Il faut reconnaître que certaines couvertures attirent votre regard, vous interpellent, voire pire, vous hypnotisent. Je connais bon nombre de lecteurs qui sont tombés dans le traquenard tendu par Calmann Levy avec
La fortune sourit aux disparus de
Stephen Spotswood.
Oui, j'en fais partie, j'avoue, les deux pieds d'dans...
Et puis, une histoire de détective privé à New York, au milieu des années 40, avouez que là aussi, c'est tentant, surtout si l'on est amateur de romans noirs, de polars à l'américaine... les yeux qui pétillent, le retour de
Dashiell Hammett ou la silhouette de Bogart, imper, chapeau et cigarette... bon, là je m'égare.
Lilian Pentecost, détective privée dont la renommée n'est plus à faire, rencontre Willowjean Parker, jeune femme mystérieuse qui lui vient en aide. Ni une, ni deux, les voici associées. Il faut dire que Ms P n'est plus toute jeune et que sa santé fragile l'oblige à déléguer les tâches.
Elles sont un jour engagées pour tenter de résoudre le meurtre d'une richissime veuve, Abigail Collins.
Fidèle à la tradition de ce genre de roman, l'auteur nous entraîne aux côtés de ses deux enquêtrices, nous faisant découvrir chacun des protagonistes, leurs responsabilités, leurs secrets. Bien sûr tout ceci n'est pas sans danger, là encore, on retrouve les bons vieux clichés, quelques coups de poing, quelques nez cassés, histoire de coller au genre.
Suspects et détectives, les yeux dans les yeux, avec aussi quelques lèvres qui s'effleurent, le flegme du privé, une pointe d'humour, du classique, je vous dis.
Le reproche que je ferais à Spotswood, c'est de laisser Lilian dans l'ombre. On la devine plus qu'on ne la voit. C'est un peu dommage à mon avis, son personnage aurait mérité d'être plus développé.
Reste un bon polar pour amateur du genre.