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Citations sur La Coupe d'Or (38)

Lorsque je considère les années passées, l'activité que j'ai déployée me déconcerte. J'ai fourni de terribles efforts pour acquérir de stupides colifichets dorés. J'ignorais le secret qui fait de la terre entière un immense caméléon. Mes petites guerres m'apparaissent comme l'agitation confuse d'un étranger, d'un inconnu qui ne savait pas faire changer la couleur du monde.
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Il y a dans les océans des Tropiques une paix qui transcende tout désir de compréhension. On ne cherche plus à atteindre un point d'arrivée, mais à voguer, voguer sans cesse, en dehors du royaume du temps. Les membres de l'équipage avaient l'impression que des mois et des années s'écoulaient; néanmoins, ils ne manifestaient aucune impatience. Ils accomplissaient leur besogne, puis se couchaient sur le pont en proie à une étrange et heureuse léthargie.
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« Si, en vivant, je donne de la vie à mes semblables, une existence neuve au monde verdoyant des champs et des arbres, ce serait un acte effroyable que d’effacer tout cela comme un dessin à la craie. Je ne dois pas mourir, pas encore. »
« Mais laissons là ces tristes préoccupations. Toi, Robert, tu as vécu trop longtemps dans la vallée des hommes. Même si ta bouche sourit, il n’y a point de gaieté dans ton cœur. Tu disposes tes lèvres comme des brindilles sur un piège afin de dissimuler ta souffrance à Dieu. Autrefois, tu as essayé de rire de toute ton âme, mais tu n’as pas fait la concession indispensable : acheter, en te moquant un peu de toi-même, le privilège de beaucoup te moquer des autres. »

(p. 168)
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Henry se retourna une seule fois pour regarder la noire silhouette de la maison avant qu’elle ne s’enfonçât derrière le contrefort du rocher ; mais aucune lumière ne brillait aux fenêtres. Le vieux Merlin, assis sur le banc, discourait, seul avec ses harpes qui lui renvoyaient un écho moqueur.
Le jeune homme descendit la piste à pas pressés. Au-dessous de lui s’étendait un lac noir où les lumières des fermes se reflétaient comme des étoiles. Le vent était tombé, faisant place à un silence opaque. Partout erraient des fantômes tristes et silencieux en quête de ceux qu’ils devaient hanter. Henry avançait prudemment, les yeux fixés sur le chemin bleuâtre qui luisait faiblement devant lui.

(p. 40)
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Si jamais j'étais capturé et si l'on exigeait une rançon pour me libérer, je ne vaudrais pas un liard. Les coquins dont je suis le chef hausseraient les épaules en riant. Un nouveau capitaine se mettrait à leur tête ; quant à moi… ma foi, je subirais le bon plaisir de mes vainqueurs, et je crois prédire quel serait leur bon plaisir. Voyez-vous, j'ai fait une nouvelle estimation de ma personne au cours de ces derniers jours. Si je conserve encore une certaine valeur, c'est uniquement aux yeux des historiens, parce que j'ai opéré quelques destructions. On a déjà oublié l'homme qui a bâti votre cathédrale ; mais, pendant une centaine d'années, on se souviendra de moi qui l'ai brûlée. Ceci permet de tirer certaines conclusions sur le compte de l'humanité.
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Ils partaient pour les Antilles, les îles lointaines où vivaient les rêves des petits garçons. Le soleil matinal cherchait à percer une brume grise. Sur le pont, les matelots s’agitaient comme des abeilles furieuses autour d’une ruche renversée. Des ordres brefs retentissaient, et des hommes montaient dans les haubans pour s’aligner le long des vergues. D’autres, groupés en cercle, chantaient la chanson du cabestan, tandis que les ancres montaient de la mer et s’accrochaient aux flancs du navire, tels des papillons bruns dégouttant d’eau.

(p. 73)
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La première rumeur vague annonçant l’approche des boucaniers s’enfla et prit des proportions monstrueuses. Les citoyens tremblants commencèrent à enterrer leur argenterie. Les prêtres jetèrent calices et chandeliers dans les citernes, scellèrent leurs plus précieuses reliques dans des passages souterrains.
Balboa eût renforcé les remparts et inondé le marécage avoisinant. L’armée de Pizarre se fût mise en marche sur l’isthme à la rencontre des boucaniers. Mais ces temps héroïques n’étaient plus. Les marchands de Panamá ne songeaient qu’à leurs biens, leur vie, et leur âme (par ordre d’importance).

(p. 184)
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L’après-midi s’écoula lentement, telle une procession qui s’acheva au crépuscule ; puis, sur les talons du soir, un vent frénétique se rua à travers la campagne, fit bruire l’herbe sèche, et balaya en gémissant les terres labourées sur lesquelles la nuit descendit comme un noir capuchon.
Au bord de la grand-route qui longeait la vallée et montait par une brèche entre deux collines pour aller se perdre ensuite dans le monde du dehors, se dressait une antique ferme au toit de chaume, aux murs de lourdes pierres. Les Morgan qui l’avaient bâtie avaient joué contre le Temps, et failli gagner la partie.

(p. 9-10)
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Le capitaine n’avait pas osé révéler sa destination. Si grande que fût sa renommée, les boucaniers auraient reculé devant un objectif que l’on jugeait imprenable. Si on leur donnait le temps de penser à Panamá, ils se sauveraient pleins de terreur, car, depuis plus d’un demi-siècle, dans toutes leurs îles, on racontait des histoires impressionnantes sur la puissance et les moyens de protection de la Coupe d’Or. Panamá était une cité de nuages, un lieu mystérieux, quasi surnaturel, tout couronné d’éclairs. D’autre part, certains croyaient que les rues étaient pavées d’or, et chaque fenêtre d’église taillée dans une seule émeraude : légendes susceptibles de les attirer pourvu qu’ils n’eussent pas le temps de songer au danger.

(p. 187)
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Panamá était une grande et belle cité en 1670, lorsque Henry Morgan résolut de la détruire ; une cité forte et riche, qui méritait bien le nom de Coupe d’Or. Aucune des villes du Nouveau Monde ne pouvait rivaliser avec elle.

(p. 175)
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