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4,64

sur 4693 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Art Spiegelman, une fois adulte demande à son père de partager son vécu des camps de la mort. Maus est d'abord publié en séries dans un journal puis en 2 tomes. C'est le premier roman graphique à avoir reçu le prix Pulitzer. On suit le parcours de Vladek Spiegelman en Pologne dans le camp de concentration d'Auschwitz jusqu'à la libération. le témoignage de son père est alors croqué en BD de manière originale avec des allers retours entre le passé et le présent. Les personnages sont dessinés sous les traits d'animaux : les Juifs (quelque soit leur nationalité) en souris, les Polonais en cochons, les nazis en chats. Par ce choix, Spiegelman a ainsi retourné les insultes qu'on donnait aux juifs comparés aux rats.
Ce n'est pas un cours d'histoire mais l'histoire personnelle d'un juif polonais, Art Spiegelman veut donner vie au récit de son père. La BD permet de faire exister ces deux réalités grâce à un jeu avec les cases.
J'ai apprécié que Spiegelman n'essaie pas de faire de son père un héros ; il y a même certains aspects de sa personnalité qui sont détestables; c'est en fait une manière d'humaniser les victimes de la Shoah.
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Maus est un roman graphique, un témoignage frappant sur la Seconde Guerre mondiale et ses atrocités.

Bien évidemment, il y a quelques scènes qui montrent la violence de cette guerre. Et tout cela est vécu par le père d'Art Spiegelman ! Il raconte le témoignage de son père qui est juif, de ce qu'il a vécu. Cela ne concerne que la première partie, car la deuxième partie concerne la relation entre les deux hommes.

Cela traite d'horreur commise, mais il y a tout de même une belle histoire avec la deuxième partie de ce roman graphique.

Ce que j'aime beaucoup, c'est la représentation des personnages en animaux. de plus, les dessins sont magnifiques et bien détaillés. J'aime beaucoup le visuel que propose ce roman graphique.

Je vous le conseille !
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Excellente bande dessinée en deux tomes. L'histoire, traitée de multiples fois, reste intéressante dans son traitement, surtout parce qu'il n'y a pas de jugement et de parti pris. le dessin est de qualité et le traitement en noir et blanc est tout à fait adapté. Un classique à lire absolument.
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Un ouvrage que l'on peut classer parmi les incontournables de la BD, un sujet atypique dans l'univers de la bande dessinée mais un classique tout de même désormais, à mettre entre toutes les mains !

J'ai mis du temps à sauter le pas car la bande dessinée est avant tout pour moi, synonyme d'aventure, de bonheur, de gaieté. Et oui, biberonnée à Astérix, Tintin, Spirou et autres Schtroumpfs, il m'est souvent difficile de me lancer dans des univers sombres ou trop réalistes. Je suppose que cela m'a fait repousser cette lecture dont le sujet est l'holocauste, à de multiples reprises. Mais je savais que j'y viendrai un jour.
En apercevant dernièrement Maus, dans ma médiathèque, je me suis souvenue d'interdictions de livres aux USA, au Tennessee notamment. Un électrochoc dans ma tête qui m'a fait prendre conscience de l'importance de cette lecture, peut-être pas l'urgence mais ...
D'ailleurs, l'interdiction de Maus dans les écoles avait eu pour conséquence de le porter en tête des ventes aux USA. Là-bas, ils appellent cela l'effet Streisand. Et bien, cela a fonctionné sur moi également. Découvrons Maus, j'ai envie de dire enfin ....!

Visuel

Un visuel en noir et blanc, très sobre, avec des animaux en guise de personnages.
Des petites souris blanches représentent les juifs. Les nazis sont des chats et les polonais, des cochons. Procédé de mise à distance réussi, ces petits animaux sont rassurants.
Les dessins sont simples.
Pas de paysages, pas de plans larges, ici on se focalise sur les personnages.
Rien ne vient perturber leur histoire. On ne se raccroche ni aux paysages, absents, ni à de jolies couleurs, absentes.
Les personnages se ressemblent tous un peu. On les reconnaît à leurs attitudes ou paroles. Ainsi, nous sommes entièrement tournés vers le récit. La parole prend une place privilégiée. On lit les petites bulles avec beaucoup d'attention et d'intérêt.
Le visuel est donc très réussi car il allège le sujet tout en gardant une solennité. Il porte le récit et lui donne une grande force émotionnelle.

Scénario

J'ai été surprise. Je ne m'attendais pas à cela. L'auteur ne nous plonge pas directement dans l'enfer des camps, comme je m'y attendais.
Non, il y met beaucoup de distance, prend son temps, se met en scène dans le processus de création de la bande dessinée, et amène le sujet avec délicatesse, douceur, remise en question, doutes et même humour. L'histoire s'installe doucement et oscille entre l'écriture du livre, le monde d'aujourd'hui, art Spiegelman venant rendre visite à son père et écouter son histoire et le récit de ce père, plus jeune, du déporté.
Ce scénario ne bouscule pas le lecteur.
Nous observons en premier lieu une relation père-fils dans tout ce qu'il y a de plus banal. Un père vieillissant et un sacré râleur, pour ne pas dire casse-couilles et face à lui un fils compréhensif mais d'une autre époque, qui essaie avec parfois beaucoup de difficulté, d'extirper le récit d'une vie si douloureuse, et si éloignée du présent qu'elle semble irréelle. le fils, entre exaspération, admiration et culpabilité, essaye tout le long d'exhumer les souvenirs de son père, de les classer afin de livrer un récit cohérent et respectueux.
La vie de Vladek, le père, s'emboîte dans cette histoire première et nous vient petit à petit.

Mon avis

Le récit de la déportation, même si il reste le sujet de l'oeuvre, n'est pas non plus l'unique récit. Il y a une mise à distance visuelle avec des personnages anthropomorphes mais aussi scénaristique avec deux récits imbriqués, au présent et au passé, deux temporalités, celle du fils, la nôtre et celle du récit bouleversant du déporté Vladek. Et ce deuxième récit se tisse au fil des pages, d'abord léger, plein d'amour puis de plus en plus sordide. Avec la répression et l'installation du régime nazi, l'oppression devient grandissante pour finir dans le drame et l'horreur absolue.
L'histoire s'installe lentement et nous avons le temps de nous imprégner des personnages. A leurs côtés, nous vivons les premiers questionnements, les premières incompréhensions et le passage de l'incrédulité à la constatation, de la stupeur à la terreur.
Art Spiegelman a réussi à livrer un témoignage doublement émouvant. En se mettant lui-même en scène, il retranscrit également l'émotion d'un fils. Nous avons donc plus qu'un simple témoignage. Nous avons aussi le récit d'un retour, le dur parcours de réinsertion de ceux qui ont vécu l'enfer et l'impact sur leur famille.
Cette oeuvre est remarquable. Un récit retranscrit avec beaucoup de finesse, de sensibilité, et de sincérité qui fait progresser le lecteur au côté des personnages,au coeur des évènements, sans pour autant le brusquer. L'oppression, telle que Vladek et les siens l'ont vécu, sournoise, galopante, incompréhensible, terrassante, meurtrière.
Une bande dessinée, une "simple"bd peut également, avec beaucoup de justesse offrir un témoignage poignant, bouleversant et infiniment respectueux de la mémoire des victimes des camps.

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De nouveau conseillée par mon beau-frère (oui, dès que vous voyez une lecture BD, ( ou maintenant on dit aussi roman graphique) c'est grâce/à cause de lui).
Et pour le moment, ça n'a été que de bons conseils. Pour les romans, je l'écoute moins :))

Ce n'est pas vraiment un thème qui m'attire car trop triste, douloureux, difficile.
De plus, je pensais avoir du mal à entrer dans l'histoire avec ce parti pris d'avoir dessiné des animaux à la place des personnages.
Mais quand on te dit que c'est à lire, quand en plus, les étoiles babeliotes sont si nombreuses et bien, ma curiosité est la plus forte.

Et mes réticences se sont envolées.

Quelle intelligence pour décrire ces horribles années.
Pour cela, l'auteur s'est lui-même mis en scène. Pour montrer ce qu'a vécu son père, faire de ce qui était intime et privé un devoir de mémoire, il n'hésite pas à dévoiler les défauts de chacun. Ce va et vient entre les moments personnels lors des interviews avec son père, cette sincérité de ne rien cacher de la difficile relation père/fils, cette quête pour avoir des réponses au sujet de sa mère, les interrogations qu'il a pu se poser à différents moments d'écriture, de dessins nous touchent encore plus.
On ne voit plus des personnages mais des personnes avec leur force, leur faiblesse, leurs qualités, leurs défauts essayant de vivre malgré tout.
Et cette culpabilité qui dure, persiste d'avoir survécu.

Alors oui, bien sûr, triste, difficile, horrible mais en fait, essentiel de lire, et de ne pas oublier.
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Une bédé incroyable, très forte, extrêmement réaliste ce qui est surprenant vu le format (BD) et la représentation des personnages sous forme animale.
J'ai aimé l'alternance entre le récit de l'holocauste par le père de l'auteur, juif polonais et la relation difficile entre le père et le fils « au présent ».

Certaines cases sont très très dures, particulièrement dans le ghetto et dans les camps de concentration. Malgré plusieurs lectures et reportages lus et vus sur le sujet, j'ai beaucoup appris.

Seul le style de dessin m'a moins plu
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Avec "Maus", Art Spiegelman a signé une oeuvre monumentale et justement récompensée par le Prix Pulitzer en 1992. Ce roman graphique est né de discussions entre le dessinateur et son père, Vladek, qui a échappé à l'holocauste et qui, comme d'autres survivants, ne parlait pas de son vécu. Les scènes d'introduction des chapitres permettent de prendre pleinement la mesure du fossé qui sépare les deux générations : la culpabilité de la première qui a survécu à la Shoah et celle de la deuxième qui ne l'a pas connue. Ainsi, dès la page 14, les chiffres tatoués sur le bras de Vladek apparaissent discrètement alors qu'il dit à son fils qui projette d'écrire un livre sur sa vie que personne ne veut entendre ce genre d'histoire.

Il accepte cependant de se prêter à l'expérience et raconte son mariage en 1937 et la naissance d'un premier fils en Pologne. Un an plus tard, le nazisme s'étend en Europe et la population juive est emportée dans une spirale de haine, de racisme et de violence. A travers les années de la guerre, "Maus" montre les expropriations, le front de l'Est, les camps de prisonniers, les pendaisons, le ghetto, les déportations, les camps de concentration. Et bien que la communauté juive soit représentée par des souris et les nazis par des chats, la distance instaurée par cette métaphore n'adoucit en rien la violence du récit qui nous est fait.

J'ai été très sensible au fait que le dessinateur conserve dans son oeuvre l'idée que l'anglais n'était pas la langue maternelle de son père et qu'il ne l'a jamais parfaitement parlée. "Maus" témoigne aussi des différences entre ce qui a marqué la mémoire de ceux qui ont vécu l'horreur des camps et ce que les recherches documentaires ont mis en évidence comme la présence d'un orchestre dans le camp (p. 214) dont Vladek n'a aucun souvenir. Mais au-delà des faits rapportés, j'ai été émue par le souci absolu de vérité qui se traduit de manière frappante au bas de la page 176 lorsqu'Art déclare à sa femme : « Tiens, tu vois, dans la réalité, tu ne m'aurais jamais laissé parler si longtemps sans m'interrompre. »
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Ce livre m'a plu car la représentation des juifs et des nazis en souris et chats montre la réalité et je trouve ça intelligent et surprenant. de plus le récit offre un témoignage puissant ce qui permet de nous faire comprendre les horreurs vécues par les juifs, ce qui est triste pour eux.
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Cette BD m'a été conseillé par une amie. Sachant que je ne rebute pas à lire les évènements de la dernière guerre, elle a pensé que cela m'intéresserait!
Et bien oui! J'ai eu un peu de mal avec le graphisme et le fait que ce soit des animaux....mais pourquoi pas!
Puis au fur et à mesure de la lecture je suis rentée dans cette histoire ou plutôt ces histoires.
Le conflit de générations, les relations entre père et fils, l'époque assez cool des jeunes, être né après la mort d'un premier enfant, le remariage du père...finalement beaucoup de thèmes dans cette histoire sur les camps de concentratuon, la Shoah.
Ayant lu et vu beaucoup sur cette période je n'ai rien appris de nouveau mais j'apprécie le fait de présenter cela d'une manière complètement différente de tout ce qui a déjà été fait.
La BD interpelle une autre tranche de lecteurs et ainsi ils peuvent "savoir".
Je me pose la question de la caricature du père, était-il ainsi? cela était-il necessaire?...Mais les traumatismes peuvent être très puissants.
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Il n'est jamais évident de se plonger dans des livres traitant de l'Holocauste.
La force du livre tient du fait que c'est un témoignage: tout d'abord de l'époque de la Shoah mais aussi de la vie après: la vie marquée à jamais de Vladek le père de l'auteur, les relations avec son fils et sa famille.
Je venais de lire Ame brisée d'Akira Mizubayashi où une très juste citation pourrait illustrer ce que l'on ressent en lisant Maus:
" C'était un mort-vivant ou un vivant-mort ...Quelqu'un qui était mort une fois et qui continuait à vivre...ou quelqu'un qui était vivant mais qui vivait comme un mort...Comme les rescapés d'Auschwitz...".
L'auteur a pris le parti de représenter les personnages par des animaux: les Nazis en chat et les Juifs en souris....toute une symbolique.
Les dessins sont en noir et blanc pour représenter une période sombre de l'histoire: un style très particulier dont les dessins nécessitent un petit temps d'adaptation au début du livre pour arriver à remarquer tous les détails de l'histoire.
Je suis ressortie marquée de ce livre, tout comme je l'avais été en lisant Si c'est un homme de Primo Levi, autre témoignage qui me parait tout aussi important de lire.

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