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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Encore un livre acheté par hasard, à la gare, quelques minutes avant de prendre mon train. J'ai tout simplement adoré !
Un journaliste qui raconte l'affaire du gang des barbares…mais sans jugement !
Il rapporte juste les faits, rien que les faits, cite les paroles des accusés.
Il a décortiqué cette affaire et l'a reconstituée parfaitement, nous laissant confrontés à la réalité de notre société.
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Critique publiée sur Senscritique (2011)

C'est une sacré claque, que de dévorer Tout, tout de suite. C'est un roman qui n'en est pas vraiment un, disons plutôt un fait divers qui avait heurté l'opinion publique et la société française il y a à peine cinq ans, raconté sous forme de récit "romancé". On y retrouve à la fois la force réaliste d'une enquête factuelle à la Truman Capote dans de sang-froid, et l'implacable mécanique du crime, mêlant psychiatrie, misère sociale, délinquance et mécanique de groupe, d'une Elizabeth George dans Anatomie d'un crime.

Tout, tout de suite, est l'histoire terrible de ce jeune homme de 23 ans, Elie, kidnappé par ceux que l'on aura ensuite appelé "Le gang des barbares". Un jeune juif attiré jusqu'à Bagneux dans un piège plusieurs fois essayé au préalable, qui aura vécu un calvaire pendant ses 3 semaines de détention. Calvaire que l'auteur a le bon goût de peu relater, peut-être par pudeur, peut-être par manque d'éléments tangibles.

On y suit la folie passée inaperçue de Yacef, un jeune ivoirien pathétique vivant en région parisienne, qui entraîne dans son sillon délirant toute une meute de désoeuvrés, pas toujours désocialisés, mais toujours faciles à manipuler ou à acheter. Ensemble, diluant le poids de la culpabilité, ils accepteront de se taire ou d'assister. On y découvre la pesante impossibilité pour les protagonistes de faire machine arrière lorsque tout est lancé, une enquête policière et une inflexibilité qui fait aujourd'hui encore débat (mais quoi de plus facile, à posteriori, que de se dire "et si on avait fait ça..." ?), une histoire tragique qui remue d'autant plus qu'elle est émaillée tout au long du récit d'éléments de l'enquête rappelant au lecteur qu'il n'est pas dans la fiction, mais bien dans la réalité. Une terrible réalité.
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Récit factuel, sans aucun pathos ni jugement, de l'enlèvement et de l'assassinat d'Ilan Halimi en 2006 par Youssouf Fofana, un français d'origine ivoirienne, âme de leader et une bande de petits voyous de la banlieue sud (Bagneux) et nord (Bobigny). le plus frappant chez ces barbares, c'est leur humanité, leurs qualités (débrouillardise, l'intelligence dans le vol de voiture par exemple), leur manque d'éducation, leur bêtise (tous les juifs sont riches). Cette affaire qui a pris des proportions symboliques n'aurait pas dû se produire mais un enchaînement de situations a conduit Fofana à la torture et à l'assassinat. En définitive, ces assassins apparaissent moins « déterminés » au sens du déterminisme que ceux de « Sang froid ». Passionnant. Comme l'a dit en substance Graham Greene, si on savait ce qui se passait réellement, on pardonnerait presque tout. Grand livre.
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Un livre dont on ne ressort pas indemne. Une histoire qui laisse des traces indélébiles et qui portent à réflexion, perpétuelle.

J'ai parcouru ce livre en ne connaissant de drame que de loin. Et pourtant je m'y suis plongé. J'ai étudié les quartiers, les dates, les itw de protagonistes, jusqu'à voir le film éponyme qui ne fait absolument pas honneur à l'ouvrage écrit.

Morgan Sportes décrit avec tact, décence et précision cette vingtaine de jours, interminable et insoutenable, où Ilan Halimi été séquestré, humilié puis laissé pour compte dans un HLM en banlieue parisienne. Il a effectué de nombreuses recherches au sein des dossiers, afin d'être le plus précis possible, et rencontré certains protagonistes de l'affaire.

Force est de constater que l'on essaie de comprendre pourquoi. Qu'on pourrait même essayer de trouver une quelconque circonstance atténuante au gang de Fofana. Force est de constater qu'il n'y en a pas. La minutie mise dans ce récit m'avait frappé. Et je n'oublierais jamais ce livre, ni la tournure sombre de ces événements.
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Un roman tout simplement hallucinant sur le côté sombre de la nature humaine, qui est capable du pire. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur qui a pris le parti d'une présentation brute des faits, ce qui ne fait que donner plus de relief au calvaire subi par Ilan Halimi. On reste ébahi par ces personnes qui ne prennent à aucun moment conscience de ce qu'ils sont en train de faire et où chacun se dit sa part de responsabilité est moindre par rapport à son copain. Sauf qu'il s'agit d'un engrenage dont chacun est le maillon jusqu'à la tragique conclusion. Au delà de la présentation d'un fait divers sordide, ce roman nous renvoie à une réflexion approfondie sur la violence et les dérives du "tout tout de suite" comme le dit si bien l'auteur. Un roman dont on ne sort pas indemne et tout simplement glaçant.
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Les faits, tout le monde les connaît, ou presque. le 21 janvier 2006, Ilan Halimi, jeune israélite vendeur de téléphones, est kidnappé par le « gang des barbares », bande de petits malfrats sans envergure dirigés par un certain Youssef Fofana, un délinquant originaire de Bagneux. La victime ne sera retrouvée que trois semaines après l'enlèvement, agonisant au bord d'une voie ferrée près de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans les Yvelines. Partiellement brûlé, le corps d'Ilan porte la trace de nombreux sévices. Arrêté à Abidjan, Fofana, vingt-six ans, évoquera à la fois des motivations crapuleuses et raciales, antisémites. Tous ses complices seront rapidement arrêtés, et lourdement condamnés. Journaliste et auteur, Morgan Sportès est revenu sur l'affaire cinq ans après, décrivant de façon précise les différentes étapes du drame, depuis les premières tentatives d'enlèvement avortées en passant par le «recrutement» d'un appât féminin, jusqu'aux multiples tentatives d'extorsion. Rebaptisé Yacef, Fofana apparaît tel qu'en lui-même : à la fois cruel, manipulateur, affabulateur se croyant investi d'une mission politique et prophétique, mégalomaniaque. Les autres protagonistes de la tragédie (gardiens, tortionnaires, simples témoins, parents du jeune homme supplicié…), sont également campés avec beaucoup de vérité. Impeccablement documenté, l'auteur construit là une parfaite reconstitution, située en plein coeur des banlieues d'Île-de-France, déshumanisées et déshumanisantes. le résultat est saisissant : un tableau à la fois exact et dur de notre époque, la face cachée d'une période marquée par d'importantes tensions communautaires et sociales, une misère économique et intellectuelle croissantes. Incisif et efficace, le style de Sportès reste au service de l'intrigue, au sens où chaque élément est minutieusement dépeint, avec un grand souci du détail. L'écrivain cite également des textes de rap en exergue de chaque chapitre, et le langage des cités est soigneusement retranscrit : La « bête de meuf » entre à nouveau en scène : Zelda, cette lycéenne d'origine iranienne qu'on avait utilisée dix mois auparavant pour tenter d'appâter Raymond, à Bagneux. "Elle avait 16 ans alors. Elle en a 17 aujourd'hui, mardi 17 janvier 2006. Il fait gris, froid, elle arpente, avec ses cuissardes blanches, le trottoir à la sortie du RER Denfert-Rochereau" (p.139). Troublant et lucide, ce nouveau roman de M. Sportès reste sans doute l'un des plus intéressants de la rentrée littéraire 2011.

Article d'Etienne Ruhaud paru dans "Diérèse".
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
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Morgan S raconte toute l histoire. Il a seulement changé les noms des protagonistes. Un livre prenant, émouvant et revoltant qu on lit presque d une traite. Il y a 1autre livre " l affaire du gang des barbares" qui est quasi pareil ,avec les vrais noms des prota,que j ai préféré.
On a parfois envie de cracher dans le livre (pardonnez moi l'expression) sur ces individus sans une once de compassion, d humanité et de bon sens. il est difficile de comprendre et d expliquer cette cruauté.
Le soi disant cerveau, complètement écervelé plutot, est un fou que la police n a pas reussi à cerner hélas, qd bien même ils auraient reussi...est ce que la finalité aurait ete la même ?
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Ce roman n'est pas une fictiion .... seuls les noms des différents protagonistes ont été modifiés, les faits, eux, restent bien réels .... Il s'agit du récit de l'épouvantable kidnapping de Ilan Halimi en 2006, de sa séquestration, qui a duré 24 jours au terme desquels le jeune homme juif a été assassiné.
L'auteur prend le seul parti possible pour livrer cette histoire, un récit froid, clinique.....
Je fais cette lecture en mars 2019, au moment où la mémoire d'Ilan Halimi a été souillée par des actes antisémites.
Ce récit met en scène cette partie perdue de la jeunesse de notre pays, celle qui veut tout, tout de suite, qui n'a plus aucun repère, aucune morale, aucun respect de rien, qui fait peur ..... mais qui pose aussi beaucoup de questions sur les raisons qui ont fini par amener cette jeunesse-là jusque là...
Un livre qui fait froid dans le dos
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Pour que l'horreur ne se reproduise plus… espérons !
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Il s'agit ici de l'enlèvement, de la séquestration et de la mort par une bande de « barbares », d'Élie, jeune Juif, dont le seul tort supposé était d'avoir de l'argent, parce que Juif. Élie a existé, il s'appelait Ilan.
Ce roman n'est pas un roman. C'est un reportage-roman, écrit dans une langue sèche et précise qui nous entraîne au fond de « l'horreur humaine ».
Plus précisément dans les « bas-fonds » de notre société.
Comment le « progrès » dont nous nous gargarisons a-t-il pu accoucher de tant de cruauté, de bêtise, d'inhumanité ?
L'auteur constate. Il ne donne pas la réponse. Je ne l'ai pas non plus, ou bien à peine le début du commencement.
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