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EAN : 9782879298191
320 pages
Editions de l'Olivier (05/01/2012)
2.43/5   14 notes
Résumé :
«Il faut que je me lève pour faire échec au sommeil et au duel dans lequel il me jette continuellement. Je réalise, durant les courts intervalles où la fièvre me laisse en paix, que cette rencontre, je dois la disputer hors de mon sommeil, et qu'elle me mettra aux prises avec l'enfant que j'étais. Il faut que je me lève pour suivre des yeux la grève jusqu'à la baie où s'est dressé le Don Diego, en réalité le Don Diego Fernandez, Golf & Spa, au milieu de bungalows qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Jeremy Kumarsamy est un ancien champion de badminton de niveau international. À la suite d'une mauvaise blessure qui l'a laissé handicapé et menacé d'arrestation pour avoir agressé une autorité sportive, le jeune homme se terre dans la demeure familiale de Port-Benjamin dans les îles Fernandez, sous la surveillance de sa mère et d'un vieil employé de maison.

Alors que la guerre des Malouines fait rage en Argentine, Jeremy revient sur son enfance. Il évoque en pensée sa mère Ivy, totalement dévouée à son mari Samy. Il y a aussi Felicity, sa tante, si fascinante et si belle, et si désespérément absente. L'univers du jeune garçon vole en éclats avec la déclaration d'indépendance des îles Fernandez. « Les îles flottaient quelque part dans l'océan Indien, amarres larguées. Les Anglais avaient perdu la trace de la tranquille colonie qui, elle-même, ignorait où elle se trouvait. » (p. 112) Samy Kumarsamy est totalement anéanti par le retrait des troupes anglaises et sa déchéance entraîne toute la famille. de vaguement insolent, Jeremy devient un enfant intenable. Une seule chose le passionne, le badminton, au point de l'entraîner loin de chez lui, dans les plus grandes compétitions mondiales, mais aussi dans le monde adulte où la politique se moque des destins personnels. « Il fallait mettre fin aux incartades du gamin que rien d'autre n'intéressait que le bad, Albion Hall était la solution. » (p. 98)

Entre passé et présent, Jeremy répond à l'impérieux besoin et au pressant devoir de se souvenir. « le gamin que j'étais s'est extrait de mon rêve enfiévré pour mieux me talonner, il sait qu'avec mon handicap je ne vais pas lui échapper. » (p. 165) Des îles Fernandez à Londres, on suit le destin sportif d'un garçon pour qui le badminton n'était pas seulement une valeur familiale ou une tradition britannique, mais avant tout un accomplissement presque mystique. Albion Hall, ancienne église reconvertie en salle d'entraînement, est le sanctuaire où Jeremy souffre et communie au sport avec des adversaires aussi passionnés que lui.

Après un début prometteur, ce roman s'essouffle. Ou peut-être est-ce moi qui n'ai pas gardé mon intérêt éveillé. le long voyage à rebours de l'auteur est trop égocentrique, sans remise en question. Il ne fait que gémir sur des personnes perdues, des occasions manquées et des volontés avortées. Toutefois, j'ai aimé découvrir les îles Fernandez dont je n'avais jamais entendu parler, et suivre la décolonisation de cet archipel perdu dans l'océan Indien.
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En chute libre, reçu dans le cadre de la sélection du Prix France Océans, est un roman qui m'a littéralement "retournée". Commencé sans enthousiasme - pour ne pas dire à reculons. Et pourtant, à la faveur d'un match de badminton (vous lisez bien), me voilà peu à peu prise par ce récit touchant.

Kumarsamy, joueur de badminton de niveau mondial, est de retour à Diego Fernandez après des années d'absence. Loin de revenir en héros, c'est en homme meurtri qu'il débarque, atteint par une blessure qui le condamne à l'abandon de son sport.

Ecriture sensible axée sur le motif du père, d'un père rêvé, hors d'atteinte, d'une pression insoutenable, d'un désir d'être à la hauteur qui ne rachète rien. Pathétique et attachant, le personnage principal se bat contre ses démons, et peut-être plus encore contre lui-même. Pas sûr que son séjour de convalescence dans l'île de sa jeunesse l'aide vraiment à se reconstruire, et la confrontation avec le passé s'avère en réalité plu destructrice et mélancolique que régénérante.

Romans à facettes multiples, se démultipliant comme un kaléidoscope de l'âme, très riche d'une belle écriture. Plutôt une agréable surprise et une découverte intéressante.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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En chute libre retrace la vie passée et présente d'un joueur de badminton déchu.
Le livre s'ouvre sur un accès de fièvre du personnage principal, qui s'exprime à la première personne dans les passages au présent. le présent, c'est Port-Benjamin, où Jérémy passe sa convalescence et tente de ressusciter mentalement et physiquement après une blessure mal soignée à la jambe qui l'a handicapé. le présent est prétexte, à travers quelques souvenirs, à des retours en arrière nombreux, chronologiques, qui occupent par ailleurs l'essentiel du roman. Ils se distinguent par une narration à la troisième personne.
Ces flash-back reviennent sur l'enfance du joueur, son contexte familial et géopolitique dans une île qui est une colonie anglaise en cours d'accession à l'indépendance.
Nous y voyons un adolescent passionné de bad sans en connaitre les règles, qui peu à peu s'aventure dans les quartiers pauvres de l'île. Il découvre un autre monde que le sien. Il est en effet issu d'un couple au statut particulier :
Sa mère est anglaise, son père est autochtone, au service des anglais. Il est contre le départ des troupes anglaises de l'île. On se rend compte que la famille est mal perçue par les locaux, car au service des anglais, mais aussi méprisée par ces derniers.
Jérémy traverse ces pages, ces troubles politiques, en étant toujours centré sur sa personne et malgré ce qu'il voit et vit, il n'a pas l'air de s'ouvrir aux autres. Cette remarque est aussi valable pour la vie londonienne du jeune homme. C'est lui et le badminton, et surtout lui. Même si le début du livre m'a plut, par ce retour sur l'histoire de l'empire britannique, le texte devient lourd et insipide lorsqu'il se recentre sur la vie sportive du narrateur. Il ne restera pas longtemps dans ma mémoire.
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"Tu n'es pas comme tout le monde, toi.", c'est ce que dit Litchi à Jeremy Kumarsamy, encore jeune mais déjà avec des rêves de badminton plein la tête.
Jeremy est un entêté, la seule chose qui l'intéresse dans la vie c'est le "bad" et les parties acharnées aux règles fluctuantes qu'il dispute avec sa tante.
L'école ne trouve pas grâce à ses yeux, lors d'émeutes à Port-Benjamin il suit le mouvement, perd son père dans le camp adverse et ne le reverra que longtemps après, profondément changé et blessé à vie, il entretient une relation que je qualifierai de conflictuelle avec sa mère : "Une part de moi séchait, un désert me rongeait, me vidait de ceux qui m'étaient proches.", c'est pourquoi lorsqu'il a l'opportunité de partir en Angleterre pour travailler le badminton il la saisit et ne reviendra à Port-Benjamin que quinze ans plus tard, handicapé suite à une blessure mal soignée et sous la menace d'une arrestation parce qu'il a agressé une autorité sportive : "Peut-être que s'il avait été davantage à l'écoute, s'était tenu coi sous sa pirogue, n'avait été tenté d'affronter quiconque, ou même s'y était simplement rendu pour des femmes comme les grands de la classe, rien ne se serait passé.".
Trop vite, trop jeune, Jeremy Kumarsamy s'est brûlé les ailes et en paye aujourd'hui le prix fort.

Ce roman m'a laissé une sensation étrange car j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dedans, j'ai même cru que je n'allais jamais y arriver, puis j'ai fini par être prise dans l'histoire, mais cela n'a duré qu'un temps car j'ai de nouveau décroché à la fin.
Ceci vient sans doute de sa construction, le début mêle trop le passé et le présent et cela m'a perdue, je me suis demandée quelle histoire je lisais exactement et quels en étaient les tenants et les aboutissants.
Puis pendant une bonne moitié du livre, ce n'est qu'un retour dans le passé et cela m'a permis de mieux comprendre l'histoire et le personnage, et surtout je me suis laissée prendre au jeu et à la passion dévorante du badminton qui anime le personnage principal.
Et puis vers la fin il y a de nouveau des situations trop emmêlées et l'explication de la blessure et du handicap est décevante, mon intérêt était de nouveau retombé.
La narration est dérangeante, parfois à la première personne du singulier, d'autres fois non, tout cela contribue à perdre définitivement le lecteur, en tout cas ce fut mon cas.
Autre souci, je n'ai jamais accroché au personnage principal de Jeremy Kumarsamy, il est beaucoup trop centré uniquement sur lui et sur son nombril, il ne s'ouvre jamais aux autres, à un point qu'il en devient antipathique pour le lecteur.
Il ne cherche même pas à savoir ce qu'est devenu son père, les femmes vont et viennent sans qu'il ne s'attache jamais, je m'arrête là car je ne lui ai pas trouvé une seule qualité, voilà un personnage qui n'a pas grand chose pour lui et qui finit par déclencher une réaction allergique.
On ne peut être qu'indifférent à ce personnage, il n'a jamais réussi à se présenter comme sympathique, les drames de sa vie coulent sur le lecteur comme l'encre sur le papier.
A contrario d'autres personnages comme sa tante, Felicity, sont intéressants mais finissent par être abandonnés en cours de roman et il n'est plus jamais question d'eux.

"En chute libre" porte bien son nom, il est ici question de la chute inexorable et toujours plus profonde de Jeremy Kumarsamy, ancien champion international de badminton qui s'est totalement laissé dépasser par les évènements, tout comme le lecteur qui perd trop souvent pied dans ce roman à la construction particulière et inégale, mélangeant trop le passé et le présent dans une ficelle trop complexe pour être démêlée et appréciée.

Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Jeremy Kumarsamy, ancien champion de badminton et originaire d'une ancienne colonie britannique, raconte son histoire à la première personne dans ce roman où sport et politique sont entremêlés et où la grande histoire rejoint la petite.
C'est le destin d'un sportif brisé par une blessure mal soignée autant que par les troubles politiques de son pays que nous retrace ici Carl de Souza, écrivain originaire de l'île Maurice.
Malheureusement, je n'ai pas réussi à entrer dans ce roman, à m'intéresser à ces personnages, que ce soit le héros ou les personnages secondaires (sa famille, notamment).
Cependant, les reproches que j'ai à faire à ce livre sont beaucoup moins graves et plus diffus que ceux adressés précédemment à « Bizango » de Stanley Péan (lu également dans le cadre du Prix Océans). Ici, le style, même s'il n'a rien d'exceptionnel, n'est pas désagréable et on n'a pas l'impression de lire un scénario de téléfilm, cependant les personnages n'ont pas assez d'épaisseur et les situations manquent d'intérêt pour me captiver. Je précise que je ne m'intéresse pas du tout au sport (je n'ai même pas regarder les J.O., c'est dire…) et que donc a priori le thème du livre ne m'attirait pas spécialement mais cela ne m'avait pas empêché de beaucoup apprécier « Courir » de Jean Echenoz par exemple. Bref, je n'aime pas ce livre et j'ai du mal à expliquer vraiment pourquoi. Peut-être qu'il en est des rencontres avec les livres comme celles que l'ont fait avec les gens : une ou quelques-unes sont magiques, certaines sont intéressantes et beaucoup restent en surface, enfin il y a des rencontres qui ne se font tout simplement pas. C'est ce qui m'est passé avec ce roman.



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critiques presse (1)
LeMonde
12 mars 2012
Rien n'échappe du rythme et de la puissance cachée de ce sport, où les arrêts de jeu sont à peine tolérés.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
"Sur le court, se déroule aujourd'hui une séance d'initiation. Les gamins doivent smasher à tour de rôle. A la file indienne, ils attendent, leur raquette empoignée, de frapper comme des sourds, avec pour résultats de cette débauche d'énergie un misérable plongeon du volant. Les talons vissés au plancher, ils contemplent leur envoi, s'y remettent aussitôt sans qu'aucune correction soit apportée." (p. 131)
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L'énergie des joueurs asiatiques alimentaient tous les fantasmes. On évoquait certains régimes alimentaires des plus étranges : miel, soja, ginseng, poudre d'os d'animaux rares, humeurs recueillies dans des fioles minuscules, sans compter les masses de fonte qu'ils devaient soulever chaque semaine et les heures de footing par tous les temps – si ça ne finissait pas par des vomissements, ça ne valait pas. Des ensorceleurs leurs donnaient des amulettes dont ils ne se séparaient jamais.
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Je me débattis : « Lâche-moi, connard ! Je veux parler à ma mère ! »
Celle-là, je ne l'avais pas encore faite à Solomon : « Ta mère ! » Le gêner dans son travail jusqu'à ce qu'il m'éconduise des environs du P.-B. Health Club quand je devenais trop visible était routinier, il me lavait de force et une fois, même, il m'avait contraint à une cure de désintoxication. Solomon fermait l'oeil sur l'argent que je lui volais pour me procurer de la dope, donnait même des instructions à des subalternes pour m'en fournir. 
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Je me suis retrouvé dans une chambre obscure où je me serais perdu sans cette voix que je reconnaissais parce qu'elle s'était faite fluette à nouveau, elle m'a entraîné vers un lit. Je n'étais pas plus adroit ici que dans la voiture, je l'ai laissée faire, apaisé dans la pénombre, mon sexe engorgé me faisait toujours mal, mais je voulais être digne d'elle et devais lutter, non pas pour avoir le dessus cette fois mais, au contraire, pour me laisser posséder. J'ai explosé, elle criait, s'oubliant, m'oubliant un instant, un court instant durant lequel elle s'est consacrée à son plaisir. Je ne distinguais que sa bouche ouverte sur ses dents blanches, je sentais la chevelure qui s'était dénouée, les seins lourds auxquels j'accédais enfin.
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Nous étions franchement retournés l'un contre l'autre, je l'embrassais, les aspérités et exiguïté du véhicule nous forçaient à des mouvements heurtés. Je m'empêtrais dans le sari, elle riait doucement, son corps retrouvait des émois oubliés, plus que son parfum qui saturait la poche d'air dont nous disposions tandis qu'elle se donnait à moi, sa voix prenait le dessus, une voix un peu tremblante et haut perchée de petite fille, inconciliable avec l'assurance qu'elle affichait quand elle s'occupait de tout. « Darling boy, darling boy », soufflait-elle en se livrant à ma maladresse, je me laissais porter par sa douceur, moi qu'elle avait ramassé comme un débris d'un temps révolu où, de pays en pays, les gens étaient chez eux.
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