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John Constantine, Hellblazer tome 1 sur 2

Aaron Campbell (Illustrateur)Matias Bergara (Illustrateur)
EAN : 9781779502896
216 pages
DC Comics (29/09/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
The bastard is back. England's legendary street-level sorcerer has returned to his grimy roots with a second lease on life. Which leaves him with just one question:

How the hell did that happen?

Brutally retrieved from a tangle of apocalyptic futures and outright insanity, the working-class magus finds himself restored to the haunted shadows of London, where local gangsters are being shredded by terrifying entities. Their boss wants to ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome est le premier d'une saison en deux tomes. Il regroupe les épisodes 1 à 6, ainsi que le numéro spécial The Sandman Universe presents: Hellblazer, et Books of magic 14, initialement publiés en 2019/2020. La série mensuelle est écrite par Simon Spurrier ainsi que le numéro spécial. L'épisode de Books of Magic est coécrit par Spurrier et Kat Howard. Les couvertures ont été réalisées par Bilquis Evely (spécial), Kai Carpenter (Books of magic), John Paul Leon (Hellblazer). Il contient également les deux couvertures variantes : celle de Declan Shalvey, et celle de Charlie Adlard.

The Sandman Universe presents: Hellblazer, dessins et encrage de Marcio Takara, couleurs de Cris Peter. John Constantine s'allume une clope et constate le chaos autour de lui : une femme en bas résille avec un chapeau haut de forme en train se battre contre un truc composé de doigts de bébé, un narval enflammé heurte si fort un ange qu'ils éclatent, six gobelins aveugles se paluchent sur combi VW où est enfermé un yogi. Ça ne l'impressionne pas plus que ça. Il avance agacé en passant au milieu de toutes ces manifestations de mauvais goût. Son pote Chas arrive avec une tête de porc dans la main. Après d'autres rencontres tout aussi peu plaisantes, il finit par se réveiller dans sa cellule de l'asile de Ravencroft et par recracher dans sa paume tous les médicaments qu'il n'a pas avalés.

Heu, une deuxième tentative pour essayer de faire oublier la version John Constantine jeune homme fringuant intégré à la Justice League Dark après celle de Ming Doyle & James Tynion IV Constantine: The Hellblazer en 13 épisodes. Au moins le personnage est de retour en Angleterre, plus sarcastique que jamais. le scénariste se lâche franchement en termes de bizarreries, de manifestations surnaturelles dévoyées et dégénérées. L'artiste sait trouver un rendu entre descriptif et évocateur, avec une mise en couleurs sombre. le personnage rencontre une version inattendue de lui-même et se retrouve face aux accusations de Chas Chandler. Il mentionne vaguement d'autres versions de lui-même et un affrontement titanesque à venir. Sympathique, grâce à un auteur en verve, sans être convaincant pour un lecteur de la première série, 300 épisodes de 1988 à 2013.

Books of magic 14 : crayonnés de Tom Fowler, finitions de Craig Taillefer, couleurs de Jordan Boyd. Timothy Hunter, jeune adolescent et futur grand sorcier, a reçu un appel de John Constantine lui disant qu'il a un livre pour lui. Constantine, sorcier manipulateur ayant franchi la cinquantaine, souhaite s'occuper définitivement de ce jeune espoir, promis à un avenir de sorcier tyran.

Deuxième étape du retour de l'enfant prodigue qui avait eu droit à sa série pendant 25 ans. Cette fois-ci, il met en oeuvre un coup tordu pour éviter le pire, en partie prophétisé par Neil Gaiman dans Books of Macic (1990/1991). Forcément, comme cet épisode est inclus dans le présent recueil, le lecteur a plutôt tendance à le considérer du point du personnage de Constantine. Spurrier a donc l'occasion de continuer à ramener le personnage d'origine, mais voilà qu'il doit rejouer une intrigue déjà caduque depuis belle lurette, la seule variation résidant dans le fait que cette fois-ci, Constantine est plus âgé, la cinquantaine bien tassée, pour décider comment gérer le risque d'un futur apocalyptique déchaîné par Hunter ivre de pouvoir. Les dessins donnent un peu plus de consistance aux personnages qui sont plus incarnés. Les aspects grand guignol sont pleinement assumés et bien mis en scène, entre horreur et amusement. L'intrigue met en scène Constantine retors et Hunter plein de ressource enjoué. Sympathique, un hommage très réussi, où il manque la touche personnelle du scénariste.

Hellblazer 1 à 6 : dessins et encrage d'Aaron Campbell (épisodes 1à 3 et 6), couleurs de Jordie Bellaire, dessins et encrage de Matías Bergara (épisodes 4 & 5), couleurs de Bellaire. L'haruspice observe ce qui se passe dans le parc de Peckham Rye : pour la troisième fois, un tandem de ses dealers est en train de se faire massacrer par des anges en feu qui se délectent du plaisir de les dépecer. Au pub The Long Legs, John Constantine est en train de descendre une bière, en racontant une de ses blagues sur le prince de Galles. Il se fait vider par le videur, une jeune femme prénommée Natalie, pas commode du tout. Il se relève sur le trottoir et s'en grille une. Elle lui explique que le propriétaire est un royaliste, et elle lui taxe une cigarette. Ils papotent, John essayant de se montrer charmant et sarcastique, elle le rembarrant avec aisance et élégance, lui faisant observer que ses vannes datent d'une époque révolue. Finalement un individu prénommé Barry le reconnait et essaye de l'agresser. Natalie l'étend sans connaissance à terre d'un violent coup de coude. Constantine la remercie et prend congés. Dans une ruelle sombre, il s'arrête et surprend le jeune homme qui le suivait.

Après deux épisodes apéritifs, le lecteur se demande si le scénariste va parvenir à tenir la distance sur 6 épisodes, avec un mélange bien dosé de John Constantine tel qu'il l'aime, et d'un minimum de nouveautés. Il suffit de moins d'un épisode pour avoir une réponse éclatante. John Constantine est revenu d'entre les morts, et il est plus vieux. Il fait le constat qu'il fait son âge, par ses remarques, par sa mentalité, que le monde a changé, et que la jeune génération se montre aussi efficace que lui, voire parfois meilleure. Impossible de ne pas sourire en le voyant se faire remettre à sa place pour son humour daté et politiquement incorrect sans être drôle, déconnecté de la réalité multiculturelle. Impossible également de ne pas sourire à une ou deux remarques sous-entendant qu'il vaut également mieux oublier sa réapparition plus jeune entre la série historique et celle-ci. le lecteur s'installe donc confortablement et prend un malin plaisir à voir ce grand manipulateur ridiculisé par une femme videur sur laquelle son charme n'agit pas, par un chef de gang de couleur parlant un sabir impénétrable pour Constantine, ou encore par un jeune sorcier enthousiaste, tendance végan & bio, admirateur de Constantine, discutant de ses hauts faits passés sur les réseaux sociaux, et ayant tenté de suivre son exemple en faisant le bien autour de lui en tant que sorcier. le choc culturel est intense, et irrésistible quand le maître se rend compte que l'élève est aussi sincère et honnête que compétent.

Dès la première page, le lecteur constate le saut qualitatif en matière de dessins : plus sophistiqués, plus acérés, avec une mise en couleurs plus intégrée, sans aucune sensation de coloriage. Aaron Campbell est presque méconnaissable dans ces pages : allant du photoréalisme pour les décors et les personnages, avec une influence bien assimilée de Tim Bradstreet, à des effets spéciaux alliant majesté et sinistre pour les anges. L'artiste réussit ce rare équilibre entre description et évocation, savant dosage qui évite que les représentations du surnaturel ou de la magie ne tombent soit dans le carton-pâte fauché, soit la débauche pyrotechnique qui écrase tout. Les anges sont proprement terrifiants de beauté, d'altérité incompréhensible, de monstruosité fascinante. À l'opposé d'un spectre en drap de lit ou d'une énergie sans rime ni raison, la manifestation ectoplasmique du dernier épisode est une réussite exemplaire de collaboration entre dessinateur et coloriste, pour une présence qui flanque la frousse. Grâce à cette narration visuelle, le lecteur se retrouve effectivement aux côtés d'un individu de cinquante ans à la morgue amusante mais parfois pathétique, dans des rues de Londres semblant dessinées sur place, à fréquenter des individus plausibles et uniques, se livrant à des activités pouvant aussi bien être banales que létales. le lecteur n'a aucune envie de s'assoir sur le même banc que Derek dans le parc de Peckham Rye, se doutant qu'il doit dégager un fumet bien rance, avec en plus ses gestes imprévisibles. Il voit les postures de K-Mag, aussi codifiées que son langage peu compréhensible pour une vieille baderne comme Constantine, menaçantes et traduisant une confiance en soi méritée.

Le choc est rude quand le lecteur passe aux épisodes 4 & 5, d'une grande luminosité, avec des dessins doux teintés d'amusement. Il vérifie en début d'épisode : oui, c'est bien la même coloriste. Jordie Bellaire a changé sa palette, mais aussi son rendu pour s'adapter aux dessins de Matías Bergara, qui sont très agréables à l'oeil, ouverts, sympathiques. Très vite, il se rend compte que c'est parfaitement adapté au scénario de ces deux épisodes : ce dessinateur donne vie à Tommy Spuggs (Willowtree) comme Campbell n'aurait pas su le faire, faisant apparaître sa gentillesse et son esprit sain dans un corps sain. Les démons sont tout de suite moins menaçants en pleine lumière… pourtant les images peuvent se montrer cruelles quand la souffrance physique fait son retour. le scénariste est dans une verve extraordinaire pour opposer le bougon et cynique Constantine à l'honnête et généreux Tommy, une réussite rendue encore plus éclatante par le changement de registre de la narration visuelle qui ne perd rien en qualité.

Encore un retour de John Constantine… Oui, mais cette fois-ci, il est particulièrement soigné et il mérite amplement sa place comme suite directe de l'épisode 300, meilleur même que les épisodes de Peter Milligan. John Constantine retrouve son âge véritable, et il fait vraiment son âge, confronté à de jeunes adultes doués et compétents. Il accuse encore plus le coup en se heurtant au fait que son humour est tellement daté qu'il ne fait plus rire personne. La narration visuelle est de haute volée, que ce soit celle sombre de Campbell, ou celle lumineuse de Bergara, avec une complémentarité remarquable de la mise en couleurs par une orfèvre en la matière. Vite le tome 2.
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