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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quand j'étais petit, je rêvais d'être cowboy, pour les éperons et certainement pour les cowgirls. Mais l'enfance n'a qu'un temps, et l'ouest fait grandir son homme. Maintenant, je rêve toujours d'être cowboy, toujours pour les éperons qui déchirent le drap du lit mais aussi pour la fiole de whisky dans la poche de mon jean, le parfum des femmes à l'odeur de cuir, celle des hommes à l'odeur de cheval, les serveuses dans les bars avec des chemisiers une taille en dessous noués au-dessus du nombril, les femmes qui regardent leur verre au comptoir en attendant qu'un beau type, à défaut un pauvre bison, vienne s'asseoir à côté d'elle pour leur promettre une nuit à la belle étoile, un feu qui crépite, du marshmallow fondant qui colle au dent (putain, j'ai oublié de prendre un tube de dentifrice, se rincer alors la bouche avec un bon whisky), des étoiles qui lui font des clins d'oeil, des ours qui beuglent au loin, et le hennissement des chevaux dans le corral. Si seulement, je savais murmurer à l'oreille des chevaux… et j'avais les yeux bleus… Si seulement, je savais murmurer à l'oreille des femmes…

Mais revenons à mon enfance. Je me retrouve en pleine nature, entre les écureuils et les grizzlys, mes bottes sont crottées, ma maman va encore m'engueuler si je crotte encore toute la cuisine, mais j'en ai encore rien à foutre, parce qu'elle ne pourra pas gueuler aussi fort que les corbeaux. Et puis, putain – « arrête de dire des gros mots tout le temps » me dirait-elle – y'a qu'à laisser quelques bières se rafraîchir dans la rivière, ça m'éviterait de rentrer aussi souvent dans sa cuisine. Parce que, moi ce que j'aime dans la vie, c'est la vie d'un cowboy qui lit des bouquins de nature-writing sauce Gallmeister, une bière fraîche à la main, les pieds dans l'eau fraiche de la rivière, la seconde main dans la culotte de la voisine avant qu'elle n'aille à la messe du dimanche.

Une fois que j'ai dit ça, je crois que je t'ai raconté tout de mon enfance et de mes rêves de cowboy. Alors pour ceux qui n'ont pas vécu le plaisir de caresser la croupe d'une jument ou d'une cowgirl, il reste les histoires de Mark Spragg, cowboy littéraire que j'apprécie tant depuis tant d'années, des histoires où la cowgirl et le cheval se retrouvent « là où les rivières se séparent ». Et qui dit rivière, dit bière fraîche. Parce que petit, je grandis, au début, je m'intéresse à tout l'attirail, le lasso la selle et l'éperon. Et puis après mon esprit aventurier s'aventure plus loin dans la nature et la contrée sauvage, l'envie de chevaucher – les chevaux puis les cowgirls, le désir de voir au-delà des collines, vision des seins des cowgirls sur un cheval, vision des culs des serveuses entre deux tables, l'irrésistible passion de caresser dans le sens du crin le cheval ou dans le sens du poil le sexe de la cowgirl, humide et chaud, j'ai soif d'une bière d'un whisky d'une serveuse. Je vais garer mon pick-up.

L'Ouest, c'est un petit bout de paradis. le vent me courbe, les courbes des serveuses me la redressent. Je suis obsédé par les serveuses, ou par les nanas en jeans moulants avec santiags dansant entre les tables des plateaux de verres de bières qui débordent de mousse. Putain, je rêve du Wyoming, des grands espaces, du silence de ces étendues, de la solitude assumé de ce coin retiré du monde.
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S'aventurer dans ce livre, c'est se frotter aux grands espaces, à la nature sauvage du Wyoming. Des grandes plaines aux contreforts des montagnes rocheuses, des paysages balayés, fouettés, blessés par un élément indomptable avec lequel il faut compter, le vent auquel l'auteur consacre d'ailleurs un chapitre.

L'auteur, c'est l'américain Mark Spragg qui nous livre ce recueil autobiographique composé de ses souvenirs d'enfance et de jeunesse au coeur de cette nature qu'il nous rend proche et majestueuse en dépit sa rudesse.

Un destin qui sous la plume de Mark Spragg devient mon destin, ton destin. Je ne lis plus, tu ne lis plus, on vit…

Tu es tout jeune mais déjà, rien ne compte plus pour toi que monter à cheval. Faire corps avec l'animal, comme un prolongement de toi-même. Savoir mener un troupeau ou guider des groupes, voilà ce qui te fait vibrer, c'est comme ça que tu te sens vivant, heureux. C'est comme ça que tu deviens un homme.

Je te revois avec ce cerf que tu apprends à dépecer, à vider de ses entrailles. le sang qui gicle. Les éclaboussures de sang qui sèchent sur ton visage. Les boyaux qui fument dans la froideur hivernale.

Je me souviens aussi de ta nouvelle paire de bottes. Quel souvenir ! Comme tu es allé dans l'eau avec, pour aider le cuir à se faire, à prendre la bonne forme, pour ne pas te blesser les pieds. le temps est trop précieux pour qu'on puisse se permettre de le perdre. Puis ce cheval qui te jette à terre. La paire de bottes ne fait pas le cavalier.

Et ce ranch perdu au milieu de nulle part où, plus tard, tu es allé t'isoler tout un hiver, au grand dam de ta mère. Qu'allais-tu faire tout seul dans ce désert sans âmes ? Reclus, avec tes bouquins, tu as enfin pu de te consacrer à ce qui allait devenir ton occupation future, l'écriture.

L'écriture, de la nature et de la vie, c'est bien pour ça que tu es fait Mark, Là où les rivières se séparent, c'est justement là où nos destins se rencontrent…


Merci à Babelio et aux éditions Gallmeister.

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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L'écriture est telle qu'elle donne l'impression au lecteur que le narrateur est là, à côté, à nous raconter des anecdotes de sa jeunesse au milieu des grands espaces et des chevaux. Quelle chance ceux qui l'ont pour ami ! Dès l'âge de 11 ans, il travaille pour son père dans le ranch, accompagnant les touristes pour des randonnées à cheval. Des histoires dans l'histoire, où il est question de chevaux, de vent, de rivières, de touristes, du froid, d'ours, de cerfs, de cowboys bien sûr. Mais aussi de son père, frère et mère, où un dernier chapitre émouvant lui est consacré. Un régal ! Vous pouvez y aller au galop !

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Encore une pépite !!!
Mark Spragg nous livre, de la plus belle des façons, ses souvenirs de ce temps passé dans le Wyoming. Chaque chapitre nous raconte un moment précis de son existence, pour la plupart, pendant son adolescence. Une vie où les nuits sont courtes, où la nature est omniprésente, où il y a communion avec l'environnement qui l'entoure. Chaque mot posé sur les pages nous font vivre ce Wyoming comme si nous y étions. C'est grand, c'est dense, ça sent le grand air, c'est frais... Une grande épopée sur les terres où galopent les chevaux, où les rivières coulent, où les animaux sauvages sont présents, où les feux de camp crépitent le soir, où le ciel est si vaste et étoilé... Bref, une lecture qui ressource, qui permet une escapade loin du rythme effréné de la ville... Une très très belle lecture !
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Comme je l'ai déjà dit et le redirait sûrement, chaque publication de chez Gallmeister est une ode à la nature, à l'ambiance américaine, à l'humanité, à la grande littérature. Ce nouveau livre ne fait pas exception...

Ici, l'auteur s'est fait plaisir en inscrivant à jamais son enfance dans le papier, seule façon de la rendre immortelle. Avec un soupçon de nostalgie du temps perdu, de cette symbiose avec les éléments, les chevaux, de cette jeunesse que la mémoire et les années qui ont passé lui restitue de manière si idyllique, parfaite dans son glorieux règle éphémère.

Les protagonistes forgent une famille : l'auteur, un jeune adolescent, passionné de chevaux, très sensible et en harmonie avec son environnement. Son père, un cowboy rude, laconique et d''une philosophie pragmatique. Sa mère chaleureuse, vivante et aimante : la seule image de femme du ranch. Son frère qui a un an de moins que le narrateur, expérimentant les mêmes sensations et avec lequel une complicité qui s'installe, silencieuse et touchante de ceux qui vivent quelque chose de commun et précieux. Et enfin John, un cowboy du ranch de 40 ans, un incontournable emblème de cette époque des géants de l'ouest américain, un modèle pour l'auteur.

Mark Spragg décline sa jeunesse par séquences aléatoires dans une atmosphère nostalgique, comme un testament à léguer à l'enfance et à l'adolescence sublime, rare et regrettée. L'écriture est en osmose avec les contrées décrites, elle est vaste, poétique et humaine. Un coup de coeur pour ce roman profondément humain (c'est le mot à retenir), montrant à quel point les périodes de l'enfance et de l'adolescence déterminent une part essentielle de l'adulte que l'on devient et parce que les mots et les phrases pudiques de l'auteur ont une résonance en nous, dans notre petit jardin secret d'enfance.

En définitive, ce roman a conquis mon âme et mon coeur de lectrice !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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An Unfinished Life avait été un plaisir dans sa caractérisation de deux amis vieillissant ensemble dans les Grandes Plaines. La fluidité et les paysages de Where the Rivers Change Directions n'a donc pas été une surprise, puisque qu'on retrouve dans ce tome autobiographique, le même rythme lent et la belle plume de Mark Spragg. Sans compter les personnes, anecdotes et "aventures" qui ont inspiré sa fiction.
Je m'attendais cependant beaucoup moins à l'omniprésence de la mélancolie, facette de la vie de Spragg dans les grands espaces, où la Nature ne pardonne rien et est à la fois source d'émerveillement permanent, de rappel à la réalité mais aussi de modèle pour l'auteur.

La mélancolie de l'auteur adulte teinte aussi le récits de moments importants de son adolescence et accentue le contraste entre l'attachement de l'enfant au moment présent où le temps semble arrêté, et son envie d'enfin sortir de cette période de transition et être un homme, devenir acteur plutôt que spectateur de certains aspect de la vie du ranch. Et il y a la présence constante de rappels de l'autre visage de cette Nature sublime, auquel il est confronté depuis son enfance, sans en avoir jamais été préservé. Et cette valeur admirable du silence...

Les derniers chapitres, quelques souvenirs adultes et particulièrement la douleur et la tristesse de la conclusion de ce recueil de souvenirs, m'ont laissée émue et tremblante, tant de larmes dans les yeux que je me demande comment j'ai réussi à la lire.

Un merveilleux récit du passage à l'âge adulte qui ne peux pas laisser insensible. J'en encore toute retournée...
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Mon aventure commence lors d'une rencontre avec les éditions Gallmeister, invités par mes libraires. Une soirée littéraire passionnante avec la découverte des grands espaces.
J'ai sincèrement adoré cette lecture dépaysante. Oui, j'avoue, ça fait du bien de rêver de ces chevaux sauvages dans de grands espaces et de découvrir la vie de ce petit garçon. Certains passages sont assez durs car cette famille organise des chasses à l'ours pour les touristes citadins. Mais je ne veux rien dévoiler
Lien : https://bujo-addict.fr/la-ou..
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