus clair du temps des protagonistes, on se sent un peu en marge ; on baigne dans une ambiance branchée et snob , homo et hétéro, perverse et toute de sensualité induite par des êtres farfelus et voyeurs qui s'adonnent aussi à la drogue en plus de disserter sur les collections d'espaces vides et de cultiver le paradoxe dans le cadre d' une morbidité toute naturelle. On vit là dans un monde à la dérive où le luxe fait loi et où les oeuvres d'arts se plaisent dans un masochisme qui donne des frissons.
Une mince intrigue policière suite à un sacrifice humain sur fond d'art HD constitue le fil conducteur de ce beaucoup trop long roman au style d'une pauvreté affligeante, peut-être mal traduit aussi. Ce qui se voudrait un thriller philosophique sombre peu à peu dans l'ennui faute de rebondissements malgré une entame de roman prometteuse. La démarche heuristique de l'auteur s'enlise hélas au fil des pages en raison de situations répétitives et de longueurs hypnagogiques interminables aussi bien dans les descriptions que dans les dialogues.
J'ai eu beaucoup de mal à terminer cette lecture ennuyeuse.
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Voici un pavé effrayant décrivant un univers où l'art a repoussé toutes les limites, où le pouvoir de l'argent a définitivement mis à l'écart l'humain, avec une trame quelque peu prévisible mais où les détails ne cessent de surprendre, un essai sur l'art et la perversion du génie, un roman à l'intrigue haletante et originale. C'est le premier livre que je lisais de Somoza, et je pense que ce ne sera pas le dernier.
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J'ai rencontré ce roman lors du passage dans un airbnb charmant, qui regorgeait de romans à tous les étages.
C'est la 4ème de couv m'avait interpelée. Résistant à l'impulsion de l'embarquer dans ma valise (ça ne se fait pas mais c'était tentant), je l'ai acheté quelques semaines plus tard et je viens de le finir.
Et quelle découverte !!!
Un bijou de finesse, de rigueur, d'imagination. La tension ne se relâche pas un instant.
Le plus fascinant, c'est que l'auteur a poussé son idée d'art hyperdramatique jusque au bout. Je vous explique en quelques mots :
les oeuvres d'art sont humaines. Les artistes les peignent et les mettent en scène avec toutes les dérives que cela peut engendrer. Pour le reste, ne comptez pas sur moi pour vous raconter le reste. L'auteur le fait mieux que moi. Il nous présente tous les points de vue des oeuvres d'art, de proches, des artistes, de ceux qui protègent les oeuvres, du public, des anti.
C'est vraiment regarder un diamant sous toutes ses facettes. C'est à croire que l'auteur a côtoyé ce monde pour nous en faire une peinture aussi fidèle, aussi complète.
Il est allé loin le bougre ! Avec une vraie réflexion sur l'art et ses frontières avec l'acceptable, le beau. Ce qui est plus important entre un être humain et une oeuvre d'art, quand c'est l'être humain qui est oeuvre d'art
Car l'intrigue qui sert de toile de fond pour cette histoire débute avec une toile qui a été vandalisé ou une jeune femme assassinée, selon le point de vue que l'on adopte...
Un grand bravo, même si j'avais un peu entrevu la fin...
Alors faut-il le lire ? Un grand oui. Il me tarde de retourner dans une musée, riche de cette histoire pour considérer différemment les oeuvres d'art.
De mon côté, je prévois d'autres lectures de cet auteur.

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C'est sans conteste un des livres les plus glaçants que j'aie lu. L'histoire se passe dans le milieu de l'art contemporain, mais à un moment où les artistes se passionnent pour des toiles vivantes, peintes à même le corps, et l'un des courants de cet art, l'hyperdramatisme, consiste à déshumaniser totalement les "toiles" humaines pour en faire de purs objets.
Or un tueur en série enlève des toiles et les découpe vivantes avec un "découpe-toiles" qui est une sorte de petite tronçonneuse. Les toiles enlevées sont celles du grand maître absolu de l'art hyperdramatique, le génial et fou van Tysch. La police privée de sa fondation mène l'enquête pour éviter que des toiles valant plusieurs millions soient à nouveau détruites, et ce sans les considérer comme des personnes.
Nous suivons aussi le parcours de Clara, une jeune "toile" qui atteint le sommet de son art, c'est à dire la négation de soi-même pour être entièrement dans le désir de l'artiste.
A travers les excès de cet art factice inventé pour le roman, c'est tout une réflexion poussée sur l'art et son côté parfois mortifère, sur le rapport de l'artiste à l'oeuvre et sur ce qui fait, ou défait, notre humanité, et sur l'emprise de l'argent sur le monde de l'art. Inutile de révéler les excès de cet "art", il suffit de dire que l'auteur a pensé la situation dans toute son horreur. Un très long texte qui n'épargne rien au lecteur et qui se révèle un thriller implacable jusqu'à la dernière ligne.
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Une écriture fabuleuse au service d'une histoire dérangeante mais fascinante dont l'intrigue est menée de main de maitre par l'auteur. Celui-ci accroche son lecteur avec une intrigue policière dans le monde de l'art contemporain qui nous questionne ensuite sur notre rapport au corps humain et à sa marchandisation.
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Clara et la pénombre est (après avoir lu l'Appât et La Dame n°13) le meilleur de la série que j'ai pu lire (pour le moment).

Somoza s'attaque ici à l'Art ou à la Peinture plus exactement. Il imagine une société dans laquelle les tableaux sont des êtres vivants ; vendus, torturés, peints, apprêtés, ratés, choquants, alternatifs, violents, ... Ce nouveau commerce humain au nom de l'Art fait fureur et de nombreux artistes règnent sur ce royaume.

Le plus célèbre est Bruno van Tysch dont les "tableaux" se vendent pour plusieurs millions de dollars. Sa plus grande oeuvre est Défloration (une jeune adolescente de 14 ans, nue et qui doit rester toute la journée immobile, couverte de peinture et reluquée par des milliers de visiteurs). Cette toile humaine va se faire un jour déchirer (au sens propre du terme), pour le plus grand bonheur des lecteurs avides d'enquêtes psychologiques et morbides.

Car bien évidemment ce qui prime dans cette histoire, ce n'est pas qu'une fillette s'est fait découper comme un tableau, mais la destruction de l'Art, d'un tableau puissant qui "syndrome-stendahlise" les foules. Jusqu'où la folie peut-elle aller au nom de l'Art ? Somoza nous donne sa réponse et c'est goulûment qu'on accepte de s'en prendre plein la gueule.

Somoza pose les bases de sa littérature en s'arrêtant tour à tour sur des personnages clés de l'histoire : toiles vivantes, meubles vivants, enquêteurs travaillant pour la fondation, illuminés artistiques, ... Chaque chapitre se termine par un cliffhanger qui empêche complètement de refermer le bouquin et il prend un malin plaisir à reprendre l'histoire d'un personnage deux ou trois chapitres plus loin, juste histoire de nous tenir en haleine. le fourbe.

Le tout sur fond de cette Europe qui a donné naissance aux grands courants artistiques (Hollande, Italie, ...).

Voilà, décrire un Somoza c'est forcément se perdre en essayant d'expliquer pourquoi ça nous a plu. Toujours est-il que ça plaît forcément. C'est fou à lier, c'est sombre et violent, ça donne des envies de dire oui à n'importe quel cours d'Histoire de l'Art, chiant au possible. Allez y franchement, et quitte à vous dépuceler de Somoza un jour, faites le avec celui-ci.
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Quelle découverte que ce roman et avec lui son auteur José Carlos Somoza ! La critique n'est pas aisée car ce livre est à la croisée de plusieurs genres: fantastique, artistique, thriller psychologique. Ce qui est certain c'est que l'auteur crée une ambiance hors du commun qui m'a déstabilisée ,parfois angoissée et passionnée. Nous sommes en 2006 mais dans le futur puisque le roman a été écrit en 2001. L'intrigue se déroule principalement à Madrid dans le milieu de l'Art. Désormais les toiles sont vivantes. Ce sont majoritairement de très jeunes gens qui sont " apprêtés" pour devenir le support parfait à l'artiste. Beaucoup aspirent à devenir des toiles célèbres et sont prêts à subir l'innommable pour y parvenir. La majorité se contentent d'être de simples objets décoratifs achetés ou louer par des gens très riches. La soumission est totale, le but ultime est de réussi r à se sentir totalement objet au service du peintre. Pourtant c'est le rêve de beaucoup et notre sens moral est ébranlé !
Un crime horrible est commis sur une des toiles du Maître van Tysch . Une enquête haletante et stressante est mise en oeuvre par la milice privée de la fondation en parallèle de la police pour éviter que d'autres toiles soient détruites. Car elles valent des fortunes et c'est pour sauver ce patrimoine qu'il faut agir,la personne n'a aucune valeur.
Il faut plonger dans cet univers à la fois fascinant et glaçant pour comprendre et ressentir toute la satire que l'auteur développe autour de cette société de l'art devenue folle...mais ,au delà de l'Art c'est la marchandisation du vivant qui est dénoncée par J.C.Somoza.
C'est bluffant et réellement innovant,du moins pour moi!
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l'idée n'est pas neuve mais intéressante. Par contre, l'histoire a du mal à se mettre en place, c'est confus voire prétentieux. on se noit dans des descriptifs pseudo artistiques et répétitifs. on attend que cela avance puis rien. j'ai abandonné. peut-être que j'y retournerai plus tard.
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Parce qu'il y est question d'un futur proche (l'action de "Clara et la pénombre", écrit en 2000, se situe en 2006), où le corps humain peut être utilisé comme support d'une oeuvre d'art, voire être transformé en objet artisanal, vous pensez vous lancer dans un récit d'anticipation.

Puis, parce qu'il y est question d'un mystérieux psychopathe qui mutile et détruit certaines de ces "toiles humaines" les plus en vogue, vous croyez finalement vous trouver face à une intrigue policière.

A moins qu'il ne s'agisse, comme vous l'imaginez ensuite, d'une réflexion sur le sens et les limites de l'art dans un monde où il vaut surtout par sa valeur marchande...
...ou d'un questionnement sur la place que peut occuper l'homme au sein d'une société de plus en plus consumériste, dans laquelle tout est éphémère, où les faiblesses du coeur et de l'âme sont considérées comme des tares...
...ou d'une allégorie sur des thèmes plus éternels, tels que la quête de l'immortalité...

En réalité "Clara et la pénombre" est un peu tout cela à la fois. Roman d'une incontestable richesse, il aborde de nombreuses thématiques en profondeur sans assener de certitudes, et mélange les genres avec une parfaite homogénéité : les problématiques sociétales s'intègrent naturellement à l'histoire, dont elles sont même indissociables, et l'aspect "enquête policière" apporte à l'intrigue rythme et suspense sans que cela porte atteinte à la consistance de l'ensemble.

Ce monde que dépeint José Carlos Somoza, et qui fait froid dans le dos, n'est, ainsi qu'on le devine aisément, qu'une légère caricature -et encore !- du nôtre. Cette dictature de l'esthétisme, cette impunité qui autorise tout, à condition que ce soit fait avec style, cette priorité accordée à la valeur pécuniaire des êtres -qui, une fois transformés en toiles, ne sont plus considérés comme tels-, aux dépens de la considération de l'individu, ne sont pas tant du domaine de la science-fiction que de celui d'une réalité que l'auteur dépeint sous une forme métaphorique.
De la même manière, en évoquant la destruction sauvage, sanglante, de ces corps qui de leur vivant, servaient la perfection artistique, il met l'accent sur l'opposition entre le caractère factice, fugitif du paraître, et la réalité de la nature organique -et donc intérieure?- de l'homme, comme pour rappeler que la valeur d'un individu est EN lui, et non SUR lui.

"Clara et la pénombre" est, vous l'aurez compris, un récit passionnant, foisonnant, intelligent ... que vous dire de plus ?
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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