AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Marie-France de Paloméra (Autre)Miguel Ángel García (Autre)
EAN : 9782246584117
140 pages
Grasset (22/10/2003)
4.5/5   9 notes
Résumé :
Entre 1973 et 1974, dans une minable bourgade proche de Buenos Aires, des rumeurs d'infiltration marxiste sèment la zizanie chez les petits chefs péronistes. Cela tourne au western absurde, les fantoches de Soriano ne mégotant ni sur la bouteille ni sur le choix des armes (dynamite, camionnette, bulldozer, épandage de matière fécale...) pour arriver à leurs fins. Une tranche subversive, bouffonne, sanglante, de l'histoire argentine, servie par l'un des plus mordants... >Voir plus
Que lire après Jamais plus de peine ni d'oubliVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il faut avoir le coeur bien accroche pour franchir les quelques dizaines de pages de ce petit livre sans sentir l'imperieux besoin de courir au lavabo le plus proche rendre tripes et boyaux.


Dans un petit bled perdu d'Argentine un delegue du parti veut destituer le maire. Un delegue du parti peroniste veut destituer le maire peroniste. Qui ne l'entend pas de cette oreille. Et c'est l'affrontement entre amis de l'un et complices de l'autre. C'est burlesque. Enfin, ca le serait si ca ne tournait pas tres vite en boucherie, en hecatombe. On blesse, on torture, on tue. On tue par coups, par balles, par empoisonnemt au DDT, avec des charges de dynamite, en incendiant des maisons entieres. Et l'auteur ne lesine pas sur les descriptions de blessures, de lesions, de plaies, ni sur les souffrances, les supplices qu'elles provoquent.


Pourquoi cette exasperation dans le carnage? Pour des idees? Bah! Par fidelite dans l'amitie? Pour l'honneur? J'ai eu l'impression qu'une fois le conflit entame, les deux factions s'enfoncent dans une perseverance instinctive, un acharnement obscur, irreflechi. Et c'est l'horreur. Au cri, des deux cotes, de: Viva Peron! Ou plutot, comme concluent les missives que les deux cotes s'envoient au debut: Peron o muerte! (Peron ou la mort!).


Ecrit en 1974 en Argentine, et publie seulement apres quelques annees en Europe, le livre traduit et pousse jusqu'a l'absurde les dissensions de l'epoque au sein du parti peroniste, qui nettoieront la voie a la dictature de la junte militaire en 1976. Attaque du point de vue litteraire a sa sortie (un critique oublie depuis allant jusqu'a ecrire: "Mezcla de monja y de culo, porque es sor y ano" "Melange de nonne et de cul", maltraitant le propre nom de l'auteur) il est de nos jours beaucoup mieux juge. On a fini par comprendre, et accepter, que son exageration, son sarcasme, son manque de fioritures, son langage resolument populaire, servent au mieux son projet: un rapport, presque une denonciation, d'un climat politique pourri, dangereux. Et de ses consequences chez le petit peuple, les braves gens qui se laissent mener.


Puis-je conseiller ce livre? Oui, malgre sa durete. Je finis ce billet comme je l'avais commence: pour ceux qui ont le coeur bien accroche.



Commenter  J’apprécie          442
Dans un village argentin, deux idéologies s'affrontent jusqu'à la guerre et l'assassinat. Tous les coups sont permis, toutes les armes autorisées, toutes les mutilations possibles, mêlant horreur et burlesque.
Au delà de la lutte sanglante et rocambolesque qu'Osvaldo Soriano met en scène dans ce roman entre la gauche et la droite péroniste, mouvement politique à l'époque en voie d'éclatement, l'auteur en fait surtout émerger toutes les contradictions.
C'est aussi la violence d'Etat qui est dénoncée, préfigurée par cette guerre idéologique au sein d'un village, annonçant les exactions de la future dictature militaire pour laquelle le péronisme en délitement a tracé une voie royale.

Si Osvaldo Soriano n'a jamais ambitionné d'être un auteur de l'avant-garde littéraire argentine, il excelle dans son style de conteur d'une maîtrise parfaite, assorti d'une écriture énergique à l'humour picaresque. Enfin, pour Soriano, les drames idéologiques sont d'abord et avant tout absurdes : il nous le rappelle avec humour et intelligence, ces deux ingrédients indispensables à toute position raisonnablement humaniste.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
Commenter  J’apprécie          190
C'est le deuxième roman de cet écrivain argentin, très connu dans son pays et qui possède un humour corrosif et à la fois très tendre. Ce livre il l'a écrit en 1973, en Argentine, mais il ne fut publié qu'en 1978 pour des raisons politiques. le titre fait allusion à un tango très connu de Gardel " Mon aimé Buenos Aires".
L'action se développe dans la ville fictive de Colonia Vela (comme le Macondo de GG Marquez) où l'on accusera de bolchéviques au délégué municipal et son adjoint, alors même que tous les deux sont péronistes irréductibles et fidèles au mouvement.
Ainsi dans ce bled vont s'affronter jusqu'au délire les deux factions. Si la situation est franchement dramatique, Soriano la décrit de façon désopilante, truculente.
C'est une lutte fratricide pour des idées, mais dans ce bled où tous se connaissent et sont devenus dingos, on a l'impression que c'est une lutte de personnes.
Le film d'Hector Olivera de 1983 est génial, hilarant, avec une scène d'anthologie que je vous laisse découvrir. Il est visible sur youtube sous le nom en espagnol de ce livre magnifique.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
Commenter  J’apprécie          80
Voilà un récit tragi-comique qui nous éclaire plus sur la marche du monde que n'importe quel essai politique. A partir d'un fait divers, la mécanique guerrière se met en place, tuant, blessant et sacrifiant ses héros au gré des intérêts de chacun. le fil rouge ? Un homme décidé à défendre ses idées coûte que coûte, allant au bout de ce que les autres estiment être une folie. le contexte sud-américain renforce la dimension absurde et la référence au modèle de l'homme politique (Peron) crée la référence. A lire
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"Je ne me suis jamais melé de politique, mais j'ai toujours été péroniste" phrase célèbre d'Osvaldo Soriano qu'on peut lire dans ce livre.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : argentineVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (35) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..