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Voici un livre très étrange, impossible à faire rentrer dans une catégorie ou une autre. On aime ou on déteste, c'est selon. Premier roman publié de Steinbeck, il tranche totalement avec le reste de sa bibliographie. C'est une oeuvre jeunesse dans tout ce qu'elle a de plus typique : un quelque chose de maladroit, un style déjà brillant mais encore brut par moment, et la fougue et la vivacité d'un jeune être se lançant dans son premier grand défis.

Il y a, pour un premier roman, plus de facilité à s'attacher à une figure historique. Cela donne un cadre, guide l'imagination. Avoir choisi un pirate et un aventurier comme Henry Morgan est également assez classique. Mais cette tournure qu'il lui donne l'est moins.

Enfant d'une famille pauvre d'Angleterre, le jeune Morgan décide de s'embarquer pour les Caraïbes. Il part dire au revoir à l'adolescente qu'il aime vaguement. Mais une fois seul avec elle, il ne trouve rien à lui dire et s'enfuit.

Il gagne les Antilles, vit nombre d'aventures, finit par se retrouver à la tête d'une flotte pirate. Mais il ne sait plus ce qu'il cherche. Cette amourette d'enfance avortée, il le ressasse quand il est ivre, l'embellissant encore et encore. Plus le butin s'accumule, moins s'étanche sa soif de quelque chose sur lequel il ne sait pas mettre de nom. Mais peu à peu, une rumeur se répand dans les îles. Dans la ville de Panama, inviolable clé et joyaux des Caraïbes, vivrait une jeune fille d'une beauté sans égale. On l'appelle la Santa Roja. Une nouvelle obsession naît alors dans la tête de Morgan...

Toute l'inquiétude de la jeunesse perce dans cette histoire, qui somme toute peut se résumer à cette question : que vais-je faire de ma vie ? Vais-je rater ce quelque chose d'infime et d'insaisissable qui me permettra de m'accomplir, et vieillir en un être aigrie et accroché à la seule nostalgie de sa jeunesse ?

Si vous ne vous êtes jamais posé ces questions, je ne sais si je dois vous plaindre ou vous envier...
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En lisant ce premier roman de John Steinbeck, écrit quand il n'avait encore qu'une vingtaine d'années, je me suis plusieurs fois demandée pourquoi ce roman précisément, tellement différent de ce qu'il a pu écrire par la suite? Mais c'est vrai qu'il s'agit d'un véritable roman de formation qui part dans plusieurs directions, qui est parfois maladroit et plein de fougue.
Difficile en tout d'y reconnaître la patte de Steinbeck, celui des Raisins de la Colère, des Souris et des Hommes.
Steinbeck nous a habitué aux grands espaces américains et aux disparités sociales de son époque. Ici, il revisite la vie tumultueuse d'un grand flibustier gallois du 17ème siècle, Henry Morgan.
Celui-ci, assoiffé d'aventures, quitte ses parents, son village et sa fiancée pour les Antilles, dans l'espoir d'y attaquer l'Espagne. Jeune et naïf, il se retrouve esclave à la Barbade, mais il va être suffisamment intelligent, persévérant et machiavélique pour se retrouver, au bout de quelques années, possesseur d'une petite fortune et d'un bateau dont il va tirer ses premiers succès de piraterie. Avide de gloire et de reconnaissance, Henry Morgan va réécrire son passé, ses amours et se forger un personnage froid, distant et ambitieux.
Le portrait que Steinbeck dessine d'Henry Morgan rappelle l'ascension et les cruelles désillusions du MacBeth de Shakespeare et ce premier roman pose déjà des questions existentielles au détour de comportements jamais attendus. Oui c'est parfois un peu maladroit, mais Steinbeck ne tombe pas dans les lieux communs, et c'est un roman agréable à lire et plus profond qu'il n'y paraît.

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C'est le premier roman de Steinbeck, et il parle de pirates.
N'allez pas vous imaginer un petit Johnny S. passionné par les aventures de Barbe-Noire ou d'Anne Bonny. On n'entend même pas "À l'abordage !" une seule fois dans l'histoire.
Non, ce qui intéresse notre petit Johnny, c'est le personnage réel d'Henry Morgan, le pirate gallois, mais dans une dimension quasi métaphysique.
Le roman se divise en trois parties, séparées par des intermèdes au pays de Galles où Morgan, puis son père, visitent Merlin, sorte d'oracle harpiste (Je l'ai imaginé sous les traits d'Alan Stivell : ça collait parfaitement.)
Dans la première partie le jeune Henry, captivé par le récit d'un pirate de retour au pays, prend la décision de partir pour la Barbade.
Dans la deuxième partie, il traverse l'Atlantique puis se retrouve lié par un contrat de cinq ans dans une plantation.
Dans la troisième partie, c'est sa carrière de pirate qui est retracée, avec l'épisode marquant du sac de Panamá (La Coupe d'Or était le surnom de la ville.)
On découvre un Morgan sans cesse insatisfait, sans cesse en quête de plus : plus de richesse, plus de pouvoir, plus de prestige. Mais la prise de Panamá, en étant le clou de sa carrière, l'amène à s'interroger : que peut-il faire de plus, après ça ? Cela en valait-il la peine ? Après quoi court-il, en définitive ? Est-ce, comme dans le proverbe, l'espoir qui fait vivre ? Comme dans "La perle" écrit 20 ans plus tard, l'acquisition de la richesse va-t-elle de pair avec le délabrement moral ?
N'allez pas comparer ce roman aux récits authentiques et aux oeuvres d'historiens.
Ne vous laissez pas non plus distraire par les nombreuses incohérences de cette biographie, dans laquelle "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" – sauf Morgan (Je vous rappelle que c'est un premier roman, remarquez tout de même comme Steinbeck était déjà doué.)
Laissez vous emporter, plutôt, par l'émerveillement du gamin lors de sa première traversée, par le fantasme absolu qu'est la "Santa Roja", cette femme mystérieuse belle "comme le soleil", et par le souffle épique de cette marche forcée au travers de l'isthme de Panamá.
La traduction de 1952 par Jacques Papy est parfaite.
Challenge Nobel
LC thématique mars 2023 : "Une biographie romancée ou non"
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John Steinbek a débuté son oeuvre littéraire par ce premier roman de fiction historique, écrit en 1929. L'auteur fait revivre pour nous le fameux pirate gallois Henry Morgan, écumeur des mers, flibustier terrible, incarnation du capitaine pirate pilleur des caraïbes, dont plus d'un espagnol eut à souffrir mille morts.

La partie la plus appréciable du livre a été pour moi celle du début, qui correspond à la jeunesse de Morgan, à son éveil et à sa quête d'aventure, cette soif insatiable qu'il cherchera à calmer en allant conquérir la Coupe d'Or...

Mais: Vanité des vanités, dit L Ecclésiaste, vanité des vanités, tout est vanité. ... L'homme est semblable à un souffle, Ses jours sont comme l'ombre qui passe.

Qu'en est-il de la propre soif du lecteur? Disons que la première gorgée est délicieuse, et que les suivantes restent agréables.
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Écrit à l'âge de 29 ans, « La coupe d'or » est le premier roman de Steinbeck. Il y romance la vie d'Henry Morgan, célèbre pirate boucanier. On le rencontre tout jeune dans les vallons gallois, la tête pleine de rêves de grandeur, jusqu'à sa mort, devenu le respectable gouverneur de la Jamaïque. Entre temps il aura été esclave à la Barbade puis un redoutable pirate, accumulant les triomphes, notamment le sac de Panama, par amour de la mystérieuse Santa Roja. La vie d'Henry Morgan est une course effrénée après de chimères.

On m'avait dit de ne pas attendre grand chose de ce texte bien loin de la splendeur de ses chefs-d'oeuvre mais j'y ai pris un plaisir fou. Cette biographie fictive est un délicieux mélange de roman d'aventures, d'histoire de pirate et de fable Steinbeckienne. Bien évidement on sent le roman de jeunesse mais déjà l'auteur aborde ses éternels questionnements sur le destin et la vie. Dans « La coupe d'or », les graines des textes ultérieurs semblent débuter leur lente croissance. La maturité et la maîtrise viendront plus tard mais cette lecture ajoute une nouvelle dimension à ma perception de cet incroyable écrivain.

Traduit par Jacques Papy
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En ce milieu de XVIIè siècle, le jeune Henry Morgan a 15 ans. Il a des rêves pleins la tête, à commencer par celui de devenir le plus grand corsaire d'Angleterre. C'est pourquoi, n'y tenant plus et malgré les réticences de ses parents, il s'embarque sur un bateau en direction des Antilles. Dans un premier temps, il intégrera la plantation de James Flower, qui prend sous sa coupe un garçon travailleur, acharné et très intelligent.

Le temps passe mais Henry garde ses rêves d'enfants. Il transforme les méthodes de la plantation et en fait un lieu extrêmement profitable. Puis, un jour, il quitte son mentor et s'embarque à nouveau. Sur mer, il se forge alors la réputation d'un terrifiant boucanier. Et c'est à 30 ans qu'il tente l'exploit ultime, conquérir la Coupe d'Or, Panama, la puissante ville espagnole. Pour réussir, il faut garder son âme d'enfant. Et c'est pour cela qu'il réussira à prendre d'assaut, détruire et brûler la ville. Mais, revenue en Jamaïque où il devient vice-gouverneur, il perd son âme d'enfant et devient un homme qui s'ennuie.

Ce roman nous embarque dans une incroyable aventure romanesque qui ira en crescendo jusqu'aux frontières de l'impossible. Une très bonne surprise !
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Il manque quelque chose dans ce roman d'aventure !
Ce quelque chose c'est ... L'Exaltation !!
Je voulais abandonner à plusieurs reprises, puis je suis arrivée au bout ..
Pas de rêves, pas de frissons au milieu de tous ces boucaniers, pirates ...
A lire pour dire : "j'ai TOUT lu de Steinbeck" et pour n'avoir rien d'autre à se mettre entre les mains ...
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Quel bonheur que les livres me réservent encore des surprises de lecture.
Celle de ce livre est de taille et m'amène à utiliser le découpage en chapitre.

Chapitre 1 : La. fuite d'un adolescent tourmenté du pays de Galles .

D'un ennui mortel tel que j'ai failli abandonner le livre.

J'irai même jusqu'à dire : sautez le si vous voulez mais surtout passez aux autres chapitres. S'il n'y avais pas eu le confinement et ma pile physique de livre à lire restreinte, je n'aurais pas insisté ce qui aurait été une grave erreur.

Chapitres 2 à 5 : la vie tumultueuse d'Henry Morgan dans les Caraïbes et le retour en Angleterre
J'ai quand même lu un paquet de livres d'aventuriers du même acabit mais celui-là est hors du commun. La chronologie et la géographie des événements vécus par Henry Morgan s'entremêlent avec une finesse incomparable avec ses démons intérieurs.
Immonde salaud, être désespéré, on ne sait pas, on ne sait plus . On est perdu, balloté par une écriture libre, brillante, inattendue.

Je me renseignerai plus tard sur les faits connus concernant ce fameux pirate mais ,peu
Importe la fidélité de la trame romanesque, Steinbeck lui a fait un bel enfant de littérature.

J'enfonce Ma porte ouverte : C'est une grand écrivain ; Vous savez ceux dont on se dit : il y a ceux-là et puis les autres, tous les autres qui, au fond, ne nous surprennent jamais.
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...très étonnant cette histoire de boucaniers...!!
malgré tout cela reste du Steinbeck..!!!
parfois même quelques accents des"Souris et des Hommes", dans cette façon d'appréhender la comédie humaine...!
jamais juge, Steinbeck prend toujours de la hauteur ...
de la vraie littérature, mais ça, on s'en doutait un peu venant de cet écrivain essentiel...!
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La Coupe d'Or Cup of Gold
John Steinbeck (1902-1968, prix Nobel en 1962)
Gallimard, roman, 1952
traduction de l'anglais par Jacques Papy, 251p


Je gardais un souvenir ébloui des Raisins de la Colère. J'ai trouvé ce livre-ci sur un rayon de la médiathèque. Curieuse après avoir lu la quatrième de couverture annonçant un Steinbeck inconnu, qui s'intéresse à l'histoire et à la mer, je l'emprunte.
La quatrième de couverture annonce aussi un roman passionnant. Personnellement j'ai eu du mal à entrer dans le roman, dont je retiendrai les formules drôles concernant des aspects de la vie.
C'est à la fois un roman d'aventures, d'initiation ou de construction, de méditation. C'est aussi un roman maladroit, le premier que Steinbeck a écrit. Il relate librement la vie du flibustier Henry Morgan.
Henry Morgan, dont le nom en gaélique signifie proche de la mer, a 15 ans. Une volonté tyrannique l'enjoint d'aller à l'étranger. Il fait part de ce désir impérieux à son père qui, lui, a manqué de courage jeune et comprend ce qui tenaille son fils. Il lui donne son accord à condition qu'il voie Merlin, le devin, avant son départ. Ce dernier le plaint tout en l'enviant : Tu es un petit garçon qui désire la lune afin d'y boire comme à une coupe d'or. C'est la première occurrence du titre du livre.
Son père lui donne une lettre de recommandation pour son frère en Jamaïque, un frère qui lui est totalement étranger de par son éloignement et sa façon de concevoir et de conduire sa vie.
Henry part, en laissant une petite amoureuse à qui il ne sait que dire, mais dont le souvenir, réel ou rêvé, sera à jamais dans son coeur. Il est retenu 4 ans dans une plantation où il apprend le comportement des esclaves, où son maître le considère comme son fils et l'instruit. Il apprend la stratégie, lit les auteurs antiques comme Thucydide, il réfléchit à comment s'y prendre pour assiéger des villes victorieusement. Puis il sillonne les mers, dirige des bateaux, commande des hommes. le voici terrible boucanier. Il a 30 ans quand il arrive chez son oncle et fait la connaissance de sa cousine Elisabeth. On est en 1670. Il y entend parler de Panama, la puissante ville espagnole, surnommée la Coupe d'Or. Panama, en langue indigène, signifie un lieu de pêche fructueuse, où Morgan perdra définitivement son âme d'enfant. Beaucoup de rumeurs circulent à son sujet. C'est une ville imprenable, immensément riche. S'il la prend, Morgan conquerra une gloire inouïe. Mais il souffre de solitude. Il demande son amitié à Coeur de Gris, un jeune homme qui plaît aux femmes et lui parle de la Santa Roja, une créature fascinante qui auréole Panama. Morgan s'éprend à ces paroles de cette femme, violant ainsi le rêve de Coeur de Gris. Comment ce dernier va-t-il se conduire avec Morgan? Car la route est longue jusqu'à Panama, les pirates ont soif, ont faim, sont fatigués. Et Morgan n'est plus le même, qui se demande quand il va devenir un homme.
Durant cette épopée déjà légendaire, deux événements ridicules surviennent : la mort de l'oncle de Morgan, si soucieux des apparences, qui s'éteint en poussant un soupir, et donc il faut caser Elisabeth ; la parade impeccable des cavaliers panaméens qui, tout absorbés par leurs manoeuvres d'apparat, s'enlisent dans un marécage qu'ils savent pourtant être là, et le gouverneur veule qui fait dire une messe au lieu de vérifier l'état des remparts. Les taureaux qu'on lâche sur les pirates, paniqués, font demi-tour et massacrent quelques Espagnols. Les gens sauvent par ordre de priorité leurs biens, leur vie, leur âme ; les femmes se livrent aux plus chanceux. Si bien que Panama est prise et incendiée.
Mais la Sainte Rouge refuse les offres de Morgan qui ne sait pas vraiment ce qu'il veut et désemparé, tue d'abord sans autre raison que l'orgueil un boucanier épileptique à qui Coeur de Gris lui avait dit qu'il lui ressemblait, et il se sentait avili par la remarque et la ressemblance, puis Coeur de Gris alors qu'il l'aime véritablement. Il rend la Sainte Rouge à son mari, moyennant rançon, Il apprend que cette rançon n'est rien comparativement à la fortune de cette femme, mais l'esprit de conquête et la poursuite d'un rêve dont il ne dessine plus les contours ont déserté Morgan, qui quitte cependant ses hommes pour jouir seul de la fortune amassée.
Il épouse Elisabeth, devient un valet de l'Angleterre, et meurt, las de mener une vie sans intérêt, et somme toute ridicule.
J'ai relevé quelques phrases qui font le sel de ce roman :
Le vin, quand un homme le boit, est plus profitable aux femmes que toutes les pâtes et crèmes de beauté françaises, car il les fait paraître charmantes.
Peut-être la plus grande joie de la vie consiste à la risquer.
Elle [Elisabeth]serait si contente de savoir que j'entrerais en paradis avec une bonne réserve de linge propre.
Confortablement/lamentablement humain
Il [Henry] sera un grand homme parce qu'il n'est pas intelligent
Tout le fait un bon mari si l'on sait s'y prendre

le roman n'est pas inintéressant, qui parle d'un désir d'enfant qui ne se concrétise pas, peut-être faute d'intelligence, mais il lui manque quelque chose, bien qu'il soit un roman ambitieux et prometteur.

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